Nymphéas noirs

Note: 3.95/5
(3.95/5 pour 21 avis)

Dans le village de Giverny, où Claude Monet peint quelques-unes de ses plus belles toiles, la quiétude est brusquement troublée par un meurtre inexpliqué.


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Dans le village de Giverny, où Claude Monet peint quelques-unes de ses plus belles toiles, la quiétude est brusquement troublée par un meurtre inexpliqué. Tandis qu'un enquêteur est envoyé sur place pour résoudre l'affaire, trois femmes croisent son parcours. Mais qui, de la fillette passionnée de peinture, de la séduisante institutrice ou de la vieille dame calfeutrée chez elle pour espionner ses voisins, en sait le plus sur ce crime ? D'autant qu'une rumeur court selon laquelle des tableaux d'une immense valeur, au nombre desquels les fameux Nymphéas noirs, auraient été dérobés ou bien perdus. Quand la passion se mêle à l'art en un jeu de miroirs, Michel Bussi nous emporte dans un tourbillon d'illusions et de mystère, merveilleusement retranscrit par Fred Duval et mis en lumière par Didier Cassegrain, dont les atmosphères évanescentes rappellent l'empreinte impressionniste. Bien plus qu'une adaptation, Nymphéas noirs est à la fois un hommage à l'un des mouvements les plus symboliques de la peinture moderne, un polar envoûtant à travers les époques et un superbe conte de fées empoisonné. À l'image de ces nymphéas, aussi sombres que sublimes.

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 25 Janvier 2019
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Nymphéas noirs © Dupuis 2019
Les notes
Note: 3.95/5
(3.95/5 pour 21 avis)
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22/01/2019 | Ro
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Par gruizzli
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur gruizzli

J'ai lu cette BD après la vague d'avis élogieux qui l'a propulsé presque instantanément aux sommets des catégories BDthèque. Et c'est sans doute une très bonne chose que d'avoir oublié en grande partie ce qui s'en disait, car chaque avis dévoile un tout petit peu de cette histoire qui mérite qu'on s'y plonge sans aucune informations, afin de pouvoir se laisser prendre et surprendre au mieux. J'ai rarement autant aimé une BD avec laquelle je suis en froid niveau dessin. Ce n'est pas tant les talents de l'artiste, qui fait un relativement bon travail sur les représentations et les couleurs que le fait qu'il fasse des personnages qui soient souvent trop rigides, avec notamment une constante sur les profils de trois-quarts qu'il met partout au point que ça m'a irrité. Et à la relecture, c'est encore pire. Sur ce point, je suis désolé, mais ça bloque. D'autant que la mise en couleur très impressionniste dans l'idée se marie avec le thème, donc tout n'est pas négatif. C'est juste que ce gros point noir ressort carrément, selon moi. Par contre, pour le reste … Comme dit plus haut, je ne savais rien de la BD et je n'ai pas relu les avis avant de me plonger dedans, et grand bien m'en a pris ! Je me suis laissé entrainer par une histoire que je trouvais avant tout banal, une question de meurtre, d'enquêteur qui croise une jolie institutrice etc. … Puis j'ai noté les détails, les incohérences, les petits riens qui font tiquer. Et là, arrive la fin. Celle où je me dis "Mais oui, mais c'est bien sur !". Parce qu'une fois devant le nez, on ne peut que se dire qu'on a été joué d'un bout à l'autre, que l'auteur nous a tout donné sans jamais mentir et qu'il fallait juste comprendre ce qu'il n'avait pas donné sur un plateau. Parce que la solution était si simple et évidente. J'ai rarement eu un tel sentiment à la fin d'une BD, d'autant que je me suis surpris à relire la BD presque dans la foulée pour tout remettre en ordre et enfin comprendre chaque passage étrange, chaque moment qui m'avait interpellé. Et au final, je suis encore plus ébahi à la relecture en me rendant compte d'à quel point tout est évident si on regarde de la bonne façon. Comme un bon Agatha Christie, l'auteur ne joue pas sur ce qui est caché et ce qui manque, il montre tout de façon à nous laisser dans le flou, naviguer entre les pièces qui manquent. Et au final, aucune ne manquait. Mais surtout, la BD m'a laissé un sale goût amer en bouche lorsque je l'ai fini. Parce que cette ordure, je n'arrive pas à l'enlever de ma tête une fois la BD finie. Je ne dirais rien pour ne rien en dévoiler, mais ce qu'il a fait, cette vie gâchée, je le hais profondément. Et c'est ce sentiment qui donne à la BD sa force, le ressenti que j'ai pour lui. Parce que l'auteur à beau nous faire une fin un peu sympathique et mignonne, je vois surtout une vie ruinée. Et quel goût amer que de voir tout ça se dérouler et nous laisser impuissant. Lorsque des personnages de fiction nous laissent un tel coup aux sentiments une fois leur histoire finie, c'est que ça a frappé juste. Terriblement juste. Honnêtement, n'eut été le dessin, j'aurais mis un 5* direct. Parce que la BD m'a happé et m'a eu, parce qu'elle m'a laissé sur le cul et que j'en suis encore émerveillé. C'est une magnifique démonstration de l'idée que ce n'est pas l'histoire mais la façon dont on le raconte. Amis lecteurs encore hésitants sur cette BD, foncez la lire et oubliez tout ce qu'on en dit. Abordez là en étant vierge de toute considération et laissez vous happer. Cette BD nous rappelle que parfois il faut accepter de se laisser embarquer pour un tour de manège, se laisser surprendre et apprécier le voyage. Magistral est le mot qu'il me reste après lecture.

