La Guerre des autres

Note: 3.2/5
(3.2/5 pour 5 avis)

Famille d’Égyptiens, expatriée au Liban depuis près de 10 ans, façonnée par la culture occidentale, les Naggar coulent des jours heureux. Mais entre 1974 et 1975, la guerre approche. Une guerre qui n'est pas celle des Naggar mais qui ne tardera pas à les rattraper.


1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide La Boite à Bulles Le Liban Les Guerres du Liban Les petits éditeurs indépendants Proche et Moyen-Orient

Famille d’Égyptiens, expatriée au Liban depuis près de 10 ans, façonnée par la culture occidentale, les Naggar coulent des jours heureux. Entre une mère baba cool amoureuse de son meilleur ami gay, un père libraire, coureur de jupons fan de l’Écho des savanes et trois ados mordus de cinéma, cette véritable "famille formidable" se tient à l'écart des conflits politico-religieux qui minent le pays. Au cocktail explosif formé par les oppositions entre sunnites, chiites, druzes, maronites, catholiques et arméniens, vont venir s'ajouter les tensions entre réfugiés palestiniens et État d'Israël. Mais entre 1974 et 1975, la guerre approche. Une guerre qui n'est pas celle des Naggar mais qui ne tardera pas à les rattraper.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 05 Septembre 2018
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série La Guerre des autres © La Boîte à Bulles 2018
Les notes
Note: 3.2/5
(3.2/5 pour 5 avis)
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30/11/2018 | Ro
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L'avatar du posteur Noirdésir

La vie quotidienne d’une famille d’émigrés égyptiens au Liban, et de quelques-uns de leurs amis, voilà ce que nous propose cette série. Le premier tome montre en arrière-plan la lente montée en tension en 1974-1975 qui va mener à la guerre et qui va déchirer le Liban multi-ethnique pendant de nombreuses années (la guerre éclate finalement dans les vingt dernières pages), le second tome voit nos protagonistes essayer tant bien que mal de vivre leur vie, de survivre, alors que la guerre s’est durablement installée. La lecture n’est pas désagréable, on peut s’attacher à certains personnages, à leurs brouilles, leurs secrets, leurs rêves (rien que du banal finalement, n’était la guerre qui plane au-dessus d’eux !). Et cette guerre du Liban (que j’ai suivi dans les journaux télé lorsque j’ai commencé à m’intéresser à l’actualité) donne un éclairage certes noir mais intrigant sur cette société multiculturelle et multi-cultuelle, prise dans des enjeux qui souvent la dépasse (les dernières années rappellent ces fragilités hélas). Mais je suis quand même resté un peu sur ma faim. D’abord parce que, contrairement à certains de mes prédécesseurs, je n’ai pas trop accroché au dessin, que j’ai trouvé brouillon, hésitant, j’ai parfois eu du mal à reconnaitre certains personnages. Ensuite parce qu’il y a des longueurs, et que la « vie de famille » n’est pas ici toujours passionnante, en tout cas ne sort pas d’un ordinaire déjà-vu ailleurs. Une lecture d’emprunt, mais qui m’a laissé sur ma faim. Note réelle 2,5/5.

27/06/2024 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Un autre témoignage de la vie au Moyen-Orient, ici c'est la situation au Liban avant la guerre civile qui a déchiré le pays pendant des années. Je me retrouve dans l'avis de Ro: c'est intéressant de voir comment la situation d'un pays peut basculer aussi vite alors que les protagonistes s'imaginent que le mal va passer vite. J'ai surtout trouvé cela intéressant que la politique internationale a eu une grande importance car c'est lors de l'arrivée des réfugiés palestiniens que le fossé entre les communautés musulmanes et chrétiennes s'est creusé, comme quoi ce n'est pas parce qu'il se passe un mal dans un autre pays que cela ne veut pas dire qu'un jour cela ne va pas affecter notre propre pays ! Malgré tout, je n'ai pas trouvé la lecture particulièrement passionnante. Déjà il y a plein de personnages et cela m'a pris un peu de temps pour bien comprendre qui était qui. Ensuite, il y a le fait que l'auteur de ce témoignage est parti assez vite lorsque la guerre a éclaté. C'est pas un problème au niveau humain, il avait le droit de le faire et je suis content qu'il n'est pas vécu une guerre horrible, sauf qu'au niveau narratif cela donne une fin abrupte alors que j'ai envie d'en savoir plus sur ce qui est arrivé au Liban. Je n'ai pas ressenti d'émotions durant ma lecture, il y avait toujours une certaine distance entre moi et les personnages alors qu'ils sont réels ! Je comprends que le co-scénariste a voulu témoigner de ce qu'il a vécu, mais sans vouloir être méchant, j'ai trouvé que c'était pas mal, mais j'ai lu des témoignages plus passionnants à lire.

