Le Spirou d'Emile Bravo - L'Espoir malgré tout
Angoulême 2022 - Prix de la série Suite directe de Le Spirou d'Emile Bravo - Le journal d'un ingénu, cette grande oeuvre (330 pages en 4 volumes) est un véritable roman mêlant action, humour, vérités historiques et réflexions philosophiques.
1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale Angoulême 2022 : les gagnants ! Angoulême : récapitulatif des séries primées Journal Spirou L'univers de Spirou et Fantasio Les Roux !
Janvier 1940. Un hiver particulièrement rude s'est abattu sur Bruxelles. Alors que tout le monde attend avec appréhension l'arrivée imminente de la guerre, Fantasio s'est engagé dans l'armée belge. Dans la forteresse d'Ében-Émael, il est impatient d'en découdre et ne doute pas une seconde que les armées française et britannique écraseront l'armée allemande... Quant à Spirou, il est toujours groom et continue de vivre le plus normalement possible. Sa rencontre avec Felix, un peintre juif allemand dont les nazis ont jugé l'oeuvre "dégénérée", et Felka, sa femme, va lui faire découvrir la "question juive" et la complexité de la situation internationale. Quand la guerre éclate, Fantasio cherche à servir la patrie le plus héroïquement possible. Spirou, lui, essaye de comprendre la complexité de la situation à travers des rencontres avec des personnages profondément humains et tente de se rendre utile en étant fidèle à ses valeurs. Texte : L'éditeur
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Date de parution | 05 Octobre 2018 |
Statut histoire | Série terminée 4 tomes parus |
Les avis
Je suis toujours en délicatesse avec les BD d'Emile Bravo. Il a une manière bien à lui de construire ses intrigues : c'est excessivement condensé, comme s'il suivait les codes du strip alors qu'il délaie ici son histoire en 4 tomes, condensé y compris lorsque l'événement narré est d'importance. Et son graphisme plutôt figé vient tel un miroir enfermer cette impression de lourdeur. Une critique qui siérait aussi parfaitement aux Blake et Mortimer d'Edgar P. Jacobs par exemple. La lecture de ses BD en devient légèrement fastidieuse. Cette belle série en 4 tomes ne déroge pas à cette dommageable spécificité, malheureusement. [fin du préambule] Avec L'Espoir malgré tout, Bravo situe les personnages de Spirou & Fantasio dans la Belgique occupée durant la 2nde guerre. La thématique est d'ampleur, le traitement à l'unisson, c'est aussi ambitieux que captivant ! Il s'agit d'une œuvre majeure mêlant action, humour, romance, vérités historiques, fin propos politique et réflexions philosophiques, et tout cela au service d'une BD ciblant les plus jeunes. Seules mes réserves initiales et un tome 4 assez décevant noircissent ce tableau d'honneur. Tout parent, tout bibliothécaire, libraire... se doit de conseiller la lecture de cette série aux pré-ados !
