Un destin de trouveur
Paris, printemps 1898. La famille de l’inspecteur Émile Farges est enlevée par La Pieuvre. La raison ? Utiliser son talent pour retrouver la femme et la fille de La Bouche, un des quatre dirigeants de cette terrible mafia. Une nouveau récit des contes de la Pieuvre. Voir La Malédiction de Gustave Babel et Célestin et le cœur de Vendrezanne.
1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Les Contes de la Pieuvre Les prix lecteurs BDTheque 2019 Paris
Émile Farges est trouveur. À l’aide d’un caillou jeté sur une carte, il peut localiser la personne qu’il cherche. C’est ainsi qu’il a rencontré Léonie, l’amour de sa vie, fille de Mama-Brûleur, redoutable activiste féministe et anarchiste. Lorsque l’organisation connue sous le nom de La Pieuvre l’embauche, contre sa volonté, pour retrouver la femme et la fille d’un des leurs, Trouveur est placé dans une situation impossible dont son talent ne suffira peut-être pas à le sortir… Texte : éditeur.
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Date de parution | 10 Avril 2019 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
En quoi cela est-il bon ? - Ce tome contient une histoire complète racontant la vie du Trouveur. Elle se déroule dans le même environnement que le premier tome de la série La malédiction de Gustave Babel (2017) avec l'apparition de personnages qui en sont tirés. Il est possible d'apprécier cette nouvelle histoire sans avoir lu la première, mais ce serait se priver d'une excellente lecture. Il est paru en 2019, écrit, dessiné, encré, mis en couleurs par Gess qui a également réalisé le lettrage. En début se trouve un court texte de l'auteur évoquant la situation du petit peuple de Paris à la fin du dix-neuvième siècle, ainsi que les événements de la commune. Ce tome comprend un récit principal de 200 pages de bande dessinée, et un récit complémentaire consacré à la Bête (un personnage secondaire du récit) de 20 pages de bande dessinée. L'histoire s'ouvre avec une lettre adressée par Jean-Baptiste Farges à son fils Émile, datée du 28 mai 1871, évoquant du contrat Social (1762) de Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) et la Commune de Paris (1871). Pendant l'hiver 1888, dans l'impasse de la Cerisaie (treizième arrondissement), 2 policiers Émile Farges et Alphonse Lepic s'avancent prudemment arme à la main. Ils découvrent l'Hypnotiseur en train de s'adonner à sa sale besogne : assassiner une pauvre victime à grand coup de cane. Il utilise son talent pour faire s'agenouiller les 2 policiers dans la neige, car son talent annihile toute volonté. Il les contraint à lui indiquer comment ils l'ont trouvé : grâce au talent d'Émile Farges qui est un Trouveur. Il lance un caillou sur une carte en pensant à ce qu'il cherche et le caillou va se positionner à l'endroit correspondant. L'Hypnotiseur leur impose de l'oublier, de rêver de lui toutes les nuits sous la forme d'un crâne qui rit, et à Alphonse Lepic de se suicider avec son arme de service le lendemain. Plus tard dans la nuit, quand Émile Farges et Alphonse Lepic reprennent connaissance, ils s'apprêtent à pénétrer dans l'église de la Trinité dans le neuvième arrondissement. le caillou du Trouveur les balade dans l'église, sans les mener au criminel, les laissant interdits. Émile Farges se remémore quand enfant (en 1869) son père l'avait présenté à une vieille dame avec un talent, lui avait offert cadeau d'une valeur inestimable et qui peut-être aisément remplacé, et qu'elle avait indiqué qu'Émile dispose d'un talent de trouveur. En hiver 1888, Émile Farges explique à son épouse enceinte Léonie l'impasse où l'a mené son talent. Elle lui fait tester sur d'autres personnes à trouver, et le talent est opérationnel et précis. Dans la nuit, Émile Farges se réveille à 04h47 précise du fait d'un cauchemar éprouvant. Il se lève et va se préparer un café. En même temps, il teste à nouveau son talent pour trouver l'Hypnotiseur et le caillou lui indique encore l'église de la Trinité. Il