Blake et Mortimer - Le Dernier Pharaon
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« Par Horus, demeure ! » Le souvenir de la Grande Pyramide hante à nouveau Mortimer. Ses cauchemars commencent le jour où il étudie d'étranges radiations qui s'échappent du Palais de Justice de Bruxelles : un puissant champ magnétique provoque des aurores boréales, des pannes dans les circuits électroniques et d'épouvantables cauchemars chez ceux qui y sont exposés. La ville est aussitôt évacuée par l'armée et enceinte d'un haut mur.
Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles Les coups de coeur des internautes Les petits éditeurs indépendants Schuiten Spin-off
Le souvenir de la Grande Pyramide hante à nouveau Mortimer. Ses cauchemars commencent le jour où il étudie d'étranges radiations qui s'échappent du Palais de Justice de Bruxelles : un puissant champ magnétique provoque des aurores boréales, des pannes dans les circuits électroniques et d'épouvantables cauchemars chez ceux qui y sont exposés. La ville est aussitôt évacuée par l'armée et enceinte d'un haut mur. Mortimer vit depuis lors une retraite morose à Londres, et Blake a gravi les échelons de l'armée où il occupe d'importantes fonctions. Avec le temps, les deux amis d'hier ne se voient plus guère. Jusqu'au jour où Blake vient retrouver Mortimer. Dans la zone interdite, malgré le confinement de l'édifice dans une cage de Faraday, le rayonnement a soudain repris, menaçant d'effacer le contenu de tous les ordinateurs sur terre, y compris les données des banques et de la bourse Pour venir à bout du rayonnement, l'armée a conçu un plan qui met en péril l'avenir du monde. Pour Blake et Mortimer, malgré leurs vieilles querelles, malgré leur âge, il va s'agir de repartir à l'aventure, vers une Bruxelles abandonnée pour tenter encore une fois de sauver le monde. Et s'apercevoir que la zone interdite n'est pas si abandonnée que cela. Ce qu'ils trouveront là est en lien avec leur aventure passée, celle qui les avait menés au temps de leur jeunesse, vers les mystères de la Grande Pyramide.
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Date de parution | 29 Mai 2019 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
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Rien de plus effrayant que l'inconnu, rien de plus dangereux que l'ignorance. - Ce tome comprend une histoire complète mettant en scène Francis Blake et Philip Mortimer. La première édition date de 2019. Il a été réalisé par François Schuiten (scénario, dessins et encrage), Jaco van Dormael (scénario, réalisateur et metteur en scène belge), Thomas Gunzig (scénario, écrivain belge francophone) et Laurent Durieux (couleur). À l'intérieur de la pyramide de Kheops, au Caire en Égypte, Francis Blake et Philip Mortimer reprennent difficilement conscience. Ils ne se souviennent plus d'où ils se trouvent. Ils finissent par comprendre qu'ils se trouvent dans la Chambre du Roi de la pyramide. Quelques années plus tard, le professeur Mortimer pénètre dans la salle des pas perdus du Palais de Justice de Bruxelles. Il y retrouve son ami Henri qui évoque le taux élevé du rayonnement électromagnétique. Henri emmène Mortimer au sous-sol et lui montre une pièce récemment mise à jour : le bureau de travail de Joseph Poelaert (1817-1879), l'architecte du Palais de Justice. Il l'emmène jusqu'au fond de la pièce où il lui montre des hiéroglyphes et une représentation du dieu Seth. À la surprise de Mortimer, Henri se saisit d'une masse et en frappe le mur. de la fissure s'échappe une puissante lumière. Henri passe par la faille, mais le mur s'écroule derrière lui, empêchant Mortimer de le suivre. Mortimer remonte le plus vite possible et sort du Palais de Justice. le rayonnement s'échappe du bâtiment et irradie toute la ville. Trois semaines plus tard, Mortimer se réveille sur un lit d'hôpital où il est venu consulter à cause de terribles cauchemars dans lequel Seth lui apparaît. À l'extérieur, l'armée a commencé à évacuer les civils. Quelques temps plus tard, Mortimer retrouve Blake devant le Palais de Justice, autour duquel ont été élevés des échafaudages pour constituer une cage de Faraday afin de contenir le rayonnement. Des années plus tard, les bâtiments ont commencé à se dégrader