La Plus Belle Femme du Monde - The Incredible Life of Hedy Lamarr
L’histoire vraie d’Hedy Lamarr, juive autrichienne devenue star hollywoodienne.
1930 - 1938 : De la Grande Dépression aux prémisces de la Seconde Guerre Mondiale 1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale 1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide Biographies Cinéma La Boite à Bulles Les petits éditeurs indépendants Los Angeles Nazisme et Shoah Pionnières
Hedy Lamarr est jeune, intelligente, talentueuse, belle. Si belle, que cela lui a valu le surnom de « plus belle femme du monde ». Quand se réalise son rêve de devenir actrice, elle se retrouve embarquée dans une vie qu’elle n’imaginait pas. Après avoir fuit l’Autriche nazie et un premier mari marchand d’armes, elle se retrouve à Hollywood. Dans le milieu des années 40, l’industrie du cinéma est dirigée exclusivement par des hommes. Alors quand on est jeune actrice comme Hedy Lamarr, incroyablement séduisante et aimant les hommes (6 maris et de nombreux amants célèbres), difficile d’exister pour autre chose que sa beauté. Mais Hedy n’est pas juste belle, elle est aussi curieuse, intelligente, et adore imaginer des inventions, sérieuses ou farfelues. En collaboration avec le compositeur et écrivain George Antheil, elle met ainsi au point un système de communication cryptée, qui sera plus tard utilisé pour le guidage des missiles mais aussi pour le WIFI. Un destin exceptionnel pour une femme hors norme. Et si être belle n’était finalement pas un atout ? Texte : Editeur.
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Date de parution | 07 Novembre 2018 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je suis tout simplement une femme compliquée. - Ce comprend une histoire complète indépendante de toute autre. Sa publication initiale a eu lieu en 2018. Il s'agit d'une bande dessinée en couleurs, comprenant 176 pages, avec un scénario de William Roy, des dessins et des couleurs de Sylvain Dorange. Le 31 mars 1957, selon le principe de l'émission What's my line?, les candidats doivent trouver l'identité de l'invité, en posant des questions, alors qu'ils portent des bandeaux sur les yeux. En sept questions, ils ont trouvé qu'ils ont en face d'eux la plus belle femme du monde, surnom donné à Hedy Lamarr (1914-2000). En 1929, alors que les autrichiens défilent dans la rue pour manifester contre le traité de Saint Germain en Laye, Hedwig Eva Maria Kiesler fête ses 5 ans avec ses parents et leur gouvernante. Elle reçoit une poupée qu'elle appelle Bécassine. Dans l'après-midi, elle organise une représentation de Hansel & Gretel avec ses poupées dans sa chambre. Son père entre et lui propose d'aller faire une promenade ; elle choisit d'aller dans les bois pour admirer la ville depuis les hauteurs. En revenant en ville, son père lui rappelle le fonctionnement des réverbères, et lui explique celui du moteur à explosion des voitures. Les entendant, un passant fait observer que ce n'est pas un sujet pour les filles. En 1929, Hedwig a 25 ans et elle sait déjà réparer une boîte à musique mécanique. Répondant à un ami, son père indique qu'il se félicite qu'au sortir de la guerre, la révolution des mœurs profite à la jeunesse, et permet entre autres aux jeunes femmes de s'émanciper. En revenant du lycée, Hedwig Kiesler passe devant un studio de cinéma et elle rentre jeter un coup d’œil à l'intérieur avec sa copine. L'après-midi même, Hedwig va voir sa mère dans son salon, en train de jouer du piano. Elle lui demande de lui faire un mot d'absence pour un cour du lendemain, qu'elle trafique ensuite pour le transformer en 2 jours d'absence. le lendemain elle retourne dans les studios de Sacha-Filmindustrie, pour essayer de faire un test en tant que scripte. Elle est reçue, mais le responsable lui indique qu'elle doit revenir le lendemain, pour son essai. Elle revient le lendemain et a la chance de tomber sur un tournage manquant de figurants. Elle joue son rôle de figurante et prend conscience qu'elle vient de découvrir sa vocation. le responsable du studio lui indique qu'elle peut revenir le lendemain pour être engagée comme scripte. À table, elle annonce ses intentions à ses parents, et son père la soutient lui indiquant qu'elle doit aussi prendre des cours de théâtre. En 1933, elle tourne dans un film intitulé Extase, tourné par Gustav Machaty, où elle apparaît nue se baignant dans une rivière. Impossible de résister à la promesse d'un tel titre : la plus belle femme du monde. le sous-titre explicite le fait qu'il s'agit d'une biographie de l'actrice Hedy Lamarr. Qu'il ait déjà entendu parler ou non de cette actrice, il est vraisemblable que le lecteur ne connait pas tout d'elle, surtout au vu de la durée de sa vie. En face de la première page de bande dessinée, se trouve une courte bibliographie et filmographie