s'y rend et trouve Alphonse Lepic déjà présent, tout aussi déconcerté en ayant reconstitué leur emploi du temps car il y a deux heures pendant lesquelles il ne sait pas ce qu'ils ont pu faire. Ils sortent de l'église et se rendent au commissariat. Le lecteur a hâte de découvrir un nouveau conte de la Pieuvre, cette fois-ci centré sur un autre personnage que le premier. Il découvre la lettre du père d'Émile qui apporte une touche politique au récit, puis les méfaits de l'Hypnotiseur, l'histoire personnelle d'Émile par petits retours en arrière, ainsi que l'intrigue principale : l'enlèvement de Zélie la fille de la Bouche, et l'implication du Trouveur dans sa recherche. Il entre très facilement dans le récit : une enquête où l'on suit le policier, enfin plutôt une deuxième enquête qui s'apparente à une course contre la montre pour retrouver à temps l'enfant enlevé. le principe est simple et l'intrigue se déroule de manière linaire (sauf pour les retours en arrière sur la relation entre Léonie & Émile). Cette forme de course-poursuite fournit une dynamique classique au récit, et le lecteur se laisse prendre au jeu de retrouver la demoiselle et de capturer la Bête. Il note que l'auteur met en œuvre des conventions de genre attendues et banales : la rivalité entre 2 policiers, le chantage exercé sur Émile Farges par l'organisation criminelle, l'obligation de collaborer entre des individus qui sont ennemis, l'emprise du crime organisé. En cours de route, Gess ajoute l'emploi de conventions d'autres genres. C'est ainsi que l'accumulation d'individus disposant de talents fait penser à des personnes que les pouvoirs mettent à l'écart de la société normale qui se défie d'eux, un peu comme un groupe de mutants dans l'univers partagé Marvel. Le lecteur retrouve également les caractéristiques des pages de l'auteur : des dessins descriptifs dont les formes sont détourées avec un trait encré non lissé, souvent une teinte dominante par séquence, déclinée en nuances, une absence de volonté pour rendre les personnages beaux ou les endroits spectaculaires, des cases sagement rectangulaires, des pages comptant généralement entre 6 et 8 cases, avec des variations entre 3 à 11 par page, des phylactères pouvant occuper les 2 tiers d'une case. Il s'agit donc de dessins plutôt fonctionnels, assurant une narration visuelle efficace, ne cherchant pas à se faire admirer. La lecture donne la sensation d'une fluidité sans heurt, mais sans éclat non plus. Plus que ça, le ressenti du lecteur est plutôt celui de la simplicité, du plaisir immédiat et de la transparence quant aux influences et références. Il ne faut pas longtemps pour se rendre compte qu'en fait la banalité et la simplicité de la narration relèvent en fait d'une maîtrise sophistiquée et d'une grande générosité de conteur. L'auteur ne s'appuie sur aucun effet de manche pyrotechnique et indique explicitement à son lecteur d'où vient son inspiration. Lorsque le nombre de talents va augmentant, le lecteur de comics pense tout de suite aux X-Men, au fait que la population civile se défient d'eux et qu'ils sont obligés de vivre à part. Pour autant, il n'éprouve pas l'impression d'un plagiat. Au contraire, il prend progressivement conscience que Gess est parvenu à la quadrature du cercle : établir des superhéros français, sans impression de succédané des superhéros américains. Il s'agit bien d'individus dotés de superpouvoirs, mais ils ne portent pas de costume bariolé, ni ne lutte contre le crime par altruisme inné. le fait qu'ils se reconnaissent entre eux tient autant de la visibilité de leur talent, qu'à une expérience de la vie similaire concernant la défiance dont ils sont l'objet. Gess apporte la même attention à tous les éléments du récit, qu'à la coexistence contrainte des talents avec les êtres humains. le lecteur peut très bien ne pas y prêter attention et savourer les déplacements des personnages à Paris et en proche banlieue. S'il connaît un ou deux de ces lieux, il se rend compte que ces