Après le printemps - Une jeunesse tunisienne
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Lauréate du Prix de la Fondation Raymond Leblanc pour Après le printemps, Hélène Aldeguer signe une bande dessinée entre fiction et reportage sur la jeunesse tunisienne désabusée, deux ans après le printemps arabe. À travers le destin de Saif, Aziz, Chayma et Meriem, elle nous fait découvrir la dure réalité de leur vie.
La BD au féminin Maghreb
2013. Deux ans après la « Révolution de Jasmin », la Tunisie est en proie à l’instabilité, incapable de se relever économiquement, avec un taux de chômage très élevé, particulièrement chez les jeunes, qui se sentent oubliés. Saif poursuit ses études à Tunis et s’inquiète pour Walid, son jeune frère qui est chez leurs parents, désoeuvré… Aziz travaille dans un centre d’appel pour pouvoir se présenter devant la famille de Meriem, sa fiancée qui poursuit, elle, de brillantes études en droit. Chayma, après avoir assisté à l’immolation d’un jeune homme de 27 ans, songe de plus en plus à partir en France. Tous, ils suivent avec passion les mouvements syndicaux et les appels de la rue qui se multiplient. La rue est en ébullition après l’assassinat du député de gauche Chokri Belaïd car le parti Ennahdha – le parti islamiste gagnant des élections – est accusé d’en être le responsable en ayant laissé prospérer les mouvements radicaux. La Tunisie, vue par l’Europe comme le « succès du Printemps arabe », n’en est pour autant pas à la fin de ses revendications. Et pourtant, les jeunes qui furent les fers de lance de ce printemps tunisien sont ceux qui sont les plus touchés par la pauvreté, le chômage, la répression policière et la radicalisation… Texte: L'éditeur
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Date de parution | 23 Août 2018 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
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La lecture n’est pas inintéressante, mais elle m’a quand même laissé sur ma faim. Le dessin, tout d’abord, n’est pas ma tasse de thé. Assez lisible, je ne le trouve pas beau – mais là c’est affaire de goûts. C’est un Noir et Blanc un peu stylisé, mais aussi inégal et parfois maladroit. Le récit ensuite m’a lui aussi peu enthousiasmé. Comme son titre l’indique, il s’attache à une courte période « d’après » le printemps arabe (débuté en Tunisie) de 2011. Le récit se déroule en 2013-2014, alors qu’à nouveau la tension monte dans le pays, alors qu’une bonne partie de la jeunesse est désillusionnée face aux promesses non tenues concernant l’emploi et les libertés. Alors que la révolte gronde contre un pouvoir se cabre face aux manifestations, que des intellectuels et leaders de l’opposition sont assassinés. J’avais suivi ça dans le Monde diplomatique, et heureusement. Car je pense que le lecteur qui débarque dans ce récit sans base va être un peu perdu. De la même façon, l’album date de 2018, et il aurait été bon d’aller au-delà de 2014. Au moins jusqu’en 2017-2018. En sachant que depuis la situation a beaucoup évolué (et pas forcément en bien d’ailleurs !). Enfin, la narration peine à nous attacher aux personnages, récit et protagonistes restent en grande partie froids. Note réelle 2,5/5.
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Vision purement "photographique" d’événements perçus - ou plutôt racolés les uns aux autres - par une sympathisante pseudo-touriste désœuvrée... BD flop sans intérêt ni pour l'Art de la BD ni pour le thème ... qui gagnerait à être écrit par des historiens, pas des amateurs. Une vision à 0.5° des événements. Un prix pour cette œuvre ?! j'en ai mal au cœur. En résumé je dirais : valeur bien en deçà de la nullité ou plutôt à ne pas lire pour éviter la propagation de déformations de mémoire. Un sujet pour Cunningham à mon humble avis.
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
Le choix de l'auteur est de nous montrer les espoirs déçus de la jeunesse tunisienne deux ans après le printemps arabe. La période choisie est 2013-2014. C'est une petite tranche d'une année où l'on va suivre différents jeunes au destin varié. Visiblement, il n'y a aucun regret par rapport à la fin de la dictature de Ben Ali. L'amertume se situe plutôt dans le fait que le parti majoritaire Ennahdha (la renaissance) d'obédience islamo-conservateur a volé la révolution pour son propre compte entraînant le mécontentement d'une partie du peuple à savoir les moins bien lotis. La corruption n'a jamais été aussi importante comme en témoigne une scène assez marquante mettant en scène Aziz et sa copine obligé de donner tout ce qu'ils ont sur eux afin qu'on les laisse tranquille. C'est également un désastre économique avec tous les touristes européens qui ont fuit cette destination plus à la mode. Que dire également de l'élimination des opposants politiques qui se succèdent un peu plus d'un an après la victoire d'un parti religieux aux élections législatives ? Pour autant, la fin nous donne un espoir à savoir que ce pays poursuit sa démocratisation politique. C'est d'ailleurs le seul pays arabe après le printemps à aller dans cette direction. Néanmoins, le pouvoir économique reste encore dans les mains d'une élite et les habitants des zones périphériques se sentent exclus et abandonnés. Travail, dignité et liberté sont les slogans à mettre concrètement en oeuvre sans être empêché par des siècles de religion et de servitude. Je n'ai pas trop aimé le graphisme avec ses traits noirs stylisés même s'il reste convenable pour la lecture. C'est une photographie intéressante dans une approche équilibrée des problèmes sociaux et politiques de ce pays.
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
2.5 Ce one-shot ne m'a pas trop convaincu. L'auteure montre que tout n'est pas rose dans la Tunisie post-Ben Ali au travers d'un groupe de jeunes qui n'aiment pas leurs situations et ont encore plusieurs revendications à défendre. C'est bien de montrer un autre revers de la médaille, mais ce n'est pas raconté de manière bien passionnante et je n'ai pas réussi à m’apitoyer sur le sort des personnages. Comme mes connaissances en politiques tunisiennes sont limitées, je n'ai pas compris quelques références et il faudrait vraiment lire le dossier de la fin de l'album en premier pour être certain de ne pas se perdre. Les deux gros défauts majeurs de l'album sont selon moi le dessin, que je trouve vraiment moyen, et le fait que l'action se passe en 2013-2014. Tout le long de l'album je me suis demandé si la situation avait évolué depuis et je n'ai pas eu de réponse en lisant cet album vu que la chronologie des événements s’arrête au début de 2014, comme si rien d'intéressant ne s'était produit depuis. Au final, ça se laisse lire sans plus.
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