Jhen (Xan)
Les aventures d'un tailleur de pierres dans la France de Jeanne d'Arc. A noter que les séries Xan et Jhen sont une même série ; le changement de nom s'est fait à la réédition...
1300 - 1453 : Moyen Âge et Guerre de Cent ans Auteurs néérlandais Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles Gilles de Rais Institut Saint-Luc, Liège Jacques Martin La BD au féminin Ligne Claire
Jhen vend son savoir d'architecte à qui en a besoin (nobles, fermiers...) et son aide guerrière à des gens comme le Connétable Gilles de Rais, pour tenter de sauver une dernière fois la Pucelle à Rouen. Mais parfois l'aventure surgit au détour du chemin : écorcheurs, amoureux au destin tragique, ecclésiastiques corrompus ou concupiscents, rois instables, seigneurs pervers ou désaxés... Après le passage de Jhen, un équilibre précaire demeure...
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Date de parution | Février 1984 |
Statut histoire | Une histoire par tome 19 tomes parus |
Les avis
Voilà une série « ancienne », dont j’avais lu quelques albums il y très longtemps, attiré par le nom du scénariste, alors que je lisais pas mal d’ Alix. J’y suis retourné récemment, ayant eu l’occasion de trouver la petite intégrale « La trilogie Gilles de Rais » contenant les tomes 1,2 et 4 de la série. Et là, c’est presque plus le nom de Gilles de Rais qui m’a attiré. Personnage fascinant, qui a intrigué des personnes aussi éloignées que Cioran ou Bataille. Et puis, le cadre de la série est lui aussi intéressant, puisqu’elle est ancrée dans la fin de la guerre de Cent ans : elle commence là où va sans doute finir Le Trône d'argile. Reste que cette série de Jacques Martin se laisse lire, même si je ne sais si les lecteurs actuels y trouveront leur compte. Comme souvent chez Martin, le texte (dans les phylactères ou pas) est abondant : c’est un peu la marque de fabrique de l’école Journal de Tintin, et ça peut lasser, car je trouve que c’est moins chargé et indigeste ici que dans certains Blake et Mortimer ou Alix. Hélas, je trouve que Jacques Martin, par goût personnel ou parce qu’il s’adressait à un lectorat plutôt jeune, est resté en retrait sur certains points, comme la personnalité de Gilles de Rais – cela reste très allusif quant à ses mœurs, ses relations avec de jeunes garçons, cela joue plus sur le mystère. Mais c’est aussi le cas concernant les relations entre Jhen et Gilles de Rais, elles-aussi très ambigües (amour/haine, admiration/répulsion, etc.), Jhen paraissant finalement un peu falot par rapport à Gilles de Rais, personnage lui bien plus riche et fort (au sens propre comme au sens figuré), qui prend le dessus sur Jhen au point de focaliser l’attention du lecteur et de devenir personnage principal virtuel. Le trait de Jean Pleyers est vraiment très bon, dans un style très classique (pas très éloigné de celui de Martin lui-même). Il réussit en tout cas à bien rendre les scènes de guerre (un siège occupe presque entièrement l’album « Jehanne de France »), et surtout il réalise de superbes décors, les châteaux sont vraiment très chouettes. Enfin voilà une série old school qui intéressera peut-être encore les amateurs de cette période historique – même si je lui préfère nettement la série citée plus haut. Note réelle 2,5/5.