répertoriant les références dont s'est servi le scénariste. Il y figure l'autobiographie Ecstasy and me : La folle autobiographie d'Hedy Lamarr (1966), sujette à caution. La bande dessinée suit Hewig Kiesler depuis ses 5 ans, jusqu'à la dispersion de ses cendres en Autriche, soit 80 années. Il commence par une émission de télévision où des participants associent immédiatement Hedy Lamarr avec l'appellation de Plus belle femme du monde. Il se termine avec une autre émission de télévision au cours de laquelle elle indique qu'elle est simplement une femme compliquée. À part dans les 20 dernières pages, elle est présente dans toutes les scènes. Arès coup, le lecteur réalise que l'auteur s'est essentiellement intéressé à la période allant de 1937 à 1949, puisqu'il y consacre 82 pages (de 56 à 137) sur un total de 176, soit près de la moitié. Il respecte scrupuleusement l'ordre chronologique. Il privilégie essentiellement des séquences de 2 à 5 pages, avec quelques exceptions en 1 page. Il a parfois recours à d'autres modes narratifs que la mise en scène des personnages, comme une lettre adressée par Hedy Lamarr à sa mère, 4 ou 5 unes de journaux, des couvertures de magazine, un flash d'actualités consacré à George Antheil, un dessin technique dans un brevet, et de rares facsimilés de ses films (Extase, Algiers, Ziegfeld Girl, White cargo, Jeanne d'Arc). La narration présente donc de la diversité, évitant de ressentir une enfilade de faits arides énoncés chronologiquement. le scénariste a travaillé en concertation avec le dessinateur, de manière à produire une vraie bande dessinée, et pas un texte platement illustré. Outre les autres modes narratifs, le lecteur apprécie le travail de metteur en scène de l'artiste qui ne se contente pas de plans poitrine et de gros plans. Il montre les environnements dans lesquels évoluent les personnages, ainsi que la manière dont ces derniers interagissent avec eux, se déplacent en fonction de leurs caractéristiques. Il ne s'agit pas d'acteurs de théâtre sur une scène, mais bien de prises de vue de film. du fait de la pagination, il dispose même de la possibilité d'inclure des dessins en pleine page, comme Hedy Lamarr applaudie par les spectateurs du studio de télévision, la photographie du premier mariage d'Hedwig Kiesler, un train progressant sur un viaduc en pierre, la rénovation des lettres HOLLYWOOD, ou encore la Terre vue de l'espace. En pages 44 & 45, il montre comment Mandl couvre sa femme d'attentions dans les cases de la colonne de gauche, et la montée du nazisme dans les cases de la colonne de droite. le lecteur apprécie la richesse de la narration visuelle, à commencer par la qualité de la reconstitution historique qui atteste de l'époque où se déroule chaque scène, par les tenues vestimentaires, les accessoires, la technologie. Sylvain Dorange a vraisemblablement réalisé ses planches à l'infographie, choisissant de ne presque pas utiliser de traits de contour pour délimiter les formes. C'est donc la différence de couleurs entre les formes qui fixe leur limite, leur tracé. Il utilise des couleurs assez douces, un peu sombres, le récit n'en devient pas sinistre pour autant, mais il ne tombe jamais dans une esthétique propre aux bandes dessinées pour jeune public. L'artiste dessine les personnages en simplifiant leur contour, mais en conservant le volume et la géométrie des formes. Les personnages présentent donc un aspect immédiatement lisible, plus tout public que les décors. C'est encore plus flagrant en ce qui concerne leurs visages, pour le coup très simplifiés. Dorange représente les sourcils d'un simple trait noir ou marron foncé (sauf si l'individu est blond), plus secs pour ceux des hommes, plus arrondis pour ceux des femmes. Les yeux apparaissent comme un point noir ou marron au milieu d'un ovale blanc. La peau des visages est lisse, et le nez de la plupart des personnages est exagéré, à mi-chemin entre réalisme et gros nez franco-belge. Cette façon de représenter les personnages les rend plus vivants, plus expressifs, mais aussi moins réalistes du fait de leur éloignement d'une photographie. le lecteur peut y voir une intention : celle de bien marquer qu'il s'agit d'une reconstruction qui ne se prétend pas être une reconstitution exacte des dialogues et des faits. Le traitement des décors est un peu différent de celui des personnages. Il peut être plus précis, comme la représentation des façades d'immeubles à Vienne, l'aménagement du bureau du père d'Hedwig, le salon de musique de sa mère, l'aménagement autour de la piscine de la demeure de Mandl, la vue du ciel de Londres, la salle de bal du paquebot Normandie, ou plus impressionniste comme la vue de Vienne en contrebas. le lecteur peut donc bien voir chaque endroit, s'y projeter, et observer les personnages expressifs jouer leur scène. Par contre la simplification