Un putain de salopard

Note: 3.86/5
(3.86/5 pour 14 avis)

Max, qui vient d'enterrer sa mère, se retrouve avec pour héritage deux photos d'elle et lui enfant quand ils vivaient au Brésil. Sur chacune d'elles, un homme différent. L'un d'eux serait-il son père ?


1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Amazonie Auteurs canadiens Brésil Les meilleures séries courtes

Il plonge sur les traces de son passé, vers un camp forestier en Amazonie. Mais ses rêves d'aventure et d'exotisme buteront vite sur la réalité de cette jungle des années 70. Il découvre un territoire gangréné par la violence, les réseaux de prostitutions, et la loi du plus fort Il s'appuiera sur un joyeux trio déluré dont deux infirmières françaises, et surtout sur une jeune brésilienne muette, Baïa, indispensable guide. Dans la moiteur tropicale de cet environnement hostile, chacun poursuit ses buts et tente de survivre.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 24 Avril 2019
Statut histoire Série terminée 4 tomes parus

Couverture de la série Un putain de salopard © Rue de Sèvres 2019
Les notes
Note: 3.86/5
(3.86/5 pour 14 avis)
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29/04/2019 | herve
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Par Emka
Note: 3/5
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Régis Loisel et Olivier Pont, voilà une association pleine de promesse. J'en attendais tellement que le début de la série m'a cueilli assez fraichement. Les protagonistes m’ont semblé très clichés voire sincèrement “cringe” (ex. les cris des 3C). Je ne suis donc pas entré dans l'histoire de la meilleure des manières. L’histoire, située dans les années 70 au cœur de l’Amazonie brésilienne, suit Max, un jeune homme en quête de son père inconnu. Rapidement plongé dans une série de péripéties et de rencontres improbables, Max se révèle plus complexe et attachant qu’il n’y paraît. Les décors luxuriants de l’Amazonie sont rendus avec un réalisme impressionnant. Les couleurs de François Lapierre y jouent pour beaucoup. Le scénario de Régis Loisel est dense et bien ficelé. L’intrigue avance à un rythme soutenu, avec des rebondissements qui maintiennent l’intérêt du lecteur. La quête personnelle de Max, mêlée à des éléments d’aventure et de drame humain, est bien dosée et rend la lecture prenante. Les dialogues, souvent empreints d’un humour grinçant, contribuent à l’ambiance générale de la série. Néanmoins, comme Ro, j'aimerais à présent que l'histoire sorte un peu de clichés du film d'aventure à la sauce américaine. Les scènes d’action et les révélations relancent régulièrement l’intérêt, mais j'attends plus de Régis Loisel au scénario. Note provisoire à 3 que je réhausserai avec un scénario moins cliché.

15/07/2024 (modifier)
Par Charly
Note: 4/5
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J'ai été immédiatement captivé par l'histoire de Max, ce jeune homme à la recherche de son passé en Amazonie. L'aventure, teintée de mystère et de révélations surprenantes, m'a tenu en haleine du début à la fin. Les personnages sont si réalistes et bien développés que je me suis rapidement attaché à eux. Leur quête personnelle et leur dynamique de groupe ajoutent une profondeur émotionnelle à l'histoire. Le trait d'Olivier Pont, allié aux couleurs de François Lapierre, donne vie à la jungle amazonienne avec une richesse et une précision qui m'ont transporté au coeur de l'aventure. Au-delà de l'aventure, cette BD m'a fait réfléchir sur des thèmes comme la survie, la corruption et la beauté de la nature. C'est une oeuvre qui, tout en divertissant, invite à la réflexion. En résumé, cette bande dessinée est une réussite. Elle combine habilement l'action, l'émotion et la réflexion, le tout servi par un graphisme de qualité. Un régal pour les yeux et l'esprit !