et quelques animaux sauvages circulent dans la rue. Non loin du Palais de Justice, un groupe de personnes prépare un acte de destruction contre le bâtiment. Leur intervention a des conséquences néfastes et Philip Mortimer est contacté par Francis Blake pour une intervention de la dernière chance, en urgence. Mortimer doit se rendre à Bruxelles. En 1996, paraît une nouvelle aventure de Blake & Mortimer, réalisée par Jean van Hamme & Ted Benoît, 9 ans après la mort de leur créateur Edgar P. Jacobs. Entretemps, Média Participations a fait l'acquisition des Éditions Blake & Mortimer, et Jean van Hamme a défini les règles à respecter pour les albums de la reprise : rester dans les années 1950 et ne pas poursuivre après Les 3 formules du Pr Sato. Lors de l'annonce de ce tome, l'éditeur a clairement indiqué qu'il s'agit d'un projet à part, qui ne s'inscrit pas dans le cadre établi. D'une part Blake et Mortimer ont vieilli car l'aventure se déroule après Les 3 formules du Pr Sato ; d'autre part François Schuiten ne s'en tient pas aux caractéristiques graphiques de la ligne claire d'EP Jacobs. Du coup l'horizon d'attente du lecteur s'en trouve plus incertain, car il a conscience qu'il ne va pas retrouver les spécificités bien établies pour la reprise de la série. Avec la scène d'ouverture, l'amateur de Blake & Mortimer se retrouve en terrain connu, puisqu'il s'agit d'une scène tirée de Blake et Mortimer, tome 5 : le Mystère de la Grande Pyramide, Deuxième Partie (1955). Au fur et à mesure du récit, il retrouve les éléments classiques des personnages, ainsi que le ton de la narration, et le thème d'aventure. Il suit Mortimer (et un peu Blake) enquêtant sur un phénomène physique non théorisée scientifiquement, menaçant de causer des destructions à l'échelle planétaire, devant faire preuve de courage pour surmonter les obstacles tant physiques que scientifiques. Dans des interviews, Schuiten a indiqué qu'il a développé l'intrigue (avec Dormael et Gunzig) sur la base d'une idée présente dans les carnets de Jacobs. En termes de narration visuelle, le lecteur découvre une mise en couleurs très sophistiquée qui met en jeu des techniques autres que les simples aplats de couleurs. François Schuiten réalise des images d'une minutie exquise, évoquant les gravures du dix-neuvième siècle, et les illustrations de Gustave Doré, pas du tout dans un registre ligne claire. Le lecteur entame ce tome et se sent tout de suite en terrain familier, qu'il soit lecteur de Blake & Mortimer, ou de Schuiten. Outre la base de l'intrigue empruntée à Jacobs, il suit le professeur Mortimer dans sa difficile progression dans Bruxelles, jusqu'à atteindre la source du rayonnement électromagnétique, pour essayer de sauver le monde, pendant que Blake essaye de limiter les dégâts probables d'une intervention armée sans finesse. Les auteurs font référence à quelques éléments de la mythologie de la série, soit évidents comme la Grande Pyramide, soit plus à destination des connaisseurs comme l'apparition d'une Méganeura. Pour autant, l'histoire reste intelligible et satisfaisante, même si le lecteur n'a jamais ouvert un album de Blake & Mortimer. de la même manière, le lecteur retrouve les caractéristiques des dessins de François Schuiten : une incroyable précision, des touches romanesques et romantiques, un amour de l'architecture. Il peut aussi apprécier la narration visuelle s'il ne connaît pas cet artiste, pour la qualité de ses descriptions, l'utilisation de cadrages (gros plan sur une main en train d'agir, posture des personnages en mouvement) et de plans de prise de vue directement empruntés à Jacobs. Le lecteur familier des albums originaux retrouve ces cases très déconcertantes où la cellule de texte décrit ce que montre l'image. Par exemple page onze, le texte indique : Mais déjà le marteau s'abat contre la surface de pierre. C'est exactement ce que montre la petite case, faisant s'interroger le lecteur sur l'intérêt de doublonner ainsi l'information, si ce n'est pour un hommage. Arrivé à la fin de l'album, le lecteur a apprécié l'aventure, observé que Dormael, Gunzig et Schuiten ont imaginé un risque technologique de type anticipation plausible dans son concept, peu réaliste dans sa mise en œuvre, mais très cohérent avec les