19/07/2021 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
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On surnomme ce pays la Suisse du Moyen-Orient parce que de 1950 à 1970, le Liban a connu une belle prospérité économique. Aujourd'hui, ce pays est surtout connu pour cacher à la justice un milliardaire tyrannique, ex-magnat de l'automobile, ayant bien profité avec l'argent. Cependant, ce qui nous intéresse ici, c'est de savoir comment ce petit état connu pour sa douceur de vivre a sombré dans une terrible guerre en 1975. Il est clair que la guerre entraîne beaucoup de destructions et de morts ainsi qu'une fuite de population et de compétences et surtout une grave dépression économique. Le Liban n'était plus qu'un champ de ruines à la fin de cette guerre qui a duré 15 ans. Si c'était vraiment la Suisse du Moyen-Orient, il eu fallu sans doute proclamer une neutralité absolue pour ne pas tomber dans la guerre des autres. La responsabilité des politiques ne fait aucun doute. On va suivre le quotidien d'une famille d'Egyptiens originaires de Syrie imprégné par la culture occidentale ce qui n'est pas à mes yeux une faiblesse. Il est vrai que cela va devenir de plus en plus compliqué pour eux. Il n'y a rien de pire pour un pays que la guerre qui détruit tout : les relations avec les voisins, la famille, le deuil, la ruine... La guerre des autres est inspiré de faits réels comme le prouve le documentaire en fin d'ouvrage. C'est un témoignage assez intéressant et surtout un exemple à ne pas suivre sans vouloir donner de leçon mais exprimer tout de même sa conviction profonde.

04/08/2020 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5
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Le contexte historique de cette BD est intéressant : les semaines précédant la guerre civile du Liban de 1975. On observe les tensions inter-ethniques et religieuses au travers les yeux d’une famille d’égyptiens immigrés ne se sentant pas du tout concernés par les évènements. Ce détachement renforce le sentiment d’incrédulité de la population, qui espère que les tensions vont s’apaiser. Concrètement, la narration se concentre sur le quotidien des membres de la famille, leurs boulots, leurs sorties au cinéma, leurs relations amoureuses, la librairie du papa etc… il s’agit donc plus d’un roman graphique sur fond de tensions politiques, plutôt que d’une BD historique/documentaire sur le sujet. Le ton est très humain, bon-vivant, joie de vivre etc. La mise en image est élégante, même si j’aurais personnellement préféré un peu plus de détails et de couleurs sur les paysages Libanais, que l’on nous décrit comme magnifiques dans la BD. Une lecture instructive et agréable.

27/08/2019 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Depuis Persepolis, elles sont plusieurs les BD autobiographiques racontant la vie au quotidien des auteurs et de leurs familles aux alentours des années 70 ou 80 au Proche et Moyen-Orient. Je citerais par exemple L'Arabe du futur ou Mourir Partir Revenir, le Jeu des Hirondelles parmi d'autres. Il est vrai que le public français en général n'a qu'une vision superficielle des événements qui se sont déroulés dans cette région du monde à l'époque, n'en ayant que les échos des informations télévisées et des journaux. Ces BD, quant à elles, ont l'avantage de nous montrer la vie des habitants de l'intérieur, de permettre de comprendre l'ambiance de tous les jours là-bas à l'époque et de voir comment ce qui fera ensuite les unes des journaux de 20h s'est immiscé doucement autour d'eux. Ce ne sont plus des étrangers que l'on suit, mais des gens qui auraient pu être aussi bien notre famille. Avec La Guerre des autres, ce sont les mois qui ont précédé le début de la guerre civile Libanaise qui nous sont racontés, de 1974 à mi 1975. On y suit le quotidien de la petite famille de l'auteur, des chrétiens égyptiens exilés à Beyrouth depuis plusieurs années. Père libraire, mère amatrice de théâtre, enfants ouverts d'esprit et au style de vie occidental moderne à la mode des années 70. Avec eux on découvre une vie agréable dans un beau pays pourtant gangrené par la tension entre les communautés musulmanes et chrétiennes, cette dernière étant accentuée par la situation internationale et notamment les réfugiés palestiniens. Le contraste est marquant entre cette atmosphère de tension et le plaisir simple et les discussions entre amis des protagonistes presque insouciants, ne croyant pas que la situation puisse véritablement finir par dégénérer pour de bon. C'est instructif de se rendre compte de comment tout peut basculer d'un coup, alors même qu'on ne l'imagine pas quelques temps auparavant. C'est une lecture rendue agréable par un dessin appréciable et une narration très claire et qui aident le lecteur à s’investir rapidement dans l'histoire. L'ambiance d'époque est bien rendue et participe au côté instructif du récit. On est à la limite entre le récit intimiste familial et le récit historique sur des faits graves. Je regrette néanmoins une légère fadeur. On parle ici d'un récit du quotidien, un quotidien certes particulier puisque à la veille d'une catastrophe civile et militaire, mais il ressort relativement peu de choses marquantes de l'intrigue. Une certaine émotion s'en dégage mais là non plus rien de véritablement touchant. C'est le témoignage d'une famille comme cela aurait pu être celui d'une autre. Il n'y a rien de particulier la concernant qui changerait la donne. On ne s'ennuie pas pour autant et on passe un moment plaisant et intéressant. Mais globalement, ce n'est pas un récit que je qualifierais d'indispensable.

30/11/2018 (modifier)