dessins en apparence rapides et faciles décrivent avec exactitude leurs caractéristiques. Non seulement, la narration visuelle ne comporte pas d'endroit générique construit à la va-vite, mais en plus la cohérence des temps de déplacements, de la configuration des lieux est rigoureuse et fait que le lecteur éprouve la sensation d'y être. À nouveau cette dimension de la narration ne prend pas le pas sur l'histoire, n'est pas mise au premier plan pour être admirée. S'il le souhaite, le lecteur peut y attacher de l'intérêt, relire la courte introduction de l'auteur et y avoir la confirmation de son investissement pour satisfaire son goût du réel. C'est ce degré d'implication discret, restant en arrière-plan, qui aboutit à une aventure dont le plaisir de lecture est immédiat, sans besoin d'investissement ou de concentration. Les péripéties d'Émile Farges en acquièrent une consistance épatante, et une logique interne qui s'appuie sur cette reconstitution du réel. Au-delà de cet aspect, le lecteur ressent également l'honnêteté de la narration, l'humilité du narrateur, et sa générosité. Le plaisir de lecture provient tout d'abord du mystère qui entoure l'Hypnotiseur (Émile Farges pourra-t-il se défaire de cet ordre hypnotique ?), puis du risque encouru par Zélie et sa mère, et du chantage sur la vie de Léonie et leur fille Claire. le lecteur se rend compte progressivement de l'ampleur du récit qui s'apparente à un véritable roman, avec les différents personnages, leur histoire personnelle, leurs interactions. Gess ne se contente pas d'un récit mené par l'intrigue aux dépends des personnages. Ceux-ci acquièrent de l'épaisseur et de la personnalité au fur et à mesure des pages. Émile Farges est un simple policier consciencieux avec un talent particulier au début du récit. Petit à petit, le lecteur découvre l'influence de son père, sa relation avec sa femme et avec la communauté des Sœurs de l'Ubiquité (Mama-Brûleur, Léonie, Lisette & Mathilde, Margot, Colette, Clara), l'incidence que cela a sur ses opinions, ses convictions, ses valeurs héritées de son père, ses engagements. Il observe également Léonie, son talent et son caractère indissolublement liés, sa sollicitude pour son époux, sans incidence sur son autonomie. L'auteur fait en sorte que chaque personnage ne soit pas cantonné dans une simple dichotomie Bon ou Méchant. Même le Dresseur qui utilise un autre homme (la Bête) pour commettre ses assassinats raconte son histoire et le lecteur peut comprendre qui il est, comment il en est venu à adopter ce mode de vie, sans pour autant qu'il ne devienne un héros aux yeux du lecteur. Même Pluton, un autre homme de main sans pitié, acquiert une touche d'humanité quand Claire se rend compte d'une particularité le concernant. Il n'y a que 2 individus qui restent sans rien pour les racheter. le premier est La Bouche (Édouard Ronsard) parce qu'il refuse de changer face à l'évidence. le second est l'Hypnotiseur dans lequel le lecteur peut voir une forme de clin d’œil, pas simplement parce qu'il apparaît dans La malédiction de Gustave Babel, mais aussi parce qu'il est traqué en 1888, la même année où Jack l'Éventreur avait sévi à Withechapel. Coïncidence ? Je ne crois pas. Le plaisir de lecture se trouve encore augmenté par les différents thèmes abordés. Gess ouvre chaque chapitre de son histoire avec une citation de Jean-Jacques Rousseau, extraite du Contrat Social, ou de Émile, ou, de l'éducation (1762). le lecteur apprécie l'intérêt de ces extraits pour eux-mêmes, mais aussi mis en résonance par l'expérience de la Commune, ou par la manière dont les personnages ont été élevés, ou ont élevés leurs propres enfants. L'auteur évoque également la condition féminine au travers de la position sociale des personnages féminins, mais aussi des crimes commis contre elles, et de l'action des Sœurs de l'Ubiquité pour aider et même venger certaines femmes. Conscient de ces thématiques, le lecteur peut également reconnaître dans la notion de talent une forme