récits d'anticipation de Jacobs. Il a bénéficié d'une narration visuelle d'une grande richesse, respectant l'esprit un peu suranné des œuvres originelles, avec des techniques de dessins et de mise en couleurs différentes de celles d'Edgar P. Jacobs. Il en ressort un peu triste. le choix de situer l'histoire plus récemment amène à voir les personnages ayant vieilli, Mortimer indiquant qu'il est à la retraite. Ils ne sont pas diminués physiquement, mais leurs remarques contiennent une part de nostalgie, et de jugement de valeur négatif sur leur présent. Dans des interviews, Schuiten a déclaré qu'il souhaitait exprimer l'état d'esprit d'Edgar P. Jacobs qui se déclarait déconnecté de son époque à la fin de sa vie, ne comprenant plus le monde qui l'entourait. Cette sensation d'obsolescence de l'individu s'exprime en toile de fond, avec le jugement de valeur de Mortimer sur les conséquences du rayonnement électromagnétique, ramenant l'humanité dans un stade technologique qu'il estime plus humain. S'il a suivi la carrière de François Schuiten, le lecteur détecte plusieurs références à d'autres de ses œuvres. L'échafaudage englobant le Palais de Justice évoque le réseau Robick de Les Cités obscures, Tome 2 : La fièvre d'Urbicande (1985). La locomotive est un modèle 12.004 de la SNCB, celui qui figure dans La Douce (2012). le Palais de Justice de Bruxelles joue déjà un rôle central dans Les Cités obscures, Tome 6 : Brüsel (1992), et son architecte Joseph Poelaert y est évoqué. Le thème du temps qui passe, du décalage avec l'époque présente entre en résonance avec ces évocations d'une longue carrière, constituant un regard en arrière. Avec cette idée en tête, le lecteur considère d'une autre manière les références à la culture de l'Égypte antique, à la très ancienne confrérie évoquée par Henri, aux transformations induites par la technologie sur la société humaine. Dans cette optique, l'essaim de scarabées libéré par Bastet s'apparente à une plaie d'Égypte, une condamnation divine. Les cauchemars de Mortimer deviennent des signaux émanant du passé. L'utilisation d'un pigeon voyageur (Wittekop) pour communiquer est un symbole d'une communication indépendante de la technologie de pointe. Mortimer fait confiance aux chats pour le guider car l'instinct des animaux les pousse à éviter ce qui pourrait leur faire du mal : à nouveau la sagesse ne vient pas de la technologie, mais de la nature. Les soins prodigués par Lisa relèvent d'une forme de médecine alternative qui devient un savoir thérapeutique héritée de la sagesse ancienne, et plus efficace que les cachets et les pilules. Le fait que Mortimer se retrouve devant des statues égyptiennes sens dessus dessous finit par évoquer que c'est le monde moderne qui marche sur la tête. La nostalgie d'un monde plus simple, plus maîtrisé submerge alors le lecteur. Très habilement, deux personnages évoquent le syndrome chinois : hypothèse selon laquelle le matériel en fusion d'un réacteur nucléaire situé en Amérique du Nord pourrait traverser la croûte terrestre et progresser jusqu'en Chine. Là encore le lecteur peut y voir une angoisse d'applications scientifiques non maîtrisées, et qui en plus ne date pas d'hier. En ouvrant ce tome, le lecteur sait qu'il s'agit d'un album de Blake & Mortimer qui sort de l'ordinaire, à la fois parce que les personnages principaux ont vieilli, à la fois parce que l'artiste a bénéficié de plus de libertés créatrices que les autres équipes ayant repris la série. Il plonge dans une bande dessinée d'une rare intensité, non pas parce que la narration est dense ou l'intrigue labyrinthique, mais parce qu'il s'agit d'un projet ayant mûri pendant quatre ans de durée de réalisation, parce que les phrases prononcées par les personnages portent en elles des échos des préoccupations des auteurs, parce que la narration visuelle est d'une grande beauté plastique et d'une grande minutie, parce que la mise en couleurs semble avoir été réalisée par la même personne que les dessins. En refermant cet album, le lecteur reste sous le charme de ce récit pendant de longs moments, touché par une œuvre d'auteur jetant un regard d'incompréhension sur le monde qui l'entoure, comme s'il s'était trouvé dépassé par la modernité, finissant déconnecté de son époque.