de la représentation des personnages induit une distanciation puisqu'ils sont stylisés, et non représentés de manière photographique. Cela n'empêche pas qu'ils soient reconnaissables et crédibles dans leur rôle. Les partis pris graphiques nourrissent une narration visuelle facile à lire, assez riche en détails et précisions, avec des individus habités par leurs émotions, sans qu'ils ne surjouent ou théâtralisent pour autant. Grâce à ses dessins à l'apparence simple, la lecture s'avère facile et agréable, sans jamais ressentir l'impression de devoir ingurgiter d'importantes quantités d'informations plaquées sur des illustrations trop académiques. le lecteur découvre alors la vie mouvementée d'une femme sortant de l'ordinaire. William Roy évoque rapidement le contexte historique de l'après-guerre, propice à une forme d'émancipation des femmes et de la jeunesse. Il montre le père interagir avec sa fille, ce qui fait comprendre au lecteur comment elle a acquis de bonnes bases technologiques. Il montre aussi à quelle occasion la vocation d'actrice d'Hedwig est née. le scénariste a effectué des choix dans les faits qu'il rapporte, nécessité au vu des contraintes de pagination, ce qui oriente forcément le récit. Hedy Lamarr est montrée comme une femme très indépendante, sans qu'il ne soit porté de jugement de valeur sur les conséquences. William Roy n'évoque pas la manière dont elle a élevé ses enfants, où la raison pour laquelle elle a divorcé de ses maris 2 à 6. Il ne la montre pas non plus en train de travailler son jeu d'actrice, ou de tourner, ou encore son comportement professionnel pendant les tournages. Il montre différentes facettes de sa vie, au travers de scènes biographiques : sa relation avec Louis Mayer (celui de la Metro-Goldwyn-Mayer), sa relation avec son premier mari, sa relation de travail avec le compositeur et pianiste George Antheil (1900-1959), la soutenance de son brevet sur un système de guidage radio pour les torpilles, devant les décideurs de l'armée américaine pendant la seconde guerre mondiale, etc. Au fil des séquences, l'auteur s'attache donc à montrer les facettes constructives d'Hedy Lamarr : sa réussite en tant qu'actrice, son inventivité d'ingénieur, sa ténacité. Ces réussites se font dans des milieux masculins, et montrent comment elle a été reçue à chaque fois. le lecteur voit donc comment l'un des premiers réalisateurs n'a vu en elle qu'une belle femme pour en exploiter le corps sur la pellicule, comment son premier mari ne la considérait que comme une épouse-trophée, comment sa beauté a contribué à sa fortune, comment les généraux ne l'ont pas prise au sérieux pour son invention parce qu'elle est une (belle) femme, comment son succès a décliné en même temps que sa beauté. Toutes ses relations avec les hommes ne sont pas négatives : Louis Mayer a reconnu en elle une actrice de premier plan, George Antheil a reconnu ses compétences d'ingénieur. William Roy fait donc d'Hedy Lamarr une féministe avant l'heure, ou plutôt une femme de caractère refusant de se conformer à l'image de la femme et à sa place dévolue dans la société, tout en bénéficiant d'une beauté physique extraordinaire. Cette dernière était à double tranchant, un don précieux pour son métier d'actrice, un poids conditionnant toutes ses relations avec la gente masculine, généralement pour le pire. À ce titre, cette bande dessinée est remarquable pour faire ressortir tous ces aspects, sans jamais être un cours magistral. le scénariste sait aussi manier la métaphore visuelle, en juxtaposant le devenir d'Hedy Lamarr à celui du signe formé par les lettres géantes du mot HOLLYWOODLAND, installé en 1923 sur une colline, et rénové et modifié en HOLLYWOOD en 1949. D'un autre côté, une comparaison de cette biographie avec celle disponible sur une encyclopédie en ligne fait ressortir plusieurs omissions indiquant que cette BD a été construite avec une orientation bien claire. En particulier, le lecteur constate que la vie d'Hedy Lamarr de 1949 à 200 (soit 50 ans) n'est guère évoquée, et que ses accomplissements sont tout présentés sous un jour positif, sans critique de leurs conséquences, ou de son caractère. Le lecteur ne sait trop sur quel pied danser à la fin. Il a apprécié de découvrir une vie hors du commun, avec des dessins très agréables et faciles à lire. Au fur et à mesure, il a pris conscience des qualités littéraires de la narration, mais aussi du parti pris implicite du scénariste, de ne présenter Hedy Lamarr que sous un jour positif, la prise de recul ne portant que sur sa capacité à conserver le dessus dans un monde encore essentiellement patriarcal. Entre 4 et 5 étoiles en fonction du sens critique du lecteur, s'il estime que l'intelligence de la présentation prime, ou s'il éprouve quelques regrets devant une présentation discrètement hagiographique.