d'expertise des personnes qui les possèdent, c'est-à-dire une métaphore de la manière dont l'excellence dans un métier ou un art place une personne un peu à part de la masse, sans qu'il ne s'agisse d'un discours élitiste. le lecteur en identifie le mécanisme de mise à l'écart, de tentative de récupération par certains pour monétiser le talent des autres. Il sourit également quand, enfants, les personnes douées d'un talent doivent aller voir une vieille femme pour qu'elle identifie le talent, et doivent payer avec un cadeau d'une valeur inestimable et qui peut être aisément remplace, une formulation de conte. le lecteur se fait alors la remarque que Gess lui-même dispose d'un talent de conteur extraordinaire, et que le questionnement d'Émile Farges (En cela est-il bon ?) est également celui de l'auteur quant à l'utilisation de son propre talent, à nouveau en toute humilité. Ce deuxième récit des contes de la Pieuvre s'avère encore plus abouti que le premier qui est déjà extraordinaire. Gess raconte une histoire prenante, avec des personnages sympathiques ou au moins humains, avec une intrigue vive et inquiétante (n'oubliant pas le sous-titre de Conte de la Pieuvre), en abordant avec naturel des thèmes complexes et intelligents. L'auteur donne énormément au lecteur, en toute simplicité, en toute modestie, en toute générosité. Comme Mama-Brûleur le dit de Clara : il rend le monde plus vivable. le lecteur n'éprouve aucune difficulté à appliquer la question de fond du récit (En quoi cela est-il bon ?) au présent récit, et à trouver une multitude de réponse. Chef d’œuvre.
Pour qui ne connaîtrait pas encore "les Contes de la Pieuvre", une œuvre qui s’annonce d’ores et déjà colossale et dont le premier tome, La Malédiction de Gustave Babel, avait déjà fait pas mal de bruit, il s’agit d’une fresque, aux dimensions quasi-hugoliennes, consacrée à une organisation criminelle contrôlant le Paris de la fin du XIXème siècle… mais située dans un univers uchronique où coexisteraient (difficilement) humains ordinaires et mutants de type X-Men « à la française ». Débutant par un court mais poignant retour sur la Commune de Paris et sur le sacrifice de celles et ceux qui ont cru aux valeurs démocratiques et modernes qu'elle défendait, "Un Destin de Trouveur" se pose d'emblée en livre politique, ce que chaque ouverture de chapitre - citant un extrait-clé du "Contrat Social" de JJ Rousseau - va bel et bien confirmer. Derrière une fiction extraordinaire, fonctionnant à nombre de niveaux différents, Gess, seul responsable à bord puisqu'il joue tous les rôles (scénariste, dessinateur, coloriste, lettreur...), passe ici un puissant message, dont la pertinence reste totale plus d'un siècle après les évènements qu'il imagine : l'arrogance des puissants - qu'ils soient membres de l'Etat ou de la pègre - envers le peuple sans lequel ils ne sont pourtant rien, la position de victime de la femme, systématiquement exploitée, violentée, littéralement dévorée par le système, la nécessité de la révolte, même si les limites de la violence sont évidentes… autant de thèmes, de prises de positions engagées qui ennoblissent "Un Destin de Trouveur". Mais ce qui fait de ce livre un triomphe absolu, et une lecture aussi captivante que régulièrement bouleversante, c'est bien la force de son histoire, ainsi que la puissance de personnages dont aucun n'est anodin. On est saisi par un romantisme puissant, qui évoque pleinement la « grande littérature française » du XIXe siècle, quelque part entre Hugo et Dumas, avec quelques touches d'Eugene Sue que cette peinture un peu feuilletonesque bas-fonds de Paris rappelle inévitablement : nous nous rendons bien compte en écrivant ça que ces comparaisons, alors que l'on parle d'une « simple BD » (?) peuvent sembler excessives… Pourtant ce sont des références qui viennent immédiatement à l’esprit du lecteur quand il s'enfonce dans l'univers richissime, les situations moralement complexes et l'atmosphère d'inévitable tragédie de "Un Destin