Fille d'Oedipe

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

Adaptation de l'histoire tragique d'Antigone.


Au temps de la Grèce Antique Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs Féminisme La BD au féminin Les petits éditeurs indépendants

Entre une sphinge dévoreuse de héros, un garçon valeureux, parricide malgré lui, un inceste consommé et fertile, et la guerre fratricide que se livrent les Labdacides, l’antique cité grecque de Thèbes est le théâtre d’une tragédie et de drames dont une jeune fille semble vouloir sa part. La vie d’Antigone est-elle prédestinée à une telle fatalité ? Alors que le sang des Labdacides, de la lignée du grand-père d’Oedipe, Labdacos, n’a de cesse de se répandre, Antigone, envers et contre tous, décide de ce qui est sa loi. Histoire de l’émancipation d’une femme, Fille d’Oedipe cherche à interroger sur le sens du sacrifice. Éduquée à tenir son rang et sa place, Antigone se rebelle. Elle refuse la loi du tyran Créon et s’accroche jusqu’aux portes du tombeau à son orgueil. Dans quelle mesure ce chemin n’est-il pas justement celui qui était attendu par tous ? La place qui lui était socialement assignée (le pratico-inerte œdipien) ne porte-t-elle pas en elle les germes du destin tragique d’Antigone ? Devenir sainte ou martyre, voilà ce que son père lui a laissé comme héritage. Comment se défaire d’un tel poids ? Récit féministe sur la liberté individuelle et le rejet de toute ingérence patriarcale, Antigone nous pose deux questions essentielles : la sororité, solidarité entre les femmes, est-elle une réponse globale possible à la domination masculine ? Et la Justice des Hommes existe-t-elle vraiment ? (site éditeur)

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 16 Mai 2018
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Fille d'Oedipe © 6 Pieds Sous Terre 2018
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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16/02/2019 | Noirdésir
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Par Spooky
Note: 3/5
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Attention, voilà un album assez difficile d'accès. De par le dessin de Gabriel Delmas d'abord, qui ressemble à une suite de tableaux assez statiques, avec des choix picturaux forts : les personnages semblent ne pas avoir d'expression, et les décors sont absents ou quasi absents. La mise en scène est clairement inspirée des didascalies du début du vingtième siècle, lorsque des auteurs tels que jean Anouilh (d'ailleurs cité en bibliographie) reprenaient de manière épurée certains textes antiques. Priorité au propos, à la situation, après tout le reste n'est que littérature. Le noir et blanc est massif, seulement traversé à un moment donné par quelques touches de rouge (reprises dans la couverture), pour marquer le passage à l'âge adulte d'Antigone. Visuellement, l'ensemble est assez saisissant, et colle bien à l'ambiance particulière de ce genre de texte. Sur le plan narratif Marie Gloris Bardiaux-Vaïente propose un récit fort, avec une héroïne au symbolisme poussé à l'extrême : elle tient à être libre de ses choix, libre de son corps, de ses pensées, quitte à mourir pour ses idées. Le féminisme dans son acceptation la plus basique, je pense. Il y a beaucoup de sous-texte dans ce récit, et on ne comprend pas forcément tout, jusqu'à la dernière réplique, qui éclaire l'histoire de la jeune femme d'une autre manière... Bref, il s'agit là d'une nouvelle exploration d'un thème et d'une figure antiques forts, qui intéressera certainement les amatrices et les amateurs de théâtre grec, et qui vient nourrir la littérature féministe de notre temps. Intéressant, à tout le moins.

04/12/2021 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Marie Gloris Bardiaux-Vaiente a fait le choix ici de rester très fidèle aux textes grecs à l’origine de cette histoire très connue, autour d’Antigone (elle fournit une bibliographie complète en fin de volume – comprenant, outre les sources grecques antiques, des textes plus contemporains – Camus est cité dans l’album, au milieu des textes antiques). Ce choix, que l’on peut comprendre et soutenir, aboutit à un texte sans doute un peu aride, sans fioriture, très ancré dans la dramaturgie et la mythologie grecques. Et le dessin de Gabriel Delmas accentue je trouve la sécheresse de l’ensemble, avec une quasi absence de décors, des corps parfois en partie esquissés, statiques, comme pourraient l’être des acteurs jouant à l’antique (les visages donnent l’impression d’acteurs portant des masques). Pas de fioriture non plus dans la colorisation, puisque seul un Noir et Blanc tranché habille cette tragédie. Si l’auteure a choisi de rester très fidèle aux textes, elle a tout de même accentué, par ses choix, le côté « féministe » d’Antigone (« femme libre » comme elle se revendique devant Créon qui la condamne). C’est clairement un album qui, par sa sécheresse, s’adresse essentiellement aux amateurs de tragédie antique – et de l’histoire thébaine en particulier –, plus qu’aux purs lecteurs de Bande Dessinée.

16/02/2019 (modifier)