J'ai été franchement déçu de cette BD qui ne vole pas beaucoup plus haut que la simple biographie. Mais c'est sans doute que j'en attendais plus de la part de la BD sur cette personnalité assez étonnante que fut Hedy Lamar, femme actrice, inventeuse et célébrité incontournable de son époque. En fin de compte, la BD est assez peu fournie en éléments si vous avez déjà entendu parler de sa vie. Je connaissais les grandes lignes de la vie de celle-ci et notamment son inventivité malgré un succès cinématographique qui lui a conféré une aura de belle poupée sans cervelle. Le souci, c'est que la BD ne m'a pas appris grand chose et toute la partie qui m'aurait intéressée (ses inventions, sa vie tumultueuse à Hollywood) est assez vite passée. On est surtout sur sa jeunesse et la guerre, le développement du procédé ancêtre du wifi, mais la suite est plus esquissée et je trouve qu'il en ressort une impression que l'auteur n'en sait pas grand chose. Certes il y a plus de légendes que de fait autour de sa vie, mais là j'ai eu l'impression qu'il en savait finalement assez peu sur la seconde partie de sa vie. Ce qui est dommage, c'est qu'avec un dessin très sympathique, l'histoire de Hedy Lamar est assez originale pour être intéressante, mais là j'ai été déçu de voir si peu d'ajouts à ce que je savais déjà. J'aurais bien aimé une biographie plus étendue, qui se permets d'aller plus loin dans les détails et les inventions qu'elle a eut, ou simplement des témoignages de personnes l'ayant connu, par exemple. Là je reste sur ma faim et je suis assez peu enrichi de nouveaux savoirs en ayant fini la BD. Pas forcément recommandé pour ma part.
Comme beaucoup – du moins les plus anciens, tant il est vrai que ses films ne doivent plus dire grand choses aux nouvelles générations – je ne connaissais cette dame que comme actrice, et encore plus pour sa plastique que pour son talent. En cela je suis le résultat attendu d’Hollywood, qui l’a façonnée ainsi. Et le fait est que ce biopic éclaire d’une toute autre lumière la personnalité de Lamarr, loin de la cruche sculpturale mise en avant par Hollywood. Outre une personnalité indépendante, c’est aussi une grande curieuse, qui s’intéresse aux sciences, et qui est même inventeuse de l’ancêtre du Wifi – même si ces aspects de sa personnalité sont restés cachés longtemps (il n’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir dit le dicton !). C’est le grand mérite de cet album de rétablir un peu la vérité. Mais pourtant, si je l’ai lu rapidement malgré l’importante pagination, je suis quand même resté en retrait. La faute au dessin peut-être, proche de certaines réclames ou de certains dessins animés des années cinquante ? La faute, plus sûrement, à un rythme, une narration, qui manque de souffle, qui peine à dynamiser un récit qui s’étale mollement sous nos yeux. Bref, un sujet intéressant – et qui pourrait prendre valeur d’exemple, sur les préjugés, le sexisme (et pas que d’Hollywood !), la libération de la femme –, mais dont le traitement m’a quelque peu laissé sur ma faim.