25/06/2024 (modifier)
L'avatar du posteur bamiléké

J'ai immédiatement été séduit par cette série de Loisel et Pont. En se focalisant sur le scénario Loisel nous livre un récit très riche en réflexion sur nous-mêmes derrière une histoire d'aventure assez classique. Comme souvent avec les meilleurs séries BD les apparences sont trompeuses et il faut toujours aller au delà des stéréotypes pour en saisir tout le sel. Le dessin de Pont avec sa rondeur humoristique et réconfortante participe à une entrée en matière baba cool. Année 70's, des infirmières peace & love et un fils qui recherche son papounet dans un pays d'opportunités : c'est que de la tendresse ! Mais tout dérape très vite autour de nos gentils français qui ne maîtrisent plus grand chose. Bien sûr Loisel renvoie aux origines du Mal qui a frappé l'Amazonie dans une indifférence totale à l'époque. Les auteurs ne se privent pas de scènes et d'images chocs sur la prostitution de type abattage imposée aux malheureuses villageoises ou sur les viols et autres massacres des populations indigènes. Mais les auteurs ne choisissent pas les stéréotypes classiques de vilains flics corrompus ou d'anciens Nazis bien au chaud dans leurs villas. Le Manchot est un individualiste détaché de tout sauf du profit. Son discours est enjôleur et bien rodé avec un côté bad boy aventurier qui provoque une certaine empathie si ses souvenirs dévoilés par les auteurs ne nous rappelaient les horreurs commises. Car il a fallu la notoriété de Sting fin 80's et sa rencontre avec Raoni pour que ces sujets soient vraiment considérés comme importants. Le scénario de Loisel possède donc de multiples niveaux de lectures mais tous sont travaillés au millimètre. La narration est fluide, dynamique qui nous plonge dans cette atmosphère si particulière où le courage côtoie l'ignominie chez beaucoup comme le serpent corail voisine avec les plus belles espèces de fleurs. La tension tragique est présente à chaque coin de case des trois épisodes et l'apparition d'un brin d'ésotérisme ne dévalue pas l'ambiance générale au contraire. Le graphisme de Pont se plie à l'ambiance proposée par Loisel. On retrouve ce trait mi humoristique mi caricatural qui traverse de nombreux récits de Loisel. Comme la mise en couleur de Lapierre est un must et une marque de fabrique l'ensemble est un petit bijou. En fin de tome 3 le scénario s'engage sur des voies difficiles si les auteurs ne tombent pas dans des facilités un peu mièvres. J'attends avec curiosité le développement du récit. Pour le moment je me retrouve dans l'évaluation de Solo et je le suis dans sa notation.

