Darnand - Le Bourreau français
De la première à la seconde guerre mondiale, itinéraire de Joseph Darnand, de héros à salaud.
1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale Biographies La BD au féminin [Seconde Guerre mondiale] Europe de l'Ouest
Parfois les guerres créent des héros. Souvent la paix fabrique des monstres. « Sous-officier d’élite, d’une bravoure hors pair, le sous-officier Darnand a été, en tout point, un serviteur modèle et un de nos artisans de notre victoire finale. C’est un beau brave » Voici la phrase qui accompagne la croix de la légion d’honneur qui sera remise à Joseph Darnand en avril 1927, pour ses faits de bravoure pendant la première guerre mondiale. (...) Quelques années plus tard, à partir de 1941, à Vichy, il sera le plus zélé des collaborateurs. Voici la sombre trajectoire d’un homme qui, de héros de guerre, est devenu bourreau.
Scénario | |
Dessin | |
Couleurs | |
Editeur
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | 10 Janvier 2018 |
Statut histoire | Série terminée 3 tomes parus |
Les avis
Pas mécontent d’avoir lu cette trilogie mais je n’y reviendrai pas. Sa principale qualité est de m’avoir fait découvrir le personnage de Joseph Darnand. Un homme ambigu, il est passé de héros à collabo entre les 2 guerres. La série retrace cette trajectoire avec de nombreux flash-back. Je n’ai aucune sympathie pour ce genre de nationaliste, qui ont une idée bien arrêtée de ce que doit être la France, d’autant plus qu’ici c’est assez extrême et radical dans le courant de pensée, détestable. Le style de Fabien Bedouel est ici très froid, traits anguleux et couleurs mornes. Ceux qui l’ont apprécié sur Un long destin de sang s’y retrouveront, perso je le préfère sur L’or et le sang ou Valhalla hôtel. C’est bien réalisé (quoiqu’une narration un peu confuse parfois entre passé/présent), j’ai appris des choses. J’ai préféré Kersten des mêmes auteurs, mais à lire pour ceux qui s’intéressent au sujet.
Je n'avais qu'une très vague idée de ce Joseph Darnand, la période sombre de la collaboration et du gouvernement de Vichy n'étant pas une période historique qui m'attire, et d'autre part, j'avais eu ma dose avec Il était une fois en France. Cependant, en lisant ce triptyque, je suis tombé à la renverse en apprenant les actes du personnage en question. C'est un récit très édifiant, car passer d'actes de bravoure dans les tranchées de 14-18 à un rôle de collabo zélé 20 ans plus tard, ça montre les deux facettes d'un homme. On s'aventure ici dans les tréfonds les plus ambigus et les plus nauséabonds de l'âme humaine ; comment un type devenu un héros et un leader charismatique a-t-il pu basculer dans cette noirceur d'âme et cette brutalité viscérale ? Apparemment, d'après le plat de couverture, il s'agit d'une biographie romancée, mais j'ai l'impression que le scénariste a dû employer un équilibre entre faits réels et faits romancés, sans doute pour dynamiser le récit. On suit ce parcours incroyable de Darnand sur ces 3 albums à travers ce scénario habilement élaboré, où la part de vérité est quand même prépondérante, ça se ressent, d'après ce que je connais de cette période, notamment concernant la violence des miliciens ou les luttes de pouvoir... tout ceci sonne juste et fait froid dans le dos. Même moi qui au départ comme je l'ai dit, n'était pas attiré par cette période historique, je me suis laissé embarquer dans ce récit à ma grande surprise tellement c'est bien raconté et tant c'est captivant. Le tome 3 est le plus violent des 3 albums, il contient de nombreuses scènes de combats animés d'une férocité surprenante. Ce qui manque un peu à ce récit, c'est une explication claire sur les motivations de Darnand et sur son retournement ; comment un homme peut-il passer de façon si abrupte de statut de héros à celui de salopard ? Tout ceci méritait d'être mis au jour, mais je regrette que le dessin de Bedouel ne soit pas plus costaud pour illustrer cette histoire pleine d'intensité, même s'il s'est bien amélioré depuis L'Or et le Sang : dans le tome 1, je n'aime pas son dessin, je le trouve trop épuré, mal fini, peu joli ; heureusement, dans les tomes 2 et 3, c'est beaucoup mieux, le trait est plus rugueux, mieux cerné, plus précis malgré des décors un peu hâtifs, mais dans l'ensemble je n'en suis pas fan, c'est dommage parce que ça dessert un peu la portée du propos. Ce que je retiens avant tout, c'est une vision impitoyable des années d'Occupation et le retournement incompréhensible d'un homme qui aurait pu connaître un destin meilleur.
De Darnand, je ne connaissais que sa période collaborationniste, durant la Seconde guerre mondiale, le chef de la milice : une ordure donc. Cette série – du moins le premier tome, m’a fait découvrir son « passé » de héros de la Première guerre mondiale (et m’a aussi appris, même si c’est moins important, l’origine du mot sniper). La suite, à partir du milieu du premier tome et dans le deuxième, usant parfois de flash-backs, nous embarque dans la seconde guerre mondiale, éclairant un personnage finalement emblématique d’une certaine partie des Français, jusque dans leurs ambigüités, à la fois patriotes et antiallemands, mais surtout anti communistes et antisémites : avec la cagoule comme catalyseur. Cela se laisse lire, avec du rythme, un peu comme ce qu’avait fait Nury sur L'Or et le Sang (même si le scénario était plus riche – mais aussi moins bridé que pour ce « biopic »). Série déjà dessinée par Bedouel, dont le trait est dynamique, globalement bon (malgré certains visages un peu trop anguleux à mon goût), et fluidifie la lecture. Le troisième tome conclut cette série. Il traite de la partie la plus noire de Darnand, sa montée vers la lumière se transformant en descente aux enfers. Il nous mène, avec Darnand, vers un épilogue sanglant et ambigu : la mort de ce type emblématique d'une certaine dérive, de la collaboration, n'épuise pas les questions restées en suspens autour de Vichy, de son administration et de ses serviteurs - certains comme Papon ou Bousquet échappant à la répression (et continuant même leur carrière politique). Cela n'épuise pas non plus certaines questions concernant la personne, la personnalité même de Darnand (qu'une citation de de Gaulle en exergue place presque comme une victime de Vichy). Mais voilà, ce tome, qui multiplie les flash-bask, se révèle le plus confus et sa lecture s'est révélée clairement moins fluide que les deux précédents. Reste que la série dans son ensemble est bien fichue, avec une présentation certes incomplète et ambigüe du bonhomme, mais sans en occulter non plus certains des traits les plus noirs. Sur un sujet casse-gueule, ce triptyque s'en sort plutôt bien.
Je venais juste récemment de visionner l'excellent reportage "la police de Vichy" que je tombe sur cet album consacré à Darnand, figure de la collaboration française. Ce premier opus d'une série qui en comptera 3, revient essentiellement sur le parcours de Joseph Darnand pendant la première guerre mondiale et sur Ange, son compagnon d'arme, jusqu'au début du conflit de 39. Le dessin de Bédouel, que j'avais apprécié dans L'Or et le Sang est toujours aussi bon: simple et épuré, qui va à l'essentiel. Quant au scénario, s'il réserve encore des mystères (que vient faire l'intervention indirecte de Churchill) et quelques incompréhensions (c'est quoi ce camp de prisonniers de Pithiviers gardé par l'armée française?), il n'en demeure pas moins très intéressant. Je lirai le tome 2 sans hésiter.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site