La Pyramide de Ponzi

Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 3 avis)

Le principe d’une pyramide de Ponzi est simple : payer aux premiers investisseurs des taux d’intérêts attractifs en utilisant l’argent des suivants. Mais qui est Carlo Ponzi dont le nom est associé à cette arnaque ?


Biographies La BD au féminin Mirages

Boston 1903. Carlo Ponzi débarque avec moins de 3 dollars en poches. 17 ans plus tard, cet immigrant italien, issu d’une petite bourgeoisie de Parme sur le déclin, va devenir un véritable phénomène de la finance. Il parvient à se hisser jusqu’aux plus hautes sphères sociales à la suite d’un parcours chaotique jalonné d’échecs et de rencontres, dont certaines avec des individus peu recommandables…

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 10 Octobre 2018
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série La Pyramide de Ponzi © Delcourt 2018
Les notes
Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 3 avis)
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02/04/2019 | Mac Arthur
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L'avatar du posteur Noirdésir

Je connaissais le principe de l’arnaque dite « pyramide de Ponzi », mais ne connaissais rien de celui qui lui a donné son nom. Voilà qui est réparé avec cette lecture. Car l’album se concentre essentiellement sur la personnalité de Ponzi, et ne s’embarrasse pas de détails techniques à propos de l’arnaque elle-même – dont le principe, de toute façon, est des plus simples. Du coup, la lecture est fluide, agréable – au moins autant que le personnage m’est apparu désagréable, tant il est éloigné des valeurs que je place haut. En effet, il ne pense qu’à la réussite sociale, à l’accumulation d’argent (et de ce qui signale cette réussite et cette accumulation, à savoir belle voiture, grande maison, etc.). Corollaire de cette recherche d’enrichissement sans fin, une non moins forte soif de reconnaissance sociale. Il affiche sa réussite – il est vrai qu’un des ressorts de son arnaque repose sur sa notoriété, la confiance qu’il inspire, son bagout, qui fait oublier aux milliers de personnes bernées le moindre sens de la mesure et de la réalité. Car ce que révèle cette histoire, c’est que les traits de caractères évoqués plus haut sont assez répandus, et c’est justement sur cela que Ponzi se base pour agir. Et d’ailleurs les auteurs rappellent bien en fin d’album que ce genre de système n’a pas disparu avec la chute de Ponzi – voir la dernière grande affaire du genre autour du financier Madoff (mais d’autres plus petites arnaques du genre font régulièrement la une des journaux). Ça en dit long sur la crédulité de certains ! Toujours est-il que cet album est instructif (un peu) et agréable à lire. Voir Ponzi passer d’une arnaque à l’autre jusqu’à ce qu’il trouve « la bonne » donne du rythme à l’histoire, tout en nous donnant une image certes réaliste, mais au combien désespérante de « l’humanité », et de nos sociétés modernes. J’ajoute que si Ponzi me laisse froid lorsqu’il recherche enrichissement personnel et reconnaissance sociale, il est aussi des plus désagréables lorsque son égoïsme, son attitude autocentrée lui font mépriser les désirs de sa femme – qu’il croit combler en lui offrant certains des fruits de sa réussite. Pas besoin d’être féru d’économie pour apprécier cet album. Note réelle 3,5/5.

28/01/2023 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
L'avatar du posteur Erik

C'est toujours intérressant de lire une biographie d'un immigrant italien parti aux Etats-Unis et qui essaye l'american dream sur le mode tromperie des pauvres gens. La pyramide de Ponzi est un système frauduleux quii consiste à rémunérer les investissements des clients essentiellement par les fonds procurés par les nouveaux entrants. Il y aura toujours des escrocs en ce monde. Cependant, je dois quand même m'interroger sur la crédulité des gens qui pensent honnêtement qu'on peut gagner d'énormes pourcentages en placant l'argent. En effet, Ponzi promettait des retours sur investissements relativement élevés pour appater les gens. L'appat du gain est mère de tous les vices de la planète. En même temps, on n'a pas trop envie de les plaindre mais plutôt de louer le talent visionnaire de Ponzi qui a d'ailleurs inspiré également un certain Bernard Madoff purgeant actuellement 150 ans de prison et ayant quand même été Président du Nasdaq entre 1990 et 1993. La bd est très bien réalisée pour une biographie. Le personnage est d'ailleurs assez charismatique. Il terminera assez pauvrement sa vie. La morale sera encore une fois assez sauve. Une lecture utile pour ceux qui s'interresse un peu à la finance pour comprendre ses mécanismes et surtout pour ne pas se faire avoir.

28/04/2019 (MAJ le 29/04/2019) (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

La pyramide de Ponzi est une biographie assez classique dans sa présentation. On suit Carlo Ponzi depuis son arrivée sur le sol américain en 1903 jusqu’à sa déchéance après la faillite de son système financier véreux (la fameuse pyramide). L’ordre chronologique est parfaitement respecté mais les auteur.e.s s’attachent plus à nous décrire l’homme que ses magouilles. Du coup, le résultat est très humain avec un personnage central certes détestable par bien des côtés mais aussi touchant par d’autres. Il dévoile une profonde fragilité derrière son avidité, une soif de reconnaissance qui dépasse encore sa soif de richesse. L’album est donc intéressant sans devenir trop technique ou trop froid. Je regrette un peu le manque d’explications sur le fameux procédé qui permet à ce type de pyramide (encore utilisée de nos jours par certains financiers magouilleurs… voire même les services d’Etat qui se plaisent à financer les pensions qu’ils versent aujourd’hui aux anciens travailleurs avec l’argent que nous leur versons pour nos pensions de demain (et oui, c’est une pyramide de Ponzi, qui ne peut fonctionner que s’il y a toujours plus de travailleurs à la base pour cacher le fait que l’argent soi-disant placé a en réalité déjà été dépensé)) de se mettre en place et de tenir sur la longueur. Mais je respecte ce choix de la part des auteurs et je pense même que cette absence de données techniques permettra à des lecteurs autres que ceux intéressés par le monde de la finance d’apprécier cet album. Le dessin de Nathalie Ferlut est agréable, frais et expressif. Il permet lui aussi, par la chaleur et la spontanéité qu’il dégage, d’accentuer la dimension humaine au détriment de la dimension technique du monde de la finance.

02/04/2019 (modifier)