22/06/2023 (modifier)
Par Blue Boy
Note: 4/5
L'avatar du posteur Blue Boy

Tome 1 : Isabel Présentée comme la nouvelle série événement par Rue de Sèvres, « Un putain de salopard » réussit avec ce premier tome son entrée en matière. Avec Régis Loisel au scénario, on n’en attendait pas moins. Plus connu comme dessinateur, celui-ci a également prouvé qu’il savait raconter des histoires, avec notamment sa fameuse adaptation de Peter Pan. Pour ce projet les pinceaux ont donc été confiés à Olivier Pont, dont l’œuvre la plus connue reste jusqu’à présent Où le regard ne porte pas.... Cela faisait un moment que les deux hommes souhaitaient travailler ensemble, depuis le jour où ils passèrent des vacances ensemble en Guyane. Fort logiquement, l’histoire se déroule donc en Amérique du sud, à proximité du chantier de la Transamazonienne, ce qui confère au récit un côté western à la « Indiana Jones ». Si la narration reste de facture assez classique, elle est particulièrement bien construite, avec un humour bien senti, parvenant à nous captiver dès les premières pages, notamment grâce à des personnages très réalistes. Des personnages somme toute ordinaires, qui pour le coup n’ont pas le profil du héros type, avec lesquels le lecteur peut ainsi facilement s’identifier. Par sa candeur et sa jeunesse, Max n’a en effet rien de Harrison Ford – il vient juste en touriste ! - pas plus que les personnages féminins, les « trois C… », n’évoquent Lara Croft… Les auteurs ont joué la carte de la modernité, en intégrant l’évolution des mœurs, prenant totalement à contrepied les tenants de la BD à papa. En dehors de Max, il y a donc Charlotte et Christelle, le couple de lesbiennes infirmières, et Corinne, la jolie expat au caractère bien trempé et à la sexualité libre - il faut tout de même préciser que cela se passe dans les années post-hippies ! Et tout cela ne concerne que l’introduction, car l’histoire va s’emballer au bout de quelques pages pour ne plus rétrograder, avec maintes péripéties dans un environnement où les hommes ne sont pas des enfants de chœur… C’est par ce contraste typologique que réside en grande partie l’intérêt du récit. Graphiquement, on ne sera aucunement déçu par le trait enlevé d’Olivier Pont, bien en accord avec le dynamisme de la narration et pas si éloigné de celui de son camarade Loisel. Il consiste en un dosage savant entre burlesque franco-belge et finesse des expressions, excluant toute vulgarité même lorsque les corps sont dénudés… Par ailleurs, il serait injuste de ne pas relever la participation du coloriste François Lapierre, qui a fait un très beau travail sur les nuances de vert de la jungle amazonienne. Lorsqu’on arrive au terme de ce premier chapitre, il va sans dire qu’on a envie de voir à quoi il ressemble, ce « putain de salopard ». Car c’est pour l’instant le seul qualificatif, pour le moins peu élogieux, qui définira le père inconnu de Max, pour peu qu’il soit encore de ce monde… On espère juste qu’il ne faudra pas attendre huit tomes pour en avoir la révélation et que, malgré toutes ses qualités, cela ne sera pas une série à rallonge de plus. J’ai cru comprendre qu’il s’agissait d’une trilogie, ce qui serait une très bonne nouvelle ! Tome 2 : O Maneto Si le deuxième volet de « Un putain de salopard » est sans surprise, il ne déçoit pas pour autant ! Sur un scénario très bien ficelé, comportant son lot habituel de rebondissements, Loisel continue à dérouler le fil de cette aventure palpitante, avec en toile de fond la quête de Max pour retrouver ce père disparu dont la réputation laisse pour le moins à désirer. Le jeune homme va connaître les pires galères dans l’enfer vert de la jungle amazonienne, en compagnie de celle qui plus d’une fois va le sauver de situations périlleuses, Baïa. Fille d’une autochtone indienne et d’un père inconnu, la jeune femme possède un don de double vision qui lui permet de voir les esprits, ajoutant au récit une touche de fantastique. Doté d’un sens de l’intuition très développé, elle joue