Les Grands Espaces
Les Grands Espaces raconte le lieu d'une enfance et l'imaginaire qui s'y déploie, en toute liberté.
Autobiographie Ecole Estienne Paris Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs La BD au féminin Nouvelle Aquitaine
Catherine Meurisse a grandi à la campagne, entourée de pierres, d'arbres, et avec un chantier sous les yeux : celui de la ferme que ses parents rénovent, afin d'y habiter en famille. Une grande et vieille maison qui se transforme, des arbres à planter, un jardin à imaginer, la nature à observer : ainsi naît le goût de la création et germent les prémices d'un futur métier : dessinatrice. Avec humour et tendresse, l'auteure raconte le paradis de l'enfance, que la nature, l'art et la littérature, ses alliés de toujours, peuvent aider à conserver autant qu'à dépasser.
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Date de parution | 21 Septembre 2018 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
“Les Grands Espaces” de Catherine Meurisse est une bouffée d’air frais. Dès les premières pages, on est transporté dans l’univers poétique et bucolique de l’enfance de l’auteure que j'avais découverte avec le moins drôle mais pas moins touchant La Légèreté. Le dessin est dans la même veine, presque schématique, rappelant le style du dessin de presse, mais la mise en couleur de la nature est tout simplement magnifique. Comme dirait Blue Boy, “elle aime la nature et ça se voit”. Meurisse nous raconte son enfance passée à la campagne, loin du tumulte de la ville, où elle découvre la nature, l’art et la littérature. Chaque page est une célébration de la vie simple, des petits bonheurs et des grandes découvertes. Les couleurs vibrantes et la manière dont elle rend la splendeur des paysages montrent un amour profond pour la nature. Ce qui est particulièrement marquant, c’est la façon dont Catherine Meurisse parvient à mêler humour et tendresse. Elle nous fait sourire avec ses anecdotes enfantines tout en nous touchant profondément avec ses réflexions sur la nature, le temps qui passe et l’importance de préserver notre patrimoine rural. Cependant, sa critique du monde moderne m'a parfois semblé un peu clichée même si je la partage dans les grandes lignes. La nostalgie de la campagne et la critique de l’urbanisation et de la modernité sont présentes de manière appuyée, ce qui peut paraître un peu trop insistant. “Les Grands Espaces” reste une œuvre rafraîchissante, pleine de charme et de sensibilité. Catherine Meurisse réussit à nous faire ressentir la beauté du monde qui l’a entourée enfant, et nous rappelle l’importance de prendre le temps d’admirer la nature qui nous entoure. Malgré quelques critiques du monde moderne un peu appuyées, c’est une lecture incontournable pour ceux qui cherchent un moment de douceur et de réflexion.
Je ressors de ma lecture un peu perplexe et partagé. Tout d'abord j'ai beaucoup aimé le graphisme de Catherine Meurisse surtout quand elle présente ses grandes planches. Cela rappelle les peintures romantiques (qu'elle cite) ou d'un Lazare Bruandet (qu'elle omet). Son trait humoristique colle parfaitement aux passages drôles et légers qui entourent sa découverte enfantine de la campagne. Le récit s'articule bien autour d'une enfance idéalisée avec des parents qui savent tout faire. La vivacité du trait soutient parfaitement la fluidité du récit et sa cohérence. Malgré tout je reste sur ma faim. En effet cela reste un passage biographique dans lequel je ne me suis pas senti investi. Petit banlieusard je n'ai pas le même souvenir de mes passages à la campagne où les bouses de vaches, les mouches, les taons et le patois d'enfants moqueurs restent bien plus vivaces que la découverte d'un environnement fleuri. Ensuite j'ai trouvé un petit goût du discours de mon grand-père avec un "avant c'était mieux". Enfin certaines piques caricaturales me semblent trop superficielles voire injustes (les lotissements, le Futuroscope). Cela reste à mes yeux une lecture agréable et divertissante qui apporte un bon souffle de fraicheur. Un bon 3
