Le Prince et la Couturière (The Prince and the dressmaker)
Angoulême 2019 : Prix Jeunesse Harvey Awards 2018 : Best Children's or Young Adult Book Etre prince, porter la responsabilité d'une lignée... et être si différent. Une différence qui ne sera pas acceptée, c'est certain... Ou alors ?
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Le prince Sébastien cherche une fiancée, ou plutôt ses parents en cherchent une pour lui. Sebastian, lui, est trop occupé à cacher sa vie secrète à tout le monde. En effet, quand vient la nuit, il revêt d’audacieuses robes et court les nuits parisiennes sous l’identité de la fabuleuse Lady Cristallia. L’arme secrète de Sebastian (et sa meilleure ami) est Frances, une jeune et brillante couturière, une des deux seules personnes qui connaissent la vérité : parfois ce garçon porte des robes. Mais Frances, qui a toujours eu le rêve de devenir une grande couturière ne peut se satisfaire de cette situation. Combien de temps pourra-t-elle différer ses rêves pour protéger le secret son ami ?
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Date de parution | Avril 2018 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Un album tous publics, mais davantage pour un lectorat assez jeune je trouve. En tout cas c’est en ce sens que je l’évalue. Même si la lecture n’est pas du tout désagréable, qu’elle est fluide (et rapide malgré l’importante pagination), je l’ai trouvé sympathique, mais sans plus. L’auteure (que je découvre avec cet album) revisite le classique du conte de fées, de l’amour improbable entre un prince et une roturière – en l’occurrence une couturière. Sur une trame assez rebattue, il y a quelques petites nouveautés, en particulier l’ambiguïté entretenue par le prince sur son sexe, lui qui aime se travestir en femme et ne se voit réellement bien que lorsqu’il incarne son identité féminine. Disons que ça se laisse lire, même si une certaine guimauve, et un manque réel de surprise quant au dénouement, gâchent un peu le plaisir. J’ai trouvé aussi un peu trop improbables les retournements de la fin autour du roi et de la reine, en particulier lors du défilé (je ne spoile pas, mais rien n’est crédible). Bref, du « Point de vue images du monde » perverti, avec un dessin simple et rondouillard, agréable sans être trop ma tasse de thé. Une lecture sympathique, même si le prix décroché à Angoulême me surprend quelque peu.
Œuvre dont j’avais entendu le plus grand bien (prix, libraire et bien sûr ce merveilleux site ;) je m’y suis lancé les yeux fermés. Verdict. J’ai bien aimé et c’est bien fait mais j’en attendais sans doute un peu trop, une mini déception. Je reconnais un charme certain à l’album, en tant qu’objet déjà, mais aussi sur le fond et la forme, Jen Wang autrice que je découvre, possède un style tout en finesse. Un chouette graphisme, rond et frais, agréable à regarder, le rendu des robes est sympathique et j’ai bien aimé les têtes des personnages. Malgré le nombre conséquent de pages, l’histoire se lit assez rapidement, c’est fluide et super lisible (trop ?), je regrette une fausse impression de vide dans les planches (remarque toute personnelle), qui donne, malheureusement à mes yeux, un rendu vraiment trop axé jeunesse. L’histoire sous forme de conte est plutôt originale et moderne mais je dois dire que le sujet, même si bien traité me laisse indifférent. Je regrette également une trop grande linéarité et aurais apprécié plusieurs niveaux lectures. Un tome de qualité mais qui ne m’aura pas transporté autant que désiré. 3+
Je me suis surpris à vraiment apprécier cette lecture qui ne me motivait pas plus que ça. Je pensais avoir droit à un conte des plus classiques. Or, parfois, on se trompe lourdement. Des dessins superbes... Des couleurs sublimes... Des dialogues jubilatoires... De l'humour et de la finesse... Un scénario presque poétique et théâtral... Un prince de 17 ans va partager une passion avec sa couturière, à savoir la haute couture. Les thèmes classiques sont ceux de la tolérance et l'acceptation des différences. Accepter l'autre tel qu'il est et l'aimer : c'est un très bon message à faire passer à toutes les générations conservatrices. A noter que cette œuvre a eu droit au prix fauve jeunesse lors du festival d'Angoulême 2019, ce qui est parfois un signe de qualité. J'adore les contes de fées modernes qui font parfois du bien. Il est vrai que le couple Prince Harry Meghan Markle nous avait fait rêver avant de prendre une tournure assez inattendue.