Comme beaucoup de monde, j'ai été surpris de voir une suite au volume très auto-suffisant Le Spirou d'Emile Bravo - Le journal d'un ingénu qui nous racontait les débuts de Spirou dans une entre-deux guerre. Mais une suite en quatre volumes n'est pas désagréable, et j'aime bien ce que fait Emile Bravo de manière général, je me suis donc penché sur le sujet et acheté progressivement les volumes. Si j'ai eu quelques réticences au premier volume, notamment dans la personnalité de Fantasio qui est assez peu dérangeante, assez horripilante et presque psychotique sur certain points. Après avoir lu l'intégralité de la série je comprends mieux ce choix initial, qui parait cependant toujours un peu forcé dans l'exécution. C'est surtout le deuxième et le troisième tome qui m'ont plu, avec la mise en place d'une vie sous l'occupation en Belgique, la découverte de la guerre dans toute son horreur, et bien sur la Résistance, la Collaboration et les actions contre l'Occupant. Le récit tourne autour des deux personnages pour présenter deux facettes de la façon dont la guerre transforme. Sur ce point, je trouve malin la façon dont il utilise les deux archétypes de personnage. Spirou va incarner l'idéal de résistance passive et idéologique, surtout incarnée dans l'idée de pacifisme et du refus de violence jusqu'au bout. A ses yeux, rien ne justifie un acte de violence ou de barbarie, il s'y refusera constamment et traversera la guerre en ne souhaitant que le meilleur pour chacun. De l'autre côté, Fantasio est celui que la guerre va meurtrir (même si je trouve qu'on aurait pu y aller un peu plus durement peut-être et éviter des scènes proches du comique lorsque la tragédie s'invite), évoluant de gamin capricieux à ado sous hormone jusqu'à un adulte responsable et investit du poids des malheurs des autres. En ce sens, on retrouve les deux figures qui gravitent dans les albums de Spirou et Fantasio, avec l'un étant une version angélique et boy-scout des idéaux pour la jeunesse, l'autre jouant le rôle du journaliste investi et motivé dans son désir de dire au monde les défauts qui s'y cachent. Les deux correspondent en substance à leurs archétypes, mais sont ici dans la logique de découverte progressive du caractère. J'aime beaucoup cette idée, et je suis assez satisfait de la façon dont Emile Bravo le représente. D'autre part, nous sommes dans une représentation de la guerre en Belgique, avec tout ce que cela comporte. Plusieurs touches historiques sonnent propres à la Belgique, comme les différentes ligues collaborationnistes, mais c'est aussi une façon de raconter la guerre loin des combats et plus près des privations, des manques et des réalités quotidiennes. Le contexte est bien retranscrit, avec des personnages stéréotypés de gentils et de méchants qu'on identifie assez clairement, mais qui ne sont qu'une expression de leurs temps. En ce sens, je trouve que ça rend plutôt bien le reste de l'atmosphère. Cela dit, je ressens une certaine frustration à lire le dernier tome, qui est beaucoup plus court et boiteux par rapport aux autres. Peu de choses développées, peu de nouveautés, on conclut simplement ce qui s'était passé auparavant. Je regrette qu'il n'y ai pas eu de découpage plus précis qui aurait permis de faire quatre volumes équivalent, ne donnant pas l'impression d'un tome qui balaye simplement la libération sans plus. C'est un manque qui se ressent à la lecture et à la relecture. Pour autant, je trouve que la série se tient dans son ensemble, malgré cette fin bancale. C'est assez long et dense, dévoilant progressivement les personnages qui s'affirment dans leurs personnalités qu'on leur connait si bien (même si il aurait fallu être plus fin dans certains caractères à mon gout). Le hic, c'est que je trouve que l'ensemble manque un peu de corps, de consistance. La petite révélation à la fin du quatrième tome amorce quelque chose qui aurait pu être plus développé à mon gout, une sorte de fenêtre sur des possibilités qui aurait pu marquer plus fortement la série et en dégager quelque chose de plus. Pour le coup, je suis un peu en demi-teinte, ravi de voir les qualités mais incapable de fermer les yeux sur certains défauts. La série aurait pu être excellente, elle n'est finalement que "bien" et c'est dommage. J'aurais aimé pouvoir dire que c'est formidable, mais finalement je préfère laisser ma note telle qu'elle est, reflétant mon avis final. La lecture n'est pas déconseillée, loin de la !
