Chroniques du Léopard

Ce n'est pas la série d'Appollo que je préfère. J'ai eu du mal à accrocher pleinement à un scénario qui m'a fait penser aux souvenirs de Pagnol en beaucoup moins abouti. J'ai trouvé la personnalité de Lucien ou de Charles assez quelconque malgré un environnement très porteur. Cela manque de vécu réel et d'une poésie du langage. Le scénario m'a paru être une succession assez disparate de saynètes descriptives qui m'ont parfois ennuyé avec des personnages très stéréotypés. Même l'introduction de Raymond Barre ou des frères Verges m'a paru l'effet d'un rappel catalogue très cliché des grands anciens du lycée plus qu'une nécessité active au récit. De la même manière le graphisme de Tehem ne m'a pas entraîné dans le récit. J'ai trouvé les personnages assez peu expressifs avec un look très gamin. Une petite déception. 2.5

13/08/2024 (modifier)

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Bien ancrée dans l’Histoire et la réalité, cette chronique est d’une lecture très agréable. D’abord parce que le dessin, simple, semi-caricatural, se révèle expressif et efficace, fluide, et qu’il accompagne parfaitement le ton léger adopté pour la narration. L’histoire elle-même est assez vivante. Au travers de l’amitié de deux garçons (Lucien Turpin et Charles Hoarau – ce dernier jouant le rôle de narrateur de cette période et de l’amitié liant les deux garçons), et dans le décor exotique de la Réunion des années 1940, nous suivons l’évolution de la guerre (dans un territoire où les élites, blanches, ségrégationnistes et pétainistes, suivent de loin les injonctions venues de Paris/Vichy), nous découvrons les clivages (raciaux et économiques – les deux étant en grande partie liés) de la société, les divers engagements politiques entre collaboration et résistance, indépendance et maintien sous domination française (sujet abordé aussi à Madagascar pour la même époque dans Commando colonial). Nous voyons aussi l’épanouissement de jeunes ados et leur ouverture à tout un tas d’idées (politiques, littéraires, voire érotiques). La fuite débile des édiles après les menaces d’invasion anglaise m’a rappelé une scène aussi loufoque dans La Grippe Coloniale (au même endroit, mais durant la guerre précédente). Appollo a bien su utiliser ce décor historique et exotique dans ces trois séries. Parmi les personnages secondaires, quelques futures célébrités de l’île, comme les frères Vergès (présentés ici comme un peu distants et fiers – Jacques Vergès jouant d’ailleurs déjà un rôle d’avocat dans le conseil de discipline de Charles et Lucien !), mais surtout Raymond Barre, dont le personnage, prétentieux, fayot et égoïste, préfigure quand même le carriériste qu’il deviendra : c’est en tout cas un personnage qui attire aussi peu l’empathie du lecteur que celle de Lucien ! Petite et grande histoires habilement mêlées, et intrigue à la fois simple et bien charpentée (la sociologie de l’île – comme a pu le faire Vallerie dans Cyparis, le Prisonnier de Saint-Pierre, est bien montrée, et densifie l’histoire), on a là un album à la fois intéressant et distrayant, dont la lecture est recommandable.

10/11/2020 (modifier)

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Un album intéressant vu qu'on suit les événements de la seconde guerre mondiale à travers l’île de la Réunion et évidemment c'est un peu différent de ce qui se passe en Europe vu qu'il n'y aura pas de conflit armé durant une bonne partie de la guerre. J'ai trouvé un environnement original vu que je ne connaissais pas grand chose de l’île de la Réunion. J'ai ainsi pu voir la mixité et la complexité de la vie sur l’île. On retrouve des personnalités de l'époque (le prince Vinh San) ou futurs (les frères Vergès, Raymond Barre) de l’île. J'ai bien aimé ma lecture, mais il manque quelque chose pour que je trouve l'album captivant à lire. Je pense que cela vient du fait que si j'ai bien aimé découvrir la société de l’Île de la Réunion, je ne me suis pas franchement attaché aux personnages principaux et je me foutais un peu de leurs problèmes ou amours d'adolescents. Les adultes sont plus intéressants qu'eux. Le dessin est sympathique.

27/12/2018 (modifier)

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Les Chroniques du Léopard, c'est l'histoire de deux lycéens sur l'île de la Réunion en pleine seconde guerre mondiale. Là-bas, le conflit est bien lointain et ressenti uniquement par le biais du pouvoir en place, fidèle au régime de Vichy. Les deux héros sont pensionnaires dans un lycée assez élitiste et strict. Entre la rébellion face à l'autorité lycéenne et le désir de résistance contre la collaboration, c'est le terreau idéal pour ces deux adolescents romantiques et désireux de s'engager. Il y a de tout dans cet album : aventures lycéennes, guerre et résistance en toile de fond, décor et culture exotique, amourettes adolescentes, et poésie aussi. C'est un récit beau, très rapidement prenant et offrant un cadre original et très intéressant. Le dessin m'a également beaucoup plu. Ayant lu l'album sans regarder les auteurs au préalable, je n'ai pas su reconnaître son style, croyant y voir un trait parfois proche de celui de Feroumont (Le Royaume) et parfois proche de celui de Zep dans sa veine plus réaliste, et notamment dans les choix de colorisation également. On est assez éloigné du style d'ordinaire humoristique de Tehem. J'ai accroché à cette lecture du début à la fin. J'y ai découvert la mixité des peuples et des décors de la Réunion. J'y ai découvert la situation politique et sociale complexe dans cette époque de guerre lointaine et alors que l'île était à quelques ans de passer du statut de colonie à celui de département. J'y ai découvert le quotidien des lycéens réunionnais dans un établissement où ils ont côtoyé de futurs noms célèbres tels que Jacques Vergés et Raymond Barre. J'y ai découvert un soupçon de l'ambiance du Cercle des Poètes Disparus. Et j'y ai découvert enfin l'amitié entre les deux héros, leur désir d'aventure et leurs quelques folles escapades culminant par les péripéties nettement plus sérieuses du dernier chapitre de l'album. Un très chouette album que je conseille sans hésiter !

30/11/2018 (modifier)

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