Les Désarmés
Quand il y a trop de truands sur un même braquage, et qu'aucun d'eux ne fait confiance aux autres... le coup le mieux planifié foire obligatoirement.
Gangsters [USA] - Dixie, le Sud-Est des USA
Désert du Rawhide. Trois fugitifs blessés tentent de semer leurs poursuivants à bord d'une bagnole de flics volée. Mais un pneu éclate et la voiture se retourne. Est-ce la fin de leur sanglante cavale ? 48 heures plus tôt. Jacques Coutances, qui a passé quelques années dans le nord à tenter de s'enrichir, revient bredouille à Crystal, Texas, la petite ville de bouseux de son enfance. Il compte braquer la banque pour pouvoir retourner voir sa mère la tête haute et les poches pleines de fric. Mais un mouchard balance Jacques à Blocker, le shérif véreux de Crystal. Blocker ne veut pas contrarier la mère du malfrat, Ange Coutances, en envoyant son fils en prison. En effet, Blocker est en cheville avec la bande de Dexter Farnum, qui a besoin d'Ange pour braquer la banque de Fort Stockton. Aussi, le shérif rate volontairement l'arrestation de Jacques... mais compte bien récupérer pour lui le butin du hold-up de Crystal.
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Date de parution | Octobre 1991 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
C’est probablement la première collaboration entre ces deux auteurs talentueux – et cela se voit je trouve. Le dessin de Mezzo est assez original, joue sur des trognes improbables (avec un mafieux aux faux airs de Marlon Brando), des corps parfois dégingandés. Clairement pas exempts de défauts, mais ceux-ci passent relativement bien. Mais Mezzo va nettement progresser ensuite, allant vers un style plus proche du travail de Burns. La colorisation, très tranchée, fait parfois un peu kitch (j’ai lu la première version chez Zenda, et ne sais si la réédition de Glénat a changé quelque chose dans ce domaine). L’intrigue est proche dans le ton de certains polars poisseux que publiait la Série Noire, l'histoire se déroulant dans l'atmosphère étouffante, figée et castratrice de l'Amérique profonde. Pirus a produit un honnête scénario, mais qui manque quand même un peu de profondeur. Au final, c’est une série à emprunter, pour une lecture plutôt divertissante, et pour mesurer les progrès des auteurs dans leurs productions ultérieures.
L’histoire ? tout le monde la connait, un braquage foiré et foireux. Les protagonistes ? une femme fatale, un shérif ripou, des petites frappes et quelques malandrins Le décor ? dans un bled poisseux dans le désert américain non loin de la frontière mexicaine L’époque ? non déterminée mais volontairement rétro. A partir de ces quelques éléments on sait déjà qu’on nage en eaux connues voire même un peu troubles sauf qu’à la réalisation on a ce couple mythique que sont Mezzo et Pirus dont ce fut la première collaboration et pour un coup d’essai ce fut un coup de maître car le talent évident de ces deux gugusses va transformer un bête scénario de commande en œuvre racée et unique. Tout le monde va forcément crier au plagiat ou à la copie facile avec les films de Tarantino ce qui serait réducteur car Les Désarmés a été publié à une époque où le fameux réalisateur attendait encore sagement son heure. Qui aurait pu parier même à l’époque que cette longue course poursuite émaillée de tronches pas possibles dans un style ligne claire épurée et ombrages contrastés allait donner lieu à l’une des plus rares et ambitieuses collaborations se poursuivant encore plus de 20 ans plus tard entre les deux auteurs parfaitement complémentaires ? C’est vrai qu’il n’y a rien de réellement original dans un canevas qui aurait pu beaucoup plaire à Oliver Stone pour son méconnu et pourtant réussi U-Turn mais au-delà des mimiques lues et relues on retient surtout l’amour des auteurs pour l’ensemble de leurs personnages qu’ils soient lâches, vénals ou tout simplement paumés. Chacun connaitra sa minute de gloire à la Andy Warhol. L’hommage au western n’est pas loin non plus et le tout se laisse lire avec un réél plaisir sans aucun doute sur la conclusion finale relayée par des flash backs et un montage aussi audacieux que percutant. Le montage, parlons-en justement car une fusillade assez impressionnante se retrouve en guise de désert de choix dans les toutes dernières pages. Ici on se passe de dialogues pourtant très présents et place au carnage des meilleurs films de Sam Peckinpah. Il y a finalement peu à dire de mal sur cette série qui a été pour l’occasion de sa réédition recolorisée et remaniée par ses auteurs en un seul volume avec également un nouveau lettrage pour être plus en conformité avec leurs autres œuvres. Pour les avoir comparé on peut juger l’intention plus que louable car cela renforce l’atmosphère étouffante de ce trou à rats en lui redonnant une seconde jeunesse. Décidément je n’ai rien à redire contre ce duo de magiciens qui ne cesse de m’étonner… Il y a beaucoup de choses à prendre et à apprécier avec ces Désarmés et en règle générale avec Mezzo et Pirus qui loupent de peu la 5ème étoile car depuis Le Roi des Mouches je sais qu’ils sont capables de bien meilleures choses encore. Un chouette péché de jeunesse à lire et relire
