Petit Pierre
L'art brut résumé en un Manège.
Art brut Biographies Handicap La BD au féminin La surdité Séries avec un unique avis
Handicapé, bossu, sourd, quasi muet, Pierre Avezard né en 1909 dans une modeste maison du Loiret. Atteint du syndrome de Treacher Collins, il n’aurait pas dû survivre, 83 ans plus tard, il disparaît en laissant les traces d’une vie de passion et de poésie et en particulier un Manège, chef d’œuvre du mouvement rotatif et de l’Art Brut, reconnu au même titre que les œuvres de Picassiette ou du Facteur Cheval. Raconter la vie de Petit Pierre, c’est dire les conditions de création de l’Art Brut mais aussi décrire l’évolution de la France au XXe siècle à travers ses techniques : de la charrette à bras au Concorde.
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Date de parution | 10 Avril 2019 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Il y a peu je lisais « Enferme-moi si tu peux » qui regroupait de petites et sympathiques biographies d’artistes appartenant au courant de l’art brut. Des artistes marginaux, vierges de toute influence artistique (du fait d’un handicap mental ou tout simplement par manque d’instruction ou de culture) et qui, donc, produisaient des œuvres uniques en leur genre. Cet album m’a permis de découvrir un nouvel artiste rattaché à ce courant, Petit Pierre. Et le moins que l’on puisse dire est que ce gaillard m’a touché. Et le mérite en revient grandement aux deux auteurs de cet album, à savoir la scénariste Florence Lebonvallet et le dessinateur Daniel Casanave. Et ce n’est pas la première fois que je suis séduit par le style de Casanave, qui s’est fait une spécialité d’illustrer ce type de biographie de personnages poétiques et rêveurs. Il se dégage de son trait une telle fraicheur, une telle naïveté que ses planches me plongent dans une sorte de béatitude contemplative. Son trait est doux et léger, bien mis en valeur par la colorisation lumineuse de Claire Champion, ses planches sont épurées, donnant souvent à voir des grandes cases dépouillées et pourtant riches de détails anodins (ici, un nuage, là une vache qui broute). Quant à Florence Lebonvallet, nul doute qu’elle maîtrise parfaitement son sujet. J’ai senti toute la sympathie, toute la tendresse mais aussi la fascination qu’elle éprouve pour Pierre Avezard. Je l’ai sentie à l’aise dans cet univers champêtre. La narration est fluide, les pages coulent sous les doigts et, tout doucement, le charme opère. Oui, tout doucement parce que, dans un premier temps, j’ai trouvé ce récit très anecdotique, avec des informations un peu inutiles, avec un symbolisme un peu simpliste. Mais, au fil des pages, j’ai fini par comprendre la pertinence de ces choix. Le goût aux voyages du parrain, la naissance du petit frère… tout cela s’inscrit dans le parcours de vie et dans le parcours d’artiste de Petit Pierre… et finalement, je ressors conquis par l’album comme par le personnage. Et puis un gars calme et inventif qui aime les vaches, j’aurais eu du mal à ne pas l’apprécier. Ce Petit Pierre, au visage difforme, bossu, dur de la feuille mais loin d’être idiot, présenté comme un personnage profondément positif, drôle et généreux, m’a touché. Et le petit dossier en fin d’album a fini par me convaincre.
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