Le Bibendum céleste
New-York-sur-Loire, Diego, un jeune phoque plein d'espérance arrive à la capitale...
Diables et démons École européenne supérieure de l'image
De bien étranges personnages vont lui tomber dessus …Un vieux veut à tout prix attenter à sa vie et ensuite, une cohorte sans queue ni tête de professeurs en tous genres ayant pour seul but de l'éduquer au plus haut point... Et…pour le plus grand malheur de Diego, le diable est partout à New York sur Loire, port sinistre et pollué.
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Date de parution | Octobre 1994 |
Statut histoire | Série terminée 3 tomes parus |
Les avis
Conte philosophique et surréaliste où New-York sur Loire cherche à légitimer un nouvel élu par le biais d'un concours pipé encadré par sa gente pédagogique et municipale. Évidemment, Belzebuth, de son côté, cherche à contrecarrer ce rituel politique. Pour trouver un intérêt à cette trilogie, 3 conditions sont nécessaires : 1. Apprécier le graphisme riche de Crecy. Ici particulièrement coloré, composé, mais aussi effrayant parfois, par le caractère grimaçant des visages. 2. Accepter un certain flou dans le scénario, sachant qu'on ne comprend pas vraiment d'où on est sensé partir et encore moins où l'on arrive. 3. Le caractère bavard des dialogues qui remplissent le vide neuronal de l'élu quasi muet. Belzebuth et la gente pédagogique se renvoyant la balle dans une logorrhée tantôt poétique, tantôt médiatico-globish. Bref beaucoup de défauts, mais qui secouent les excès de notre société actuelle avec un certain désespoir dans lequel chacun peut finalement se reconnaître !
C’est la deuxième série de De Crécy que je lis après La République du Catch (où apparaissait d’ailleurs déjà un personnage composé d’une tête sans corps), et ce « Bibendum céleste » confirme que j’ai beaucoup de mal avec cet auteur et son univers. Pourtant, dieu sait si je suis friand d’œuvres originales, créatives, voire expérimentales, et je suis aussi très gros lecteur de poésie, surréaliste essentiellement. C’est dire qu’a priori ce triptyque avait tout pour m’attirer. En effet, c’est on ne peut plus loufoque, beaucoup de personnages, certaines situations et quelques dialogues relèvent du surréalisme – les Chants de Maldoror de Lautréamont sont d’ailleurs cités ! Oui mais voilà, cette histoire se déroulant dans un décor urbain étrange, New-York sur Loire (sic) vaguement inspiré de Paris, tournant autour d’un personnage énigmatique (le phoque Diego, assez mutique), enjeu malgré lui de rivalités (le diable joue sa partie), eh bien je n’ai pas réussi à entrer dedans. Pourtant, cela ne manque pas d’ambition, avec une vision très noire du microcosme politique, des batailles d’égo, et de l’opium du peuple (ici potentiellement Diego et son prix Nobel de l’amour ?). Certes, j’ai lu les trois tomes (dans l’intégrale des Humanos), mais hélas un peu trop laborieusement. Je vais finir par croire que je ne suis pas du tout fait pour cet auteur, c’est dommage. Par contre, autant je suis passé à côté de l’histoire, autant l’aspect graphique m’a véritablement séduit. C’est vraiment sombre et beau ! Idem pour la colorisation, très réussie. Décors, objets et véhicules, c’est vraiment un chouette habillage. Au final, reconnaissant l’originalité et le caractère atypique de cette œuvre, mon ressenti n’est peut-être qu’affaire de goût, et vous pouvez éventuellement acheter cette série. Mais alors feuilletage préalable fortement conseillé !
Manifestement, il y a quelque chose qui m'a échappé. Quoi je ne sais pas, alors ne voulant pas mourir idiot je repris ma lecture du début (rude tâche au demeurant), hélas, mille fois hélas je n'ai rien compris de plus à toute cette histoire. Si c'est une satire sociale son propos ne m'a pas touché, en tous cas les choses sont présentées de telle manière que leurs portées en sont grandement atténuées. Si nous sommes dans le registre de l’expérimental, du conceptuel alors l'expérience est parfaitement réussie, mais avec moi elle a fait chou blanc. Reste le dessin typique de de Crécy qui s'accorde bien, semble-t- il, au propos. Petite note pour le dessin mais c'est bien tout ce sur quoi je peux me prononcer.