J’ai trouvé cet album agréable à lire mais je n’ai pas été subjugué par le personnage. Sans doute en savais-je déjà trop sur elle… ou alors cela vient-il du fait que je ne vois pas ce qu’il y a d’exceptionnel à ce qu’une femme même très belle puisse ne pas être une idiote. Alors oui, le destin d’Hedy Lamarr est étonnant et la contradiction qui existe entre sa carrière (on a quand même le sentiment que c’était une actrice médiocre qui misait tout sur son physique) et ses aspirations (elle aimait inventer mais n’était pas prise au sérieux) permet d’illustrer toute l’absurdité qu’il y a de cataloguer une personne en fonction de son apparence, mais bon, je sais pas… Elle ne m’a pas spécialement touché. Sans doute le fait de ne pas avoir accepté sa vieillesse, de s’être recluse loin du monde sans assumer les « ravages » du temps me la rend trop contradictoire (refuser de se rendre à une cérémonie scientifique pour recevoir un prix qui récompense son intelligence… parce qu’elle se trouve laide, je comprends pas… ) Pourtant ; l’album se lit avec plaisir. Cette biographie est bien menée, le dessin est agréable, le découpage est bon. Ce n’est pas ennuyeux à lire, c’est juste que ce personnage ne m’a pas fasciné. Peut-être aurait-il plus fallu travailler son tiraillement, son besoin de plaire physiquement d'une part et son envie d'être reconnue pour autre chose que ce physique qu'elle mettait en avant d'autre part. Cette contradiction que, mâle stupide que je suis, je ne parviens pas à comprendre aurait sans doute dû être plus creusée pour que je comprenne le personnage, pour que je la plaigne. Du coup, je dis « pas mal » mais sans plus. Je ne déconseille pas l’achat mais je n’en fais pas non plus une priorité.
J'ai bien aimé l'histoire de la plus belle femme du monde. On se rend compte qu'être très belle n'a pas que des avantages bien au contraire. On peut certes avoir la gloire d'une starlette à Hollywoodland. Cependant, le regard des gens ne changera pas. On est cantonné dans un rôle même si on est la géniale co-inventrice d'un procédé technologique utilisé encore aujourd'hui dans les systèmes de communication et du wifi. Bref, l'intelligence peut se cacher derrière une actrice sensuelle. Qui sait si on découvrira un jour que Marilyn Monroe ou encore Loana étaient de géniales inventrices ? Tout est possible en ce monde. Ceci dit, c'est une belle biographie assez passionnante à l'image d'une vie avec plusieurs époux dont un proche du pouvoir nazi. C'est un destin romanesque qui est joliment mise en image. Une lecture qui n'a pas du tout été ennuyeuse.
Ce qui attire dans ce livre c’est d’abord la couverture, réalisée dans un style qui rappelle Cassandre et ses pubs art déco des années 20. Puis, un simple feuilletage permet de laisser le charme infuser. De pair avec le graphisme, la colorisation est extrêmement plaisante, c’est juste magnifique. Sylvain Dorange prouve ainsi qu’il est un artiste de grand talent. « La Plus Belle Femme du monde », c’est la biographie d’une femme au destin extraordinaire, à la fois tragique et scintillant, celle de Hedy Lamarr, quasiment oubliée aujourd’hui. Juive autrichienne naturalisée américaine, celle-ci connut pourtant la gloire à Hollywood, si éphémère fut-elle, ayant tourné avec les plus grands réalisateurs de l’époque en particulier durant l’entre-deux-guerres. Mais ce que l’on a encore plus oublié derrière l’actrice glamour un peu mièvre, se cachait la scientifique. En mettant au point, avec le concours du pianiste et compositeur George Antheil, un système de codage des transmissions, l’actrice a donné lieu à de grosses avancées dans la technologie des télécommunications. Aujourd’hui, l’armée, la téléphonie mobile et la technologie Wi-Fi ont toujours recours à l’invention de Hedy Lamarr. Et pourtant, c’est peu dire que cette « ravissante idiote » fut sèchement éconduite lorsqu'elle vint proposer ses services à l’armée américaine dans la guerre contre le Japon et l’Allemagne. Plutôt que de se préoccuper d’un domaine forcément masculin, les cadors de l’US Navy lui suggérèrent de jouer de sa plastique avantageuse pour soutenir le moral des troupes. William nous livre ainsi une triste et passionnante histoire portée par un superbe graphisme, celle d’une personnalité atypique qui cotoya les sommets sans jamais obtenir de réelle reconnaissance, même d’Hollywood, sauf au crépuscule de sa vie où elle fut, contre toute attente, récompensée par le milieu scientifique pour son brevet.
