Godman
Sous l’apparence d’un ado fumiste, négligeant et obsédé par les nichons des meufs, Dieu démêle une affaire de kidnapping d’enfant.
Ecole Emile Cohl Fluide Glacial, le best-of La BD au féminin Magazine Fluide Glacial Super-pouvoirs
Cathy, reporter-journaliste sur la chaîne CSS News, est en vadrouille dans une rue de Manhattan, lorsqu’elle reçoit un coup de fil de son rédac chef. En effet, Dieu vient de faire son apparition dans un fast-food entre la sixième et Madison avenue. Son caméraman est déjà en route, elle doit s’y rendre au plus rapide ! Elle chope un taxi en grillant un client et se retrouve 5 minutes plus tard devant une foule immense, qui s’est amassée là, autour d’un cordon de police improvisé. Elle joue des coudes pour arriver devant, retrouve son caméraman et prend l’antenne. En effet, à l’intérieur du fastfood, Charles, un adolescent capricieux et fumiste, en short à bretelles et en chaussettes dans ses sandales, alias dieu, est en train de recevoir sa commande : une bière. Il méprise le plateau-repas que lui offrent avec déférence les serveurs et sort négligemment de la boutique. A l’extérieur, il ne s’étonne pas de la cohue. Pour la disséminer, il pique un révolver à la ceinture de l’un des policiers qui assurent le cordon de sécurité et tire en l’air. Puis il s’envole, tout en buvant sa bière. Toujours extraordinaire, cette apparition de Dieu, précise Cathy face caméra, avant de rendre l’antenne. Mais devoir dire ce genre de truc à des millions de gens ébahis, ça la déprime, Cathy. Elle n’en a rien à carrer du « carlisme », comme s’appelle cette vénération de cet être invulnérable et tout-puissant à l’apparence d’adolescent infernal. Pendant ce temps, Dieu rote et pisse sa bière, en lévitation entre deux buildings…
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Date de parution | 11 Avril 2018 |
Statut histoire | Une histoire par tome 2 tomes parus |
Les avis
Certains passages avec un Dieu cynique et blasé m’ont fait penser aux premiers albums de Lincoln, avec un personnage revenu de tout, égoïste, qui se fout de tout et de tous. C’est aussi un personnage fainéant, et vaguement obsédé : il cherche à « niquer »… Le personnage et ses répliques (son boulot de Dieu le fait chier, sa célébrité le gonfle, etc.) donnent à cette série un fond d’humour jamais totalement hilarant, mais qui est très souvent amusant – même si assez éloigné de la totale déconne de Fluide Glacial (je dois dire que cette histoire détonne dans la production de cet éditeur) – même si certains passages partent quand même un peu en vrille. A ses côtés, Cathy, la journaliste un peu speed – et elle aussi égoïste et grande gueule, se révèle complémentaire de Dieu – mais dans une version plus dynamique et moins nonchalante. Dans le second tome, Cathy et Dieu (avec en prime Marie, la sœur de Cathy en môme qui n’a pas la langue dans sa poche) sont en colocation. Si Dieu (Charles de son petit nom) est toujours asocial et misanthrope, et recherche l’anonymat, il découvre que la nature – ou en tout cas les médias – ont horreur du vide, et cherchent à le remplacer. Et cet album, s’il joue aussi sur certains ressorts comiques, développe en parallèle une critique du système médiatique pas inintéressante, ainsi que de l’extrémisme religieux (une guerre, attisée par les médias, opposant les supporters de Charles à ceux de son « rival », Möa). L’opposition des fanatismes (entre « Carlistes » et Möaistes ») était bien préparé par le premier album, qui montrait l’adoration béate des foules à chaque apparition de « Dieu » (mais cela pouvait aussi se lire comme une caricature du système people/star/fan). Une guerre pour laquelle Jonathan Munoz se lâche, accentuant le côté gore et déjanté des luttes. C’est d’ailleurs à ce moment que je me suis rappelé avoir déjà lu – et apprécié – une autre série de cet auteur, Mauvaises mines. J’ai bien aimé ma lecture. Si le deuxième album est plus riche, avec un arrière-plan plus sérieux et étoffé, c’est quand même le premier que j’ai le plus apprécié (car plus drôle) – mais les deux sont réussis. Si on peut presque les lire séparément, il est quand même préférable d’avoir lu le premier pour comprendre la personnalité de Charles. Note réelle 3,5/5.
