Camp Poutine
Un seul jeu, une seule règle : défendre les intérêts de la Russie.
Colonies et camps de vacances Russie
Chaque été, des enfants de toute la Russie viennent en séjour au camp Poutine. Au programme, vie en groupe et activités militaires, dans le seul but de les entraîner à devenir de vrais défenseurs de la grande Russie contre ses ennemis de toutes parts : Européens, Tchétchène, Ukrainiens, mais surtout les armées de Daesh. Pour Katyusha, jeune fille un peu secrète, c’est le deuxième passage par le camp. Elle compte bien de nouveau gagner toutes les épreuves du concours pour remporter la rencontre en tête à tête avec Vladimir Poutine. (texte : Bamboo)
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Date de parution | 24 Avril 2019 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Encore une œuvre originale qui sort du cerveau de Ducoudray ! Le scénariste fait une critique du régime de Poutine à travers ce camp très spécial qui forme les enfants pour en faire des soldats qui vont aller combattre les ennemis de la Russie. On retrouve les qualités des scénarios de Ducoudray: une galerie de personnages hauts-en-couleurs, des bons dialogues et surtout des revirements de situations que je n'ai pas vu venir. Malheureusement, comme souvent avec Ducoudray, il y aussi des défauts. Ici, j'ai trouvé que le deuxième tome était moins bon que le premier. Celui-ci se terminait avec une tension dramatique qui donne envie de lire la suite et dans le tome suivant cette intrigue dramatique finit de manière un peu trop facile dans le derniers tiers de l'album. J'ai d'ailleurs un peu décroché dans les 10-15 dernières pages de ce second tome parce que le scénario devenait de plus en plus débile alors qu'à moins que je me trompe c'est censé se passer dans notre monde à nous, pas dans un monde absurde. Le dessin est bon quoique les expressions exagérées des personnages m'ont un peu énervé par moment, on dirait qu'ils surjouent sur certaines cases.
Voilà une BD au ton original ! Si l'univers est surtout destiné aux ados, j'y ai trouvé un plaisir sincère. Une troupe de gamins russes se rendent dans une colonie de vacances repoussante et sont accueillis par le terrible commandant du Camp Poutine et son fils, 100 fois plus exécrable. Parmi les enfants, "vacanciers", nous suivrons essentiellement 3 d'entre eux. Et ils me plaisent ces 3 là. Et tout particulièrement la fille qui réussit à laisser planer un mystère jusqu'à la fin, quoique nous pouvons avoir une idée avant l'épilogue mais bon, c'est pas très grave... Ce diptyque est intéressant, il nous fait vivre des moments variés : la cruauté qui sort de la bouche des enfants, la peur des histoires autour d'un feu, quelques évènements marquants de la Russie et sa relation avec les pays voisins, place des adultes... Je n'ai pas ressenti de longueur dans ce récit, je ne me suis jamais ennuyé. Nos 3 protagonistes rencontreront un nouveau personnage dans le second tome et les premières scènes m'avaient un peu refroidi au début. Et puis ça m'a franchement plu après coup. Cette intervention permet à l'auteur de retourner un peu l'histoire et donner une nouvelle approche au récit. Et c'est fait habilement. Au niveau du dessin c'est surtout là où l'on comprend que le public visé est celui des jeunes. Le style est vif, un peu trop nerveux pour moi, les couleurs aussi. Je trouve que le trait se rapproche du style manga (les cheveux "piquants", Kirill a parfois des airs de Gorillaz avec sa casquette...). C'est pas mon style en soi, mais franchement ça reste tout à fait plaisant. Ca m'étonne presque d'aimer! Le rendu est harmonieux, en accord avec le récit. Le style graphique accentue très bien cette petite hystérie ambiante et ce côté légèrement punk et révolté. On n'est pas vraiment dans un état d'esprit bien-pensant, ouf. Et puis la critique de Poutine est présente, mais ça n'est pas non plus ça l'unique cœur du récit... Tout ça est bien équilibré. Et puis l'auteur ne tombe pas dans le piège de raconter les choses d'une manière trop manichéenne non plus. La conclusion est assez fun, enfantine toujours. "Trop vieux" pour apprécier davantage ? C'est peut-être moche de vieillir... :) 3,5. Sincèrement, je n'irai peut-être pas jusqu'à l'acheter mais j'apprécierai relire cette BD peut-être un jour parce-que c'est rafraîchissant, ça fait pas de mal et ça change. Je conseille l'achat cadeau pour les ados, qui trouveront une aventure haute en couleurs dans un univers riche, un développement très intéressant dans le deuxième tome et quelques idées humanistes qui seront toujours la bienvenue sans être nian nian.
Voilà un « camp de vacances » original, et qui ne donne pas vraiment envie de l’intégrer ! L’histoire, qui utilise en arrière-plan et l’autoritarisme de Poutine (mais pas tant que ça en fait) et la montée des tensions nationalistes en Europe de l’Est (et la violence qu’elles déclenchent en Russie contre les « sécessionnistes », Ukrainiens en particulier) est finalement plus classique qu’il n’y parait. Un groupe d’enfants de tous âges se retrouvent dans un camp assez violent, une sorte de colonie de vacances singeant les camps d'entrainement des commandos militaires, dirigé par un type et son fils, qui se comportent tous les deux – pour des raisons différentes – comme des petits chefs tyranniques, en particulier à l’encontre d’une jeune ado, Katyusha, fille à la personnalité aussi secrète que forte, et personnage principal de la série. Le rythme est soutenu, on ne s’ennuie pas. D’autant que le dessin est vraiment bon, dynamique, avec un découpage lui aussi réussi. A voir comment va se conclure cette aventure dans le second tome, mais pour le moment, c’est une lecture divertissante et agréable.