Mon avis est assez similaire à celui de Tomdelapampa. D’une part, je suis impressionné par le travail fourni par Emile Bravo sur ce deuxième cycle de sa vision de Spirou (oui, deuxième cycle parce que « L'Espoir malgré tout » est la suite directe de « Le journal d'un ingénu » et lire ce cycle sans avoir lu le précédent risque de s’avérer frustrant, de nombreuses références étant faites de manière explicite durant tout ce récit). Emile Bravo développe une intrigue dense, avec trois premiers tomes dotés d’une forte pagination, dans laquelle la guerre est abordée sous bien des aspects (le conflit, l’exode, l’occupation, la résistance pacifique ou armée). Par ailleurs il offre aux personnages de Spirou et de Fantasio (et accessoirement de Spip, qui est bien plus en retrait que dans le journal d’un ingénu) une vie avant qu’ils ne se rendent à Champignac pour y « découvrir » un sorcier (le quatrième tome se clôt là où « Il y a un sorcier à Champignac », tome 2 de la série originale de Spirou et Fantasio commence). D’autre part, je trouve ce cycle très long, avec des moments creux, des passages durant lesquels j’avais le sentiment de tourner en rond. Surtout, j’ai la conviction que si on m’avait proposé cette série dans ma jeunesse, je l’aurais rapidement abandonnée, la trouvant trop dense, trop bavarde, trop « sérieuse », avec des histoires d’amour dont je n’aurais rien eu à battre, un personnage ultra-démagogue que je n’aurais bien vite plus écouté alors même qu’il est loin de dire des sottises. Par conséquent, j’ai un peu ce sentiment que cette série s’adresse plus au lecteur âgé qui cherche à retrouver le plaisir ressenti lorsqu’il lisait étant enfant, qu’à l’enfant qu’il était. Et puis il y a ce quatrième tome, expédié en 40 pages alors que chacun des précédents nous en proposait au minimum le double. Il laisse cette désagréable impression qu’Emile Bravo a mal calculé son coup, ne parvenant pas à faire tenir son intrigue sur trois tomes mais n’ayant plus grand-chose à raconter dans le quatrième. Reste le choc de la révélation finale liée au fait qu’un des personnages que l’on croyait fictif a bel et bien existé. Ça, ça marche super-bien ! Pour le travail accompli, tant au niveau du contenu que d’un point de vue visuel (même si son Spirou ressemble trop à Tintin pour vraiment me séduire), descendre en-dessous des 3 étoiles me parait impossible. Mais les longueurs évoquées, le manque d’équilibre dans la construction, certains partis-pris quant à la psychologie des personnages (un Spirou très candide, un Fantasio très prétentieux et agressif) m’empêchent d’accorder plus qu’un 3/5.
Après sa version de Spirou avec Le Journal d’un ingénu (un album fort réussi), Emile Bravo récidive avec le même héros, une sorte de suite sous la forme d’un cycle de 4 albums. Nous sommes toujours en Belgique, l’action se concentre sur les années 39-45, l’auteur nous narre cette période : la guerre, l’exode, l’occupation, la résistance … à travers son jeune héros (encore bien naïf). J’ai bien apprécié ma lecture, le ton est remarquable et universel, l’auteur s’en sort très bien. Mais (car il y a toujours un mais) j’ai trouvé ça moins fort que sa précédente œuvre. L’histoire tire un peu trop en longueur, une trilogie aurait suffi je trouve. J’ai été quelque peu désappointé de la brièveté du dernier tome par rapport à la densité des 3 précédents. Je pense que j’aurais plus apprécié si ça avait été plus concis, le message aurait été bien plus fort, là c’est un peu trop dilué à mes yeux, quelques péripéties n’amènent pas grands choses, on fait du surplace, et déçu de ne pas retrouver véritablement le personnage de Kassandra. Ça loupe le 4* à cause de ça, mais c’est plus que recommandable, beaucoup de messages/réflexions passés sans lourdeur, et un bel hommage au peintre Félix Nussbaum. 3,5
Je profite de la sortie de la quatrième partie pour compléter mon avis. Dans cette dernière partie le rythme s'accélère, la fin est proche au moins pour nos héros bruxellois. Spip nous rappelle qu'il a sa place en résolvant l'impasse dialectique où se trouvaient Spirou et Fantasio près du pont. Les drapeaux alliés sont de sortie mais Emile Bravo en profite pour intensifier l'intensité dramatique du récit. De brèves larmes de joie, l'auteur nous renvoie aux larmes de souffrance. Qui aura le dernier mot ? semble interroger le dernier gag comique et macabre au dépens du policier girouette . Un épilogue plus léger, quoique, nous invite à voir plus loin. En Afrique? En Palestine? Jusqu'à cette dernière double page saisissante, voire inoubliable, Felix pour toujours avec nous. A lire. Il faut avouer qu'Emile Bravo n'a pas facilité la tâche de Spirou en le laissant seul affronter ces terribles années brunes. Kassandra partie, aucune