Les souvenirs de jeunesse de Catherine Meurisse dans la campagne du Poitou où ses parents ont acheté une ferme à retaper et un immense jardin à reboiser et cultiver. Je me faisais de l'autrice l'image d'une artiste parisienne, sans doute du fait de son intimité avec Charlie Hebdo. J'ai réalisé avec cette BD qu'elle est en fait campagnarde d'adoption, ayant émigré de la ville vers les champs alors qu'elle était encore jeune et ayant donc appris la vie dans le verdure, les fêtes de villages et au côté d'exploitations agricoles. Son autobiographie nous plonge dans le monde rural des années 80 mais aussi dans la vision pleine d'écologie et de culture littéraire que lui ont inculqués ses parents et sa sœur. Par le biais de tous ces moments passés, ces découvertes, visites et rencontres, on voit se forger l'esprit de celle qui deviendra finalement autrice de BD adepte d'humour et de caricature mais avec un solide bagage culturel en support. J'ai été rapidement séduit par cet album. Même s'il conserve une représentation des personnages façon dessin de presse, le graphisme des décors est lui très soigné, esthétique et coloré. Cela donne de belles planches, aérées et agréables à lire. La narration, elle, est simple et coule très bien. Par l'ajout de beaucoup d'humour et de dérision, on est facilement plongé dans l'atmosphère de l'histoire. C'est souvent intéressant, et très souvent vraiment drôle aussi. Il y a aussi une certaine touche d'émotion, accompagnée de bon sens paysan. Il n'y a que les assez nombreuses citations littéraires et autres envolées lyriques qui m'ont un peu refroidi, car je n'ai ni cette passion ni cette culture littéraire de la famille de l'autrice. Mais qu'à cela ne tienne, car pour le reste, j'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de cet ouvrage. Cela m'a permis de m'attacher à l'autrice en tant que personnage et je lirai sûrement ses autres œuvres avec un regard neuf et plus positif.
Un album bien sympathique. J'aime le dessin de Meurisse que je trouve dynamique, expressif et les couleurs sont bien choisis. C'est beau à regarder. Le scénario est pas mal non plus. C'est une suite d'anecdotes sur l'enfance de Meurisse à la campagne. J'ai bien aimé la plupart d'entre elles. Il y a une poésie qui se dégage de cet album et j'ai ressenti l'innocence de l'enfance de Meurisse. La narration est fluide et cela se lit bien. En faite, le seul défaut que j'ai trouvé est que malgré plusieurs qualités, je n'ai jamais trouvé cela passionnant à lire. J'ai eu du plaisir à lire cet album, mais je n'ai jamais ressenti l'excitation de tourner les pages pour en savoir plus. Cela ne m'a pas paru mémorable non plus, c'est 'juste' sympathique à lire. Je pense que c'est parce qu'il y a pas de ligne linéaire contrairement à, par exemple, Sattouf qui à travers les anecdotes de son enfance, nous montre l'évolution de son père. Cela reste tout de même un album que je recommande si on veut découvrir l'œuvre de cette autrice.
Voilà un album dans lequel on retrouve les habituelles considérations littéraire, culturelle de Catherine Meurisse. Et qui en donne les sources, ou plutôt qui explique d'où lui vient cette vitalité, sa résilience. Bâti sur des souvenirs d'enfance (avec un ton, et parfois un dessin qui m'a fait penser au Sattouf de L'Arabe du futur), Catherine Meurisse développe ces souvenirs autour de ses parents, néoruraux avant l'heure, et de sa sœur lectrice boulimique. Surtout, elle adopte un ton bucolique, parfois faussement ingénu, pour réconcilier ce qui souvent n'est présenté que comme antinomique, irréconciliable, à savoir la nature et la culture. Meurisse présente ainsi la dette qu'elle a contractée envers ses parents, qui lui ont donné sans doute une force, des fondations culturelles, tout ce qui lui a ensuite permis de se construire, mais aussi de dépasser la violence des attentats contre Charlie Hebdo. Lecture intéressante, même si je ne pense pas forcément y retourner (d'où ma réticence à en conseiller l'achat: mais vous pouvez allègrement sauter le pas!).
