Blake et Mortimer - Le Dernier Pharaon
« Par Horus, demeure ! » Le souvenir de la Grande Pyramide hante à nouveau Mortimer. Ses cauchemars commencent le jour où il étudie d'étranges radiations qui s'échappent du Palais de Justice de Bruxelles : un puissant champ magnétique provoque des aurores boréales, des pannes dans les circuits électroniques et d'épouvantables cauchemars chez ceux qui y sont exposés. La ville est aussitôt évacuée par l'armée et enceinte d'un haut mur.
Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles Les petits éditeurs indépendants Schuiten Spin-off
Le souvenir de la Grande Pyramide hante à nouveau Mortimer. Ses cauchemars commencent le jour où il étudie d'étranges radiations qui s'échappent du Palais de Justice de Bruxelles : un puissant champ magnétique provoque des aurores boréales, des pannes dans les circuits électroniques et d'épouvantables cauchemars chez ceux qui y sont exposés. La ville est aussitôt évacuée par l'armée et enceinte d'un haut mur. Mortimer vit depuis lors une retraite morose à Londres, et Blake a gravi les échelons de l'armée où il occupe d'importantes fonctions. Avec le temps, les deux amis d'hier ne se voient plus guère. Jusqu'au jour où Blake vient retrouver Mortimer. Dans la zone interdite, malgré le confinement de l'édifice dans une cage de Faraday, le rayonnement a soudain repris, menaçant d'effacer le contenu de tous les ordinateurs sur terre, y compris les données des banques et de la bourse Pour venir à bout du rayonnement, l'armée a conçu un plan qui met en péril l'avenir du monde. Pour Blake et Mortimer, malgré leurs vieilles querelles, malgré leur âge, il va s'agir de repartir à l'aventure, vers une Bruxelles abandonnée pour tenter encore une fois de sauver le monde. Et s'apercevoir que la zone interdite n'est pas si abandonnée que cela. Ce qu'ils trouveront là est en lien avec leur aventure passée, celle qui les avait menés au temps de leur jeunesse, vers les mystères de la Grande Pyramide.
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Date de parution | 29 Mai 2019 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Grand amateur de franco-belge "classique", je me procure toutes les itérations, ou presque, de ces héros qui ont bercé mes premières années de lecteur. La série Blake et Mortimer fait partie de ces titres. Pour le pire et le meilleur. Et là on est dans le pire. Cet album est présenté comme le dernier de François Schuiten, visiblement désireux de tirer sa révérence sur un album de prestige. Et je dois dire que c'est un départ raté de mon point de vue. Sur le plan de l'histoire, dans un premier temps. L'histoire se déroule dans une période contemporaine à la nôtre, ou assez proche (si l'on observe le design des ordinateurs et l'avion qu'emprunte Mortimer pour aller à Bruxelles, on peut placer l'intrigue dans les années 1990), avec des Blake et Mortimer âgés. Mortimer parle de sa retraite, et Blake semble avoir nettement dépassé la date de péremption au sein de l'armée britannique, même si on ne connaît pas son grade exact. 40 ans, au bas mot, après leurs aventures "canoniques". Entre parenthèses, la construction du Palais de Justice de Bruxelles ayant été exécutée à la fin du XIXème siècle, l'intrigue aurait pu se dérouler un poil plus tôt sans grandement dénaturer l'intrigue. Mais on ne comprend pas trop pourquoi Mortimer est parachuté seul, à plus de 70 ans, au-dessus d'une zone en principe rendue à la vie sauvage depuis des années. Si Blake est haut placé, pourquoi n'a-t-il pas pu lui adjoindre un petit commando pour assurer sa sécurité ? Bien sûr le professeur va croiser des survivants, des gens ayant réussi à créer une petite société sur place, et quelques prédateurs naturels. Mais heureusement pour ses vieux os, ces menaces sont vite expédiées, comme d'ailleurs la conclusion de l'histoire, qui fait suite à de nombreuses incohérences et facilités. A se demander comment ils ont réussi, à trois co-scénaristes, à écrire un semblant d'histoire. C'est plutôt une suite de lieux communs sur les histoires post-apocalyptiques datant des années 1950 au service du fantasme graphique d'un auteur ayant fait son temps, avec tout le respect que j'ai pour M. Schuiten. Le graphisme, parlons-en. Je parlais de fantasme. Il était visiblement double chez le dessinateur des "Cités Obscures" : faire un Blake et Mortimer, mais aussi placer une histoire dans le palais de justice de sa ville, qui le fascine. Sur le plan architectural, c'est du pur Schuiten, adepte des perspectives infinies, des bâtiments truffés de détails. Mais ce qui est encore plus fascinant, voire inquiétant, c'est que le style de Schuiten n'a pas bougé depuis trente ans. Et que ses personnages ressemblent eux-mêmes à des statues de pierre, avec des visages, des vêtements que l'on croirait totalement figés. La planche la plus réussie se trouve être la couverture, que je ne trouve elle-même pas inoubliable... La lecture de l'album, qui comporte un certain nombre de gros plans, s'en trouve compliquée. La seule différence positive avec la flopée d'albums de Jacobs et de ses continuateurs est le nombre restreint de pavés interminables de dialogues et les récitatifs inutiles. Vraiment, il n'y a pas grand-chose à sauver de cet album, à part quelques belles vues architecturales.
