L'OuBaPo
L'OuBaPo (Ouvroir de Bande Dessinée Potentielle) a été créee à la suite de l'OuLiPo (idem mais pour la littérature) dans le cadre des Ou-X-Po. Son but est d'étudier et de produire de la "bande dessinée sous contrainte".
Bd : mode d'emploi Collectif L'Association Les petits éditeurs indépendants OuBaPo
L'OuBaPo (Ouvroir de Bande Dessinée Potentielle) a été créee à la suite de l'OuLiPo (idem mais pour la littérature) dans le cadre des Ou-X-Po. Son but est d'étudier et de produire de la "bande dessinée sous contrainte". Le tome 1 ("L'OuBaPo") n'est pas exactement de la bande dessinée : en effet, cet album est une "première somme de travaux" sur les contraintes possibles utilisables en matière de BD. Thierry Groensteen y dresse une liste non exhaustive, souvent illustrée par des exemples tirés d'ouvrages existants, ou crées dans le cadre de l'OuBaPo par des auteurs de L'Association. Le tome 3 quant à lui est un recueil de tels exercices, publiés dans Libé au cours de l'été 2000; en voici le résumé : C'est à l'Ouvroir de Bandes Dessinées Potentielles que le journal Libération s'est adressé cet été pour divertir ses vacanciers de lecteurs. Durant six semaines, les éminents ouBaPiens Ayroles, Gerner, Killoffer, Lécroart, Menu et Trondheim se sont attelés à une tâche un peu contraignante, à coups de pliages, d'itérations, de palindromes, de strips croisés, d'upside-down et de morlaques. Six exercices qu'ils ont chacun à leur manière menés d'une main de maître. Cet OuPus 3 qui paraît avant l'OuPus 2 prévu courant 2001, réunit l'intégralité de ces travaux. Un cahier détachable de 12 pages est encarté pour permettre au lecteur d'effectuer les exercices de pliage sans abîmer l'ouvrage.
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Date de parution | Octobre 1996 |
Statut histoire | Histoires courtes (albums indépendants) 6 tomes parus |
08/01/2003
| ThePatrick
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Les avis
Voilà un ensemble de productions intéressantes, originales, que ceux qui s’intéressent au média bande dessinée et à ses possibilités poétiques, d’exploration de l’imagination et de la création se doivent de feuilleter. Rédiger un avis sur cette « série » n’est pas évident. Et en premier lieu parce que ce n’est pas une série, mais une suite de publications de format et d’ambition assez différents. Une suite d’expériences plus ou moins réussies. Et peut-être plus ou moins accessibles. Oupus 1 : (4/5) C’est l’acte de naissance « extérieur » pour le – relativement – grand public de l’Oubapo. Cet « album » est très intéressant, mais à réserver à ceux qui sont vraiment passionnés par le sujet. En effet, c’est une longue présentation historique et théorique de la Bande Dessinée à contrainte (à noter un préambule de Noël Arnaud, poète surréaliste, ex-membre de Cobra, pataphysicien et président à l’époque de l’Oulipo). C’est donc un peu aride (essentiellement du texte), même si certains exercices illustrent et « aèrent » ce texte (exemples souvent courts, hormis un long essai de Menu et Lécroart en fin d’album) : Lécroart, toujours très convaincant ! Oupus 2 : (4/5) Paru après l’oupus 3, cet album de grand format rassemble une longue série d’exercices oubapiens individuels ou collectif, illustrant les différentes catégories de contraintes énumérées dans l’oupus 1, dont il est en fait le parfait complément. Pas de théorie donc, c’est un album plus abordable par le béotien que l’oupus 1, et une bonne entrée en matière pour qui veut découvrir les potentialités du médium Bande Dessinée. Et une nouvelle fois je me répète, Lécroart est franchement excellent : ses histoires sont à la fois des exercices plus ou moins complexes réussis, et c’est drôle ! Et en plus il n’hésite pas à multiplier les contraintes dans une même histoire. C’est le meilleur ambassadeur de la cause ! J’ai aussi bien aimé les performances publiques et collectives reprises en fin d’album, elles sont très souvent réussies. Oupus 3 (Les vacances de l’oubapo) : (4/5) Durant l’été 2000, certains des principaux animateurs de l’oubapo ont rédigé un feuilleton quotidien dans le cahier d’été de Libération. Cet oupus reprend ces rubriques (un cahier détaché avec le double des 6 pliages permet d’effectuer les exercices sans détériorer l’ « oupus »). Publié à part et avant l’oupus 2, il en est très proche dans l’esprit. Chacun des auteurs (Ayroles ; Menu ; Lécroart ; Trondheim ; Gerner ; Killoffer) a tour à tour fourni une illustration de certains procédés oubapiens de création, à savoir le pliage, le