Deux femmes

Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 3 avis)

Dans ce récit intimiste, en grande partie autobiographique, l’autrice sud-coréenne Song Aram retrace l’amitié de deux femmes vivant entre Daegu (grande ville du sud du pays) et Séoul et qu’a priori tout sépare : leur caractère, leur rapport aux hommes, leur milieu familial…


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Gongju, une jeune femme plutôt réservée et originaire de la ville de Daegu, a abandonné ses études puis a travaillé comme serveuse en attendant de pouvoir trouver du travail dans la presse à Seoul. Elle et la très enjouée Hing-yeon se sont rencontrées sur Internet grâce à un blog et sont liées d’amitié une fois Gongju installée à Seoul. Après quelques années de galères à travailler comme rédactrice pour des tabloïds ou des sites de commerce, Gongiu apprend à Hong-yeon qu’elle a décidé de quitter Séoul pour retourner vivre dans sa ville natale et s’occuper de sa mère malade. Au même moment, Hong-yeon annonce à son amie qu’elle est enceinte et qu’elle va se marier alors qu’elle a toujours été contre l’idée du mariage. La vie de famille va être particulièrement éprouvante pour la jeune femme confrontée à sa belle-famille et à un mari peu bienveillant. Les deux femmes vont se suivre à travers une correspondance régulière.

Scénario
Dessin
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 12 Septembre 2018
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Deux femmes © Cà et Là 2018
Les notes
Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 3 avis)
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03/02/2019 | Mac Arthur
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L'avatar du posteur Mac Arthur

Deux femmes est un manhwa coréen que je m’empresserais de conseiller à tous les amateurs de romans graphiques, et surtout aux lecteurs réticents à se lancer dans ces récits venus d’Asie ! Parce que, cornebique, c’est exactement le genre de récit qui peut permettre à un certain lectorat de passer du genre européen au genre asiatique sans ressentir aucune douleur. En fait, s’il n’y avait le contexte de cette histoire, je pense même qu’une majorité de lecteurs ne remarqueront pas de différences techniques entre cet album et un album européen. Même sens de lecture, un trait dépouillé et expressif mais sans tomber dans la caricature agressive, une ambiance générale bien posée, une lente progression narrative : c’est non seulement du beau travail, mais aussi fort similaire à celui que réalisent les auteurs du genre en Europe ou ailleurs. Le thème du livre est d’ailleurs universel puisqu’il nous parle de la situation féminine, en Corée dans le cas présent mais cette situation n’est fondamentalement pas vraiment différente de la situation en Europe ou aux Etats-Unis, sociétés traditionnellement bâties sur une dominance de l’homme et un statut de la femme active encore précaire. Et au travers de ses deux personnages, Song Aram va nous dresser un tableau réaliste et humble du statut actuel et du mal-être des jeunes femmes coréennes d’aujourd’hui. Pourtant il s’agit bien d’une œuvre asiatique, et je l’ai ressenti dans la justesse du ton employé. Song Aram analyse ses personnages avec un recul qui peut ressembler à de la froideur. Ses deux personnages, alors qu’elles sont amies, ignorent beaucoup d’aspects de la vie de l’autre. Il y a dans l’approche de l’autre et la manière de se dévoiler une pudeur, une distanciation, une réserve qui passent souvent pour de la froideur aux yeux d’un Occidental mais qui sont avant tout des marques de respect… qui ne sont pas sans conséquences puisqu’elles peuvent entraîner certaines incompréhensions entre les personnages. Ce récit est d’une grande finesse, sa lente progression et sa construction nous permettent de saisir ces deux personnages dans leurs contradictions. C’est non seulement un beau récit mais aussi une belle occasion de saisir l’état d’esprit de ces jeunes Coréennes. Bon, je m’arrête là parce que je vais finir par vous saouler. Mais si vous aimez les romans graphiques, je n’ai qu’un conseil à vous donner : foncer !

03/02/2019 (modifier)