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Je ne suis pas du tout fan des personnages de Jacobs. Pourtant j'ai lu cette adaptation sans déplaisir mais sans enthousiasme non plus. Le scenario qui mixte SF, aventure ésotérique sur fond d'égyptologie est plutôt bien ficelée et me semble correspondre à l'esprit de la série mère même si les allusions d'écologies sociales sont bien plus contemporaines. J'ai trouvé le rythme lent, avec une présence de la voix off qui ralentit le récit. Il y a aussi contradiction entre le Mortimer grand-père du texte et celui des forces spéciales qui résiste à tout ( chutes, molosses, noyade, ondes magnétiques) sans une égratignure en fin d'aventure. Le personnage de Blake est lui renvoyé au troisième plan dans une posture parfois pathétique. Le final utilise bien des raccourcis pour une ouverture romancée incongrue. Je suis partagé pour le graphisme. Je n'ai pas aimé les visages très chargés. J'ai bien plus apprécié les extérieurs très travaillés de ce Bruxelles dystopique même si le périple de Mortimer fait carte postale de la capitale belge. Par contre je n'ai pas pu me faire à cette mise en couleur très froide à mon goût. Pas spécialement ma tasse de thé mais je l'ai lu sans déplaisir. 2.5
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Grand amateur de franco-belge "classique", je me procure toutes les itérations, ou presque, de ces héros qui ont bercé mes premières années de lecteur. La série Blake et Mortimer fait partie de ces titres. Pour le pire et le meilleur. Et là on est dans le pire. Cet album est présenté comme le dernier de François Schuiten, visiblement désireux de tirer sa révérence sur un album de prestige. Et je dois dire que c'est un départ raté de mon point de vue. Sur le plan de l'histoire, dans un premier temps. L'histoire se déroule dans une période contemporaine à la nôtre, ou assez proche (si l'on observe le design des ordinateurs et l'avion qu'emprunte Mortimer pour aller à Bruxelles, on peut placer l'intrigue dans les années 1990), avec des Blake et Mortimer âgés. Mortimer parle de sa retraite, et Blake semble avoir nettement dépassé la date de péremption au sein de l'armée britannique, même si on ne connaît pas son grade exact. 40 ans, au bas mot, après leurs aventures "canoniques". Entre parenthèses, la construction du Palais de Justice de Bruxelles ayant été exécutée à la fin du XIXème siècle, l'intrigue aurait pu se dérouler un poil plus tôt sans grandement dénaturer l'intrigue. Mais on ne comprend pas trop pourquoi Mortimer est parachuté seul, à plus de 70 ans, au-dessus d'une zone en principe rendue à la vie sauvage depuis des années. Si Blake est haut placé, pourquoi n'a-t-il pas pu lui adjoindre un petit commando pour assurer sa sécurité ? Bien sûr le professeur va croiser des survivants, des gens ayant réussi à créer une petite société sur place, et quelques prédateurs naturels. Mais heureusement pour ses vieux os, ces menaces sont vite expédiées, comme d'ailleurs la conclusion de l'histoire, qui fait suite à de nombreuses incohérences et facilités. A se demander comment ils ont réussi, à trois co-scénaristes, à écrire un semblant d'histoire. C'est plutôt une suite de lieux communs sur les histoires post-apocalyptiques datant des années 1950 au service du fantasme graphique d'un auteur ayant fait son temps, avec tout le respect que j'ai pour M. Schuiten. Le graphisme, parlons-en. Je parlais de fantasme. Il était visiblement double chez le dessinateur des "Cités Obscures" : faire un Blake et Mortimer, mais aussi placer une histoire dans le palais de justice de sa ville, qui le fascine. Sur le plan architectural, c'est du pur Schuiten, adepte des perspectives infinies, des bâtiments truffés de détails. Mais ce qui est encore plus fascinant, voire inquiétant, c'est que le style de Schuiten n'a pas bougé depuis trente ans. Et que ses personnages ressemblent eux-mêmes à des statues de pierre, avec des visages, des vêtements que l'on croirait totalement figés. La planche la plus réussie se trouve être la couverture, que je ne trouve elle-même pas inoubliable... La lecture de l'album, qui comporte un certain nombre de gros plans, s'en trouve compliquée. La seule différence positive avec la flopée d'albums de Jacobs et de ses continuateurs est le nombre restreint de pavés interminables de dialogues et les récitatifs inutiles. Vraiment, il n'y a pas grand-chose à sauver de cet album, à part quelques belles vues architecturales.
