P.T.S.D.

Note: 3.6/5
(3.6/5 pour 10 avis)

Jun est une ancienne tireuse d'élite qui revenue de la guerre souffre d'un état de stress post traumatique.


Ankama Label 619 Les prix lecteurs BDTheque 2019 Maladies et épidémies Séquelles de guerre

Jun est une ancienne guerrière aujourd'hui sans abri. Elle est seule, désespérée et en colère et ne tient que grâce à la drogue. Elle souffre d'un état de stress post traumatique et ne veut l'aide de personne

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 01 Mars 2019
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série P.T.S.D. © Ankama Editions 2019
Les notes
Note: 3.6/5
(3.6/5 pour 10 avis)
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23/02/2019 | sloane
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L'avatar du posteur Le Grand A

Musique d’ambiance : Ghost in the Shell – Nightstalker Dans le making-of, Guillaume – Blaky – Singelin évoque des films d’animations tels qu’Akira ou Ghost in the Shell entre autres, parmi ses inspirations du décorum de P.T.S.D. et c’est effectivement ce qui m’a le plus frappé à ma lecture, je voulais donc l’évoquer en premier. L’action se situe dans une ville tentaculaire, étouffante de par le climat mais aussi parce que ça grouille d’êtres humains, la pauvreté, la misère sont partout, du plus bas de la ville parmi les rats et les miséreux, jusqu’au sommet des buildings tenus par les gangs. J’ai grandement apprécié les inspirations asiatiques sur cet aspect là, qui sont aussi présents concernant le charadesign des personnages, quasi mangagesques avec leurs grands yeux expressifs. Les scènes de bouffe également ont un côté très « Miyazaki » dans l’approche, ça réchauffe les cœurs et pense les blessures aussi bien physiques que mentales. Les proportions des corps sont parfois un peu chelou mais cela fait partie du style du dessinateur, plutôt cool. Et puis ça contraste avec le code couleurs, très chaud souvent, exotique, c’est la ville dans la jungle on a l’impression. Et comme on nous raconte l’histoire d’une soldate sniper d’élite jamais totalement revenue de la guerre (qui s’apparente à celle du Vietnam), c’est un choix assez pertinent et intelligent. L’histoire donc, c’est la fusion de First Blood, L’échelle de Jacob et Dredd, c’est G.I. Jane à la confrontation des gangs de rue. Mais que fait la police d’ailleurs?! Enfin ça c’est pour les apparences, il y a tout un récit sur la rédemption, qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire, un discours aussi sur l’entraide, le fait qu’on est plus fort ensemble que seul dans son coin. Certains trouveront ça un peu bateau peut être, moi j’ai trouvé que c’était une bonne piqûre de rappel, et puis que c’était bougrement bien mené. C’est tour à tour touchant et violent. À ne pas rater.

31/10/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Le dessin est agréable et dynamique – avec certains aspects le rapprochant du manga, essentiellement pour les visages. Pas forcément mon truc, mais ça passe très bien ici. J’ai aussi particulièrement aimé la colorisation, sur des tons vert/orange/rouille, le rendu est assez chouette. La lecture aussi est agréable, la narration est fluide, l’album est épais mais il y a peu de texte, donc la lecture est assez rapide. Singelin réussit à traiter d’un problème douloureux (le syndrome post-traumatique des vétérans de guerre – l’héroïne est une ancienne tireuse d’élite) sans en rajouter, et sans trop tirer sur la corde du pathos (les flash-backs qui permettent peu à peu de comprendre ce qui a traumatisé l’héroïne – procédé classique – sont utilisés avec parcimonie). Il donne aussi une vision finalement optimiste, alors que l’intrigue nous montre des vétérans sombrant dans la drogue, la déchéance, clodos au milieu d’une ville qui semble ne pas faire attention à eux, victimes des gangs qui contrôlent les trafics. Le message étant qu'il ne faut pas renoncer, et que l'entraide permet de s'en sortir. Si je reste aux trois étoiles, malgré les points positifs, c’est que j’ai trouvé un peu trop « gentille », voire naïve la présentation et l’action de certains personnages, en particulier cette cuisinière qui devient l’amie et l’ange gardien de l’héroïne, et qui donne de son temps – et pas mal de son argent j'imagine – pour aider ces vétérans. L’héroïne elle-même est un peu trop « super-héroïne », tant elle arrive à éliminer à elle seule des dizaines de membres des gangs (un mélange de ninja et de « forces spéciales » un peu exagéré je trouve).

