Celle que je suis (Kono Koi ni Mirai wa nai)
Années quatre-vingt, Tokyo. Yûji Manase étudie tout en vivant au quotidien avec deux secrets : d’une part, les sentiments éprouvés pour son ami de longue date Masaki Matsunaga, et de l’autre, le malaise ressenti vis-à-vis de son corps.
ASCII Media Works Gays et lesbiennes Les petits éditeurs indépendants Shojo
Années quatre-vingt, Tokyo. Yûji Manase est étudiant. Mais il vit au quotidien avec deux secrets dont il n’a jamais parlé à personne : d’une part, les sentiments qu’il éprouve pour son ami de longue date Masaki Matsunaga, et de l’autre, le malaise qu’il ressent vis-à-vis de son corps. Un jour, Yûji pose la main sur une robe que sa sœur a laissée dans son appartement, sans savoir que cet acte allait bouleverser sa vie… De là, Yûji va apprendre peu à peu à s'accepter, et devenir enfin celle qu'elle rêvait d'être. Seulement, elle aimerait que Masaki ne la rejette pas et même, qu'il ait les mêmes sentiments qu'elle à son égard.
Scénario | |
Dessin | |
Traduction | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | 10 Janvier 2019 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
J'avoue avoir un peu de mal malgré toute la bonne volonté du monde à comprendre ce phénomène que de ne pas accepter son identité masculine ou féminine et de vouloir en changer à tout prix. Par ailleurs, cela ne paraît pas crédible quand cela se passe à un âge déjà bien avancé sur un simple coup de tête parce qu'une sœur laisse traîner une robe. Rien n'était crédible dans la mise en scène. Certes, le sentiment de ne pas être à sa place et d'éprouver un malaise quand on est en famille est pénible à vivre. Mais bon. C'est un sujet complexe qui peut parler à certains lecteurs mais pas à d'autres. C'est bien de vouloir briser des tabous mais encore faut-il le faire dans les formes. Certes, le graphisme doux et précis ainsi que l'édition de qualité ne sont pas en cause. C'est plutôt la manière de présenter les choses. L'idée d'introduire à nouveau un triangle amoureux n'est point convaincante par exemple. Au final, c'est un shojo qui penche vers le yaoi où l'on explorera les tourments des différents personnages.
Après la fin du manga Eclats d'âme en décembre 2018, les éditions Akata sortent un nouveau titre avec une thématique LGBT . Ici le sujet est très intéressant car on parle de transsexualité, thème qui n'a quasiment jamais été abordé de manière sérieuse dans les mangas (les seuls contre-exemples qui me viennent à l'esprit sont certains passages de Family Compo ou bien le tome 29 de Young GTO) et même dans la BD en général. Les séries soient disant «engagées » évitent même très souvent le sujet des personnes trans en se focalisant uniquement sur les personnes homosexuelles, par défaut d'information ou d'intérêt. J'ai acheté ce premier tome d'un diptyque car je me demandais si le sujet allait être bien traité ou pas (le titre français très cliché « Celle que je suis » était en tout cas inquiétant – le titre japonais se traduit plus comme « il n'y a pas d'espoir pour cet amour »). Alors, que vaut cette série ? Eh bien, c'est un bilan positif. Cela me fait beaucoup penser à Eclats d'âme, dans le sens où au niveau du dessin, la transcription des émotions flirte parfois avec l'onirisme. On pourrait croire qu'il s'agit des mêmes auteurs d'ailleurs mais non. Mais là ou Eclats d'âme pouvait être parfois irritant à la lecture avec certains de ses personnages en déni, Celle que je Suis joue la carte de la révélation et de l'acceptation de soi de manière moins déprimante. Bien sûr, parler du parcours personnel d'une personne trans en tout début de transition n'est pas très original car la plupart des médias ne parlent que de cette période, comme si les personnes en question cessaient d'exister une fois leur changement de sexe effectué. Mais ici il y a un autre élément qui ajoute de l'intérêt, car outre la découverte progressive de Manase, le personnage principal, il est également question du fait que Manase aime son meilleur ami en secret. D'ailleurs j'ai trouvé la scène