Dans un contexte actuel où la place et le rôle des femmes est à nouveau mis sur le devant de la scène, cet album illustre à merveille toute la bêtise historique de la phallocratie. Hedy Lamarr, jeune femme d'origine juive remarquée par sa beauté, va percer en Autriche grâce à un film qui fit grand scandale à l'époque. Montrer à l'écran un orgasme féminin : shocking ! Mais loin de n'être qu'une simple pin up, Hedy a aussi été élevée dans un giron familial d'exception ; avec son père elle passe sa jeunesse à fourbir tout un tas d'inventions. L'arrivée d'Hitler au pouvoir va précipiter sa fuite vers les États Unis pour fuir d'une part un pays devenu trop dangereux pour elle, mais aussi un riche mari qui ne voyait en elle qu'un objet de plus à exhiber pour assoir sa réussite. C'est donc en Amérique qu'elle va percer et devenir une des plus grande vedette de son temps. Mais ce n'est pas pour autant qu'elle en oubliera de garder son caractère indépendant qui la conduira à se marier six fois, et de poursuivre ses inventions. Et c'est en rencontrant George Autheil qu'elle finira par mettre au point un système de cryptage militaire. Système qu'elle réussira à présenter devant l'état major américain... qui lui demandera gentiment d'aller jouer les belles pour récolter des fonds pour l'effort de guerre... Il faudra attendre la fin de sa vie pour que ses recherches soient enfin reconnues quand elles seront utilisées pour l'invention du wifi ! Voilà donc un album qui jette un coup de projecteur intelligent sur une femme d'exception et sans doute trop en avance pour son temps. Le dessin de Sylvain Dorange lui rend parfaitement hommage, dans un style singulier mais très agréable.
Belle histoire vraie, dessin inventif, volume confortable, mais le tout laisse un peu sur sa faim. Le destin d'une autrichienne qui, poussée hors de son pays par le nazisme, deviendra une star du cinéma américain. La particularité d'Hedy Lamarr, qui a fait rêver le monde entier à la grande époque d'Hollywood, est qu'elle est la co-inventeuse d'un système de codage militaire : inattendu pour une femme de son époque ! Trop inattendu puisqu'elle ne sera pas reconnue pour cette intelligence pragmatique, au moment où elle aurait pu servir. Cet exemple de manque de clairvoyance masculine du pouvoir politique, n'est pas pour nous étonner. Mais que fallait-il faire de plus pour qu'il nous indigne, nous émeuve, au point que la bande dessinée en restât gravée dans nos mémoires ? Je ne sais pas. Le dessin me plait : couleurs élégantes, papier mat, peu de traits, beaucoup de surfaces. j'avais déjà apprécié la fraîcheur des personnages de Sylvain Dorange dans ses contes de l'Estaque... Bref, je vieillis, tout simplement...
Une biographie fascinante d’une star d’Hollywood victime de sa beauté, si l’on peut dire, à une époque où les femmes étaient encore cantonnées dans des rôles et des vies bien encadrés et définis souvent par… des hommes. A ce titre cet album rappelle un peu le documentaire « Sois belle et tais-toi » de Delphine Seyrig, qui s’intéressait à ce sujet dans le contexte du cinéma français. Hedy Lamarr est avant tout une actrice glamour, sur écran mais aussi dans la vie (6 mariages quand même). Mais elle est aussi inventrice, passion héritée de son papa… au point de co-inventer un système de communication cryptée pour usage militaire, qui sera complètement ignoré par l’armée américaine. Ces derniers lui conseillent plutôt d’utiliser sa beauté pour rallier la population à la cause guerrière. Ce n’est qu’a posteriori que son invention sera reconnue par plusieurs récompenses, mais aussi utilisée dans certaines technologies modernes dont… le Wifi ! L’album même est parfaitement réalisé, avec William Roy au scénario (voir aussi son excellent De père en FIV chez le même éditeur) et Sylvain Dorange au dessin (voir aussi Sanseverino est Papillon, entre autres). Le medium de la BD est parfaitement mis à profit. La narration est fluide et légère, la mise en image superbe et souvent inventive, comme dans les courts passages cinématographiques par exemple. Une lecture intéressante et instructive, et un album à recommander !
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