aide mycologique en vue et Fantasio qui la joue grand ado borderline en de maintes reprises. Il reste Spip mais le cuir de la Gestapo semble trop indigeste pour ses petites dents. Spirou et Fantasio sont partis sur les chemins de l'exode et de toutes les misères voire de toutes les ignominies. Je trouve le personnage de Fantasio fantastique .Si complexe et si travaillé. Il est de nombreuses fois très proche de se brûler mais c'est à chaque fois pour nous montrer la vrai face de l'ignoble. Son personnage est bien plus torturé que celui de Spirou mais au final c'est lui qui sera initié. Spirou traverse ces trois tomes avec son insouciante bonne volonté due à sa jeunesse. Le scénario est un modèle d'anti manichéisme. Anselme nous le rappelle et nous renvoie à nos propres errements historiques loin de toute classification simplificatrice. Nos pays civilisés n'ont ils pas envoyé des meutes colonisatrices de par le monde? Spirou nous le dit clairement : un soldat quelque soit son uniforme cela tue des gens. Spirou avec ses questions d'enfants auxquelles il est si difficile de répondre, nous adultes. Spirou avec son bon sens qui éclaire cette période comme le théâtre de marionnettes éclaire le visage des enfants. Même si le sens subversif leur échappe et c'est tant mieux, c'est la garantie de son succès. C'est cette insouciance que nous peint monsieur Bravo qui sera la meilleure arme pour avancer et choisir les bons trains celui des Justes. celui de P'tit Louis et Suzanne et de leurs compagnons d'infortune. Car ceci n'est pas un train !!! Le peintre belge le plus célèbre du XXème siècle me pardonnera cette paraphrase. Emile Bravo fait apparaître le génial Magritte dans une rencontre avec Spirou. Dans ce troisième volume cette rencontre est fugace et éphémère mais je la pense centrale. Centrale physiquement en page 48 du tome 3 et centrale dans la compréhension de l'œuvre. Ce qui pose problème à beaucoup depuis le premier épisode, est la personnalité de Fantasio. Emile Bravo joue les iconoclastes cassant le miroir lisse du héros de notre enfance. Du miroir cassé il en résulte mille visages qui d'ailleurs changent en fonction de votre angle de vue. Oui Fantasio est multiple mais c'est lui l'adulte ( ou sur la voie) qui sort de sa bulle d'enfance. Il est presque de chair avec sa lourdeur, ses aspirations sexuelles frustrées, est-ce l'amour pour Madeleine qui le fait agir? Mais au delà du ressort comique qu'il incarne (une autre facette du miroir) c'est lui qui prend les risques en conscience librement ou presque. Presque parce qu'il n'est plus capable d'une entière humanité, prisonnier qu'il est de sa haine légitime de l'ennemi. Que ces Forteresses Volantes sont belles dans le ciel d'azur. Une représentation de la beauté du moment qui part tuer des dizaines de milliers d'enfants, vieillards et leurs familles. Ceux là on eu la malchance de naître au mauvais endroit, Dresde ,Hiroshima ,Rotterdam ou St Lo entre autres, au mauvais moment. Je comprends Spirou encore comme enfant idéaliste. Il est plus idée que chair. Ce qui peut le faire passer pour naïf ou nigaud. Mais c'est ses idées pacifiques bien qu'audacieuses qui entrainent l'adhésion du groupe. Le monde est souvent aveugle comme le père André qui a oublié la base même du message qu'il doit transmettre. Alors l'artiste, le peintre en particulier a le devoir de l'éclairer et de le reconstruire. Felix porte en lui cette mission même au péril de son couple et de sa vie. Fantasio est plus clairvoyant qu'il n'y paraît quand il dit "qu'y a-t-il de plus noble que de faire passer un message?" après son échec pitoyable et burlesque. Techniquement je trouve les dessins et les couleurs en phases avec le projet. Visages émaciés jusqu'à la caricature, couleurs sombres. Seule Madeleine nous rappelle que le printemps reviendra avec ses belles couleurs que porte amour. Mais Emile Bravo nous conte un récit ou la réalité l'emporte de loin sur la fantaisie. "Tu sous-estimes l'efficacité de la Gestapo" prévient Fantasio. Les nombreux réseaux de la Résistance démantelés pendant la guerre sont là pour le confirmer. Mieux valait ne pas tomber vivante entre les mains de ces assassins sadiques. 200 pages pour presque revenir au point de départ, dans des trains en partance? J'aime ce rythme. Quand la peur, la faim et le froid sont là, une minute semble une heure. Quand je tourne la page, action ou attente. Attendre encore, attendre le bon moment car la moindre erreur et le temps se raccourcit dramatiquement. Peu à peu les souvenirs familiaux de cette abominable période s'effacent. Merci à monsieur Bravo de transmettre ce message aux jeunes générations. Pas un train mais un chemin de liberté ou d'asservissement. On a toujours le choix comme nous le dit Dewilde.