de la cigarette dans la fiole de verre très jolie, symbolisant cet amour à sens unique. Pourra t-il en être autrement ? Je l'espère, mais nous le verrons dans le prochain tome. Si cette relation pouvait se concrétiser, ce serait bien l'une des premières fois qu'une relation entre une femme trans et un homme hétérosexuel serait dépeinte dans une bande dessinée, du moins à ma connaissance. En tout cas, les scènes durant lesquelles Masane décrit les sentiments ressentis à la vue de son « crush » ou du simple fait d'être en contact avec lui sont très réalistes, quiconque ayant déjà ressenti ce genre de sentiments pourra donc s'y identifier. On découvre également la famille de Manase, ses amis, ils font des sorties, suivent leurs cours, participent à un club d'écriture de leur école (je ne sais pas si ils sont au lycée ou à la fac d'ailleurs, ce n'est pas très clair), tout cela est vivant et montre que Manase est un personnage à part entière et pas juste une femme trans unidimensionnelle qui n'est définie que par cet état de fait. Les relations entre deux des personnages se compliquent vers la fin, alors que Manase se fait un ami qui parvient à la comprendre. À la fin de ce tome, elle comprend qu'elle n'est pas seule à vivre ce besoin de changement. Le second tome de la série, qui sort en mars, sera décisif pour savoir exactement si Celle que je suis vaut le coup. J'espère que l'on aura droit à de jolies scènes entre les personnages, et surtout un happy-end. Assez d'histoires sordides ou se finissant dans la souffrance pour ce type de personnages. Que la bande dessinée puisse être un moyen de comprendre que sortir de la norme n'est pas une fatalité... (Avis de la semaine Bdtheque du 14 janvier 2019) Mise à jour après lecture du tome 2: Je baisse ma note de deux points pour la série. il s'est passé exactement ce que je craignais. Après un volume 1 prometteur, le tome 2 est bâclé. Pourtant le début commençait bien, avec des parallèles entre les différents personnages et leurs situations, et de jolies références à la littérature française, mais la suite se vautre dans le pathétique. Je ne peux pas trop en dire sans trop spoiler, donc attention SPOILER: mais l'histoire se termine en queue de poisson pour notre héroïne. J'ai trouvé la scène dans le bar d'une violence inouïe, surtout pour une série se voulant "militante"! Jouer la carte du tragique et de la souffrance, de l'absence d'espoir, de la frustration d'un rêve inatteignable, ce n'est pas original lorsque l'on traite un tel sujet, et c'est même probablement insultant, ce qui est original serait d'avoir au moins une seule oeuvre avec un personnage trans qui se termine bien. Le personnage de la tenancière de bar en est un exemple parlant: son discours teinté d'auto-détestation est dangereux, car il n'y a aucune opinion contraire dans le récit pour le contrebalancer. Elle prononce des phrases que j'ai même trouvées choquantes pour un titre se disant "militant". Peut-être que c'est le marketing français qui a donné une fausse impression (le titre japonais n'est pas "celle que je suis" mais "il n'y a pas d'espoir pour cet amour", ce qui laisse supposer plus une série sur l'amour à sens unique par le biais des rêves que l'on cherche à atteindre, et une réflexion sur la féminité, ce qu'est en fait cette série) mais en définitive je ressors de cette lecture avec une intense déception. Le livre m'est presque tombé des mains à la fin: c'est tout? Mais les auteurs se moquent du monde! Et concernant les sentiments du personnage principal pour son meilleur ami c'est la même chose, aucun espoir n'est permis. Il se délecte même du fait que l'héroïne l'aime encore un an après alors qu'il lui a dit qu'il ne voudrait jamais sortir avec, à ce niveau on atteint la psychopathie. Enfin bref, lisez Family Compo, de Tsukasa Hojo. C'est parfois une beaufferie, mais qui nous offre souvent des moments de grâce. Celle que je suis n'est de son côté qu'une énième fiction ratée sur le sujet. Note finale : 1,5/5
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site