en quelque sorte pour Max le rôle d’ange gardien, et bien que muette, sait parfaitement se faire comprendre lorsque son compagnon téméraire emprunte les mauvais chemins… car dans ce western avec pour décor une jungle aussi paradisiaque que menaçante, où l’appât du gain et l’absence de lois rend l’homme plus dangereux que les caïmans, il importe pour sa propre survie de conserver un œil aiguisé ! D’un point de vue graphique, on reste également sur la même ligne. Le trait enlevé d’Olivier Pont, bénéficiant d’une mise en page sans faille, est rehaussé par une colorisation particulièrement soignée. François Lapierre, qui avait déjà prouvé son talent avec « Magasin général », continue à nous éblouir en nous immergeant dans la jungle amazonienne grâce à mille nuances de vert. L’épisode se conclut par un « cliffhanger », au moment où Max vient de retrouver ce « putain de salopard », ce qui sans nul doute va susciter une forte attente chez les lecteurs conquis par cette série de très bonne tenue, avec des personnages très attachants et soudés face à des brutes sans foi ni loi. Tome 3 : Guajeraï La rencontre avec ce « putain de salopard » a finalement eu lieu… Le fameux Manchot a donc annoncé à Max qu’il était son fils après s’être pris une balle dans la jambe par les hommes d’Hermann. Et pourtant, quelques minutes auparavant, il s’apprêtait à trucider sans états d’âme le fiston, qui venait de récupérer le trésor caché dans l’épave de l’avion perché dans les arbres… L’arrivée des hommes d’Hermann ne lui en aura heureusement pas laissé le temps… il faut bien le dire, une enflure pareille, ça laisse sans voix, justifiant pleinement le titre de la série. Avec ce troisième tome, l’aventure est bien relancée pour Max après une telle révélation. Pourtant, point d’effusions lacrymales ici, et les rapports entre père et fils vont assez vite tourner à l’aigre. On découvre un Manchot irascible, impulsif et autoritaire, ce qui a le don de mettre Max hors de ses gonds, lui qui jusqu’ici était plutôt zen voire timoré. De plus, le paternel à la barbe blanche hirsute, s’il n’a plus qu’un bras, a conservé une énergie hors du commun et a la gâchette facile ! Tout va basculer lorsque le jeune homme réalisera qu’il n’est qu’un pion comme un autre aux yeux de son peu recommandable papa. Plus que jamais, cet épisode sera jalonné de moult rebondissements, fusillades et courses-poursuites. Côté dessin, rien à redire, Olivier Pont remplit sa mission avec brio, avec un sens du cadrage accompli. La scène finale de la course-poursuite entre Max et son père est impressionnante par le sentiment d’immersion qu’elle procure au lecteur, lequel se retrouve littéralement sur le siège de la moto du jeune héros. Quant aux passages plus contemplatifs, moins présents ici, ils sont superbes. On ne peut s’empêcher d’évoquer la scène nocturne de la page 51 où plusieurs des protagonistes, à des endroits différents, sont représentés en plein sommeil, avec (presque) à chaque case la présence apaisante de la lune sur un magnifique ciel étoilé… Le travail parfaitement maîtrisé de François Lapierre sur les couleurs y est assurément pour quelque chose. Sur le plan du scénario, Régis Loisel contentera à coup sûr les fans d’aventure. En revanche, ceux qui attendaient une exploration plus psychologique des personnages resteront peut-être sur leur faim. On comprend parfaitement la révolte de Max face à ce père ingérable et très peu empathique, mais les relations entre les deux hommes n’évolueront guère au cours de ce tome, l’accent semblant avoir davantage été mis sur l’action. A ce titre, on peut dire que c’est réussi mais ce rythme échevelé fait un peu retomber l’histoire dans le format classique du genre. « Guajeraï » a donc provoqué une légère baisse d’intérêt pour la série en ce qui me concerne, mais si, comme le laisse entendre la dernière page, une suite est prévue (Tiens ? j’avais cru comprendre que c’était une trilogie…), alors on attendra encore avant de se faire une opinion définitive.

