Journal d'une vie tranquille (Hinemosu no Tari Nikki)
Tetsuya Chiba raconte sa vie, de sa jeunesse pendant la Seconde Guerre Mondiale à ses actuels ennuis de santé.
1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale 1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide 1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Autobiographie Le Japon historique Les petits éditeurs indépendants Profession : bédéiste Seinen Shogakukan
Tetsuya Chiba est un célèbre auteur de manga. Maintenant âgé de 80 ans, il a quelques petits soucis de santé et aimerait profiter de la retraite. Aussi, quand le magazine Big Comic l'appelle pour faire une série, il refuse. Toutefois, le magazine insiste. Tetsuya a de bonnes raisons de refuser : il est trop vieux, ne sait faire que de longues séries... Mais le magazine a réponse à tout. Finalement, c’est l'attribution d'une jeune éditrice qui va le convaincre. C’est ainsi que le mangaka se lance dans son autobiographie, en couleurs et en petits chapitres. Son journal commence en 1943, lorsqu'il était un petit enfant vivant avec sa famille en Mandchourie. La vie était simple, heureuse et tranquille pour les Chiba jusqu'au jour où le père fut convoqué par l'armée. Mais le cauchemar débuta quand l'Empereur annonça à la radio la défaite du Japon...
Scénario | |
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Genre
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Public
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Type
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Date de parution | 17 Janvier 2019 |
Statut histoire |
Série en cours
(5 tomes sortis au Japon, série en cours)
5 tomes parus
Dernière parution :
Plus de 2 ans
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Les avis
Cette série tient à la fois de l'autobiographie et du blog BD. En effet, l'auteur y alterne des récits du quotidien à la manière de notes de blog racontant parfois des choses purement anecdotiques et des récits plus instructifs de sa jeunesse en Chine durant la seconde guerre mondiale ou de sa carrière de mangaka. Le tout est structuré en très courts chapitres rappelant à nouveau la structure de publication périodique des blogs BD. Le principal intérêt de ce manga tient dans l'identité de son auteur puisque c'est un vieux maître du manga, auteur d'une série classique à succès Ashita no Joe. Via son autobiographie, il est ainsi en mesure non seulement de nous présenter la scène manga dans le Japon des années 60 et 70, en plein essor des pionniers de cet art inspirés par Tezuka, mais aussi de nous donner un aperçu de la société japonaise du milieu du 20e siècle, avec en plus l'intérêt historique de sa jeunesse passée en Chine occupée pendant la guerre. Sur la forme, son graphisme parait un peu désuet de nos jours mais on y sent la maîtrise et il fait revivre l'ambiance d'une époque révolue. L'intérêt de chaque chapitre est un peu variable, notamment parce qu'alors que dans les premiers tomes il était davantage porté vers le vrai récit de son passé tandis qu'au fur et à mesure les notes d'un quotidien bien plus récent se font de plus en plus présente, avec notamment des scènes se déroulant durant et après la crise Covid et l'invasion russe en Ukraine pour le cinquième tome. J'ai trouvé ça plutôt intéressant mais pas toujours passionnant, surtout pour les anecdotes du quotidien. Cela m'a donné toutefois envie de découvrir Ashita no Joe qui a l'air d'être plus qu'un simple manga de sport.
Le mangaka Tetsuya Chiba coulait une retraite paisible et finit par revenir au travail pour raconter sa vie. C'est un auteur qui a commencé dans les années 50 et ça se voit à son dessin rétro. Moi j'aime bien, mais les lecteurs habitués aux derniers shonen à la mode risquent de trouver ça trop vieux. La vie de Chiba est intéressante parce que non seulement il a côtoyé de nombreux mangakas de la vieille génération, mais il a aussi connu la seconde guerre mondiale lorsqu'il était petit. Plus précisément il vivait en Chine avec sa famille et bien sûr ils ont du s'enfuir lorsque le Japon a perdu. C'est un pan de la guerre (l'exode des peuples perdants) qu'on ne voit pas trop dans la fiction. Le récit n'est pas linéaire. Chiba peut parler de son enfance dans un chapitre et le suivant il parle de sa vie de nos jours puis parler d'une anecdote qui s'est passée durant sa vie professionnelle et ensuite retourner dans son enfance. Cela fait décousu comme narration si on met les chapitres ensemble, mais cela ne me dérange pas. Le scénario ne devient pas inutilement compliqué à lire et comme c'est l'autobiographie d'un vieux, je vois ça comme un grand-papa qui raconte les anecdotes qui lui passent par la tête à ses petits-enfants. J'ai pris du plaisir à lire cette série. On voit que Chiba est un vieux pro parce qu'il raconte beaucoup en seulement 4 pages par chapitres et ça ne va jamais trop vite. Le rythme est parfait, les anecdotes sont intéressantes et l'humour fonctionne bien. Ça donne envie de découvrir mieux son œuvre et d'espérer que les éditeurs français vont sortir d'autres séries de l'auteur un jour. J'espère aussi qu'il va réussir à finir son autobiographie parce qu'aux dernières nouvelles il a 83 ans et a des problèmes de santé.
Au Japon, on ne peut pas laisser les vieux mangakas prendre paisiblement leur retraite. On leur demande de travailler jusqu'à ce que mort s'en suive. Le pire, c'est que c'est un état d'esprit dans ce pays de bosseurs. Le grand maître du manga Osamu Tezuka ou encore récemment Jiro Taniguchi ont épuisé leurs dernières réserves en produisant toujours plus d'oeuvres pour un public assez avide. C'est visiblement le cas de Tetsuya Chiba assez connu (pour sa seule et unique) série Ashita no Joe que je n'ai d'ailleurs jamais eu l'occasion de lire. Un magazine lui demande de produire une autobiographie alors qu'il est maintenant âgé de 80 ans. Cela sera l'occasion de raconter sa vie dans la Mandchourie occupée par les japonais depuis 1931 et la fin de la Seconde Guerre Mondiale où sa famille et lui ont dû revenir dans l'archipel car chassé des terres conquises. J'ai bien aimé son récit situé dans l'histoire mais un peu moins celui ayant lieu de nos jours. Il a vécu l'exil durant une enfance qui n'a pas été facile à cause de la guerre. C'est un aspect plutôt méconnu de cette guerre où l'on ne s'interresse généralement qu'aux gagnants. On comprend mieux par exemple les relations du Japon avec la Chine en proie à une guerre civile opposant les communistes et les nationalistes. A noter que le manga sera entièrement colorisé ce qui est plutôt assez rare. Les couleurs apportent véritablement de la chaleur et de l'humanité à ce récit. J'ai bien aimé le début de ce journal mais c'est tout sauf une vie tranquille !
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