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J'ai toujours adoré Blake et Mortimer, qui figure sans nul doute au panthéon de mes sagas les plus cultes. En outre, cette saga a le mérite d'être sans doute celle qui a le mieux survécu à la mort de son auteur, puisque les successeurs de ce dernier n'ont jamais trahi le riche héritage dont ils bénéficient, et continuent encore aujourd'hui à nous offrir régulièrement de nouveaux tomes de grande qualité. Mais ce qui fait la qualité des tomes officiels contemporains, c'est précisément leur fidélité sans bornes à l'oeuvre originelle. Pour moi, un auteur a vraiment réussi son boulot lorsqu'il réussit à s'effacer tout entier derrière son oeuvre. C'est donc le principal problème de ce tome hors-série qui, sur le modèle de Spirou et Fantasio, nous propose une aventure hors du contexte de la saga officielle, où carte blanche est laissée à François Schuiten pour s'approprier les personnages et les faire coller à son univers. Cette BD s'adresse donc surtout aux fans de François Schuiten (auxquels je n'appartiens pas, ne connaissant pas assez cet auteur), tandis que les fans de Blake et Mortimer resteront sur leur faim. En effet, si le dessin est très beau pour les bâtiments, il est en revanche difficile de trouver la moindre vie dans ces personnages statiques, aux expressions terriblement figées. Surtout, il me semble assez difficile de trouver le moindre intérêt à un scénario qui ne sait pas où il va, car précisément, il ne va nulle part. D'une étonnante indigence, passablement lacunaire, on sent que le récit n'est qu'un prétexte pour laisser le terrain libre à Schuiten. Si Bruxelles est bien mise à l'honneur, on aurait tout de même aimé que le scénario ne se révèle un peu plus étoffé et moins fragile... Donc clairement, je n'adhère pas à cette proposition car elle n'a à peu près rien à voir avec Blake et Mortimer. Il s'agit juste d'une aventure de SF très lambda, sur laquelle on a greffé des personnages connus et appréciés du grand public, mais c'est tout. Pour le reste, mieux vaut rouvrir les tomes de la saga officielle, c'est mille fois mieux !
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J'aime vraiment bien Blake et Mortimer, pas tous les albums mais la plupart. Je vois de nombreux commentaires ici vantant le coup de crayon de Schuiten mais j'ai pour ma part détesté : j'ai trouvé la BD complètement dénaturée, je ne reconnais pas les personnages, je n'arrive pas à lire leurs expressions. Mortimer est méconnaissable, quel dommage ... Bref, cela a tellement gâché ma lecture que je suis bien incapable de dire si j'ai aimé l'intrigue, j'en suis sorti avec un goût amer et la volonté de ne plus jamais relire ce tome.
