Vanikoro

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 6 avis)

La fin de l'expédition de La Pérouse, à la fin du XVIIIème siècle.


1789 - 1799 : La Révolution Française Expédition de La Pérouse Les naufragés Les petits éditeurs indépendants Vieux gréements

Une grande aventure sur fond de vérité historique pour retracer l’histoire de l’expédition Lapérouse et lever le mystère qui entoure son naufrage. Que sont devenus les rescapés des deux frégates, la Boussole et l’Astrolabe, échouées une nuit de juin 1788 sur les récifs coraliens de Vanikoro ? Ils ont élevé une palissade de bois, les fouilles récentes à terre l’attestent. Quels ont été alors leurs rapports avec les naturels de cet archipel où plane encore le spectre des coupeurs de têtes ? Qu’ont-ils espéré sur cette île lointaine ? Partir ? C’est sûr ! Ont-ils pu appareiller sur ce petit bateau qu’ils ont construit ? Et ce fameux trésor dont tout le monde parle désormais, a-t-il réellement existé ? Autant de mystères qui pour longtemps encore n’ont pas fini d’enflammer notre imaginaire... Dans la lignée des succès de Iroquois et Pawnee, Patrick Prugne retrouve les grands espaces sur fond de vérité historique. Entre aventure humaine et choc des civilisations, il nous offre, à propos d’un des plus grands mystères de l’Histoire maritime, la vision d’un auteur passionné au sommet de son art.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 18 Octobre 2018
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Vanikoro © Daniel Maghen 2018
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 6 avis)
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21/11/2018 | Noirdésir
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Par Présence
Note: 4/5
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A-t-il déjà vu des blancs ? - Il s'agit d'une histoire complète et indépendante de toute autre, parue initialement en 2018. Elle a été entièrement réalisée par Patrick Prugne : scénario, dessins, mise en couleurs directe. Ce tome comprend 84 planches de bande dessinée, et se termine avec 16 pages d'études, de croquis et peintures préparatoires. Il commence par un court avant-propos évoquant le départ des deux frégates de la Marine royale, La Boussole & L'Astrolabe, le premier août 1785, quittant le port de Brest, ainsi que leur mission. En juin 1788, deux frégates (L'Astrolabe et La Boussole) croisent dans les mers du Sud. Elles sont prises dans une terrible tempête, à proximité de l'île de Vanikoro, dans l'archipel des Îles Santa Cruz (Îles Salomon), au nord du Vanuatu. L'océan est démonté et détruit les deux navires, projetant les marins dans les flots où certains périssent, d'autres réussissant à atteindre le rivage et à échapper aux crocodiles. À l'abri du rivage un groupe de marins de la Boussole se demande ce qu'il est advenu de l'autre frégate l'Astrolabe, commandée par Jean François de Galaup, comte de la Pérouse (1741-1788). Au petit matin, les survivants de L'Astrolabe profitent de l'accalmie pour regagner l'épave de la frégate avec un radeau, afin d'y récupérer ce qu'ils peuvent, sous l'autorité du capitaine de Clonard. Ce dernier écoute le rapport qui lui est fait : 43 disparus, aucune nouvelle de la Boussole ou de son équipage. Sur terre, il demande aux matelots de défricher le terrain pour pouvoir établir un camp, et à 3 autres (Bignon, Petit Pierre et Legal) d'aller jeter un œil dans la forêt. De l'autre côté de l'île, le lieutenant, Dagelet et un autre progressent difficilement dans la jungle, Dagelet étant blessé. Ils entrevoient la mer à quelques mètres, et y observent des indiens sur deux pirogues. Ils sont en train de détrousser les cadavres. Il voit un marin (Joseph Bonneau) s'approcher vers eux. L'un des indiens le décapite d'un coup lance précis et efficace. Dans l'autre partie de l'île, Bignon et les deux autres progressent. Ils se retrouvent séparés de quelques mètres. Legal appelle Petit Pierre et il tombe devant sa tête tranchée au niveau du cou, encore en train de dégouter de sang, se balançant le long d'une ficelle. Il prend ses jambes à son cou et se met à courir. Il dérape, glisse le long d'une pente et se remet debout à proximité d'une dizaine de crânes entassés. Il rejoint le camp fissa et hurle aux autres de canarder la jungle. Il informe le lieutenant de ce qui vient de se passer. Ce dernier se dirige vers L'Astrolabe pour informer le capitaine. En chemin, il explique sèchement à Prévost (dessinateur & botaniste de l'expédition) qu'il a l'interdiction formelle de s'aventurer seul dans la jungle. L'autocollant