Le Passage aux escaliers
Récits autobiographiques.
Autobiographie Ciboulette Grand Est Les petits éditeurs indépendants
Échafaudant une oeuvre personnelle majeure avec autant de force que de discrétion médiatique, Vincent Vanoli est l'un de ces auteurs pour qui « édition indépendante » a vraiment un sens. Son nouveau livre, Le Passage aux escaliers, ajoute une nouvelle pierre à cet édifice hors pair. Recueil d'histoires courtes autobiographiques dans la lignée du Côté obscur du dimanche après-midi, il s'agit en revanche ici de « nouvelles » totalement inédites et composées pour ce livre. La majeure partie des histoires sont situées dans la Lorraine natale et actuelle de Vincent Vanoli. Le Tour de Mont-Saint-Martin, la plus longue histoire du recueil, est composée d'une longue promenade où l'auteur nous entraîne dans des souvenirs d'enfance d'une rare prégnance. Les souvenirs se mêlent aux épisodes contemporains, mais se mêlent aussi à des réflexions sur la condition ouvrière et à des évocations de célébrités musicales telles que Johnny Cash, Vic Godard ou Syd Barrett, sans que tout cela ne paraisse être issu de thématiques différentes. élancolique comme jamais, ce Passage aux escaliers confirme Vincent Vanoli comme un des auteurs les plus exigeants et importants de notre époque. Texte : BD Fugue.
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Date de parution | Août 2010 |
Statut histoire | Histoires courtes 1 tome paru |
Les avis
Un album que je pensais plus ancien dans la bibliographie de l'auteur tant le style est différent de ses récentes productions, il est plus réaliste. Il faut dire qu'il est plus ancré dans la réalité car il s'agit d'une suite de petites histoires de taille variable, plutôt dans un genre autobiographique. Vincent Vanoli raconte par exemple son étonnement devant un bâtiment en bord d'autoroute près de chez lui qu'il pensait être une prison. Ou encore quand il dessine sur de longues pages tout un parcours dans sa ville de l'est de la France où il vivait enfant avec une certaine nostalgie. C'est d'ailleurs cette histoire qui donne son titre à l'album car il y a un fameux passage sur son itinéraire. Ce n'est pas toujours passionnant mais je reconnais que ce doit être une sorte de devoir de mémoire et de transmission tout à fait intéressant pour sa famille et sa postérité. Et pour une fois j'ai tout compris. Enfin je crois.
Les amateurs de Vanoli reconnaîtront facilement son dessin, qui use d’un Noir et Blanc gras, usant de toutes les nuances de gris, dans une sorte de lavis que j’apprécie toujours. Toutefois, si les personnages, les décors sont encore souvent brinquebalants, l’ensemble est beaucoup plus « réaliste » que d’habitude chez cet auteur. Pour ce qui est des histoires qui occupent cet album, c’est le même ressenti. En effet, dans une veine très autobiographique, il y a là sans doute moins de poésie, de loufoque qu’ailleurs chez Vanoli : la plus longue histoire est même une visite guidée dans la ville de son enfance, à la frontière luxembourgeoise, ses changements (l’office du tourisme du lieu ne pourrait faire mieux !) et sa résonance dans la mémoire de l’auteur. Si le titre fait un peu référence à un passage (dans tous les sens du terme) de cette longue visite guidée, il peut aussi s’entendre comme un aller-retour vers son enfance, l’escalier représentant la mémoire (la couverture nous invite à faire cette analyse). Album qui se lit agréablement, mais qui plaira surtout aux fans de l’auteur (dont je suis quand même un peu !), car moins poétique que ses autres opus.
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