16/08/2023 (modifier)
L'avatar du posteur bamiléké

Depuis qu'une amie m'a fait lire "Maman a tort", je suis devenu un fan addict de Michel Bussi presque un idolâtre ! C'est dire que j'ai commencé cette série avec circonspection. Duval et Cassegrain allaient-ils abîmer l'un de mes romans préférés ? Connaissant bien l'intrigue qui travaille sur l'imaginaire en cachant une partie du visuel, j'étais très sceptique. Mes craintes n'étaient pas fondées. Au contraire Duval (et probablement Bussi) ont réussi à construire une mise en scène qui rend la lecture doublement intéressante pour qui a lu le roman. En effet j'ai trouvé l'enchaînement des plans et des scènes travaillés avec une grande intelligence pour ne rien dévoiler du final. Une nouvelle fois j'ai admiré l'enchevêtrement des différents meurtres qui nous promène dans un labyrinthe de pure intelligence. Même si l'image tue un peu chez moi le côté suspens dramatique que porte l'écriture de Bussi j'ai trouvé que l'ambiance proposée par Cassegrain était d'une justesse admirable. Je n'habite pas très loin de Giverny et j'ai eu la chance de me promener dans le village sans les touristes (que je suis !). Je suis fan de la peinture impressionniste et je remercie Cassegrain d'avoir soigné son graphisme pour qu'il corresponde à l'esprit du roman. Connaissant l'intrigue j'ai aimé les petits indices visuels ou les doubles sens des dialogues que les auteurs ont laissés comme des petits cailloux tout au long du récit. Stéphanie est aussi belle que dans mon imagination et son idylle avec Sérénac, qui est un moment érotique et scénaristique fort du roman, très bien transcrite par l'image. Comme Bussi nous agrémente d'un dialogue recherché avec des références culturelles très sympas cette lecture m'a comblé une fois de plus. Je n'ai aucune hésitation sur ma note.

12/06/2023 (modifier)
Par Benjie
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Benjie

Il se dégage de cet album un sentiment étrange. Est-ce sa lenteur ? Le vague malaise qu’il procure ? En tout cas, il est pour moi un cas à part. Un polar intéressant et intelligent. Giverny, l’impressionnisme est ses couleurs douces, Money et ses nymphéas constituent un décor tout en douceur brutalement frappé par un crime sordide aux ramifications plus sordides encore. Ce contraste très fort est très bien vu. Les personnages sont étranges eux-aussi, un peu figés, comme irréels. En dépit de vies très banales en apparence, ils semblent tous jouer des rôles comme s’ils évoluaient dans une pièce de théâtre. Une voix off qui semblent tout savoir sur l’intrigue ajoute à cette impression. Et pour finir, un retournement de situation qui remet toute l’histoire en perspective. Tout a l’air parfaitement orchestré et maîtrisé et pourtant, on ressent des petites imperfections dans le scénario, quelques longueurs, quelques petites incohérences… Je dois dire que malgré quelques bémols, j’ai vraiment aimé et je le relirai avec plaisir.

26/12/2021 (modifier)
Par montane
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur montane