sur la couverture indique au lecteur distrait qu'il s'agit d'une bande dessinée consacrée au mystère de la Pérouse, c'est-à-dire à la disparition des 2 navires constituant l'expédition au tour du monde menée par le comte de la Pérouse pour compléter les découverts de James Cook dans l'océan pacifique. La première page indique tout de suite que le récit se focalise sur le naufrage survenu en juin 1788. Il n'est donc pas fait mention des différentes escales réalisées par cette mission d'exploration depuis 1785 : de Ténériffe à l'Australie, en passant par l'Île de Pâques, Formose, Samoa, et bien d'autres. Patrick Prugne ne rentre pas non plus dans le détail de la composition des équipages, 220 hommes de différents corps de métier, dont un astronome, un médecin, trois naturalistes, un mathématicien, trois dessinateurs, des physiciens, un interprète, un horloger, un météorologue, des prêtres scientifiques. Il se focalise sur la vie au jour le jour des survivants du naufrage : l'installation sur la plage avec la réalisation d'un mur d'enceinte, sous le commandement du capitaine de L'Astrolabe, et la progression de 3 marins rescapés de la Boussole dans une autre partie de l'île. Il met également en scène quelques indigènes de Vanikoro, mais sans non plus s'appesantir sur leurs mœurs, leurs pratiques culturelles. Pour autant, le lecteur plonge dans une reconstitution historique soignée. Dans les 16 pages de recherches graphiques, le lecteur peut observer une case et des maisons mélanésiennes, un pistolet récupéré dans l'épave de la Boussole, ainsi qu'un compas azimutal, un sextant, des clochettes, sifflets et grelots, un encrier, ayant la même provenance. Dans les pages suivantes, il détaille un pied du Roy (instrument de mesure de longueur), une pierre à fusil, un fragment de porcelaine, un bouton d'uniforme, un peson, des balles de fusil et de pistolet, une fiole contenant du mercure, provenant du camp des français à Vanikoro, et d'autres objets encore. L'auteur s'est donc documenté sur la période, et précisément sur les restes de l'expédition retrouvés par les équipes de recherche successive : l'expédition d'Entrecasteaux (1791-1794), l'expédition Dumont d'Urville (1827), et les explorations des épaves effectuées dans les années 1960 et 1980. En particulier il met en scène l'utilisation des pierriers retrouvés dans les épaves. S'il apprécie les récits historiques, le lecteur peut regarder les dessins en confiance sur leur authenticité historique, que ce soit pour les tenues vestimentaires (à commencer par les uniformes militaires), ou pour les différents accessoires, et l'allure des navires. Le court texte de postface, intitulé Les hypothèses à ce jour, indique clairement que l'intention de l'auteur est de créer une fiction sur ce qui a pu arriver aux éventuels survivants une fois échoués sur l'île. Patrick Prugne extrapole donc le nombre de survivants, ce qui a pu être leur organisation et leur espoir de voir arriver un navire pour les secourir, leur tentative de quitter l'île et leurs relations avec les indigènes. Il utilise une structure chronologique linéaire alternant entre 2 groupes, le deuxième changeant en cours de récit. S'il a lu les précédentes bandes dessinées de cet auteur, ou s'il a choisi celle-ci pour sa couverture, le lecteur se prépare à une expérience esthétique qui sort de l'ordinaire. La couverture est saisissante. Les indiens donnent l'impression de guetter leur proie car ils sont armés. La mousse recouvrant le tronc donne une sensation de douceur. L'air est gorgé d'eau rendue visible par les gouttelettes en suspension. La bande dessinée s'ouvre avec une séquence visuellement inoubliable. le rendu de l'eau est extraordinaire, à la fois pour son mouvement d'ensemble, pour le mouvement de chaque vague prise une à une, pour la fluidité du liquide, les embruns, l'écume, la mousse. le lecteur éprouve la sensation de véritablement observer la mer en mouvement sous ses yeux, comme s'il bénéficiait d'une position privilégiée et abritée pour observer le naufrage. L'enchaînement des cases est remarquable transcrivant le tumulte de l'océan et la soudaineté des événements, tout en conservant une clarté parfaite sur ce qui se passe. Par la suite, le lecteur apprécie à plusieurs reprises la puissance de conviction des images pour rendre compte des différentes facettes de l'élément liquide. Après la tempête, le lecteur peut laisser son regard parcourir l'eau calme du lagon avec les reflets dorés du soleil. En page 29, il admire l'atoll dans une splendide vue du ciel, à nouveau