Petit plaisir coupable (ou non coupable) que je me suis fait en me procurant cette très belle BD de Jen Wang, publiée par Akiléos. Le livre est fortement joli, relié, tranche fil et belle dorure. C’est un très bel objet. D’un simple coup d’œil j’ai craqué tout en ne connaissant pas cette dessinatrice/scénariste. J’ai lu la C4 et là je me suis dit petite pépite. Ça en est bien une ! Une pépite pétillante, 'mignonnesque' et rigolote. Pourtant, à travers tous ces adjectifs jolis, il se cache derrière une véritable histoire émouvante. 296 pages de pur plaisir exquis pour les yeux et l’humeur. C’est de la jeunesse je dois vous prévenir mais cela ne gâche en rien le ravissement de lecture en découvrant cette histoire charmante. Nous allons suivre l’histoire extravagante du Prince Sébastien qui, imposé par ses parents Le Roi et la Reine de Belgique, doit absolument se choisir une épouse. C’est à Paris que défile alors un nombre considérable de jeunes filles, de bonne famille, mais qui l’indiffèrent totalement. Et pourquoi ? Et bien parce que le Prince Sébastien n’a qu’une passion dans la vie ce sont les belles et élégantes toilettes féminines, les chaussures, le maquillage et les perruques. C’est par le biais de son majordome, qui connaît son secret, que le Prince Sébastien va rencontrer la jeune et timide Francès, coutière de son métier. Et c’est grâce au talent atypique et brillant de Francès que le Prince Sébastien va devenir Lady Crystallia, qui deviendra l’icône de mode la plus courue de la Capitale. Une capitale en plein changement durant ces années folles. Mais voilà, peu a peu, cette merveilleuse aventure va-t-elle durer ? Le Prince Sébastien pourra s’absoudre de ses devoirs de princier et Francès pourra-t-elle également rester dans l’ombre de cette supercherie qui l’empêche d’avancer dans ses grands rêves de haute couture ? Vous le saurez en lisant Le Prince et La Couturière. Jen Wang nous livre une histoire magique, pleine de finesse et soutenue par un style graphique somptueux et frais. De par son trait et le design de ses décors très recherchés, de par les expressions des visages de ses personnages ou de par le choix de sa palette graphique, tout est réellement extraordinaire et précieux. Et du plus bel effet, Jen Wang nous raconte une histoire formidable et émouvante. Une belle histoire. De plus, le dénouement est totalement inoubliable et inattendu. J’en reste encore émerveillée et imprégnée. Et cela fait du bien ! <3
C'est un jolie BD avec un scénario intéressant mais je n'ai pas autant accroché que je l'espérais au vu des avis des autres et du prix à Angoulême. Avant tout, j'ai apprécié son graphisme. J'aime ce trait rond et maîtrisé et ces couleurs joyeuses. C'est un style lumineux qui fait plaisir à la lecture. Moi qui ne suis pas du tout amateur de mode, j'ai trouvé très réussies les différentes robes proposées dans l'ouvrage et j'ai même été touché par la beauté d'une des robes finales du récit. L'histoire quant à elle est plutôt originale. De mettre ainsi en scène le sujet de travestisme dans le cadre d'un récit aux allures de conte de fées, c'est plutôt osé et ça marche assez bien. L'histoire a aussi pour avantage de ne pas imaginer une couturière simplement au service d'un prince mais de donner à celle-ci une vraie personnalité et une vraie ambition qui vient parfois entrer directement en conflit avec les ambitions du prince. L'intrigue en elle-même et son thème ne m'ont qu'à moitié touché. D'abord car comme dit plus haut, je ne suis vraiment guère amateur de mode. Et ensuite parce que je suis resté un peu interdit face au sujet du travestisme et au trouble identitaire si ce n'est sexuel du prince. Je ne sais qu'en penser. C'est quelque chose que je ne côtoie pas et qui ne me parle pas vraiment, donc je n'y porte aucun jugement. Du coup, je n'ai pas su m'imprégner pour de bon de l'histoire et me sentir proche des protagonistes. Et puis jusqu'à l'avant-dernier chapitre du récit, j'ai cru que la fin allait me décevoir. Heureusement, le dernier chapitre apporte une conclusion assez optimiste voire même humoristique qui m'a bien plu. Il en résulte donc à mes yeux une bonne lecture et une belle BD, mais je ne suis pas totalement tombé sous son charme.
