La Java des Gaspards

Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)

Indescriptible ! Du noir, du lourd...


Cirque & Saltimbanques

Régis Loisel déclare : "La Java des Gaspards, vous connaissez ? Oui ? Non ? Peu importe, mais sachez que vous qui lisez ces quelques lignes, tenez entre les mains un type de bd plutôt rare. C'est du genre anar inclassable, qui bouscule et chahute comme un rien et notamment d'une amoralité bien cadrée. Là, je vous sens intrigué, si ! Regardez bien le dessin, la couleur, le langage." Régis Loisel continue : "Et c'est qui ce Guilmard ? Tout ça, on n'a pas l'habitude. Alors on doute. On sait pas si on doit, si c'est bien raisonnable, et puis peut-être que... lisez ! Vous verrez, ça ne mord pas, ça ne pollue pas, ça chatouille un peu et c'est même plutôt plaisant. Et puis, cette java-là, c'est un tourbillon dans l'excessif, ça s'balance dans l'crapuleux, ça s'trémousse dans l'crapoteux, ça transpire dans l'populaire, ça piétine dans l'sournois, ça magouille dans l'juteux, ça s'vide, ça s'dégorge, ça crie et ça hurle. C'est du coloré à pleine pogne, c'est vert argot et rouge sang ! Bref ! Tout un programme, drôle, hâbleur et original." Et Loisel en rajoute encore : "Guilmard n'a pas fait dans la dentelle ni dans l'à peu près. La Java des Gaspards, pour moi, c'est déjà une bd culte. Vous allez adorer ou détester, mais quoi qu'il en soit, vous ne resterez pas indifférents, je vous le promets!"

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Avril 1990
Statut histoire Série terminée 4 tomes parus

Couverture de la série La Java des Gaspards © Vents d'Ouest 1990
Les notes
Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)
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06/01/2003 | JBT900
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L'avatar du posteur bamiléké

J'aime bien le travail de Pierre Guilmard et notamment son approche sur le langage. Dans cette série, l'auteur crée autour d'Omer Lagueulante un univers parigot d'une vingtaine de personnages hauts en couleur. Pour apprécier l'oeuvre de Guilmard il vaut mieux savoir où l'on met les yeux et les oreilles et accepter son parti pris. Sinon la bestialité des situations devient vite vulgarité et l'humour des personnages est difficile à accepter. D'autant plus que son récit n'est pas marqué par une moralité à toute épreuve. Entre le commissaire Vajars ripoux de première classe, le banquier Vanderbuch pédophile à ses risques et périls ou Rose la chérie de Mimille, son mac promis à la planche à raccourcir grâce aux bons soins d'une police et d'une justice trop contente d'avoir le coupable idéal. On le voit le scénario est assez classique avec des injustices et du sexe à toutes les pages. Le sexe assez explicite n'est pas raffiné mais on se trouve plutôt dans le pervers et le brutal. Pour autant, Guilmard introduit une telle dose d'humour dans ses situations que je trouve le récit (pour public averti) bien mené. Le travail sur les dialogues est remarquable car l'auteur invente une bonne partie des mots sans que cela gène à la compréhension. Le graphisme assez caricatural n'est pas ce que je préfère mais il va bien à l'ambiance du récit. L'ambiance de la Butte Montmartre début du vingtième siècle est vraiment un atout pour s'imprégner de l'histoire. La mise en couleur est un peu kitch mais cela crée du décalage surtout avec la brutalité viandarde de la fin. Pas de morale ? Si peut être Bien mal acquis ne profite jamais. Une lecture originale pour un public adulte qui accepte les codes de Guilmard.

07/10/2022 (modifier)
Par soutric
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

La bande dessinée qui m'a lancé dans la collection de BD, en me lançant dans la recherche de l'album 2. Dessins plaisants, avec des personnages atypiques et attachants.

26/01/2017 (modifier)
Par JBT900
Note: 2/5

Une ligne de dessin très classique mais qui sert des personnages hauts en couleur et vraiment originaux. Ce ne sont pas simplement des héros, ce sont des figures, ou plutôt des gueules pour emprunter le vocable du ciné noir auquel cette série m'a fait penser. Ca danse, ça chante, ça hurle, ça fume, ça boit, ça fornique, bref ça vie à 100 à l'heure dans les rues hallucinées de la ville dans tous ses états. Seul bémol : au bout d'un moment ça revient toujours un peu au même...

06/01/2003 (modifier)