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Après Étunwan, Thierry Murat relate l’aventure d’un journaliste et poète parisien, parti en 1872 au coeur des landes du Yorshire, à la recherche du loup-garou et de sorcières, ces légendes celtiques en vogue à cette époque à Paris. Le nouveau récit d’une magnifique rencontre entre deux mondes par un auteur en pleine possession de ses moyens graphiques !
1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Angleterre Iles Britanniques Journalistes
Hiver 1872. Le journaliste Victor de Nelville débarque de Paris dans le nord du Yorkshire pour relater les faits extraordinaires qui se déroulent dans la lande de Fylingdales dont l’écho est venu jusqu’en France. Padfoot, le loup-garou, le chien noir aux yeux rouges, annonciateur de mort, serait revenu dans la région. Depuis, une maladie décime les troupeaux. L’engouement du lectorat mondain de la capitale, friand de ces péripéties ésotériques à la mode, saupoudrées de celtitude et d’exotisme anglo-saxon, a poussé son journal à l’envoyer là-bas relater ces « balivernes »… Au village où il s’installe, l’accueil est glacial. L’aubergiste le prévient : il ne trouvera aucune explication à ces phénomènes. Puis, le vieil Hodgkin, un berger qui avait la réputation d’être un magicien magnétiseur disparaît… avant d’être retrouvé pendu. Serait-ce la fin du padfoot ? Lors d’une promenade nocturne dans la lande, Victor croise Mëy, une femme aussi belle que mystérieuse, qui va le pousser délaisser son article pour écrire de la poésie… Texte: L'éditeur
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Date de parution | 01 Novembre 2018 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Peut-on dire du style d'un graphisme qu'il est joyeux ? Si oui alors nous sommes ici dans un trait que je qualifierais de triste ou plus exactement de mélancolique. Nous sommes au fin fond de la lande irlandaise ou écossaise où les saisons sont fortement marquées. Quoi qu'il en soit ce récit est empreint d'une atmosphère contemplative d'une grande beauté. Si le trait de Thierry Murat est de prime abord un brin austère ou sans doute rebutant pour certains, il s'en dégage au fil de la lecture en adéquation parfaite avec le propos. L'histoire qui n'en est pas vraiment une est une ode à l'amour, amour entre les êtres, amour des mots et de la poésie. C'est bougrement bien écrit. Ce long conte fantastique prend sa source dans les anciennes croyances celtiques, mais ici point de roi Arthur, point de mystérieuse dame du Lac, simplement de vieilles légendes sur un temps où l'homme était plus proche de la nature. Cet album est envoûtant, il faut savoir se laisser guider par les mots et la puissance graphique du dessin. Une heureuse découverte pour moi, j'apprends que l'auteur va prochainement livrer une version du "1984" d'Orwell.
J’ai longtemps cru à la lecture de cet album que c’était une adaptation. Non que je reconnaisse un quelconque texte préexistant, mais le texte, justement – à la fois sobre et omniprésent ici – a une telle tonalité littéraire (et cela peut sans doute rebuter certains – à tort je pense), que j’ai été surpris de voir que ce n’était pas le cas. L’intrigue, s’il faut en repérer, en souligner une, est des plus difficiles à définir. A la fois transparente et obscure, cette histoire s’impose par petites touches, et s’avère être une sorte de long poème, autour d’une histoire d’amour, entre Victor (journaliste parisien) et une jeune femme énigmatique, Meÿ, qui se transforme souvent en animal ou élément naturel. L’album, relativement épais, se laisse lire agréablement – il faut savoir se laisser porter par la poésie du texte –, mais aussi rapidement. En effet, il n’y a pas beaucoup de textes (le plus souvent en off, lecture d’un texte « écrit » par Victor, très rarement un ou deux dialogues). Le dessin de Thierry Murat est bon, et surtout beau. Il joue sur quelques nuances, une colorisation n’usant généralement que de deux couleurs, avec quelques nuances intermédiaires, et surtout des tons très sombres, en accord avec les textes et « l’intrigue » plus générale, très contemplative et quelque peu nihiliste. C’est un album à réserver aux amateurs de récits contemplatifs. Note réelle 3,5/5.
D’emblée, ce conte gothique et fantastique qui commence par une comptine médiévale intrigue au plus haut point. Avec une narration qui tranche avec ce qui se fait habituellement dans le genre, Thierry Murat a choisi la sobriété, enjoignant ainsi aux amateurs de sensations fortes et de fantastique un peu trivial, via la voix du narrateur Victor, de passer leur chemin, avec même une pointe de moquerie : « Si ton âme trop timide ne trouve pas la force d’accoster sur ces territoires aux émanations sauvages et voluptueuses, tourne les talons dès maintenant tant qu’il en est encore temps. » Quant aux images, elles sont la plupart du temps suggestives et renferment une puissante beauté poétique. Son auteur mériterait bien l’appellation de poète du neuvième art, lui qui semble davantage appartenir à un autre siècle et nous avait déjà ébloui avec Etunwan - Celui-qui-regarde, une échappée lyrique dans l’Ouest sauvage des pionniers. L’atmosphère hivernale, lugubre à souhait, évoque immédiatement Edgar Allan Poe, avec ce corbeau de mauvais augure, figure récurrente dans le livre. Ce qui est la fois intéressant - et peut-être déroutant pour certains -, c’est que cette histoire où il est question au départ de sorcellerie, de lycanthropie et de magie noire évolue vers tout autre chose au fil des pages. Thierry Murat, qui semble plus que circonspect vis-à-vis des croyances ancestrales, de la religion – chrétienne dans ce contexte –, et des pratiques ésotériques à la mode à cette époque, va opérer un twist savant en franchissant une dimension purement poétique, avec l’apparition d’une femme belle et mystérieuse prénommée Mëy, qui semble avoir élu domicile dans les bois environnants. Il va ainsi extirper son récit des funestes ténèbres pour le transcender, le porter vers une lumière bienfaisante, tentant de faire partager au lecteur l’extase liée à une nature généreuse et omniprésente, quelque chose qui se rapprocherait de l’amour, tout simplement. Certes, il s’agit d’une lecture exigeante, étoffée par de très beaux textes. Mais comme toute lecture exigeante, on en ressortira grandi. Fatigué peut-être, mais vivifié et changé à tout jamais. « Le poète, nous dit l’auteur, parle à l’âme humaine à l’état brut. C’est pour cela qu’il sauvera le monde avec un seul murmure. » C’est aussi pour cela qu’on aime Thierry Murat.
2.5 Je pense que j'ai de la difficulté avec cet auteur. Il a de bonnes idées, mais son dessin est trop froid pour moi et je n'arrive pas à trouver ses scénarios passionnant. Ce récit qui raconte l'histoire d'un journaliste qui débarque dans un village où il se passe des choses étranges. J'ai trouvé que le ton de la première moitié du one-shot avait une ambiance de vieux récit policiers et qu'ensuite on tombe dans un truc plus poétique et romantique. L'album se laisse lire, mais je l'ai trouvé que ça devenait moins intéressant lorsque j'ai compris pourquoi il y avait des événements étranges dans ce village. Je n'ai pas du tout ressenti d'émotions durant ma lecture et du coup je n'ai pas trop trouvé le scénario crédible lorsque le héros vivait son histoire d'amour parce que non seulement je n'ai pas été touché, mais en plus le héros a toujours la tête d'un type qui s'en fiche de ce qui lui arrive. J'ai eu l'impression de lire un récit à la Comès, mais sans le génie de ce dernier.
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