Contrairement à certains posteurs qui disent du bien de cette série qu'ils ont lu enfant, moi je l'ai lue étant déja adulte et connaissant parfaitement l'histoire de Gilles de Rais; lorsque j'habitais encore La Rochelle, nous allions en famille visiter le château de Tiffauges en Vendée, situé à peu près à une centaine de km; c'était une belle ruine mystérieuse avec un je ne sais quoi d'étrange qui m'avait intrigué, j'ai cherché à me documenter sur ce personnage et j'ai su tout ce qu'il fallait savoir : c'était vraiment effrayant. Aujourd'hui, Tiffauges, grâce au renouveau de l'intérêt pour la culture, l'Histoire et le patrimoine, a été complètement transformé et livré à la multitude avec baraques à frites et autres démonstrations de chevaliers (en été, il reçoit entre 300 et 500 personnes par jour), alors fini le mystère et les murs noircis par les messes noires de Gilles, Si vous voulez voir cette forteresse, évitez l'été et les vacances scolaires. En 1978 quand j'ai découvert cette Bd dans les pages du Nouveau Tintin, j'ai bien-sûr été enthousiasmé par le propos. Ce jeune tailleur de pierre, Jhen Roque qui devient l'ami de Gilles de Rais avait quelque chose de troublant. Les relations entre eux vont devenir fraternelles autant qu'ambiguës, leurs routes se croisent sans cesse; en fait, Jhen donne son titre à la série et sert de lien à tous les épisodes, mais le véritable héros central, même s'il n'est pas toujours présent, est Gilles, personnage charismatique à souhait, bien qu'effrayant et sombre en raison de ses turpitudes nocturnes. Ce grand seigneur surnommé Barbe Bleue (et dont Perrault s'inspirera pour son célèbre conte), est présenté ici comme un tueur d'enfants, probablement le premier pédophile de l'Histoire, un personnage bien réel qui se livrait à des atrocités sanglantes dans ses nombreux domaines comme Tiffauges, Pouzauges ou Machecoul. Cependant, les allusions sont discrètes, la série étant destinée à un public très large mais plutôt jeune. Ce thème d'une grande richesse permet au Jacques Martin scénariste de brosser une fresque médiévale de grande qualité, en faisant évoluer côte à côte des personnages fictifs et réels (on y voit aussi le roi Charles VII, sa favorite Agnès Sorel, le dauphin, futur Louis XI). Martin devient ici un formidable conteur qui ne lésine pas sur le détail historique, et qui étrangement, parvient à rendre sympathique le trouble Gilles de Rais. Il a trouvé en Jean Pleyers un partenaire idéal pour cette série passionnante; son graphisme est très inspiré de l'école belge et très voisin de celui de Martin, il culmine en de somptueuses reconstitutions de châteaux et décors moyenâgeux s'appuyant sur une solide documentation, qui ne peuvent que plaire à l'amateur d'histoire médiévale que je suis. L'effort est aussi porté sur les costumes et les armures (les étendards de l'ost, la suite royale à Chinon...). J'ai toute la collection et je prends toujours plaisir à la relire. A noter qu'elle s'est d'abord appelée "Xan" (le héros s'appelait Xan Larc) dans les deux récits diffusés dans Tintin (L'Or de la mort, et Jehanne de France) sous l'égide du Lombard, mais Martin se disputant avec la plupart de ses éditeurs, la série arrive alors chez Casterman sous le nom de "Jhen".
Cela faisait longtemps que j'avais lu une bande dessinée de Jacques Martin et je me demandais si avec le temps j'allais mieux apprécier son style. Et ben cela ne semble pas être le cas. Cette série était moins ennuyeuse à lire que 'Alix' (probablement parce que le Moyen Age m'attire plus que l'antiquité), mais je n'accroche toujours pas. Les péripéties manquent de dynamisme, le personnage principal est le genre de héros sans aucun défaut qui m'énerve et rien ne m'a intéressé dans les quelques albums que j'ai lus. Il faut dire que c'étaient les premiers et peut-être que la suite est mieux, que le scénariste qui a remplacé Jacques Martin raconte des meilleures histoires, mais je me suis tellement ennuyé à la lecture des premiers tomes que cela ne me donne pas du tout envie de lire la suite. Le genre de récit qui a mal vieilli à mes yeux.
Petite série trouvée chez un ami. Elle paraissait sans prétention - la bd d'époque, celle que je ne lisais surtout pas quand elle paraissait (trop de texte !)... Mais quelle belle surprise : je n'ai pu m'empêcher de lire les 9 premiers albums en une nuit (et j'en aurais lu d'avantage si l'ami en question en avait eu d'avantage dans sa bibliothèque !). Ce n'est pas pour enfançon, loin s'en faut. J'ai fort apprécié ce dessin et ces couleurs prochent des vitraux. Quelques paysages stupéfiants (surtout lorsqu'un château le campe). Un sombre histoire de pédophile en filigrane, et qui revient à chaque album, donne un ton particulier à cette série. Les batailles sont nombreuses et vraisemblables. Elles sont illustrées de façon presque didactique. En deux mots, on y croit et on s'y croit. A relire !