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
J'aurais aimé davantage apprécier cette BD. Car son dessin est vraiment très beau. J'aime le graphisme de E.P. Jacobs et Schuiten lui rend hommage sur certaines planches et cases qui font référence directement au Mystère de la Grande Pyramide, mais c'est bien le style très personnel de Schuiten qui nous est offert ici. Cela donne des décors et des architectures proprement superbes, des ambiances mystérieuses, et aussi des couleurs envoûtantes et réussies de la part de Laurent Durieux. Je n'ai qu'un regret, ce sont certains visages et notamment ceux des deux héros qu'on voit trop souvent en cadre très serré et qui sont nettement moins séduisants que le reste du dessin. Hormis cela, c'est vraiment un très bel album. L'histoire, pour sa part, s'entame bien mais s'enlise ensuite un peu trop vite. J'ai trouvé le passage dans la Bruxelles abandonnée empli de beaucoup de clichés des récits post-apocalyptiques et un peu pataud en terme de narration. Cela tient aussi beaucoup au personnage d'un Mortimer âgé qui rappelle souvent au lecteur et aux autres protagonistes qu'il n'a plus ses vingt ans. Puis quand les mystères commencent à se dévoiler et qu'on a droit aux explications autour des pyramides et du dernier pharaon, j'ai trouvé l'explication peu claire et assez bancale. Tout est construit pour empêcher quelque chose mais le mécanisme ultime de ces constructions a pour objectif... exactement l'inverse... au cas où ? Au cas où quoi ? De même, tout ce qui tourne autour d'Henri, l'ami de Mortimer, de sa transformation, de ses motivations et de ses actions vers la fin du récit, m'a paru confus et très artificiel. Bref, autant le graphisme m'a vraiment séduit, autant le scénario est en demi-teinte et finalement assez décevant sur une bonne moitié de l'album.
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
Je ne suis pas un inconditionnel de Blake et Mortimer. J'aime certains albums et c'est tout. Comme "Le mystère de la grande pyramide" est mon préféré et que j'aime bien le trait de Schuiten, j'avais envie de lire l'album. J'ai très vite vu que le dessinateur avait intégré les personnages dans son univers alors que les autres albums par d'autres auteurs que Jacobs sont obligés de suivre un cahier des charges. J'aime bien quand un auteur montre sa vision personnelle d'un personnage et c'est intéressant de voir les personnages vieillir. Le scénario possède quelques bonnes scènes, mais globalement je me suis ennuyé. Il faut dire que le coté 'scientifique' est très mis en avant alors que ce n'est vraiment pas ce que je préfère dans Blake et Mortimer. J'aime mieux lorsque l'accent est mis sur l'aventure ou même le policier (comme "L'affaire du collier", considéré comme un album moyen par les fans, mais que j'ai préféré à d'autres albums comme "SOS météores"). Bref, je suis passé à coté du scénario qui selon moi devient un peu n'importe quoi au fil des pages. Quant au dessin, il est impeccable au niveau des décors, mais je n'ai pas trop aimé les personnages qui m'ont souvent semblé figés. Peut-être que des plus grands fans de la série originale vont mieux apprécier, quoique si je me fie aux critiques que j'ai lues un peu partout sur internet, cela semble être typiquement le genre d'album qui divise les lecteurs.
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
Sans jamais avoir été un aficionado de Blake et Mortimer, j'avoue avoir gardé de bons souvenirs de jeunesse des premiers tomes, que ce soit "La Marque Jaune", "L'affaire du collier" ou "Le mystère de la grande pyramide", après j'ai lâché l'affaire... C'est d'ailleurs en partant des quelques coins d'ombres laissés en suspens dans "Le mystère de la grande pyramide" que notre trio d'auteur compose ce dernier Pharaon mais en prenant pour terrain de jeu principal Bruxelles. Ma première impression et déception fut de découvrir le nouveau "design" de nos deux héros, que j'ai trouvé à la limite du reconnaissable dans certaines cases. Si François Schuiten excelle dans ses décors, là je n'ai vraiment pas adhéré aux personnages. La colorisation singulière est pourtant agréable et réussie, ce qui nous permet d'admirer certaines planches magnifiques, reste que malgré le petit coup de vieux de nos Blake et Mortimer, j'ai pas réussi à rentrer dedans à cause de cela. Et puis sorti du graphisme, même si Jacobs aimait aussi tirer vers le fantastique, là j'ai trouvé le scénario plus que capilotracté... Niveau crédibilité : 0 Bref, quelques belles planches (voire très belles) quand il s'agit de cette Bruxelles livrée à elle même, mais pour le reste, bof bof... Achat à réserver aux inconditionnels de la série, avec les réserves que j'ai pointé.