14/05/2019 (MAJ le 29/10/2022) (modifier)
Par Solo
Note: 5/5
L'avatar du posteur Solo

Quel plaisir! Ca faisait longtemps qu'une aventure ne m'avait pas autant tenu en haleine. Et je ne veux pas limiter ce récit à un divertissement de passage. Je serai bavard et je vais prétendre faire des liens savants avec plein de trucs. J'annonce. J'ai côtoyé le Brésil pas mal de temps (#argument pour me prendre au sérieux OK ?), alors j'oserai faire quelques rapprochements avec cette lecture... Se trouver en Amazonie au début des années 70', ça n'est pas un choix au pif. Déjà, bien sûr, il y a la dictature militaire, alors pensez bien que les peuples indigènes ne sont pas beaucoup considérés, et puis une grande forêt "ça prend de la place, et ça rapporte rien". Alors début 70', c'est le début de la fin. Il y a d'un côté l'aboutissement du projet de la Transamazonienne, une route qui transperce le cœur d'une forêt jusque-là inatteignable par l'homme "moderne". De l'autre, c'est l'histoire tragique de l'âne et la carotte : les exploitants agricoles affluent en Amazonie pour déforester car l'Etat avait rendu les terrains attractifs financièrement... Et puis l'Amazonie, ça reste malgré tout un coin très reculé et sauvage. Un coin reculé au Brésil, c'est plus la misère qu'une campagne bucolique à la française. Et puis quand la misère exilée se marie avec une autocratie, c'est la naissance d'une vache à lait qui nourrit la corruption locale, où les gangs au pouvoir règnent au côté d'une autorité civile aveugle ou complice, et où l'on ne souhaite pas naître femme. Mais bien sûr qu'il y a du bon et du beau! La nature évidemment, ce peuple brésilien décomplexé, chaleureux, enfantin, qui sait profiter de la vie malgré l’insécurité ambiante, un féminisme aussi qui, étonnamment je dirais, était un mouvement relativement actif durant cette période (et citadin normalement, d'où le fait d'avoir intégré des nénettes françaises-hippies dans le scénario peut-être) Alors désolé pour l'étalage de pseudo-connaissances mais c'est pour vous dire aussi et surtout que, tout ça, je le retrouve en continu sur les 2 tomes! Tout le temps, dans une homogénéité et une discrétion sans pareille, on passe de tel sujet à tel autre. Donc vraiment pour moi, derrière l'aventure de premier plan se cache tout un pan historique du Brésil et de l'Amazonie. Et puisque l'Histoire n'est pas forcément le passé, ces maux brésiliens sont malheureusement actuels : élections présidentielles dans 2 jours et Bolsonaro envoie des signes de coup d'état, absence de politiques de protection de l'Amazonie, inégalités géographiques et sociales au Brésil, loi qui institutionnalise complètement la corruption... Le chapitre est toujours ouvert Et puis, à ne surtout pas oublier, il y a encore les spécificités culturelles, exotiques à nos yeux. A commencer par le spiritisme bien sûr ! Une superstition chez nous, c'est une religion officielle répandue au Brésil. J'ajoute même qu'un non-spirite (càd non pratiquant de cette religion) peut malgré tout croire en la présence des esprits. J'en fais un paragraphe dédié puisque le paranormal est au cœur de l'intrigue : faut-il y croire ? C'est la grande question posée aux personnages, et les différentes péripéties amènent à quelques nuances. Pour l'anecdote, la spiritualité est une notion lointaine et importante au vitale au Brésil, mais la pensée spirite contemporaine est importée depuis... la France du XIXè siècle! Une ironie du sort que les auteurs se sont amusés à mettre en avant. Des idées peuvent mourir à un endroit et renaître ailleurs. C'est très très intelligent, le travail est bourré d'humilité car tout se fond dans cette aventure qui est avant tout... pétaradante! Mais quelle aventure ! C'est simple: chez moi il n'y a pas une seule perte de vitesse. C'est la tension permanente. Pas un instant d'ennui. Spontanément, je me souviens des premières planches, c'est généreux et plein de vie dès le départ. Et on retrouve des scènes beaucoup plus calmes et tamisées qui m'ont par moment rappelé Où le regard ne porte pas... Ces scènes intimistes dégagent pas mal d'émotions. Mais vraiment l'humour est génial. Déjà, ça ressemble beaucoup à Loisel, du souvenir que j'ai de la Quête de l'Oiseau du Temps. Et puis ces saynètes bite/couille/kiki sont très à-propos avec le Brésil, je me rappelle encore de ces discussions en-dessous de la ceinture avec des brésiliens qui raconte une histoire comme un enfant ayant fait des bêtises C'est un euphémisme de dire qu'il y a anachronisme avec ces nanas européennes qui débarquent dans la pampa brésilienne durant les 70'. Qu'à cela ne tienne, c'est une belle trouvaille scénaristique. Elles sont pétillantes et permettent aussi d'accentuer le choc de culture autant que celui des péripéties. C'est aussi intéressant quand la littérature permet à des époques différentes de se rencontrer. Et puis les femmes imposent leur place dans ce récit comme un bon poing sur la table, et ça fait plaisir! Vivement que nous n'ayons plus à faire cette remarque! Je ne veux pas oublier non plus Baïa, qui n'a rien à envier à qui que ce soit, son mutisme et sa beauté esthétique ne font pas d'ombre à son charisme. Elle partage l'aventure avec Max, ce anti-héros par excellence qui m'a fait franchement rire, avec son absence totale de maîtrise face aux situations. Naïf et attachant, la raison de sa venue au Brésil ressemble parfois à un prétexte pour chercher à "vivre une expérience pour de vrai", comme ça devait être à la mode à l'époque. Mais on dirait bien qu'il s'embourbe dans une histoire de famille qui le dépasse largement. Franchement, le troisième tome nous réserve un paquet de surprises! Et puis ce dessin, on plonge dans la nature luxuriante. Je crois avoir déjà dit ça avec Où le regard ne porte pas... , la forêt apparaît à la fois comme un immense terrain de jeux pour le récit, mais aussi comme un environnement sauvage victime de son attraction, perdant une place centrale qu'elle ne devrait pas quitter. De Régis Loisel, je ne connaissais que La Quête de l'Oiseau du temps. De Pont, j'ai parcouru avec plaisir Où le regard ne porte pas... . Et ce putain de salopard ne fait qu'augmenter davantage mon estime pour ces 2 auteurs. Ils jonglent avec les codes culturels brésiliens et les grandes questions du pays tout en nous offrant un scénario limpide, pétaradant, drôle et tendu ! Un avis très subjectif j'en ai bien conscience. Mais il ne faut pas louper la lecture, ne serait-ce que pour l'aventure et le graphisme.

