Les Incrustacés

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

Quelque part dans un pays lointain, deux hommes errent sur les plages en quête d'amis ou de tranquillité. Après avoir dégoté un bateau dans de louches conditions, ils embarquent pour une croisière à la dérive, pleine de créatures surprenantes, d'angoisses et de splendeurs au milieu d'une mer sombre et agitée.


Absurde La BD au féminin Les petits éditeurs indépendants

Ce voyage, entamé pour tromper l'ennui, les amènent à accoster en des terres hostiles, peuplées tantôt de sirènes, d'Ostraciens ou de touristes. Ils doivent lutter avec des Visigres, monstres marins « parfaitement identifiables à leurs poils sous les bras », ou des naufrageurs sauvages. Leurs rêves de gloire se brisent sur un brutal retour à la réalité, qui inaugure encore de nouveaux songes. Rita Mercedes élabore dans ce récit de voyage loufoque une ethnographie fantaisiste, en des tons que ne renieraient pas Lewis Carroll ou Jonathan Swift. Cette fiction débridée, véritable aventure pour le lecteur, est servie par un trait d'une finesse absolue : le dessin est superbe, on le savoure à chaque page en se laissant bercer par des flots meurtriers.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 21 Août 2013
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Les Incrustacés © L'Association 2013
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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01/12/2018 | Ro
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L'avatar du posteur Noirdésir

Le tout début de l’histoire pourrait être réaliste, avec de petits airs de Tati à la plage. Mais cela bascule rapidement – pour ne plus la quitter – dans une douce folie. C’est un récit loufoque, poétique et absurde, au point qu’en l’ayant terminé, on peut presque imaginer avoir lu un récit de rêve. Vous l’avez compris, c’est un album qui peut rebuter l’amateur de récits franco-belges linéaires – la gaufrier traditionnel fait lui aussi les frais des choix de Rita Mercedes (dont je découvre ici le travail avec ce qui semble être son premier album). Je me suis laissé embarquer dans cette aventure impossible à résumer, qui fait la part belle à un certain onirisme surréaliste. Il faut dire que le dessin n’est pas en reste, et que j’ai été autant conquis par celui-ci (et la colorisation) que par le récit lui-même. En effet, le dessin, très précis, comme tracé au crayon fin, use d’une sorte de bichromie vaguement sépia dont j’ai trouvé le rendu des plus esthétiques. Il y a un peu de Masse dans les personnages et certains de leurs dialogues, mais Mercedes développe ici un univers des plus singuliers et des plus originaux. On ne peut que remercier des éditeurs comme L’Association, pour publier ce genre de choses qui sortent des sentiers battus, et qui nous emmènent à leur suite dans les forêts épaisses qui nourrissent l’imagination.

19/12/2020 (modifier)