palindrome, les strips croisés, l’upside-down, l’itération, le morlaque, soit 36 exercices. C’est vraiment très intéressant (un petit texte présentait aux lecteurs béotiens en quoi consiste ces procédés). C’est intéressant, souvent réussi, mais pas toujours, et donc inégal. Mais en tout cas, c’est vraiment l’oupus que tous ceux qui veulent découvrir l’oubapo se doivent de lire, voire d’acheter, car c’est clair, didactique et finalement vite lu. Je finis sur cet opus en criant encore mon admiration pour le travail de Lécroart, qui s’en sort ici toujours très bien, qui ajoute même parfois d’autres contraintes tout en produisant des histoires lisibles et drôles : c’est lui qui produit les résultats les plus convaincants. Oupus 4 : (2,5/5) Lewis Trondheim a réuni pour cet opus la fine fleur des collaborateurs de l’Association (pour beaucoup adeptes des constructions oubapiennes) ainsi que d’autres auteurs amis (Frederik Peeters par exemple), présents sur deux festivals en avril 2003 (Luzerne [13 auteurs] et Bastia [15 auteurs]). Parmi ces spécialistes des œuvres à contrainte, on remarque entre autres les maîtres Etienne Lécroart et Marc-Antoine Mathieu (ici peu présent et avec un dessin différent de ce qu’il fait en solo). Si le casting est alléchant, et impressionnant, pour qui s’intéresse comme moi à ce genre d’exercice, j’avoue avoir un avis plus que mitigé sur cet oupus. L’idée de départ, mêlant constructions croisées de différents auteurs présents sur deux sites différents est intéressante, mais le résultat est un peu décevant et très inégal. D’abord parce que certains auteurs s’en sortent mieux ou jouent plus le jeu que d’autres (Lécroart y réussit mieux que Parrondo par exemple). Ensuite parce que cela tourne parfois à vide, et la lecture entière de l’oupus est un peu lassante, même si certaines confrontations sont savoureuses et justifient ce genre d’expérience. Peut-être aurait-il fallu être moins ambitieux, et n’en publier qu’une partie moins consistante. C’est un album à réserver vraiment aux gens très intéressés par l’oubapo (ce qui est mon cas). Pour les autres, je vous conseille de le feuilleter avant d’investir les 20 euros. C’est de mon point de vue l’album le plus décevant de la série (le seul d’ailleurs !). Oupus 5 (Le Journal directeur) : (3,5/5) Baladi, Gerner, Lécroart, Madden et Trondheim ont réalisé une nouvelle production à contrainte à partir du journal Libération de la Saint Valentin 2012. J’avoue avoir eu du mal à entrer dans leur travail, et ai trouvé la première tentative, celle de Lécroart, très lourde (c’est étonnant et la première fois que je suis déçu par ce que fait Lécroart dans ce genre d’expérience !). Puis la mayonnaise a pris, et au final, je suis convaincu par cette revisitation des pages de Libé, qui mélange des visions poétiques, plus ou moins épurées (intéressant Gerner !), à des histoires plus classiques (Trondheim). C’est un exercice que les Surréalistes avaient déjà proposé à partir de l’observation d’œuvres d’art (au moins dans plusieurs revues des années 1970). Et surtout, c’est le tout qui justifie les parties, la lecture d’ensemble donnant sens et intérêt aux productions particulières. Ce petit oupus est fortement recommandé ! Oupus 6 (4,5/5) Même si chaque exercice est accompagné d’une brève présentation théorique (quelques lignes), on a là essentiellement un recueil des travaux de la quinzaine de membres de l’oubapo (c’est donc assez proche pour cette partie des Oupus 2 et 3). Inégal bien évidemment, mais très intéressant et varié ! Et ce qui fait le gros plus de cet imposant album (comme de bien entendu dans un format toujours différent des autres Oupus), ce sont les deux parties dirigées par Lécroart qui encadrent les travaux présentés. Dans une longue introduction traitée en bande dessinée détournant diverses illustrations, il retrace l’histoire de l’oubapo : très instructif (même si parfois il faut savoir un peu lire entre les lignes. Mais surtout, dans un long chapitre final intitulé « l’oubapo hors les murs », il reprend de manière quasi exhaustive (même s’il s’en défend) tous les travaux publiés en album ou revue ayant des accointances avec l’oubapo (source, descriptif et quelques illustrations pour chaque exemple). J’avoue être très attentif à ce genre de travail, mais j’y ai découvert un grand nombre d’œuvres et d’auteurs. Cette partie est clairement une mine d'information ! Cet Oupus 6 est indispensable pour tous les amateurs de bande dessinée à contrainte, et peut constituer une bonne entrée en matière pour les béotiens.