avec la belle eau verte du lagon et l'eau bleu profond de la pleine mer. À partir de la page 37, il se met à pleuvoir, les feuilles ploient et les habits s'imprègnent d'eau. En page 56, le lecteur voit passer un navire en pleine mer et il peut comparer le mouvement de l'eau, avec celui plus calme à l'intérieur du lagon en page 72 quand les indiens arrivent sur des pirogues. S'il y est sensible, il constate également que la couleur de l'eau varie au gré de la luminosité, en fonction du moment de la journée et des conditions climatiques. Il ressent donc la proximité de l'océan qu'il soit visible ou non, ses changements infimes ou impressionnants, et il observe le passage des oiseaux dans le ciel. Patrick Prugne transcrit l'ambiance maritime avec conviction et sensibilité. Les naufragés se retrouvent dans la position de devoir explorer la forêt qui les entoure. C'est à nouveau l'occasion d'admirer les pages de l'artiste. À nouveau, sa mise en scène permet de croire à la progression des hommes dans une végétation luxuriante, sans piste tracée. La nature de la représentation de la flore ne relève pas exactement de la même démarche que celle de l'eau. L'artiste déplace sa représentation vers l'impressionnisme. le lecteur peut reconnaître quelques végétaux (à commencer par les palmiers), mais pas toutes les essences. Il absorbe plus l'impression que dégagent ces éléments végétaux. Dès qu'ils s'aventurent à couvert, les personnages baignent dans une luminosité verte, doivent forcer pour progresser dans les fourrés, sont entourés de de troncs moussus et de lianes pendantes. À nouveau, Prugne fait preuve d'une adresse élégante en jouant sur les nuances de vert pour introduire des nuances dans les impressions. le lecteur est presqu'ébloui par le vert éclatant de la lisière de la jungle sous un fort soleil, et il éprouve la moiteur que dégagent les végétaux sous l'ombre des feuilles des arbres. Il ne fait aucun doute qu'il s'agit d'un choix esthétique délibéré de l'auteur, puisque par ailleurs il représente avec précision la faune quand l'histoire le nécessite. C'est ainsi que le lecteur peut regarder dans le détail les représentants d'une de la dizaine d'espèces de passereaux : le monarque de Vanikoro. Cette espèce est essentielle dans le déroulement de l'intrigue : elle donc représentée avec fidélité. Le lecteur se retrouve projeté sur l'île de Vanikoro, ressentant aussi bien l'omniprésence de l'élément liquide que celle du monde végétal, avec quelques aperçus da sa faune essentiellement aviaire. Il côtoie les rescapés et observe des individus normaux se comporter avec des gestes ordinaires dans une situation inhabituelle. Patrick Prugne a opté pour un jeu d'acteur naturaliste, en cohérence avec cette reconstitution des événements et l'ambition d'imaginer ce qu'a pu être la vie des rescapés. Toujours en cohérence avec cette démarche, il montre les indigènes comme des individus aux actions qu'il n'est pas possible d'anticiper, une peuplade étrangère avec ses propres coutumes et sa propre culture. Il n'adopte pas le point de vue d'un anthropologue, mais il reste dans le domaine du probable quant à leurs comportements. du coup, au fil des séquences, le lecteur finit par s'interroger sur la nature du récit qu'il est en train de lire. Il ne s'agit pas d'une histoire pour évoquer les qualités nécessaires à la survie. Il ne s'agit pas d'une étude sociologique ou psychologique. Il ne s'agit pas non plus d'observer le choc de deux cultures. le récit montre comment des circonstances extraordinaires façonnent la vie d'individus normaux, les conduisent à certains comportements, et remettent en cause des valeurs dont l'évidence a volé en éclat (par exemple protéger les pièces de monnaie dans un coffre, brûler le bateau qu'on vient de construire). Attiré par une couverture aux couleurs magnifiques et à la composition sophistiquée et efficace, le lecteur s'immerge avec délices dans l'environnement d'une île des mers du sud, prenant plaisir à contempler la mer, et à progresser dans l'élément végétal. Au travers de ces pages magnifiques, il regarde une petite communauté d'européens essayer de s'installer pour assurer leur nourriture et leur abri, et se heurter au danger que représentent les autochtones. Dans tous les cas, il ne peut qu'être subjugué par la force graphique de la narration visuelle somptueuse. En fonction de ses attentes, il peut éprouver une pointe de regret concernant les thèmes du récit qui restent au niveau du ressenti sans s'engager sur des directions psychologiques, anthropologiques ou culturelles.