10/02/2024 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
L'avatar du posteur gruizzli

J'aime beaucoup le travail de Singelin sur divers ouvrages, même si c'est vraiment dans Doggybags que j'ai découvert son trait, et j'apprécie ce qu'il faut au sein du label 619. "P.T.S.D." m'intéressait parce que j'étais curieux de la façon dont il traiterait ce genre de problématique assez spécifique et peu courante dans la littérature (peut-être un peu plus en film, cela dit). Et je suis franchement assez convaincu par son travail. Si j'apprécie toujours autant son dessin, on sent qu'il s'est fait plaisir et s'est carrément lâché sur les décors, dans un urbain asiatique indéfinissable, mais aussi lorsqu'il raconte la guerre et les paysages qui lui sont associés. Il y a comme une opposition entre la nature et la ville présentée ici : la nature calme et paisible, mais dans la guerre, la ville plus pacifiste, mais déchirée par les conflits. Le récit se concentre sur Jun, jeune femme marquée par la guerre et délaissée lors de son retour à la vie civile, comme tant d'autres. J'aime bien le fait que son passé soit dévoilé par petites touches, pour comprendre à la fois ce qu'elle a vécu et ce qui l'a traumatisé, entre syndrome du survivant et difficulté à échapper à ce stress, à ces images. L'ensemble se concentre autour d'une guerre des gangs pour la drogue, échappatoire ultime à tout ce qui pèse sur les consciences. Et enfin, nous voyons aussi comment les liens sociaux, notamment avec les animaux, permettent de s'ancrer à nouveau dans un présent qui échappe souvent à ces vétérans. Le récit comporte quelques points qu'on peut qualifier de trop optimistes, notamment la restauratrice qui semble bien trop angélique et bienveillante. Mais je comprends l'idée de montrer comment s'en sortir, la façon dont on peut y échapper. Et j'aime à croire que certaines personnes concernées par ces syndromes peuvent s'en sortir avec l'aide de personnes comme ça, qui mettent des efforts à aider ceux qui souffrent. Je suis bien conscient que ça peut sembler utopique, mais la BD semble aussi présenter ces liens sociaux comme nécessaire à l'échappatoire. D'autre part, j'aime bien l'idée de lui faire trouver une nouvelle occupation dans la vie civile, occupation qui comporte à la fois un lien avec son passé mais est également une sorte de négation de celui-ci. Soigner plutôt que tuer … Le récit fait quelques petits choix intelligents dans ce genre là. Un pays sans précision, une guerre fictive, le tout pour simplement parler de l'essentiel. Même si il y a un petit message sur le délaissement par l'état, la violence du retour à la vie civile et les difficultés entre drogue et gangs, le propos n'est pas politique. Et moi qui aime pourtant bien ce genre de sujet, ça me fait plaisir de lire une BD qui n'insiste pas trop dessus pour surtout parler d'un personnage. En somme, le récit est une réussite à mes yeux. Il permet de faire passer tout ce qu'il faut sur la question, la développe bien tout du long mais fait également un récit intéressant. C'est une BD vraiment sympa et qui m'a plu. Je la recommande !

28/08/2023 (modifier)
Par karibou79
Note: 3/5
L'avatar du posteur karibou79

Je souscris à 100% l'avis de Ro, j'aurais voulu faire du copier-coller mais ça se verrait :) Les +: - une patte graphique reconnaissable - de beaux décours, de belles couleurs pastelles, des scènes d'action lisibles - un sujet pas si souvent abordé Les -: - beaucoup trop de clichés - la cuisto un peu trop sainte pour être réaliste Bref Singelin est un dessinateur vraiment intéressant mais c'est encore mieux lorsqu'il travaille avec un scénariste comme pour l'excellent The Grocery.

07/06/2023 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Alix

J’ai récemment découvert Guillaume Singelin avec le superbe Frontier, et j’ai retrouvé les mêmes qualités dans « P.T.S.D. », à commencer par cette bienfaisance omniprésente, ces personnages tellement humains cherchant à s’entre-aider. J’aime beaucoup cette vision de l’humanité, même si je reconnais son classicisme. J’ai en tout cas beaucoup aimé l’histoire de Jun, son présent compliqué, mais aussi son passé, raconté via des flash-backs efficaces. Et puis j’adore le style graphique et narratif de l’auteur, qui s’est clairement inspiré du manga et de l’anime, mais aussi de la culture japonaise de manière plus générale (culinaire, architecturale). Je trouve les planches très jolies, et j’ai passé beaucoup de temps à en admirer les nombreux détails. Un excellent moment de lecture en ce qui me concerne.