3.5 Un comics qui parle de transsexualité à travers un prince qui se sens plus comme une princesse et qui cache son secret à tout le monde sauf son serviteur et une couturière qui va lui confectionner de belles robes. Je ne sais pas trop quoi ajouter aux deux autres avis. C'est une bonne bande dessinée et qui m'a plus convaincue que la plupart des autres albums primés à Angoulême cette année. L'intrigue est prenante même si le déroulement du récit est un peu trop prévisible et que la fin est un peu facile, mais en même temps le scénario a un coté conte de fée et les contes de fées sont clichés et ont des fins heureuses impossible alors ça ne m'a pas trop dérangé. Les personnages sont attachant, le dessin est bon et l'auteure réussit à parler d'un 'sujet de société' sans tomber dans un ton moralisateur chiant.
Alors là mesdames et messieurs, je dis oui ! Oui tout de suite et sans concession à cette BD merveilleuse qui a su ENFIN établir quelque chose de beau et de poétique sur la question du travestissement ou du transgenre. Et nom d'un chien ça fait du bien de lire ça ! Je ne serais absolument pas objectif sur cette BD parce que j'ai été ému jusqu'aux larmes lors de ma lecture ET de la fin, donc autant dire que niveau ressenti j'ai été dedans à pieds joints. Alors tout est fait pour : le style de narration qui emprunte le chemin du conte pour pouvoir faire de temps en temps des petites incartades particulièrement bien senties (comme cette énorme réflexion que fait le roi sur le changement du monde et la nécessité d'accepter ce qui paraissait encore impensable hier). Le trait en rondeur, en douceur même, avec ses couleurs chatoyantes et douces en même temps ... Et bien sûr, tout le message qui en est dégagé ! Je dirais bien qu'il y a une belle histoire d'amour en plus, mais en vrai le propos n'est pas tant sur la romance que sur le regard, et à cet égard je suis subjugué par la justesse du propos. En fait, je crois bien que c'est la première fois que je lis une BD aussi joliment faite et aussi assumé dans son propos : le travestissement est accepté par le protagoniste, qui ne se remet pas en question en tant que "déviant" de la norme, et toute l'histoire tourne autour du regard des autres là-dessus. Et c'est foutrement bien joué : pas de questionnement sur ce qu'il est ou ce qu'il ressent. Il le sait, il l'assume et la seule personne qui partage son secret en fait de même. Voila le genre de message positif qu'on devrait lire bien plus souvent. Surtout quand c'est aussi bien mis en scène ... Et je ne peux même pas parler de tout ! Emile, le majordome, qui sait tout et se contente de dire "ça ne me concerne pas", comme beaucoup devraient le faire dans la vie; les discours de certaines personnes (notamment sur la fin) qui sont d'une sacrée pertinence ... Oui, je suis vraiment ébloui par la beauté de ce conte et la justesse de son ton. Ni moralisateur, ni dénonciateur, il se contente de faire une histoire belle et tendre sur un fait qui est vu comme normal. Et en lisant ce genre d'histoire, je me dis que j'ai vraiment hâte que ce soit la norme sociétale également. Je ne veux même pas épiloguer sur le dessin, qui rehausse l'ensemble par un trait totalement adapté au conte, une colorisation magique et des magnifiques costumes. C'est simple et beau, efficace, ... Je ne sais quoi en dire. Oui, encore une fois je m'emporte, je lâche des grands mots, je suis sous le charme. Mais quand une BD est aussi simple et belle, aussi merveilleuse de ton et aussi touchante, avec une portée quasi-universelle, je crois bien que je n'ai même pas besoin de justifier ma note. C'est beau, diablement beau, et j'en ai encore une humidité au coin de l’œil après cette critique. Quand la BD est capable de nous toucher autant, il est parfois nécessaire de se taire et de simplement apprécier. Ce que je retourne faire en espérant que vous irez vite en faire de même.
Comment aborder les questionnements sur le genre de la meilleure des façons? En faisant comme Jen Wang sur Le Prince et la couturière. Bien évidemment, les plaisirs "particuliers" du prince et leur acceptation par son entourage et par la société, sont au coeur de cet album. Mais l'autrice va plus loin. Elle prend la question par le meilleur des angles, celui de l'humanité. Oui, cet homme aime se travestir en femme. Et non, ça ne fait pas de lui un monstre, un fou ou que sais-je encore. Le problème ce n'est pas qui il est, c'est ce que les autres ne veulent pas accepter. Jen Wang s'en tiendrait à cela, ce serait déjà bien. Mais elle va plus loin. Il y a la couturière, aussi. Un personnage qui permet de rappeler un autre clivage, celui de la classe sociale. Un clivage que le Prince lui-même nourrit. Victime d'un côté, il est autant bourreau sous un autre aspect. Il n'y a donc aucun manichéisme et c'est encore meilleur pour cela. Le dessin est lui tout en rondeur, extrêmement frais et agréable. C'est la cerise sur le gâteau d'un album TRES justement primé au FIBD.
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