05/05/2024 (modifier)
Par Benjie
Note: 4/5
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Qu'est-il arrivé aux deux frégates de la Marine Royale placées sous le commandement du Capitaine de la Pérouse ? La Boussole et l'Astrolabe ont levé l’ancre en 1785 pour un tour du monde aux objectifs scientifique, naturaliste et commercial. Trois années plus tard, on perd leur trace. Dans ce one shot, Patrick Prugne va exploiter ce mystère nous donner une interprétation basée sur une documentation solide. L’album est superbe ! Aquarelles, nuances, transparences… une fois encore la nature est au cœur du travail de Prugne. Les cases s’enchainent avec fluidité et cohérence, et nous plonge dans une végétation luxuriante, une lumière unique, une humidité omniprésente, des couleurs de la mer qui varient au gré de la météo. Au début de l’album, un texte précis au lecteur qu’il ne doit pas s’attendre à un récit complet de l’expédition Lapérouse, que l’album s’attachera au naufrage et à la survie des naufragés confrontés à une population autochtone hostile. Et tant mieux, que ce ne soit pas un album purement documentaire. Les quelques pages, en fin d’album sont passionnantes et nous éclairent sur la dimension archéologique de cette histoire. On y découvre un pistolet récupéré dans l'épave de La Boussole, ainsi qu'un compas azimutal, un sextant, des clochettes, sifflets et grelots, un encrier. On peut ainsi revenir au périple de La Pérouse grâce à une carte traçant sa route maritime. Apport vraiment intéressant. Très bel album… pour la qulité des dessins.