Il est de ces BD qui, une fois fermées, nous laissent un je ne sais quoi comme sensation. On se dit que c'est peut être très bien mais que le sujet et son traitement nous sont passés largement au dessus de la tête. Et Diego le Phoque fait partie de celles là. Graphiquement, ce n'est pas ma tasse de thé mais c'est plutôt réussi malgré tout, ça me fait penser à Blast par exemple où certains travaux semblent inachevés et d'autres planches et/ou cases sont de toute beauté. L'auteur nous présente un monde et il est chiadé, rien à dire. Là où le bât blesse pour moi, c'est dans l'histoire, la narration et le rythme. En terminant, j'ai eu le sentiment d'être plutôt bas du front parce que le tout m'est passé vraiment à 100 000. Je n'aurai pas la prétention de dire que c'est mauvais mais ça ne m'a tout simplement ni touché, ni intéressé. Pas à rejeter pour autant, c'est le genre de BD qui passe ou pas, donc à découvrir.
Une série très étrange. En tout cas, je peux dire que Crécy a beaucoup d'imagination tant au niveau du dessin que du scénario ! Pourtant, je ne suis pas très fan de son dessin, mais les différentes techniques qu'il applique sont tellement intéressantes que ça me donne envie de contempler plusieurs cases ! Le scénario est pas mal. On dirait un genre de satire sociale sous la forme d'un conte, c'est un peu dur à deviner. Tout au long de ma lecture je ne savais pas du tout ce qui allait arriver et j'aime quand un auteur me surprend ! Toutefois, je trouve que parfois c'est un peu dur à suivre et vers la fin j'en avais un peu marre et j'étais très content lorsque j'ai fini le troisième tome (plus faible que les deux autres). Cela tempère donc mon avis sur une série qui aurait pu être excellente.
Satire sociale ? Conte philosophique ? Saga surréaliste ? Le Bibendum Céleste est tout cela. Mais au travers de ce métissage de genres, on devine également une audacieuse recherche artistique qui ridiculise, si le besoin s’en faisait encore sentir, l’acception souvent péjorative de ce « divertissement culturel populaire » qu’est la Bande dessinée. Une métabd avec un langage et des approches de création et de perception réservées ; un mode d’emploi particulier qui réclame l’inhibition de nos velléités humanistes et autres instincts manichéens, l’oubli des codes graphiques et narratifs classiques et le pourvoi d’un regard vierge pour fonctionner. Cette œuvre se mérite, et il faudra faire preuve d’ambition et de persévérance pour tâcher d’en extraire la quintessence et jouir de sa folie douce. C’est au rythme d’un scénario en liberté, par instants presque anarchiste, que l’auteur met en scène les aventures surréalistes de Diego, phoque de son état, tout frais débarqué dans la ville de New-York sur Loire. Un antihéros d’un vide abyssal, qui ne parle jamais, ne décide de rien, ne fait rien, et n’existe que comme l’instrument et le catalyseur d’une pléiade de personnages secondaires grotesques interprétant la comédie (ou la tragédie ?) grinçante du bien contre le mal. Mais au-delà de la représentation d’une dualité où l’un ne peut exister sans l’autre, c’est la partition de leur perverse osmose que l’on joue ici. À ma droite, les représentants municipaux, concevant Diego comme le futur lauréat du « prix Nobel de l’amour », la nouvelle égérie d’un peuple qui sera ainsi plus facile à discipliner. À ma gauche, le Diable. Mécontent de ce déversement lénifiant et incontrôlable de bonheur, il veut s’emparer de la narration pour en infléchir les desseins. Au milieu, une galerie de portraits croustillants, ridicules ou démesurés. Un Azazel plus risible qu’effrayant qui n’hésitera pas à retourner sa veste allant même jusqu’à invoquer le Bon Dieu. Des chiens doués de parole, aspirant à plus de reconnaissance, qui ne se montreront que les meilleurs amis d’eux-mêmes. Des politicards écoeurants et odieux, marionnettistes d’une populace servile et pantin. Un narrateur sans corps, personnification de la mise en abyme du récit... Ce gigantesque meccano conceptuel multiplie les