30/09/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

La couverture du tome 1 ne paie pas de mine, elle est même très confidentielle je trouve par son aspect sombre et n'incite pas au premier abord à lire cette Bd, mais c'est ignorer le contenu ; une fois plongé dans cette histoire, je n'avais vraiment plus envie d'en sortir tellement c'est bien calibré. Ca commence comme une Bd d'aventure en décor exotique, avec des personnages immédiatement attachants, l'époque est située en 1972, mais c'est assez intemporel et ça pourrait se dérouler de nos jours, quoique ça permet de glisser une touche de féminisme typique des années 70. Et puis soudain, ça bascule dans le drame violent, mais un drame agrémenté de touches humoristiques sur un fond d'aventure de jungle amazonienne. Loisel va à l'essentiel et ne s'encombre pas d'un scénario aux ramifications complexes, on découvre un monde sauvage et presque primitif avec le côté sordide et sombre de la nature humaine. Le dessin traduit bien tout ceci, Pont réussit à imprimer une ambiance envoûtante grâce à des cadrages larges, une bonne dynamique, un peu de sensualité, une nature luxuriante, de la violence brute qui rendent ce récit très prenant, j'ai nettement préféré son dessin ici à celui vu sur Où le regard ne porte pas.... Le tome 2 est aussi dense et captivant, Loisel déploie avec aisance son talent de conteur, l'aventure se complique un peu plus par rapport au début, puisqu'il y a plusieurs pistes narratives avec des changements de rythme efficaces, Loisel dévoile des informations petit à petit au fur et à mesure de la narration ; mais malgré tout ça, malgré cette chouette ambiance, ces péripéties et ces rebondissements, ça n'avance pas vite, la pagination est pourtant importante, mais on a une impression de faire du sur-place par endroits en faisant trainer l'action, c'est pas bien méchant, mais j'ai eu cette impression, je pense que Loisel aurait pu peut-être soit diminuer la pagination, soit élaborer son histoire en 2 tomes seulement, ça reste passionnant, mais au vu de ce qu'on a jusqu'à présent, le récit appelle une conclusion qui devra être en béton. Enfin, je crois que Loisel a dû vivre la même période des seventies que moi, il devrait sérieusement réviser sa culture musicale, parce que Hôtel California est un mégatube de 1976, or là on est en 1972, c'est pas permis une erreur pareille, mais c'est un détail...