J'ai toujours adoré Blake et Mortimer, qui figure sans nul doute au panthéon de mes sagas les plus cultes. En outre, cette saga a le mérite d'être sans doute celle qui a le mieux survécu à la mort de son auteur, puisque les successeurs de ce dernier n'ont jamais trahi le riche héritage dont ils bénéficient, et continuent encore aujourd'hui à nous offrir régulièrement de nouveaux tomes de grande qualité. Mais ce qui fait la qualité des tomes officiels contemporains, c'est précisément leur fidélité sans bornes à l'oeuvre originelle. Pour moi, un auteur a vraiment réussi son boulot lorsqu'il réussit à s'effacer tout entier derrière son oeuvre. C'est donc le principal problème de ce tome hors-série qui, sur le modèle de Spirou et Fantasio, nous propose une aventure hors du contexte de la saga officielle, où carte blanche est laissée à François Schuiten pour s'approprier les personnages et les faire coller à son univers. Cette BD s'adresse donc surtout aux fans de François Schuiten (auxquels je n'appartiens pas, ne connaissant pas assez cet auteur), tandis que les fans de Blake et Mortimer resteront sur leur faim. En effet, si le dessin est très beau pour les bâtiments, il est en revanche difficile de trouver la moindre vie dans ces personnages statiques, aux expressions terriblement figées. Surtout, il me semble assez difficile de trouver le moindre intérêt à un scénario qui ne sait pas où il va, car précisément, il ne va nulle part. D'une étonnante indigence, passablement lacunaire, on sent que le récit n'est qu'un prétexte pour laisser le terrain libre à Schuiten. Si Bruxelles est bien mise à l'honneur, on aurait tout de même aimé que le scénario ne se révèle un peu plus étoffé et moins fragile... Donc clairement, je n'adhère pas à cette proposition car elle n'a à peu près rien à voir avec Blake et Mortimer. Il s'agit juste d'une aventure de SF très lambda, sur laquelle on a greffé des personnages connus et appréciés du grand public, mais c'est tout. Pour le reste, mieux vaut rouvrir les tomes de la saga officielle, c'est mille fois mieux !
J'aime vraiment bien Blake et Mortimer, pas tous les albums mais la plupart. Je vois de nombreux commentaires ici vantant le coup de crayon de Schuiten mais j'ai pour ma part détesté : j'ai trouvé la BD complètement dénaturée, je ne reconnais pas les personnages, je n'arrive pas à lire leurs expressions. Mortimer est méconnaissable, quel dommage ... Bref, cela a tellement gâché ma lecture que je suis bien incapable de dire si j'ai aimé l'intrigue, j'en suis sorti avec un goût amer et la volonté de ne plus jamais relire ce tome.