Apparemment j'ai eu le droit à une version re-colorisée. Alors, je n'ai pas vraiment de point de comparaison mais cette ré-édition est superbe. Beau bouquin, beau papier beau rendu. Les premières pages donnent le ton. C'est très agréable de se plonger dans le graphisme, la couleur, les mises en page. ... Et aussi les tronches pas possibles, les bagnoles au design futuriste ! Bref, tout ca montre une vraie patte et surtout un vrai parti pris. Et effectivement c'est prenant. Alors évidemment par moment y en a juste un peu trop (comme au ciné) sans le minimum d'ironie nécessaire. Et comme je n'ai pas réussi à trouver tout cela "sérieux" j'étais un poil en décalage je crois. Surtout sur quelques cadrages improbables où l'on veut tout montrer, (accidents, scènes de flingues). Le pneu qui vole au premier plan ; la voiture qui fait un tonneau au fond... m'a fait l'effet d'une caméra trop bien placée :D Pour le reste, le scénario est un grand classique, j'aurais par contre aimé passer plus de temps avec les personnages. Je voulais aussi plus de mise en scène, et moins d'évènements. Un peu éloigné mais avec des similitudes, je conseille plutôt : Apocalypse sur Carson City
Je viens de m’en apercevoir en regardant la liste des bds consultables sur ce site : « Les Désarmés » qui vient juste de sortir est une intégrale (chez « Drugstore ») des deux bds des mêmes auteurs auparavant publiées chez Zenda. En dehors de son format, c’est la mise en couleurs de cette bd qui a été retravaillée. « Les Désarmés », c’est une réalisation du duo Michel Pirus (au scénario) et Mezzo (au dessin).Il est intéressant de constater que vingt ans après avoir conçu « Les Désarmés », ils continuent à bosser ensemble (cf « Le Roi des mouches ») ! Le récit se déroule au Sud des Etats-Unis, plus exactement près de la frontière mexicaine. Jacques est un type qui revient au bled natal fauché ; aussi, plutôt que de se présenter devant sa mère les poches vides, il braque la banque de la ville et réussi à s’en tirer avec un joli magot. Seulement voilà, pratiquement au moment, une bande de gangsters avait lui-aussi l’intention d’effectuer ce hold-up… alors, forcément, ça fout le bordel d’autant plus que parmi cette équipe figure un shérif et comme par hasard la mère de Jacques… Bon, faudra que j’arrête de lire les bds conçues par Michel Pirus et Mezzo ! Ce n’est pas que je n’aime pas le coup de patte de Mezzo ou que ça soient des séries ratées (loin de là !), c’est parce que je ne suis pas fan de leur façon de mettre systématiquement des ambiances oppressantes et en place des protagonistes paumés de la mort qui tue que ce duo d’auteurs imposent à leurs réalisations ! Sinon, l’histoire proprement dite n’est pas si mal foutue que ça ! Contrairement au « Roi des mouches », j’ai eu tout de même du plaisir à suivre les péripéties de cette bande de tarés, de Jacques et de frère. J’y ai apprécié le dénouement pas si heureux que ça pour les protagonistes (ça change un peu des autres bds !). Je voudrais rendre hommage aux éditions « Drugstore » pour avoir publié cette intégrale sous une excellente maquette avec papier épais, valorisant et de qualité, et pour avoir retravaillé la mise en couleurs aux tons parfaitement adaptés à ce récit. Malgré une trame très classique, Michel Pirus et Mezzo nous présentent une bd assez agréable à lire. Ce plaisir, je l’ai eu grâce au coup de patte très personnel de Mezzo et au dénouement malheureux des différents protagonistes. Après, il faut aimer cette ambiance oppressante et cette façon de mettre en scène des personnages pourris de la part de ce duo d’auteurs pour apprécier « Les Désarmés »… Bref, un conseil : avant d’acquérir cette bd, lisez le début pour vous en faire une idée et surtout pour voir si ça vous plait !
Ahhh ! Pour un peu on se retrouve dans « L’ultime razzia / The Killing» de Kubrick ou encore le génial « Quand la ville dort / Asphalt Jungle » de John Huston, en résumé : l’histoire d’un braquage qui foire inexorablement. Même si cette bd n’égale pas ses modèles et les deux films précités, elle s’en montre très digne. C’est même assez étonnant de voir deux auteurs européens s’accaparer de cette manière une mythologie typiquement américaine et se sentir si bien dans le « roman noir ». L’histoire est efficace, solidement charpentée, elle contient une bonne part de suspens et s’achève sans grande surprise, mais de fort belle manière, dans les règles de l’art. Le dessin de Mezzo est encore une fois très éloquent : visages grimaçants, mines patibulaires et violence stylisée sont encore au rendez-vous. Ce qui étonne plus ici, c’est la présence de la couleur (Mezzo est plutôt un adepte du noir et blanc où il excelle) ici les couleurs, un peu criardes, apportent au dessin une autre dimension, un peu surannée mais pas déplaisante du tout.
J'ai déjà fustigé ici plus d'une fois les BD qui ne proposent rien de nouveau et se contentent de réutiliser encore une fois des éléments déjà vus 1000 fois ailleurs. Cette BD n'est pas loin de correspondre à ce profil... et pourtant, je ne l'ai pas trouvée désagréable du tout. On n'y voit pourtant pas grand'chose d'inédit : les histoires de braquages, avec leur cortège de truands qui s'entretuent parce qu'ils ne peuvent pas se blairer et ne se font pas confiance, de traîtres qui fomentent des coups de pute dans leur petit coin, de femmes manipulatrices, de flics pourris, on connaît. Les scènes de planification du crime, avec la jolie maquette de la rue où le casse aura lieu et les petites voitures en plastique, les fusillades, les poursuites dans le désert, on en a déjà vues souvent. Et pourtant, je me répète, ça reste une bonne petite BD, entre polar, western et road-movie (enfin, road-comic), qui se lit avec plaisir. L'intrigue, pour classique qu'elle est, n'en est pas moins bien ficelée ; les dialogues sont bons, les personnages aussi, et les dessins (que d'aucuns pourront trouver horribles, je vous préviens) accompagnent parfaitement le reste, créant pour ces personnages totalement immoraux des mines patibulaires et un cadre malsain, dégueulasse et laid... Ca reste de la série B, mais de la série B de bonne qualité.
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