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
J'ai une question : vu l'incroyable richesse de la BD contemporaine, que l'on parle de BD franco-belge, de mangas ou de comics, et surtout de ces romans graphiques qui essaiment miraculeusement un peu partout dans le monde, ne serait-il pas temps de faire le deuil de nos chers Blake & Mortimer, Lucky Luke, Spirou, Astérix, Alix, Corto Maltese, etc. ? D'admettre que leurs auteurs sont morts et enterrés depuis longtemps, et que les tomes originaux de leurs aventures se suffisent bien à eux-mêmes, sans qu'il soit nécessaire d'ajouter quoi que ce soit, surtout d'un tel niveau de médiocrité en général qu'on ne fait qu'abimer les merveilleux souvenirs de l'âge d'or de ces héros mythiques ? Bien sûr, le marketing nécrophile se repait de cette survie artificielle des icones, et les têtes de gondoles dans les derniers « magasins physiques » sont encore principalement consacrés à ces avatars monstrueux, qui ne servent qu'à faire raquer un chaland crédule espérant revivre un passé englouti. Tout cela pour dire que ce "Dernier Pharaon", hors-série Blake et Mortimer commis par les pourtant respectables Schuiten et Van Dormael, est une véritable purge, un assemblage incompréhensible de concepts de "haute volée" frôlant l’ineptie totale, de situations absurdes qui se dénouent comme par enchantement, et de personnages spectraux qui n’expriment absolument rien d’engageant pour le lecteur. Si l’on arrive à terminer la lecture de ce "Dernier Pharaon", non sans mal d’ailleurs (il m’a fallu m’y reprendre à quatre fois pour trouver le courage de le lire jusqu’au bout…), c’est pour le plaisir du dessin de Schuiten, toujours impeccable architecte – un tantinet pompier, mais bon… -, dessin par ailleurs partiellement gâché par un choix de couleurs peu pertinent. Car ce foutu scénario, écrit à six mains (jamais bon, ça !) patine rapidement après quelques premières pages intrigantes : rien n'a de véritable intérêt, rien n’a de sens dans cette uchronie écolo-apocalyptique, qui se résout avec une facilité risible quand on considère le nombre d’incohérences accumulées dans la conclusion. Le pire est peut-être néanmoins l’absence de la moindre ressemblance entre les personnages de ce triste ouvrage avec les fameux Blake et Mortimer, et ce n’est pas le lien forcé effectué avec le "Mystère de la Grande Pyramide" qui peut rectifier le tir. Une véritable catastrophe.
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
Graphiquement, c'est superbe. On n'en attendait pas moins de Schuiten, qui excelle dans les représentations de scènes urbaines surréalistes, c'est même sa spécialité. Pour les personnages, je suis moins enthousiaste, ils sont raides et figés, bien loin du style de Jacobs. Mais ce n'est pas très grave, tant l'album est centré sur l'univers urbain, en particulier sur cet étrange bâtiment classico-baroque qu'est le palais de justice de Bruxelles. Je considère que cet album est un nouvel opus qui rappelle Les Cités obscures, plus qu'une aventure de Blake et Mortimer. D'ailleurs, Blake n'y joue qu'un rôle anecdotique et Olrik n'est même pas là pour échafauder ses plans machiavéliques. Et puis les héros de BD qui vieillissent… même si Juillard s'y est déjà frotté en illustrant Le dernier chapitre, il vite est revenu à des personnages capables de se déplacer sans déambulateur… Contrairement à la série originale, les cases sont vastes et les dialogues rares, même si les scénaristes les agrémentent des inévitables commentaires redondants propres à l'âge d'or franco-belge. Le récit s'inscrit résolument dans la veine fantastique, mais je n'ai pas été emballé par l'idée de la force mystérieuse qui aurait migré de l'Égypte antique à la capitale belge. L'histoire se déroule trop vite et sans rebondissement marquant. En somme, Le Dernier Pharaon est un hommage de Schuiten à Jacobs, original, respectueux, très beau, mais dont le scénario n'a pas comblé mes attentes. Pour le fan inconditionnel des deux héros britanniques que je suis, c'est un peu frustrant.
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