J'aurais aimé davantage apprécier cette BD. Car son dessin est vraiment très beau. J'aime le graphisme de E.P. Jacobs et Schuiten lui rend hommage sur certaines planches et cases qui font référence directement au Mystère de la Grande Pyramide, mais c'est bien le style très personnel de Schuiten qui nous est offert ici. Cela donne des décors et des architectures proprement superbes, des ambiances mystérieuses, et aussi des couleurs envoûtantes et réussies de la part de Laurent Durieux. Je n'ai qu'un regret, ce sont certains visages et notamment ceux des deux héros qu'on voit trop souvent en cadre très serré et qui sont nettement moins séduisants que le reste du dessin. Hormis cela, c'est vraiment un très bel album. L'histoire, pour sa part, s'entame bien mais s'enlise ensuite un peu trop vite. J'ai trouvé le passage dans la Bruxelles abandonnée empli de beaucoup de clichés des récits post-apocalyptiques et un peu pataud en terme de narration. Cela tient aussi beaucoup au personnage d'un Mortimer âgé qui rappelle souvent au lecteur et aux autres protagonistes qu'il n'a plus ses vingt ans. Puis quand les mystères commencent à se dévoiler et qu'on a droit aux explications autour des pyramides et du dernier pharaon, j'ai trouvé l'explication peu claire et assez bancale. Tout est construit pour empêcher quelque chose mais le mécanisme ultime de ces constructions a pour objectif... exactement l'inverse... au cas où ? Au cas où quoi ? De même, tout ce qui tourne autour d'Henri, l'ami de Mortimer, de sa transformation, de ses motivations et de ses actions vers la fin du récit, m'a paru confus et très artificiel. Bref, autant le graphisme m'a vraiment séduit, autant le scénario est en demi-teinte et finalement assez décevant sur une bonne moitié de l'album.
Je ne suis pas un inconditionnel de Blake et Mortimer. J'aime certains albums et c'est tout. Comme "Le mystère de la grande pyramide" est mon préféré et que j'aime bien le trait de Schuiten, j'avais envie de lire l'album. J'ai très vite vu que le dessinateur avait intégré les personnages dans son univers alors que les autres albums par d'autres auteurs que Jacobs sont obligés de suivre un cahier des charges. J'aime bien quand un auteur montre sa vision personnelle d'un personnage et c'est intéressant de voir les personnages vieillir. Le scénario possède quelques bonnes scènes, mais globalement je me suis ennuyé. Il faut dire que le coté 'scientifique' est très mis en avant alors que ce n'est vraiment pas ce que je préfère dans Blake et Mortimer. J'aime mieux lorsque l'accent est mis sur l'aventure ou même le policier (comme "L'affaire du collier", considéré comme un album moyen par les fans, mais que j'ai préféré à d'autres albums comme "SOS météores"). Bref, je suis passé à coté du scénario qui selon moi devient un peu n'importe quoi au fil des pages. Quant au dessin, il est impeccable au niveau des décors, mais je n'ai pas trop aimé les personnages qui m'ont souvent semblé figés. Peut-être que des plus grands fans de la série originale vont mieux apprécier, quoique si je me fie aux critiques que j'ai lues un peu partout sur internet, cela semble être typiquement le genre d'album qui divise les lecteurs.
Sans jamais avoir été un aficionado de Blake et Mortimer, j'avoue avoir gardé de bons souvenirs de jeunesse des premiers tomes, que ce soit "La Marque Jaune", "L'affaire du collier" ou "Le mystère de la grande pyramide", après j'ai lâché l'affaire... C'est d'ailleurs en partant des quelques coins d'ombres laissés en suspens dans "Le mystère de la grande pyramide" que notre trio d'auteur compose ce dernier Pharaon mais en prenant pour terrain de jeu principal Bruxelles. Ma première impression et déception fut de découvrir le nouveau "design" de nos deux héros, que j'ai trouvé à la limite du reconnaissable dans certaines cases. Si François Schuiten excelle dans ses décors, là je n'ai vraiment pas adhéré aux personnages. La colorisation singulière est pourtant agréable et réussie, ce qui nous permet d'admirer certaines planches magnifiques, reste que malgré le petit coup de vieux de nos Blake et Mortimer, j'ai pas réussi à rentrer dedans à cause de cela. Et puis sorti du graphisme, même si Jacobs aimait aussi tirer vers le fantastique, là j'ai trouvé le scénario plus que capilotracté... Niveau crédibilité : 0 Bref, quelques belles planches (voire très belles) quand il s'agit de cette Bruxelles livrée à elle même, mais pour le reste, bof bof... Achat à réserver aux inconditionnels de la série, avec les réserves que j'ai pointé.