Cet album est absolument remarquable il faut bien le reconnaitre. Tout y est: le fond et la forme avec un final à "couper le souffle" digne des plus grands polars. Il faut le dire d'emblée, cet album est l'adaptation d'un polar à succès. Ce qui explique la qualité du scénario. Encore fallait-il réussir l'adaptation en bandes dessinées, ce qui a été fait d'une main de maître. L'intrigue n'est pas forcément le point central de cette histoire. L'essentiel est la forme et la manière dont les auteurs parviennent à "manipuler" les lecteurs et à leur préparer un final en apothéose. L'intrigue se déroule au siècle dernier dans le village bien connu de Giverny, et bien entendu, la peinture est la toile de fond de cette histoire et un des mobiles potentiels des crimes commis sur la Commune. Et puis il a le destin de femmes de tout âge, du moins le croit-on, dont les destins s'entremêlent, et l'arrivée d'un commissaire de police dont l'objectivité est vite remise en cause du fait de l'attrait qu'il éprouve pour l'une d'elles. Inutile d'en dire plus à propos de cet album qui doit être lu avant d'être raconté On ne peut pas non plus passer sur la qualité du dessin de Cassegrain, un dessinateur dont le style oscille entre celui de Prado ou de Gibrat, et dont la mise en couleur n'a rien à envier à ces glorieux ainés. Cet album fait partie de ceux que l'on doit avoir dans sa bibliothèque je crois

14/03/2019 (modifier)
Par Dgege
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Dgege

Ro a écrit : "Et là j'ai réalisé que je m'étais fait avoir comme un bleu ! Le retournement final est tel que je suis allé vérifier toutes les planches précédentes pour voir s'il y avait une incohérence. Mais non ! Tout est réalisé à la perfection, et je suis complètement tombé dans le panneau. C'est fait de manière excellente, impeccable !" Je suis entièrement d'accord avec sa chronique et j'ai eu exactement la même sensation de m'être fait avoir (pour mon plus grand plaisir) et j'ai eu le même réflexe de vérifier la cohérence des planches précédentes... sans faute ! Mise en scène maline, intelligente et subtile avec de superbes dessins et décors sublimes de Cassegrain. Bref, gros coup de cœur chaudement recommandé.

28/02/2019 (modifier)
Par Ro
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Ro

Nymphéas noirs est à l'origine un roman à succès de Michel Bussi publié en 2011. C'est Fred Duval (Travis, Carmen Mc Callum, ...) qui va prendre soin de l'adapter au format bande dessinée, avec l'aide de Didier Cassegrain (Tao Bang, Code Mc Callum, ...) au dessin. C'est un polar ayant pour cadre la petite ville de Giverny, bourgade normande où Claude Monet avait fait construire ses fameux jardins et son bassin aux Nymphéas. L'histoire tourne autour de trois femmes : une dame âgée vivant en solitaire, une belle institutrice et une fillette douée pour la peinture. Cela commence par un meurtre, celui d'un notable de la ville, et par l'enquête d'un fringant policier décidé à trouver le coupable, et peut-être avant cela d'éventuels témoins. Avec lui, nous allons évoluer dans cette petite ville et son univers presque en huis-clos, marqué par l'empreinte du célèbre peintre impressionniste mais aussi par un drame issu du passé. Le dessin de Didier Cassegrain est proprement superbe. J'aime la façon dont il rappelle en permanence par son ambiance, sa lumière et ses couleurs les œuvres impressionnistes de Monet tout en conservant son propre style pour les personnages. Il le fait de manière suffisamment discrète pour ne pas gêner le récit, en conservant une narration impeccable, tout en plongeant le lecteur dans l’atmosphère des tableaux du maître. Et quand il fait véritablement une référence directe au contenu de ces tableaux, comme dans sa représentation de la Cathédrale de Rouen, je ne peux qu'admirer la beauté de son dessin et de sa peinture. Portée par ces belles planches, l'histoire coule avec plaisir. L'enquête policière en prend la plus grand part mais on suit en parallèle également l'histoire plus légère et artistique de la jeune fille et celle énigmatique de la vieille dame qui semble tout savoir et manipuler son monde dans l'ombre. L'intrigue est complexe et le lecteur se pose dès le départ la question de comprendre le lien entre les trois femmes et ce fameux meurtre, pour découvrir qui est le coupable. Les indices sont disséminés peu à peu mais plongent régulièrement dans la perplexité car les pièces du puzzle semblent ne jamais vouloir complètement s'imbriquer. Cette perplexité va être levée d'un coup dans l'épilogue de l'album. Et là j'ai réalisé que je m'étais fait avoir comme un bleu ! Le retournement final est tel que je suis allé vérifier toutes les planches précédentes pour voir s'il y avait une incohérence. Mais non ! Tout est réalisé à la perfection, et je suis complètement tombé dans le panneau. C'est fait de manière excellente, impeccable ! Je tire vraiment mon chapeau aux auteurs pour avoir réussi ce tour de force dont je ne peux évidemment rien révéler sous peine de gâcher la surprise. Superbe album ! Des planches de toute beauté, une ambiance excellente, une triple histoire prenante, une enquête qui tient la route, et surtout donc ce twist final qui sublime d'un coup l'oeuvre dans son ensemble. Chapeau !

22/01/2019 (modifier)