Aristophania

Note: 3.09/5
(3.09/5 pour 11 avis)

Marseille, 1900. Clément est un ouvrier apprécié de tous. Un homme juste et droit, père de famille, mais dont la vie semble receler d'étranges secrets. Sa mort sera aussi brutale que mystérieuse.


1900 - 1913 : Du début du XXe siècle aux prémices de la première guerre mondiale Les prix lecteurs BDTheque 2019

Gennevilliers, Adèle et son fils ainé Basile, travaillent comme ouvriers dans une usine, tandis que ses deux autres enfants, Victor et Calixte, sont écoliers. Les temps sont durs et le travail éprouvant. La révolte des ouvriers gronde. Victime d’une injustice, Adèle est arrêtée et jetée en prison. Les enfants se retrouvent livrés à eux-mêmes, et s’aperçoivent très vite qu’ils sont recherchés. Désespéré, Basile utilise le dès que lui a confié Aristophania des années plus tôt. Et la vieille dame se présente à lui ! Elle leur propose de les emmener avec elle et de les héberger jusqu’à la libération de leur mère.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 18 Janvier 2019
Statut histoire Série terminée 4 tomes parus

Couverture de la série Aristophania © Dargaud 2019
Les notes
Note: 3.09/5
(3.09/5 pour 11 avis)
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22/01/2019 | Le Grand A
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J’ai toujours espéré lire un jour une création dans le genre fantasy de la part de Xavier Dorison. Il y a bien eu une esquisse d’heroic fantasy finalement abandonnée dans Prophet, et de nombreux récits s’inscrivant dans le domaine du fantastique comme W.E.S.T et même de la myth fantasy avec Ulysse 1781, mais jamais vraiment quelque chose qui sonne comme une bonne vieille histoire « fantasy ». C’est désormais chose corrigée avec mon premier coup de cœur de l’année qu’est Le Royaume d’Azur. Les inspirations de départ piochent dans le classique avec un trio de héros, deux frères et une petite sœur qui rappellent sur pas mal d’aspects les trois orphelins du monde de Narnia, écrit par C.S. Lewis. L’aîné est le protecteur de la famille, forte tête, prêt à se sacrifier pour les siens, mais ce courage apparent ne masque-t-il pas une blessure plus profonde ? Le cadet est un intello un brin chelou qui vie dans sa bulle et devra apprendre à gagner confiance en soi. On a hâte que « Gandalf » lui sorte sa célèbre réplique : « Le monde n’est pas dans vos livres ni dans vos cartes. Il est là, dehors. » La cadette est une rêveuse enthousiaste qui sous ses faux airs naïfs, comprend plus de choses qu’elle n’en laisse supposer. C’est la jointure qui permet à la fratrie de se réunir. Mais ces personnages n’en demeurent pas moins intriguant à suivre car Basile est le meneur charismatique mais il est doté d’une intelligence intuitive qui lui permet de tenir tête à son frère Victor, plus cérébral. Et celui-ci n’est pas une caricature de lâche(ur) que l’intrigue de base laisse supposer, et la petite Callixte ne se cantonne pas au rôle de jeune ingénue. Quant à Aristophania, le personnage éponyme et donc à priori, la véritable héroïne de cette histoire, elle fait merveille dans son rôle de vieux maître sage qui va devoir former ces apprentis. Nous n’en sommes qu’à l’introduction de cette quadrilogie, donc il y a encore un grand voile de mystère qui entoure cette vieille comtesse, mais j’ai trouvé le mixte entre Henry Hart et Mary Poppins pour la création du personnage vachement réussi. Certains y ont vu volontiers un Obi-Wan Kenobi, mais la baston dans le ghetto parisien m’a davantage rappelé Galahad dans le film Kingsman qui savate méchamment des lourdauds tout en conservant avec classe son allure aristocrate. Mais pas de soucis, c’est la même figure classique du grand sage qui doit enseigner, guider et transmettre. Le décorum français est assez chouette. On navigue entre quartiers pauvres de Marseille à plus crade encore comme une lente descente en enfer vers ce qui ressemble aux quartiers des Poulbots de Paris, avant cette renaissance chez Frédéric Mistral et l’arrivée au domaine d’Azur qui s’apparente à une prison dorée d’été. Joël Parnotte assure de bout en bout, j’y ai retrouvé la même technique d’encrage que sur Le Maître d’Armes, c’est nerveux et foisonnant, un pur régal pour les yeux. Une délicieuse mise en bouche qui ravira je pense les amateurs de High et Portal Fantasy (bien que je m’avance avec ces termes car malgré les influences du type Le Magicien d’Oz, Narnia et Harry Potter, on ne sait guère trop où Dorison veut nous conduire pour le moment). L’auteur nous jure dans une interview qu’il a voulu dépasser ces histoires de conflits manichéen entre le Bien et le Mal mais sa description de la magie dont les personnages usent et nomment « Azur », moi j’y vois la Force tout simplement. À suivre…

22/01/2019 (modifier)