20/09/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Tomdelapampa

Un premier tome qui m’avait bien plu à sa sortie, mais j’attendais de voir. Après lecture des 2 tomes, je peux dire que c’est plus que pas mal du tout. De la chouette aventure (loin d’être bucolique) concoctée par 3 auteurs de talent. Au scénario, Loisel que l’on ne présente plus, déroule son histoire tranquille, on prend le temps de présenter les personnages et ce microcosme brésilien (particulier et dur), assez rare et dépaysant dans le monde de la bd. La partie graphique est magnifiée par le trait d’Olivier Pont et les couleurs de François Lapierre. Bravo à eux, ils apportent énormément à l’album. Le tout est un plaisir à parcourir, les planches sont fluides et bien construites, les albums sont épais, je n’ai pas vu le temps passé. Une multitude de personnages, bons comme mauvais, pour un récit manichéen (ce n’est pas dit de manière péjorative) et distrayant. J’espère une fin dans le prochain tome et qu’elle soit à la hauteur de cet « exotisme » proposé par les auteurs. Un bon moment de lecture.

07/06/2022 (modifier)
Par r0ud0ud0u
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur r0ud0ud0u

Trop bon ça !!!! Je viens de lire le tome 1, dessin scénario nickel. Je suis bien rentré dans l'univers des auteurs, vraiment trop envie de lire la suite... ... que je viens de commander. A suivre.

06/04/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Pour l’instant, après lecture des deux premiers tomes, rien à redire. C’est une bonne série d’aventure, bien construite et narrée, avec des personnages sympathiques embarqués dans une spirale dangereuse, dans un coin paumé de la forêt amazonienne. Ce n’est pas hyper original, mais c’est bien fichu et rythmé. Un groupe de personnages sympas donc, confronté à la jungle, quelques méchants assez tordus, et à un lourd secret (vieil enlèvement, disparition, etc). Bref, un cocktail à même de les embêter, mais aussi de les intriguer. D’autant plus que le dessin de Pont, dans un style semi réaliste, est dynamique, et permet lui aussi une lecture fluide et agréable. La fin du deuxième album éclaire certaines zones d’ombre, mais titille aussi énormément la curiosité des lecteurs (et du héros, Max) ! Note réelle 3,5/5

10/05/2021 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

2.5 Une autre oeuvre de Loisel que je trouve moyenne. Le dessin est pas mal, je n'ai rien à dire contre, hormis que je ne mettrais pas le dessinateur dans mon panthéon personnel. Il fait un bon job et c'est tout. En revanche, le scénario est moyen. Il y a une galerie de personnages avec des personnalités bien définies et aucun ne m'a intéressé. Il me laisse indifférent. Il y a quelques péripéties qui font en sorte que je ne me suis pas ennuyé, surtout durant la seconde moitié de l'album, lorsque l'action débarque et il y a quelques questions qui me donnent envie de lire un peu la suite, mais je ne suis pas empressé ou emballé. En gros, j'ai lu un album qui a réussi à ne pas m'ennuyer et c'est sa plus grande qualité. Bref, pour moi ce premier tome est un énième tome qui ne m'a pas marqué et je ne pense pas que cela va s'arranger dans les tomes suivants. Je vais tout de même lire le deuxième tome par curiosité, et décider si je continue ou non cette série.

14/03/2020 (modifier)