03/06/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Guillaume.M

« P.T.S.D » est un album qui m'a tout de suite attiré par son édition et son sujet, le trouble de stress post-traumatique, abordé régulièrement en littérature ou au cinéma, comme dans « American Sniper » de Clint Eastwood. L'univers graphique est original. Si cet album est bien une bande dessinée franco-belge, il reprend de nombreux codes de la culture manga : gastronomie, géographie imaginaire mais située probablement quelque part en extrême orient, alphabet dans les décors, esthétique des personnages et des lieux, etc. Les dessins sont incontestablement le point fort de ce beau one shot, avec une mise en couleur douce et acidulée. J'ai particulièrement apprécié les vues aériennes de la ville, écrin sans concession de l'histoire de Jun. Cette dernière est une ancienne tireuse d'élite bienveillante et appréciée de son unité. Revenue du front après avoir perdu un œil, elle souffre de PTSD et se retrouve à la rue, abandonnée de tous. Arrivera-t-elle a briser le cercle vicieux et vaincre son trouble ? Où sombrera-t-elle dans sa toxicomanie et la violence de la rue. Malgré la dureté de certains événements, j'ai trouvé le parcours de Jun assez prévisible et finalement plutôt facile, compte tenu de son point de départ et des situations de violence auxquelles elle doit faire face. L'album reste bon et la lecture agréable, mais il me manque quelque chose au niveau de l'intensité dramatique, un peu comme si la douceur des couleurs avait édulcoré le récit. Je m'attendais à plus de difficultés et d'obstacles mentaux chez Jun. « P.T.S.D » reste une bonne lecture et un bel album, comme souvent avec le label 619 d'Ankama Éditions. À découvrir.

06/04/2020 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Je n'ai que moyennement apprécié cet album. Autant je reconnais le talent du dessinateur, la force de sa narration et son rythme plutôt prenant, autant je suis réticent sur les nombreux clichés du récit. L'influence des mangas et des films d'animation est si grande que j'ai l'impression d'avoir déjà vu tout ou partie du récit. Il y a la ville mi-Hong Kong mi-Tokyo de Ghost in the shell, il y a la vie de SDF et les combats de rue de Amer Béton, il y a cette ambiance urbaine de décharge où chacun survit comme il peut rappelant Gunnm, il y a l'héroïne qui est une version féminine, manga et modernisée de Rambo, il y a tous ces vétérans qui sont des clichés des marines américains revenus traumatisés du Vietnam, il y a ces méchants dealers qui abusent des plus démunis sans pitié, même si on apprend plus tard qu'en fait ils n'avaient pas vraiment le choix eux non plus, et il y a cette gentille cuisinière avec son petit garçon à charge qui dédie sa vie à aider les autres qu'ils le veuillent ou non, caricature de la sainte au cœur pur capable par l'exemple qu'elle donne de redonner espoir aux esprits les plus perdus... Les ficelles sont trop grosses pour me satisfaire et cela manque d'originalité. Pourtant la lecture n'est pas désagréable. Le dessin est bon comme dit plus haut. J'aime beaucoup les décors et la mise en scène. On est facilement capté par le récit. Et même si celui-ci n'a pas su vraiment me séduire par la qualité de son intrigue, il a su me transporter dans son ambiance bien personnelle. C'est donc un album qui vaut le coup d’œil si vous en avez l'occasion, sans pour autant vous attendre à un chef d'oeuvre d'originalité.

27/12/2019 (modifier)
Par Jetjet
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Jetjet

Jun est revenue borgne d'un conflit armé où elle opérait en tant que tireuse d'élite. Son quotidien ? Elle le gère difficilement abandonnée par la société dans une mégalopole surpeuplée en tant que sans-abri solitaire et dépressive... Singelin livre ici son oeuvre la plus personnelle. Seul aux commandes de "P.T.S.D.", il insuffle une énergie pas immédiatement décelable mais bien présente sur les 200 pages de son pavé. On ne saura jamais rien de cette guerre anonyme qui n'a même pas de nom et dont on ignore si elle est terminée. Il en sera de même pour cette ville immense dont la verticalité des buildings masque l'horizon... Ici c'est le récit des laissés pour compte, le petit peuple qui se bat pour survivre et vaincre un présent bien violent entre trafic de stupéfiants pour ces vétérans devenus junkies. Si les couleurs sont chatoyantes, si les flashbacks nous proposent de jolies plages en guise de paysage, il n'y a rien d'idyllique et Singelin alterne entre les plans de répit et une action pétaradante digne des films de Hong Kong. Quelques plages de répit entravent le pessimisme ambiant avec quelques personnages bienveillants autour d'un repas ou de l'amour d'un animal. Les couleurs pastel comme les rondeurs des personnages semblent destiner "P.T.S.D." à un public goinfré des productions Ghibli. Comme pour The Grocery, ce n'est pas vraiment le cas, Jun a beau chercher sa paix intérieure et un sens positif à sa vie, les gunfights vont s’enchaîner tels des "Slow Burners" et la violence n'est jamais loin. Universel et multiculturel, on sort de cette lecture ravi. Le message n'est pas si manichéen mais laisse la porte ouverte à l'espoir. "P.T.S.D." s'avère ainsi devenir une véritable catharsis et fait définitivement entrer Guillaume Singelin dans la cour des très grands.