Pour réconcilier nature et culture ! Petite histoire de fille qui a suivi ses parents dans le retour à la terre cultivé (le retour, pas la terre, quoi que ...). Poésie et jardinage, politiques d'aménagement du territoire et pulvérisation de pesticides, inauguration de parc à thème et émissions télévisées, toutes les étapes d'une vie rurale bien remplie sous l'aile d'une mère littéraire et d'un père en bleu de travail. c'est rafraichissant, je m'y suis retrouvée dans le rôle de la mère qui impose à ses enfants des modes de vie légèrement en grand écart (la société de consommation d'un coté et les grands espaces de l'autre), et cela m'a fait l'effet d'un bon documentaire, drôle, plaisant, sincère. Les personnages en particuliers y sont pleins de vérité. Pour le dessin et la couleur, c'est proche du dessin de presse... un coté rapide et expressif, qui fatigue un peu sur la durée.
Avec cet album aux accents bucoliques, Catherine Meurisse revisite son enfance à la campagne et nous offre une ode charmante à la nature. Si cette évocation entre autobiographie et documentaire grouille de références culturelles et littéraires, les questions environnementales qui affectent également le monde rural n’en sont pas pour autant oubliées. Après « La Légèreté », l’album dans lequel elle évoquait l’après-attentat contre le journal satirique, la caricaturiste de Charlie Hebdo poursuit avec « Les Grands Espaces » son chemin vers la reconstruction, opérant une sorte de retour aux sources. Ces grands espaces, ce sont d’abord ceux de la campagne où son enfance a pu s’épanouir. Alors qu’elle-même et sa sœur étaient encore très jeunes, leurs parents décidèrent de restaurer une ferme endormie au milieu des cailloux pour en faire un bijou de verdure… Bien plus qu’un récit linéaire doté d’une logique narrative, ce livre est davantage une promenade champêtre où l’auteure fait jaillir par ci par là des anecdotes amusantes avec l’humour qu’on lui connaît. Amoureuse de littérature, elle y cite ses écrivains favoris, Proust, Loti, Zola, Rabelais… Le virus lui fut transmis par sa mère, qui elle-même avait pris pour habitude de prélever une bouture de rosier ou de plantes diverses en souvenir de chaque maison d’écrivains qu’elle visitait. A coté de ces plaisantes digressions intemporelles, Catherine Meurisse, n’étant évidemment pas du genre à se cacher la tête dans le sable, laisse parfois s’exprimer sa rage de voir cette belle nature abîmée par Monsanto et tous les chantres de l’agriculture industrielle. « Avant, la bouse sentait bon, constate avec colère la mère de l’auteure. Aujourd’hui, elle pue la merde ! Parce que les vaches bouffent de la merde ! » Côté dessin, si les personnages restent très schématiques, la façon qu’a Meurisse de les mettre en scène est très agréable. L’auteure aime la nature, et ça se voit. Pour représenter les paysages, elle a conçu dirait-on une technique particulière au pastel, qui produit un effet organique très étonnant. « Tout ce qui pousse, tout ce qui vit envers et contre tout » donne lieu à un foisonnement végétal magnifique faisant contraste avec les champs arides et monotones résultant d’un remembrement odieux, arrosés par des flots de pesticides et de sang (oui !) des abattoirs environnants. Heureusement, Catherine Meurisse ne s’appesantit pas non plus sur cet holocauste de la biodiversité dont on mesure plus que jamais les effets actuellement, plaidant ainsi pour les initiatives individuelles. Du reste, ce livre a le bon goût de l’enfance et ravira au moins toutes celles et ceux qui ont eu la chance de grandir à la campagne.
C’est agréable de lire une œuvre et de se dire que la personne qui l’a écrite est aussi cultivée que simple. Et c’est vraiment sur cette impression que je suis resté durant toute ma lecture. Catherine Meurisse y évoque son enfance, une enfance heureuse bercée de culture autant potagère qu’artistique. J’ai aimé la douceur de cette évocation espiègle, lorsque l’impertinence de certains propos n’a d’égal que la pertinence des idées. « Les grands espaces » est une invitation plus encore qu’un récit. Cet album est une ouverture à la curiosité, à la découverte, à la culture. L'autrice, au fil des planches, nous montre son univers vu par le prisme de l’enfance, lorsque toute chose à le goût de la première fois, lorsque l’émerveillement peut autant naître à la vue d’un tableau de Vermeer qu’à la découverte d’une bouse de vache encore fraîche et fumante. Espiègle, simple et cultivé, frais, vivant, touchant, drôle… un très bel album. Une bulle hors du temps.
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