Evidemment, si on est à la recherche de l'univers traditionnel de Spirou et Fantasio, on sera forcément un peu dérouté. Néanmoins, il est difficile de quitter cette BD une fois qu'on l'a commencée. Le scénario est riche et tient le lecteur en haleine. J'ai fait lire ces ouvrages à des personnes de mon entourage de tous âges qui ont tous apprécié. On notera l'approche pédagogique qui se marie à merveille avec la fiction. Mon coup de cœur des 3 dernières années.
Dans la droite lignée de Le Spirou d'Emile Bravo - Le journal d'un ingénu, mais pouvant se lire indépendamment, cette histoire prévue en 4 tomes se déroule dans les mêmes décors et à la même époque à savoir la Seconde Guerre mondiale. On retrouve le beau style ligne claire d'Emile Bravo. A travers les yeux des héros, on voit la guerre côté belge dont on n'a pas forcément une bonne connaissance. Le jeune Spirou vit toujours dans sa modeste chambre, il est tellement empathique et généreux malgré sa misère, comme quand il rachète un ballon de foot aux gamins du quartier, qu'on se demande comment il peut être ami avec Fantasio, si égoïste et stupide. Le caractère énervant de Fantasio s'atténue un peu dans le deuxième tome, même si ce personnage reste un des seuls ressorts comiques car le reste est un peu tristoune. Un projet ambitieux, c'est bien dommage qu'il faille encore attendre plusieurs années avant d'en voir la fin. Edit janvier 2022. Dans le tome 3 on est toujours sur ce ton mélancolique. La relation d'ados qui joue le chaud et le froid entre Spirou et Mieke prend un peu trop de place à mon goût. On découvre aussi l'engagement de tout un chacun pour résister à l'occupant à sa manière et aussi la montée en puissance des déportations.
Mais qu’est-ce que je me suis ennuyé avec cette série. Autant les aventures de Spirou et Fantasio m’ont accompagné durant des années pour mon plus grand plaisir, cette adaptation revue et corrigée est catastrophique. Mais pourquoi ai-je acheté ces albums ? Suis-je aveugle à ce point ? Je n’ai pas apprécié que l’on touche au personnage de Fantasio. Mon Fantasio. Emile Bravo le dépeint comme une personne abjecte, égoïste et pernicieux, en un mot antipathique. C’est presque intolérable. Pas de rythme. Pas d’actions. Pas une once d’humour. La lecture est pénible. Cela ne fonctionne pas du tout. Quelques clins d’œil. On passe ainsi de « Quick et Flupke » à « Tintin ». Mais que c’est lourdingue. Et le style Bravo je n’adhère pas du tout. Il ne suffit pas de reprendre les mêmes et de recommencer. C’est pathétique. Cette série n’était pas pour moi. Et pourtant la série a obtenu de nombreuses récompenses : Essentiel d’Angoulême, prix des libraires, prix Saint-Michel, grand prix RTL, prix Peng en Allemagne. Ma note va donc dénoter un peu au vu des avis dithyrambiques précédents mais bon il en faut pour tous les goûts.