10/10/2019 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
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Plutôt adepte du travail de Guillaume Singelin (j'ai adoré The Grocery), j'étais curieux d'enfin découvrir son dernier album également sorti chez le Label 619 d'Ankama. Ici, fi des banlieues dangereuses américaine et des gangs qui y pullulent, on est plutôt dans une proche banlieue d'un Tokyo fantasmé et grouillant. C'est là que Jun, comme beaucoup d'autres vétérans d'une guerre dont on ne saura pas grand chose survivent tant bien que mal dans les rues. Atteinte d'un syndrome post traumatique hérité de son passage au front, notre héroïne survit isolée de rapines et de pilules que les dealers locaux se font un plaisir de vendre à prix d'or à ces malheureux rescapés du front. Dur d'accepter ne serait-ce que l'aide d'autres vétérans ou de certains commerçants bienveillants, car le voyage va être long pour sortir du gouffre où elle s'est enfoncée, surtout que les dealers locaux vont rapidement l'avoir dans le collimateur... Guillaume Singelin nous propose un récit fort sur un sujet délicat et s'en sort avec les honneurs. J'aime son trait si singulier et sa mise en couleur originale qui donnent à l'ensemble une sensibilité assez unique. Ça fourmille de détails dans chaque case et les scènes d'actions qui ponctuent l'album donnent à la narration un rythme soutenu sans la perturber. Après, il m'aura manqué un je ne sais quoi de plus au niveau de l'originalité du scénario ou des personnages pour que mon plaisir fût total. Mais ne boudons pas notre plaisir, voilà encore un très bon album dont je conseille la lecture.

06/03/2019 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
L'avatar du posteur sloane

Mine de rien le Label 619 de chez Ankama est en train de prendre une sacré dimension. Après l'adaptation par un studio japonais de la BD Mutafukaz c'est au tour de cet album de Guillaume Singelin de bénéficier d'une sortie le même jour en France et aux États Unis. Excusez du peu. Voilà en tout cas encore du tout bon, très bon même. P.T.S.D. (Post Traumatic Stress Disorder), nous avons tous entendu parler de ce syndrome qui touche les anciens combattants au retour d'une guerre, les empêchant bien souvent de pouvoir vivre une vie normale. Le plus célèbre de ces malades fut sans conteste un certain John Rambo. Ici nous suivons les pas de Jun ancienne tireuse d'élite dans une guerre imaginaire et qui se retrouve aujourd'hui à la rue, sa seule échappatoire c'est la drogue avec laquelle des dealers asservissent les vétérans comme elle. Pour retrouver peut être une vie normale elle obtient le soutien d'autres vétérans, d'une cuisinière aimable et la compagnie d'un chien. Pour Jun c'est la difficile reconquête de son intégrité physique et psychique. L'air de rien l'auteur s'attaque à du lourd, il interroge le lecteur sur la notion de résilience, la capacité de Jun à résister face à un monde qui la rejette et à l'effondrement de ses valeurs et raisons de vivre. Pour ceux qui ne connaissent pas encore cet auteur disons que son style est très caractéristique, nous l'avons déjà vu à l’œuvre sur Doggybags et The Grocery. Ici il donne à son héroïne un look enfantin, comme la couverture le montre bien, qui sur le coup peut être déstabilisant mais à mon sens renforce le propos pour au final avec une colorisation très lumineuse qui vient en contre point de l'état mental de Jun et vient nous donner une perspective unique sur les effets de la guerre et sur la façon dont les individus doivent gérer le retour à une vie la plus normale possible. Un grand Label 619 que je recommande chaudement.

23/02/2019 (modifier)