J'ose espérer que ce genre de camp n'existe pas mais avec la Russie et son culte de la personnalité du leader, tout est malheureusement possible. Les projecteurs sont actuellement braqués sur Donald Trump mais il ne constitue selon son prédécesseur Obama qu'une petite parenthèse de l'histoire. Il faut dire que l'homme le plus riche du monde à l'Est n'est pas en reste. Ceci dit, ce récit commence par un chant patriotique à la gloire de cet homme dont les femmes sont follement amoureuses. C'est vrai que c'est vraiment risible mais cela se prend réellement au sérieux. L'auteur dévoile une critique à peine voilée de ce régime pas comme les autres qui semble attirer les jeunes. On l'ignore en Occident mais ce dirigeant est très apprécié par son peuple contrairement à ce qu'on pourrait penser. Il faudrait sans doute l'échanger contre le nôtre et on verrait si les choses seraient ainsi à savoir la liberté de manifester. Je précise que c'est une boutade. Il y a des passages vraiment marrants (comme quand le commandant se tire une balle dans le pied) et d'autres un peu moins notamment vers la fin quand un groupe pourchasse un autre avec des armes meurtrières pour leur faire la peau. On se croirait dans la guerre des boutons mais époque oblige, un cran au-dessus. Je dois dire que les dernières réalisations d'Aurélien Ducoudray sont particulièrement réussies. J'avais notamment beaucoup apprécié Maidan Love sur la question ukrainienne. J'ai un peu moins aimé ce présent titre qui prend son temps pour installer toute l'histoire d'où certaines longueurs préjudiciables au récit. Pour autant, cela reste une lecture très agréable agrémentée d'un dessin fort réussi.
Le cadre de cette série est assez fort et marquant. Le lecteur occidental sera forcément choqué par ce camp de vacances para-militaires où les enfants russes sont envoyés pour être entraînés dans une ambiance nationaliste et guerrière intensive au nom de la Mère Patrie, d'une Russie qui aurait toute autorité sur les nations voisines traîtresses et où chaque Russe doit être prêt à se battre et à mourir pour son pays... et où Poutine est une idole parfaite. Ça fait froid dans le dos et on croise les doigts pour que ce ne soit qu'une pure fiction. Heureusement, on se rend compte vers la fin du premier tome que le monde russe derrière cette façade militariste est heureusement bien plus humain et moins brutalement manichéen. Ce qui ne veut pas dire que les héros du récit s'en sortiront à si bon compte... Oui, je dois dire que le contexte de cette série est accrocheur. Il donne vraiment envie au lecteur d'en savoir plus et de voir où les auteurs vont nous mener, et si cet affreux camp de vacances a un vrai soupçon de crédibilité. Le graphisme est aussi très bon, avec un trait tranchant et dynamique. Les couleurs assez percutantes donnent un petit air de Lanfeust des Etoiles aux planches qui permet d'amener de la légèreté dans un récit qui, pris au pied de la lettre, serait finalement très sombre et angoissant. Heureusement d'ailleurs que les auteurs réussissent à maintenir cette ambiance assez irréelle de BD de divertissement pour ne pas sombrer dans un récit froid et pessimiste. La lecture du premier tome actuellement paru m'a réellement absorbé et je me suis vite attaché au contexte et aux personnages. Je suis très curieux de lire la suite, en espérant qu'elle ne tourne pas à la banale course-poursuite entre les héros et le reste du camp.
Depuis quelques années à présent Aurélien Ducoudray a fait son trou dans la BD, dans un sous-genre mêlant société et fiction, aux côtés notamment de Luc Brunschwig. Son dernier-né est donc un diptyque visant à analyser en creux tout un pan de la société russe d'aujourd'hui, par le prisme d'un junior boot camp à la mode cosaque. Je ne sais pas si cela existe réellement, et le talent premier de Ducoudray est là : si cela n'existe pas, cela pourrait exister. Nous voilà donc en compagnie d'une bande de gamins, ou plutôt d'un groupe, tant ils ne semblent pas unis, et même un peu en compétition pour certains, sous l'égide d'un ancien militaire qui a décidé de créer des jeunesses poutinistes à grand renfort de parcours du combattant et tout le tralala idoine. On est partagé entre l'amusement face à ce culte de la personne un peu suranné, et l'effroi quant à ses effets. Et puis, comme souvent pour ne pas dire toujours avec du Ducoudray, ça dérape, ça dérape même grave. J'ai un peu pensé à sa majesté des Mouches, pour plusieurs raisons : un groupe de gamins presque isolés, de l'endoctrinement, la tentation de la violence... J'ai aussi pensé à ma brève expérience militaire, où j'ai pu brièvement entrevoir l'effet que procure la présence d'une arme entre les mains... Mais je m'égare. Et si je reviens à Camp Poutine, je ne peux que saluer le gros cliffhanger de cette fin de tome, ce qui rend la suite fortement attendue. Comme d'habitude je vais louer le travail d'Anlor, dont c'est déjà la troisième collaboration avec le scénariste indrien (oui, de l'Indre), après Amère Russie et A coucher dehors. La dessinatrice progresse à chaque fois, et même si elle n'est pas, à mon avis, encore arrivée à son meilleur, ce Camp Poutine constitue une étape importante, dans le sens où elle a réussi à se débarrasser presque entièrement de certains tics de dessin pour l'épurer tout en gardant l'expressivité brute qui fait sa force. Je trouve les couleurs un brin trop chatoyantes pour que le dessin en bénéficie totalement, mais je pense que là aussi elle a une marge de progression intéressante. La suite, donc, est très attendue.
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