Je suis passionné par ce qui touche le Moyen Age.. et toujours à la recherche de BD traitant le sujet, avec précision et réalisme et évitant surtout les anachronismes !! (Un peu maniaque sur le détail)... Mon époque favorite étant néanmoins les 11ème, 12ème et 13ème siècles ... Je me suis laissé tenter par cette série, suite à la lecture de Vasco qui m'avait plue pour la qualité et la précision du dessin ... donc, en avant pour "Jhen".... Pas aimé du tout !!! Une raison bien simple : j'ai trouvé vraiment malsaines ces histoires avec G. de Rais...
Mon avis ne portera uniquement que sur "La Trilogie Gilles de Rais". L'éditeur a eu cette bonne idée de réunir 3 tomes sous un petit format très pratique et à un prix abordable. C'est principalement le thème sur Gilles de Rais qui m'a attiré en achetant cette BD. Je voulais en savoir plus sur le fameux Barbe-Bleue. Et je n'ai pas été déçu, on y apprend des choses. Peu à peu, même si je sais à quoi m'attendre, je me rends compte que l'histoire en elle-même est assez violente pour une bande dessinée destinée aux enfants. Une violence qui n'est pas directement exprimée mais qui est omniprésente, surtout dans le dernier tome ("Barbe-Bleue"). J'ai aussi été surpris par l'amitié entre Jhen et Gilles de Rais, on pourrait s'attendre à une évolution quand Jhen commence à mieux connaître son "ami", mais non, c'est troublant. Les dessins sont franchement bons. Ils sont riches en détails et très colorés. On y retrouve vraiment une ambiance moyen-âgeuse. Les bulles sont parfois bien remplies mais ça reste agréable à lire (on est loin des bulles imposantes des Blake et Mortimer, par exemple). Je ne pense pas lire les autres tomes qui composent la série "Jhen" car les thèmes abordés ne m'attirent pas plus que ça. Je n'ai pas été déçu par cette trilogie qui est de bonne qualité dans son ensemble, et par ce format que j'ai trouvé très pratique. Ce petit format qui n'enlève en rien à la qualité des dessins, je tiens à le préciser.
"Jhen" correspond vraiment à ce que l'on retrouve de mieux chez Jacques Martin : une solide reconstitution historique et des situations étranges, parfois proches de la tragédie. Cette série (débutée sous le titre Xan -voir ce titre- dont les deux albums seront réintégrés dans la présente collection) donne une vision vraiment sérieuse et passionnante de la Guerre de Cent Ans. Le héros est un peu classique, c'est son association avec le maréchal de France Gilles de Rais qui donne tout son piment aux intrigues. Car ici, le personnage principal ne combat pas le mal, il est son ami, vu que Gilles de Rais n'est autre que Barbe-Bleue, l'ogre fameux. Ce qui vaut une étude de la double personnalité du maréchal de France particulièrement savoureuse, l'homme étant un brillant militaire le jour, dont Jhen est le compagnon, avant que ce dernier ne voit le noble devenir un sinistre assassin la nuit. Cette amoralité d'un des protagonistes donne un climat étrange et particulièrement réaliste à la série, d'autant que la relation des deux personnages est des plus troubles. Si on ajoute des scènes d'action bien menées autour de sujets retraçant bien l'époque abordée, "Jhen" est vraiment une belle réussite du scénariste. Seuls quelques passages à vides sont à déplorer parfois, car il y a tant de rebondissements que le Jacques Martin a parfois du mal à maintenir son intrigue sur une pagination classique, mais c'est un petit reproche comparé à l'ambiance originale de la série. Jean Pleyers évolue depuis la création de Xan, ses travaux de début faisaient parfois penser à un travail de miniaturiste tant il chargeait de détails ses images, pourtant réalisée dans un style très ligne claire. Ici, s'il reste parfaitement documenté, il multiplie les plans rapprochés, ce qui donne une mise en page plus fluide et réaliste. Son trait s'est épaissit et il fait preuve d'un style nerveux qui sert parfaitement son héros. Curieusement, avec le dernier tome, "L'archange", publié après une longue absence, son dessin s'est simplifié et a perdu de son réalisme, ce qui conjugué à un scénario peu inspiré de Martin donne un résultat un peu décevant. Espérons pourtant revoir un jour Jhen, car la série ne peut que faire partie des incontournables du genre historique grâce au solide travail des auteurs qui lui donnent un caractère original.