Que ça fait du bien de lire une belle BD comme ça! J’avais déjà beaucoup aimé le journal d’un ingénu. Le premier tome de “l’espoir malgré tout” me semblait moins intéressant avec un Fantasio un peu débile. Mais l’histoire prend de la hauteur (ainsi que Fantasio) dans un second tome très bien huilé! De bonnes références historiques, un très beau dessin, un scénario très bien ficelé: on se régale dans ce récit. Vivement le 3ème (et le 4ème tome)!
Bon, de base, je suis un inconditionnel d'Emile Bravo. Je le suis depuis les premiers tomes des 7 Ours Nains, un régal pour les petits et leur papa. Oui, je le dis : Emile Bravo est un génie ! Mais avant de poursuivre, je précise que je parlerai ici pour les deux tomes de L'espoir Malgré Tout dont je viens tout juste de terminer la lecture. Au commencement, il y a son dessin. Celui-ci s'inscrit parfaitement dans la tradition Ligne Claire, mais avec un petit je-ne-sais-quoi en plus. C'est indéfinissable. Je cherche encore pour tout dire, et je crois que j'aime ce petit mystère. Peut-être la précision du trait, cette capacité à saisir des poses, des attitudes, et toute une foule de détails qui confèrent une profondeur incroyable aux scènes représentées... Et puis il y a le scénario, et là, bravo Bravo ! (ok j'arrête !). C'est touffu. On s'embarque pour une vraie aventure au long court. On a le temps de s'attacher aux personnages, d'en découvrir les humeurs changeantes, de vivre avec eux, tout simplement. Perso, je kiffe bien ça... Emile ne se contente pas de produire "un scénario de Spirou" bien encrer (j'ai dit que j'arrêtais) dans l'esprit des premiers albums, il y incorpore un background historique riche à souhait. Déjà avec la série animée Les Grandes Grandes Vacances, il m'avait bien scotché, mais là, on y est ! Le climat de suspicion, la tension, la schizophrénie ambiante amenant certains personnages à se compromettre, à mentir, à collaborer... Ce qui est parfaitement incarné par le personnage de Fantasio, imbécile heureux, inconséquent et superficiel (mais touchant et drôle), qui va peu à peu retomber sur terre et se trouver bien obligé de regarder la réalité en face avant de finalement "prendre parti". De manière général, les personnages sont multiples, profonds. Ils évoluent au fil de l'histoire et ça, ce qui est même plutôt rare, surtout parce qu'ils sont mis face à des situations complexes comme à la dure réalité. Et là, Emile Bravo n'édulcore (presque) rien. Parmi les nombreuses surprises que réserve la lecture des ces deux premiers tomes, on découvre une petite chose inédite : la sexualité embryonnaire de notre Spirou, déjà intrépide mais encore un brin candide. Quelle petit bonheur de voir ce grand couillon de Fantasio le chambrer sur son statut de puceau !... Cette bande dessinée me fait furieusement regretter de ne pas être prof d'Histoire. Franchement, je la filerais à lire aux gamins sans un soupçon d'hésitation. J'ai pas mal lu sur la Deuxième Guerre Mondiale. Et puis j'ai eu la chance que mon paternel, qui a connu cette époque (il avait 8 ans au début de la guerre), me raconte longuement les anecdotes de son petit village. C'est un sujet que je connais donc plutôt bien. Et bien je suis comblé. Tout ce qui constitue l'horreur d'une situation de guerre et d'occupation est là, ce qui permet d'en appréhender toutes les facettes, aussi noires soient-elles, sans avoir la rigidité d'un manuel scolaire. On y apprend beaucoup sur l'Histoire et la nature humaine. L'Espoir Malgré Tout réussit le pari non seulement de redonner corps à un héros quasi légendaire de l'Histoire de la BD, mais de lui servir une assise solide sur un plateau d'argent. J'avais déjà bien aimé Le Journal d'un Ingénu, mais ces deux tomes ont comblé toutes mes attentes et bien d'avantage. La fin du tome 2 m'a carrément laissé le souffle court, et moi qui suis d'ordinaire d'un naturel assez flegmatique, je me surprends à piaffer d'impatience. Aussi, je n'aurai qu'un conseil à vous donner : si vous avez raté cette Bande-dessinée, n'hésitez pas à, si j'ose dire, "prendre le train en marche"...
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