21/02/2021 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
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Décidément, à chaque album de Patrick Prugne j'ai l'impression de devoir dire les mêmes choses. Mais là, je ne conseillerais pas non plus l'achat. Comme d'habitude, les qualités de dessinateurs de l'auteur ne sont plus à prouver. Il arrive à faire de superbes planches, des couleurs magnifiques et des décors naturels magnifiques. Pour autant, les compositions de planches ou de cases souffrent parfois de petits détails qui marquent la lecture. Le souci résidant encore une fois dans son scénario, qui n'est pas mauvais mais, encore une fois, assez oubliable finalement. C'est une banale histoire de bateau échoué et de naufragés, mais qui n'aboutit pas à grand chose. L'album refermé, le temps passé, on a oublié ce qu'il en était advenu, et à la relecture je me suis aperçu que ça ne m'intéressais pas plus que cela finalement. Donc oui, c'est beau, mais après plusieurs albums souffrant du même défaut je commence à trouver que c'est gaspiller du talent. Des scénarios un poil plus travaillés, quelque chose de plus concret à se mettre sous la dent ne serait pas de refus.

26/09/2019 (modifier)
Par sloane
Note: 3/5
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Je ne sais pas trop pourquoi mais je suis moyennement emballé par cet album. Concernant le dessin de Patrick Prugne il n'y a pas grand chose à redire, encore que si je devais chipoter je trouve que ses visages ne sont pas extraordinaires. Passer d'une grande case genre la couverture à une autre donnant à voir les rescapés du naufrage en gros plan, ben ça me fait bizarre. Pour ce qui est de l'histoire elle est traitée de manière didactique, s'appuyant sur les dernières découvertes, avec une partie romancée, cette histoire de trésor. Pour ma part je pense que les rescapés du naufrage se sont fait zigouiller par les "naturels", sans doute ont ils usé de leurs armes de manière un peu inconsidérée. Pour certaines planches encore une fois magnifiques on peut acheter cet album, pour le traitement qu'il en fait, là il faut voir. Très drôle d'apprendre qu'un certain Napoléon Bonaparte a été recalé pour faire partie de cette expédition. La face du monde en eut été changée.

24/02/2019 (modifier)
Par boefer
Note: 4/5

Vraiment très bonne bande dessinée ! Des dessins à l'aquarelle qui nous plongent dans l'atmosphère des îles et des textes qui se rapprochent de l'histoire de Laperouse. Pour continuer le voyage, il faut aller au Puy du fou afin de découvrir en 3D la reconstitution du navire La Boussole. A lire sans modération.

02/12/2018 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Patrick Prugne nous revient avec une aventure historique en pleine nature. Il fait quelques infidélités aux grandes forêts d’Amérique du Nord, pour s’intéresser ici à une aventure réelle, historique, dont la fin mystérieuse a nourri bien des hypothèses, bien des fantasmes. Ne dit-on pas que Louis XVI lui-même – ayant pourtant d’autres sujets de préoccupations ! – s’enquérait de la destinée d’une expédition qu’il avait lui-même décidée, souhaitée (lui qui s’intéressait particulièrement aux sciences et aux découvertes issues des Lumières – tant qu’elles n’étaient pas politiques !) : pourquoi La Pérouse ne revenait pas ? Où en était cette expédition scientifique ? Aujourd’hui on en sait un peu plus, et Prugne utilise les dernières découvertes (qui ont définitivement localisé le lieu d’échouage des deux navires de l’expédition sur un ilôt perdu du Pacifique, Vanikoro donc), ajoutant juste ce qu’il faut pour romancer la suite – puisque l’album commence par la tempête qui détruit les navires. Et d’ailleurs je trouve que Prugne a bâti ici un scénario un peu plus consistant que pour ses trois albums « nord-américains » - quatre même si l’on y ajoute sa collaboration avec Oger. C’est un peu plus dense, moins planant. Et cela se laisse lire. Même si cela ne me satisfait pas encore complètement. Pour ce qui en est de l’aspect graphique, rien de nouveau. Prugne nous fait encore admirer son coup de crayon. Même si je le préférais (peut-être simplement affaire de coloris, de végétation dominante plus ouverte, je ne sais pas) dans les forêts d’Amérique du nord, et que sa version des jungles du Pacifique m’attire un chouia moins. Et comme d’habitude, Daniel Maghen a bien fait les choses, pour cet album d’une bonne centaine de pages, avec un cahier graphique en fin d’album (et un petit rappel historique avec une mise au point des connaissances sur la disparition de cette expédition – il faut dire qu’on ne sait toujours pas comment ont « fini » les derniers survivants, ni ce qui est réellement arrivé à La Pérouse). Un album intéressant, que l’on peut envisager d’acheter. C’est de la bonne aventure, la qualité du dessin contrebalançant la légère faiblesse de l’intrigue.

21/11/2018 (modifier)