Fan des histoires racontées par Jacques Martin, j'avoue que j'aime assez les aventures de Jhen ! Dès le départ, le dessin de ces albums évoqua pour moi les enluminures des ouvrages médiévaux, et le dessinateur qui sommeille en moi s'est rué sur ces albums. Le contexte, tout comme dans la série Vasco, nous emmène dans un monde médiéval encore peu connu, et devient de ce fait très distrayant. Peu importe que Jhen sois un héros sans défauts, on se laisse mener dans son univers sans trop se poser de questions, et cela suffit pour passer un bon moment. Enfin, contrairement à Alix et Lefranc, la série n'a pas encore eu le temps de (mal) vieillir, et donc chaque nouvel album se révèle une bonne surprise. Raymond
Jhen Roque est un tailleur de pierres, au préalable connu sous le nom de Xan Larc, et qui vit au début du 15ème siècle. Cette série est une de mes préférées, vraiment. Une des rares séries dont j'achète les albums dès qu'ils paraissent ; albums qui ne m'ont jamais déçu. Drôle d'histoire, quand même, que celle de Jhen... Il paraît, sous le nom de Xan, dans l'hebdo Tintin n° 33, 33ème année, du 15 Août 1978. Aux commandes : Jacques Martin et Jean Pleyers. Sous ce nom, deux albums paraîtront chez Le Lombard. Cet éditeur tardant à sortir la suite des aventures, nos deux auteurs passent alors chez Casterman et nomment alors leur héros du nom de Jhen. Qu'importe pour moi ces démêlés ; le principal, c'est la série ! Jhen ?... Nous sommes en pleine Guerre de Cent Ans (période que j'affectionne, qui plus est), avec ses cortèges d'horreurs, ses combats pour la (sur)vie de la plus grande frange de la population de l'époque. C'est la pleine féodalité, avec ses chevaliers, ses soldats, ses manants, ses ribaudes, ses sièges et prises de châteaux, ses attaques, ses combats, ses alliances, ses trahisons... Exploitant une très importante documentation, Martin scénarise solidement, habilement, ajoutant maints faits et détails historiques. Ces histoires -robustes- sont servies par le magnifique dessin baroque et détaillé de Pleyers. Jhen ?... C'est une immense fable sur la richesse, la puissance, la gloire, l'alchimie, la vie et la mort ; une superbe saga qui me replonge avec une vraie joie en "ce temps-là"... De tailleur de pierres, Jhen n'aura cesse -au long des épisodes- de combattre pour sa survie, de côtoyer "grands" et bas peuple, manants, ribaudes, soldats désoeuvrés, mercenaires, écorcheurs de toutes nations, mais -et surtout- gérer comme il peut les "nuits sombres" du connétable de France qu'est alors Gilles de Rais (le fameux Barbe-Noire). Jhen ?... Une magnifique fresque qui retrace -avec moult détails- une partie de l'Histoire de France ; une époque où la vie ne valait pas grand chose, et où l'Eglise et les banquiers dirigeaient déjà -d'une certaine façon- les rois, princes et "décideurs" d'alors. Une toute grande série, réellement, qui me "scotche" à chaque nouvel opus. Vraiment excellent. Et un réel coup de coeur. Ma cote : 4,5/5. Très rare de ma part.
Une série sur le moyen âge qui, à la base, s'appelait Xan et a changé de nom, en passant du Lombard à Casterman. La période est intéressante, puisqu'on est à la fin de la guerre de cent ans, sous le règne de Charles VII. Celui-ci commence à redresser la France. Jacques Martin décrit les querelles de cours entre le roi et son fils, le futur Louis XI. Ce dernier a eu des relations très compliquées avec son père. Le personnage de Gilles de Rais (ancien compagnon d'armes de Jeanne d'Arc) est assez étrange. Cet homme peu recommandable fut un pédophile meurtrier, que Martin représente dans la série totalement hanté par des pulsions qu'il ne peut réfréner. Il est assez rare de trouver ce genre de thème dans une BD estampillée grand public. Jhen, lui, correspond aux codes du héros traditionnel, sans peur et sans reproche, mais aussi, à mon avis, sans grand charisme. Ce type de bd historique m'ennuie. Je trouve que c'est bien documenté, mais les scénarios ne me captivent vraiment pas et les dessins me semblent passés de mode.
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