de Trouveur". Cette dimension très « culture française » lui permet en outre de se démarquer totalement de ses éventuelles références aux univers stéréotypés des superhéros US, tout en s'inscrivant parfaitement dans des sujets contemporains (serial killer, univers parallèles, etc.) qui vont immanquablement plaire au public de notre époque. De plus, l'absolue crédibilité « historique » de ce qui est - quand même - un univers imaginaire, est assurée par le travail remarquable que Gess a visiblement pour fait retrouver la topographie de Paris et de ses alentours, ainsi que l’apparence de lieux que l’on peinera forcément à reconnaître tant ces paysages champêtres de la Région Parisienne sont désormais éloignés de ce que nous connaissons en 2019. Tout Parisien ne pourra ainsi que se régaler devant la description précise d’un trajet de deux jours à cheval de la banlieue Nord de Paris jusqu’à la forêt de Fontainebleau ! Au sein d’une réussite aussi flagrante, les choix de Gess dessinateur sont ceux qui peuvent le plus prêter flanc à la critique : alors que le trait est magnifique, évoquant parfois celui d’un Moebius de l’époque Metal Hurlant, et que Gess est visiblement un maître absolu de la dynamique au sein de ses cases, conférant une énergie sidérante à certaines scènes, la fluidité de lecture de "Un Destin de Trouveur" souffre légèrement d’une concentration exagérée du récit en un minimum de cases. Ce choix, certes logique, permet au livre de ne pas trop dépasser le format déjà imposant des 200 pages, mais il faut bien avouer qu’il y aurait facilement ici assez de matière pour dessiner 500 pages sans épuiser pour autant la richesse des situations décrites (Hugolien, on vous dit !). Plus aéré, avec un peu plus de temps morts et de respiration dans le déroulement du récit, "Un Destin de Trouveur" aurait sans doute mis son lecteur plus à l’aise, en lui évitant d’avoir à littéralement déchiffrer certaines cases remplies « jusqu’à la gueule » d’informations. Il s’agit là, nous en sommes bien conscients, d’un reproche presque injuste tant, répétons-le, la puissance romanesque sublime du livre nous emporte de toute manière de la première à la dernière page… Soulignons enfin la beauté de la toute dernière partie du livre, de ce chapitre « bonus » rajouté alors que la tragédie est déjà définitivement bouclée : Gess y offre généreusement une vie propre - bien méritée - à un personnage intriguant qui n’a été que secondaire jusque-là… et ouvre possiblement la voie au troisième tome des "Contes de la Pieuvre", qu’on est avide de lire le plus vite possible.
Après le magnifique La Malédiction de Gustave Babel qui ouvrait le bal des récit des contes de la Pieuvre, Gess récidive avec un deuxième album évoluant dans ce même univers du Paris de la fin du XIXe. Période de transition par excellence où l'Histoire et les histoires s’entremêlent, Gess joue de ce dense tissu historique français pour nous concocter un univers singulier d'une grande richesse. Ce sont d'abord tout ces personnages d'une grande richesse et profondeur dont certains possèdent des talents incroyables. Cette petite touche de fantastique donne à l'ensemble toute sa cohésion et son originalité en jouant sur les légendes urbaines en nous embarquant dans une histoire forte et sanglante où les familles des principaux protagonistes vont y laisser plus que quelques plumes... Le rythme est soutenu, la narration prenante, on est vite embarqué dans cette histoire d'enlèvement où Emile Farges notre héros va devoir sortir de sa zone de confort pour sauver sa famille. Les digressions sur les passés des personnages qui ponctuent l'album viennent donner de l'épaisseur à l'ensemble sans parasiter pour autant l'ensemble. Du point de vue graphique Gess affirme son style dans un écrin bien pensé et soigné qui donne à sa BD toute la tenue nécessaire pour notre plus grand plaisir. Un très bon moment de lecture que je ne peu qu'encourager à lire !
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