Stanley
Biographie du célèbre explorateur Henry Morton Stanley, de ses premières navigations entre l'Angleterre et l'Amérique à sa découverte du continent africain à la recherche du docteur Livingstone.
1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune 1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Biographies Journal Spirou
Ayant grandi dans un orphelinat cruel en Angleterre, John Rowlands trouve le moyen de s'en échapper lorsqu'il se fait embaucher comme matelot sur un navire en partance pour l'Amérique. Là-bas, il rencontre celui qui deviendra son père adoptif : Henry Morley, dont il prendra le nom. Aux Etats-Unis, il découvre une nation divisée par le problème de l'esclavage. Sudiste malgré lui, il prend pourtant parti pour Lincoln et les anti-esclavagistes lors de la guerre de Sécession. Soldat de grand courage, c'est quand il se met en tête de raconter par écrit les combats dont il est témoin qu'il se fait engager comme reporter dans un grand journal américain. Sa réputation de reporter grandissant au fur et à mesure des années, c'est tout naturellement vers lui que se tourne la reine d'Angleterre lorsqu'elle cherche à retrouver le docteur Livingstone, missionnaire parti en Afrique du Sud dont on est sans nouvelles depuis des années. Stanley accepte, sans se douter qu'il s'engage dans le plus grand défi de sa vie...
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Date de parution | 1954 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Mon avis est assez proche de celui de Josq. Ayant lu dans ma jeunesse les séries les plus connues d'Hubinon, souvent accompagné de Jean-Michel Charlier, je me réjouissais de pouvoir encore admirer son trait réaliste et son sens de la mise en scène dans ce diptyque paru assez tôt dans sa carrière. même si Buck Danny existait déjà depuis six ans. Ici encore ses qualités font merveille, et permettent de passer visuellement un bon moment, car au niveau de la narration c'est en effet plus compliqué. Comme l'a indiqué Josq, Octave Joly a dû (ou voulu ?) intégrer dans un seul tome les trente premières années de John Rowland, devenu Stanley après qu'un gentilhomme l'ait pris sous son aile puis adopté. Par conséquent on se retrouve avec des séquences d'une ou plusieurs années expédiées en quelques pages, pour ne pas dire une seule parfois. Quid par exemple de la période entre l'échouage du jeune John sur les côtes espagnoles et son arrivée à la ville qui s'appelait alors encore Constantinople, dans l'empire ottoman ? On voit qu'il est arrivé beaucoup de choses au jeune homme, qui a dû jouer des poings plus souvent qu'à son tour, mais en effet la guerre de Sécession, un premier séjour en Afrique, diverses péripéties aux Etats-Unis puis en Europe sont gérés au pas de course, laissant peu de répit au lecteur. Le second tome nettement mieux, le scénariste prenant tout son temps pour raconter le voyage qui a rendu célèbre le journaliste, à la recherche d'un explorateur qui n'avait plus donné de nouvelles depuis longtemps. On comprend ainsi bien des choses sur la géopolitique de l'époque, grâce notamment à des notes de bas de pages ou des cases pédagogiques. Bref, c'est un diptyque loin d'être désagréable, mais surtout un peu bancal, déséquilibré en termes de rythme entre ses deux volets.
Paru dans le journal de Spirou en 1953, ce dyptique consacré à l'aventurier Stanley fait partie des oeuvres méconnues d'Hubinon, célèbre dessinateur des excellentes sagas Buck Danny ou Barbe-Rouge. Ici, ce n'est pourtant pas avec Charlier qu'il fait équipe, mais avec Octave Joly, connu, entre autres, pour avoir scénarisé plusieurs histoires qu'on trouve dans "Les Belles histoires de l'Oncle Paul". C'est effectivement un récit très approchant de ce qu'on a pu lire dans cette dernière saga que l'on retrouve ici. Le problème, c'est que, visiblement, la vie de Stanley est d'une densité telle qu'il apparaît presque impossible de la dépeindre sous forme de bande dessinée. Pour cela, il faut faire des choix, être capable de faire des impasses sur certaines périodes de sa vie pour en mettre d'autres en avant. Peut-être Joly l'a-t-il fait, mais à lire le résultat final, il n'a pas l'air d'avoir trop su se décider. De fait, c'est un des principaux problèmes des albums (surtout du premier) : le récit a peu, voire pas, de fil directeur. On passe d'une péripétie à l'autre, parfois sans crier gare, Joly se reposant un peu trop sur le récitatif en cartouche pour combler des ellipses pas toujours très maîtrisées. Cela se ressent particulièrement dans les moment dramatiques où, tout-à-coup, l'auteur ne sait plus comment raconter une séquence tragique, et expédie en deux ou trois cases la mort d'un personnage secondaire, ou bien les retrouvailles entre une mère et son fils. Et c'est d'autant plus dommage que lorsqu'il prend le temps de s'étendre sur un événement ou particulier, Joly montre qu'il peut maîtriser sa narration et la bande dessinée en devient beaucoup plus captivante. Au niveau du dessin, en revanche, rien à redire. C'est du Hubinon, et on retrouve ici son aspect très réaliste, qui rend la BD particulièrement belle et agréable à lire. Même si la narration peine à rendre le récit très vivant, l'ensemble s'avérant un peu trop statique, le dessin, lui, fonctionne de la première à la dernière case, et donne tout son souffle à une histoire qui n'en manque pas. Tout ça nous donne donc un dyptique assez inégal, dont le premier tome peine à convaincre, à cause d'une intrigue à la fois trop dense et éclatée, aux péripéties néanmoins toujours entraînantes, mais dont le deuxième tome corrige pas mal d'erreurs, puisqu'il est consacré à un seul voyage, celui-là même qui mènera Stanley à écrire dans les pages de l'Histoire la rencontre la plus célèbre rencontre qui eut lieu sur le continent africain. Et même si les ellipses n'y sont pas encore parfaitement gérées, le fil directeur est ici beaucoup plus solide, puisqu'il nous intéresse à un voyage ayant un élément déclencheur, un déroulé plein d'aventures en tous genres, et un aboutissement. Au bilan, rien de très exceptionnel, il manque à cette biographie l'étincelle d'un Jijé, mais ça reste une BD très méconnue qui mérite qu'on y jette au moins un coup d’œil. Ensuite, les plus passionnés jugeront d'eux-mêmes si elle mérite un achat ou non.
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