Ces livres sont des jeux. (je n'ai lu que le 2 et le 4) Des jeux fait par d'autres, à regarder, à décrypter, on vous en donne les règles et à vous d’apprécier ou non la prestation. Je trouve cela tout-à-fait jouissif, c'est aussi fascinant que de regarder des gens faire du vélo à une roue: à la fois on a peur qu'ils se cassent la figure, et à la fois on n'attend que ça. Le jeu en Bande Dessinée peut prendre des formes multiples, par la forme de la case, le nombre de cases, l'enchainement des cases...Cela peut être un jeu solitaire ou à plusieurs, cela peut s'appuyer sur d'anciennes BD, conserver l'image et changer les textes, ou inversement... Cela peut être un enchevêtrement de contraintes, ou un océan de liberté, c'est extrêmement stimulant, ça donne envie de faire de la BD.
Cette "série" montre effectivement beaucoup d'exercices très intéressants autour de la BD. Seul souci, on a un peu l'impression de voir les mêmes exercices, malgré les variations d'auteurs. Le tome 3 par exemple, est le plus répétitif et le moins novateur. C'est tout de même intéressant de reconnaître la "patte" de gens comme Trondheim ou Menu. Les plus doués sont tout de même Ayroles et Lécroart, ce dernier excellant dans la plupart des exercices. A lire pour les curieux.
Après la lecture de 3 tomes. Le tome 1 est composé aux 2/3 de textes et apporte un historique du mouvement OuBaPo puis des définitions des diverses techniques agrémentées de petits exemples. En fin d'album, on a un exercice de JC Menu relativement long et bien réussi. Note : 3,5/5 Le tome 3 : 36 exercices d'OuBaPo de très bon niveau. Ce tome est un véritable régal pour les yeux et l'esprit. Chaque exercice a une note explicative afin d'aider le lecteur à le comprendre. Note : 4,5/5 Le tome 4 m'a déplu. Il est de petit format mais volumineux. Deux groupes de dessinateurs sur deux festivals différents envoient deux cases sur un des sujets imposés. Ensuite, des pages de 4 cases sont recrées avec à chaque fois, une diagonale de 2 cases pour un auteur et l'autre diagonale pour le second auteur. Le résultat est décevant. Malgré le nombre de strips créés, je n'ai pas vraiment trouvé un de bon. On se lasse vite à la lecture. C'était bien d'expérimenter mais de là à en faire une BD à 20 euros... A éviter. Note : 1/5 Je n'ai pas lu le tome 2, mais en l'état je conseille les tomes 1 et 3 pour les curieux.
Si le tome 1 n'est pas exactement de la bande dessinée, il contient en revanche de nombreuses planches et/ou histoires illustrant les concepts exposés. Le tome 3 pour sa part est purement de la BD, puisqu'il regroupe 36 planches ayant chacune un thème de contrainte (morlaque, upside/down, palindrome, etc.) Le tome 1 est très intéressant dans la mesure où il s'agit d'un des très rares (le seul ?) ouvrages expliquant certains concepts et en donnant des exemples. Ouvrage de recherche à mon avis très incomplet, parfois insipide, il a cependant l'immense mérite d'exister et de proposer une réflexion intéressante sur le support de la bande dessinée et des façons atypiques et potentiellement intéressantes de l'utiliser. Il est tout de même quelque peu aride, puisqu'essentiellement théorique, et on a parfois l'impression que les "exercices" exposés sont à la portée du premier venu... Le tome 3 est donc bien plus intéressant, puisqu'il propose non plus de la théorie, mais la mise en oeuvre des principes précédemment exposés. Disons-le tout de suite, certaines planches sont plus réussies que d'autres, et certains auteurs se débrouillent mieux sous certaines contraintes que d'autres. Cet album permet de véritablement voir quelques possibilités offertes par l'OuBaPo et si on a parfois un peu de mal (il faut tourner et retourner l'album, plier des pages), on sera souvent surpris et on ne pourra que réfléchir à d'autres possibilités. Albums très intéressants, ils ne passionneront probablement que l'amateur féru de BD indépendante. Si vous commencez tout juste à vous intéresser au comment de la BD, lisez plutôt d'abord L'Art Invisible.
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