J'ai une question : vu l'incroyable richesse de la BD contemporaine, que l'on parle de BD franco-belge, de mangas ou de comics, et surtout de ces romans graphiques qui essaiment miraculeusement un peu partout dans le monde, ne serait-il pas temps de faire le deuil de nos chers Blake & Mortimer, Lucky Luke, Spirou, Astérix, Alix, Corto Maltese, etc. ? D'admettre que leurs auteurs sont morts et enterrés depuis longtemps, et que les tomes originaux de leurs aventures se suffisent bien à eux-mêmes, sans qu'il soit nécessaire d'ajouter quoi que ce soit, surtout d'un tel niveau de médiocrité en général qu'on ne fait qu'abimer les merveilleux souvenirs de l'âge d'or de ces héros mythiques ? Bien sûr, le marketing nécrophile se repait de cette survie artificielle des icones, et les têtes de gondoles dans les derniers « magasins physiques » sont encore principalement consacrés à ces avatars monstrueux, qui ne servent qu'à faire raquer un chaland crédule espérant revivre un passé englouti. Tout cela pour dire que ce "Dernier Pharaon", hors-série Blake et Mortimer commis par les pourtant respectables Schuiten et Van Dormael, est une véritable purge, un assemblage incompréhensible de concepts de "haute volée" frôlant l’ineptie totale, de situations absurdes qui se dénouent comme par enchantement, et de personnages spectraux qui n’expriment absolument rien d’engageant pour le lecteur. Si l’on arrive à terminer la lecture de ce "Dernier Pharaon", non sans mal d’ailleurs (il m’a fallu m’y reprendre à quatre fois pour trouver le courage de le lire jusqu’au bout…), c’est pour le plaisir du dessin de Schuiten, toujours impeccable architecte – un tantinet pompier, mais bon… -, dessin par ailleurs partiellement gâché par un choix de couleurs peu pertinent. Car ce foutu scénario, écrit à six mains (jamais bon, ça !) patine rapidement après quelques premières pages intrigantes : rien n'a de véritable intérêt, rien n’a de sens dans cette uchronie écolo-apocalyptique, qui se résout avec une facilité risible quand on considère le nombre d’incohérences accumulées dans la conclusion. Le pire est peut-être néanmoins l’absence de la moindre ressemblance entre les personnages de ce triste ouvrage avec les fameux Blake et Mortimer, et ce n’est pas le lien forcé effectué avec le "Mystère de la Grande Pyramide" qui peut rectifier le tir. Une véritable catastrophe.
Graphiquement, c'est superbe. On n'en attendait pas moins de Schuiten, qui excelle dans les représentations de scènes urbaines surréalistes, c'est même sa spécialité. Pour les personnages, je suis moins enthousiaste, ils sont raides et figés, bien loin du style de Jacobs. Mais ce n'est pas très grave, tant l'album est centré sur l'univers urbain, en particulier sur cet étrange bâtiment classico-baroque qu'est le palais de justice de Bruxelles. Je considère que cet album est un nouvel opus qui rappelle Les Cités obscures, plus qu'une aventure de Blake et Mortimer. D'ailleurs, Blake n'y joue qu'un rôle anecdotique et Olrik n'est même pas là pour échafauder ses plans machiavéliques. Et puis les héros de BD qui vieillissent… même si Juillard s'y est déjà frotté en illustrant Le dernier chapitre, il vite est revenu à des personnages capables de se déplacer sans déambulateur… Contrairement à la série originale, les cases sont vastes et les dialogues rares, même si les scénaristes les agrémentent des inévitables commentaires redondants propres à l'âge d'or franco-belge. Le récit s'inscrit résolument dans la veine fantastique, mais je n'ai pas été emballé par l'idée de la force mystérieuse qui aurait migré de l'Égypte antique à la capitale belge. L'histoire se déroule trop vite et sans rebondissement marquant. En somme, Le Dernier Pharaon est un hommage de Schuiten à Jacobs, original, respectueux, très beau, mais dont le scénario n'a pas comblé mes attentes. Pour le fan inconditionnel des deux héros britanniques que je suis, c'est un peu frustrant.
