Mardi Gras
Du Preteseille: insolite et surréalisme.
Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs Les petits éditeurs indépendants Séries avec un unique avis
Mardi Gras met en scène, outre des émules enthousiastes du Docteur Moreau, qui taillent dans la chair vivante et la remodèlent au scalpel, un héros masqué qui lâche fous et estropiés en plein carnaval, semant la consternation. La fête tourne au cauchemar et la foule, venue là pour rigoler, tente de le lyncher. Comme dans L’Art et le Sang ou Maudit Victor, l’auteur dissimule derrière les codes du roman-feuilleton et le bric-à-brac de la Belle Epoque une réflexion cruelle sur l’Art et ses conventions. Beau ou laid ne sont que des mots. Démiurge à la Frankenstein, l’artiste va contre l’ordre, le dogme social ou religieux. Il ferraille du côté de la vie, de l’éphémère et du chaos. Alors peu importe le jugement que le public porte sur les monstres qu’il crée. A ses yeux, ils sont beaux parce que vivants. (extrait du site de l’éditeur)
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Date de parution | Janvier 2013 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
De tous les albums publiés par Benoit Preteseille chez Cornélius, c’est sans doute celui qui me paraît le moins accessible. Du moins est-ce celui qui fera hésiter beaucoup de lecteurs. Pour ceux qui passeront outre, et qui ne sont pas rétifs au style de l’auteur, alors ils retrouveront des éléments habituels de l’auteur. Un univers foutraque, poétique, fortement influencé par le surréalisme (même si ici les créations du Docteur Moreau de Wells sont évoquées), et qui fait fi des codes habituels du 9ème art, avec son absence de gaufrier, de décor, l’utilisation d’une sorte de bichromie, etc. La narration elle aussi peut surprendre ceux qui ne connaissent pas l’auteur. Assez décousue, elle questionne – pour les détourner, s’en moquer ou les poétiser – les mœurs, de l’époque (comme toujours « l’action » se situe dans l’entre-deux guerres), avec une violence (symbolique ou pas) sous-jacente. Mais voilà, je ne sais pourquoi, cet album m’a moins captivé que tous ceux que j’ai pu lire de Preteseille. Je l'ai lu sans déplaisir, mais y ai trouvé moins de poésie noire que d’habitude. Si je ne regrette quand même pas mon achat, je ne sais pas si tout le monde y trouvera son compte (à feuilleter avant d’envisager l’achat).
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