J'étais un peu perplexe en commençant cette série car le concept n'est pas très clair : je me demandais effectivement pourquoi le monde entier avait décrété que le héros, ce fameux Charles, était Dieu. OK il a des super-pouvoirs : il est invincible et il peut voler. Mais à part ça, il ne semble pas du tout immortel, il n'a visiblement aucun autre souvenir de sa vie que la vingtaine d'années qu'il a vécu sur Terre, et il n'a rien d'un être omniscient ou omnipotent qu'on pourrait apparenter à Dieu. Au contraire, il a les pensées et le comportement d'un adolescent égocentrique qui ne comprend rien à la vie. C'est comme si dans le film Hancock, Will Smith était révéré comme un dieu plutôt que comme un super-héros très puissant mais facilement détestable par la population humaine. Mais bon, si l'on accepte le concept de cette BD sans trop se prendre la tête, on peut savourer la critique qu'elle nous offre de la bêtise humaine, celle des foules sans cervelle qui se créent des religions, des fanatismes et interprètent tous les mots et actes de ceux qu'ils observent comme ça les arrange. Ce que j'ai apprécié dans les deux tomes de cette série, c'est que jamais le scénario ne se laissait deviner. Je me suis demandé en permanence où l'auteur allait nous emmener et je trouvais ses idées plutôt pas mauvaises et parfois bien trouvées. Je cite en exemple la conclusion du second tome : la manière dont Charles résout la crise ne me serait pas du tout venu à l'esprit mais elle est en effet très bonne, même si ses conséquences sont ensuite tournées en dérision puisque c'est tout de même une BD à vocation humoristique. Je me suis donc laissé porter par la lecture de ces deux albums, chacun formant une histoire complète même s'il faut avoir lu le premier tome pour apprécier pleinement le second. Le dessin n'y est pas formidable mais il est tout à fait correct. Les personnages sont assez bons et on les suit avec plaisir. Et donc les intrigues sont bien maîtrisés, prenantes et donnant envie de savoir où elles vont nous mener. Un bon divertissement donc, avec une certaine dose d'humour et une part non négligeable de réflexion pas si bête sur la société humaine et sur les conséquences de l'apparition d'un être doté de super-pouvoirs.
3.5 Tiens, maintenant Fluide Glacial sort des albums avec des histoires qui durent 44 pages ? C'est différent des histoires courtes que j'ai l'habitude de lire chez cet éditeur. L'auteur s'amuse autour des thèmes de la religion et des super-héros. L'humour fonctionne bien, le dessin est dynamique et expressif et les personnages sont attachants. Ce que j'ai surtout apprécié est que le scénario révèle petit à petit des informations sur les protagonistes de ce récit jusqu'au dénouement explosif. Le récit est vraiment bien maitrisé et me donne envie de mieux connaitre cet auteur.
J'ai bien aimé cette histoire qui part sur une variation de super-héros. Les humains le prennent alors pour Dieu lui-même alors qu'il n'est qu'un adolescent branleur dans toute sa puissance. Cette situation fait sourire à chaque case. En même temps, il y a un récit sur un kidnapping d'enfant ce qui fait un peu monter la pression. Il y a également de bonnes trouvailles comme la critique de la starification à outrance. Au niveau du dessin, c'est très abouti. Je n'aurais jamais pensé que j'aimerais un jour un fluide glacial mais là, c'est différent et vraiment marrant. Intelligent tout en étant burlesque, il fallait le faire.
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