Robinsons père & fils
L’auteur, urbain sur-connecté du XXIe siècle, tente l’aventure du naufragé volontaire sur une île lointaine et minuscule. Et en plus, il emmène son fils en pleine adolescence. Comment survivre à cette double épreuve ?
Coupés du monde... Madagascar et ses environs Mirages
S’isoler plusieurs mois sur l’île aux Nattes, un îlot proche de Madagascar, en profiter pour évaluer son niveau de résistance à l’absence de confort moderne... ... se confronter à un nouveau quotidien et le faire avec son ado de 13 ans pour goûter encore un peu à la joie d’être père... ... voilà une opportunité que Didier Tronchet n’était pas prêt à laisser passer. Mais il ne s’attendait pas vraiment à ça…
Scénario | |
Dessin | |
Couleurs | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | 10 Avril 2019 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Tronchet nous raconte son expérience d'habiter sur une île avec son fils et le résultat est pas mal. C'est le genre d'autobiographie que j'aime bien lire: l'auteur nous parle d'un moment exceptionnel de sa vie (passez de la vie d'un citadin européen à celle d'une île avec pas de connexion internet) avec humour et sincérité. Aucune anecdote ne m'a semblé ennuyeuse et les malheurs du pauvre Tronchet m'ont bien fait sourire. Non seulement il doit s'habituer à son nouveau style de vie, mais en plus son garçon a grandit et il est passé du petit enfant qui pense que son père est le meilleur à un jeune ado qui veut plus de liberté. D'ailleurs, j'ai l'impression que ce changement de relation entre lui et son fils a été plus dur que le reste. Tronchet nous présente les bons et les moins bons cotés de la vie sur son île. Même si l'expérience est globalement positif, il n'hésite pas à montrer que vivre sur une île n'est pas le paradis sur terre et qu'il y a des problèmes là aussi. J'ai particulièrement aimé lorsqu'il présentait les personnages hauts en couleurs qu'on croise sur l’île qu'il a choisi. Une bande dessinée bien sympathique à lire.
Décidément, Didier Tronchet et sa famille ont des choix de vies assez exotiques et originaux. Après leurs séjours en Amérique du Sud, voilà que Tronchet prend la décision de s'installer dans un îlot au large de Madagascar, seul avec son fils adolescent, simplement pour voir à quoi ça ressemble de vivre dans de telles conditions et voir combien de temps ils tiendront sans Internet, ni électricité, ni eau courante. Il faut avouer que si mon travail et ma situation financière me laissaient une telle liberté de vivre où l'envie m'en prendrait, j'aimerais aussi faire de telles expériences, même si pas forcément sur une île tropicale. Recadrons les choses tout de même : l’île aux Nattes où ils s'installent n'est pas une île déserte. Elle possède sa population malgache et aussi quelques rares expatriés, et surtout elle dispose sur l’île voisine d'une école française (quoique fonctionnant par correspondance) ce qui permet au fils de 13 ans de continuer ses études. S'il n'y a pas l’électricité de jour, des groupes électrogènes en fournissent le soir. Et s'il n'y a pas d'eau courante, des livreurs en ramènent des bidons en pirogue. Et puis il y a un phare : j'ai toujours aimé les îles avec des phares. Tronchet raconte donc son installation là, les quelques péripéties que cela implique et toutes les pensées qui lui ont traversé l'esprit au cours des mois que l'expérience a duré. Alors que le fils profite pleinement de ce cadre tropical, de l'école où aller en bateau tous les jours, de ses nouveaux amis avec qui il parcourt l'île et se baigne tous les jours, le père lui se retrouve très vite dans une situation très mitigée. L'angoisse de l'isolation, de ne rien avoir à faire, les vieilles pensées sombres qui remontent, un sentiment de culpabilité d'être là loin de tous et de l'agitation du monde, la peur de faire une grosse bêtise en ayant décidé de vivre une telle expérience et d'y avoir entraîné son fils. Je comprends assez bien ses sentiments, et j'ai bien ri sur la plupart des gags et des fois où l'auteur se tourne lui-même en dérision pour contrebalancer le sérieux de ses angoisses. Et surtout, la seconde vraie grande thématique de cet album est son inquiétude paternelle face à son fils qui vit son adolescence, celle d'un père qui essaie de gérer aussi bien qu'il le peut sa progéniture qui s'éloigne radicalement de lui et tue l'enfant qu'il était avant et par extension la relation fusionnelle qu'il avait avec ses parents. Là encore, le discours de Tronchet me parle beaucoup et là aussi je m'amuse de ses différentes pointes d'humour et de mise en perspective. Tout ce séjour semble se passer pour le mieux, de manière plutôt idyllique pour le père malgré ses angoisses, et de manière purement paradisiaque pour le fils. Je n'imaginais pas qu'ils tiendraient aussi longtemps et aussi bien dans de telles conditions de vie. Jusqu'à ce que finalement un événement plus grave vienne mettre fin à l'expérience. Mais là encore, j'ai trouvé la fin assez touchante et offrant une belle conclusion. J'ai donc apprécié cette BD qui a su me toucher et me faire rire. Du bon Tronchet plein de sincérité, d'exotisme et d'humour !
C'est avec Raymond Calbuth mais surtout Jean-Claude Tergal que j'ai connu et apprécié Trochet et son humour absurde, ciselé, qui passe au crible les impasses et autres bêtises qui composent notre quotidien grâce à des personnages imaginaires hauts en couleur. Ici, rien de tout ça, Tronchet nous prend par la main pour nous faire partager son expérience d'européen citadin ultra connecté largué sur un îlot au milieu de l'océan indien avec son ado de fils... Moment privilégié se diront certains ou galère certaine pour d'autre, Didier Tronchet oscille entre les deux et nous le raconte de façon souvent drôle, sans se donner le beau rôle mais en jouant plutôt la franchise. Ça fourmille d'anecdotes et d'expériences cocasses et nous découvrons rapidement que le plus à plaindre dans l'histoire devient rapidement Tronchet ; son fils va rapidement trouver une bonne équipe de copains qui lui feront découvrir tous les plaisirs du lieu tandis que le père va rapidement tourner en rond, un peu perdu sans son habituelle connexion au réseau. Tout cela est en plus magnifiquement mis en page, sans cases, avec le trait reconnaissable qu'on connait à Tronchet et une palette de couleur très chaude qui donne à l'ensemble toute sa force et son caractère. Certaines planches sont de toute beauté ! Voilà un album qui sort de ce que je connaissais de l'auteur et qui nous présente une tranche de vie très personnelle mais avec un regard toujours aussi tendre et acéré..
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site