Ce sont des amoureux de l’univers et des personnages créés par Jacobs qui officient ici. Ils reprennent donc l’une des dernières cases du second tome du « Mystère de la grande pyramide », et imaginent une suite qui, si elle fait moult clins d’œil au créateur originel, s’écarte quand même pas mal des albums de la grande époque de la série. D’une part parce que l’intrigue est contemporaine. Ensuite parce que Schuiten y a placé son univers : on retrouve ainsi son amour des décors urbains, des villes qui deviennent un personnage à part entière. Ici Bruxelles donc, dans une vision post-apocalyptique du centre-ville. Et des architecture mêlant modernité, ruines et constructions pharaoniques, avec parfois des morceaux dignes d’Escher ! Comme Jacobs le faisait parfois, les auteurs font fi du rationalisme – il faut donc faire abstraction de pas mal d’invraisemblances (la rapidité avec laquelle le centre-ville et ses quelques squatteurs ont modifié leur mode de vie, l’apparition soudaine d’une faune préhistorique, etc.). Centrée essentiellement sur Mortimer (Blake n’apparaît et n’agit que par intermittence), cette histoire se laisse lire. Mais plus pour le dessin de Schuiten que pour le scénario, qui ne m’a pas forcément emballé. A vous de voir pour l’achat, mais je ne le trouve pas indispensable, j’ai été nettement moins convaincu que l’aviseur précédent.
Avant toutes choses, je dois dire que j’ai aimé cette aventure de « Blake et Mortimer » ou de plutôt celle de Mortimer tant le capitaine (non, le colonel, l’agent du l’intelligent service ayant pris du galon) Blake ne joue qu’un rôle assez minime ici. Je ne suis pas un spécialiste de Schuiten et de ses « Cités obscures » (j’ai seulement un très bon souvenir de "la fièvre d’Urbicande" ) mais j’ai vraiment apprécié son style de dessin hachuré appliqué aux héros imaginés par Jacobs. D’ailleurs, je n’ai de cesse d’admirer les cases dans le format à l’italienne (8000 exemplaires) qui rend parfaitement hommage à son travail, et j’attends donc avec impatience l’édition en noir et blanc prévue en fin d’année. Collectionneur dans l’âme, je n’ai pas résisté non plus à l’achat de l’édition canalbd, limitée à 2000 exemplaires. Il faut souligner le travail remarquable de Laurent Durieux sur les couleurs qui sont plus que réussies sur cet album. C’est d’ailleurs ce qui frappe, outre de dessin, dans cet opus : la qualité des couleurs ! Si graphiquement l’ouvrage dépasse mes attentes, le scénario est plus proche de l’univers des «Cités obscures» que de celui de Jacobs, à mon avis, même si, parait-il que le créateur de Blake et Mortimer avait songé à une aventure se déroulant au palais de justice de Bruxelles. Schuiten se paye même le luxe de placer sa fameuse locomotive "12, la douce" dans cet album. Avec ces rayonnements mystérieux menaçants la survie de l’univers, Schuiten, Jaco Van Dormael et Thomas Gunzig nous entraînent dans une aventure qui oscille sans cesse entre ésotérisme et fantastique, le tout en faisant le lien avec « Le Mystère de la Grande Pyramide ». Bref je pense qu’EP Jacobs n’aurait pas renié complétement ce scénario. Certes, on s’éloigne parfois des codes jacobiens comme l’épisode de Mortimer en parachute, Mortimer avec un chien et enfin l’éloignement de Blake et Mortimer, vivant à présent leur vie bien séparément et ayant parfois des dialogues à fleuret moucheté, mais dans l’ensemble, le récit tient en haleine le lecteur. Depuis l’achat de cet album, je l’ai lu deux fois, dont l’une dans le format à l’italienne qui est un régal pour les yeux. Grand admirateur de Blake et Mortimer canal historique, je suis séduit par ce one shot de Schuiten qui signe là le dernier album de sa longue carrière, et qui ne trahit en rien l’esprit de Jacobs, bref une réussite. Monsieur Schuiten tire sa révérence avec un excellent album.
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