thématiques (consommation outrancière, pollution, appauvrissement intellectuel, manipulation des masses…) dans une logique tout en contrepieds empreints de cynisme, de lucidité, de cruauté et quelquefois de poésie. Il ne s’affiche jamais moralisateur. L’imagination sans borne de Crecy s’y déguste par des envolées littéraires et un univers pictural démentiels. Les alternances du trait (nerveux, fouillé ou plus flou) et de la colorisation forment un kaléidoscope de styles qui participe activement au décryptage de l’œuvre. Et bien que n’ayant pas extirpé toute l’essence expressionniste et symbolique de ses prodigalités graphiques et lettrées, j’ai la conviction que rien n’est gratuit et que cette profusion de détails est autant de balises et d’argumentations d’idées. Il ne faut, en aucun cas, y voir de l’esbroufe ou de la prétention. Je vous sens encore hésitants et je vous comprends. La rareté et la nébulosité des indices et des clefs rendent la lecture difficile. Il m’a fallu la presque totalité du premier tome pour trouver mes marques, une semaine pour tout digérer puis tout recommencer avec l’esprit apprivoisé. Au bout du compte, j’ai adoré. Certains goûts demeureront impassibles, définitivement hermétiques à la pertinence heuristique de l’oeuvre, mais toute heureuse tentative sera au moins récompensée par une délectation visuelle. Et si par bonheur le message passe, je vous jure que vous en redemanderez. La BD, un art ? Avec son Bibendum Céleste et sa manière différente de contempler le monde, Nicolas de Crecy nous prouve, une fois pour toutes, qu’il n’est plus la peine de se poser la question.
J'ai fini par me lancer, pourtant ça faisait longtemps que je retardais cette lecture. Période Glaciaire m'avait conquis par son originalité et son graphisme. Ici il est question également d'originalité, mais trop : c'est conceptuel et expérimental. Je ne suis jamais rentré dans l'histoire. Le dessin est indescriptible, évolutif dans le trait avec des couleurs changeantes et parfois très vives. Ca touche, ... ou pas, on est plus dans de l'art que dans de la BD. A lire avant d'investir.
Le trait faussement hésitant et bien caractéristique de Nicolas De Crecy donne un cachet tout particulier aux planches. Visuellement c’est très réussi. Dommage que le récit, pourtant prometteur, n’ait pas atteint ce même niveau de perfection. L’univers de Nicolas est complètement loufoque. Ainsi, une tête posée sur un meuble raconte l’histoire d’un phoque arrivant à N-Y s/-Loire et attendu par les habitant de la ville comme l’élu pour remporter le prix Nobel de l’Amour. L’imaginaire et les idées foisonnent dans les deux premiers tomes pour une lecture des plus délectables. Vient ensuite le troisième opus (8 ans après le premier !) qui déçoit car il n’apporte pas vraiment de conclusion à l’histoire. On a l’impression qu’il y a une cassure nette entre les 2 premiers tomes et ce troisième, tant au niveau narratif que graphique (Moins de détails dans les planches). Bref, une série à part qu’on peut ranger parmi les bds expérimentales à expérimenter soit même avant d'acheter.
La construction du scénario est très bien menée et on se laisse facilement prendre par ce personnage central qu’est Diego le phoque. Chaque personnage de cet ouvrage mériterait un Hors série avec des pages de description. A travers des personnages plus ou moins humains, nous allons retrouver toute une sorte de courants de pensées. Mais au delà des mots, cet ouvrage est avant tout une expérience visuelle. L’ensemble du monde étrange où arrive Diego est excellent, les costumes, les décors et les machines sont originales et totalement surréalistes et le dessin est largement à la hauteur pour représenter l'étrangeté bien définie de ce monde. Des cases dépouillées avec des couleurs très vives sur certains objets bien définis augmentent la dimension irréelle de l'ouvrage. Une trilogie unique et presque parfaite si le troisième tome n’avait pas comporté des dialogues parfois laborieux.
Une trilogie qui ne laisse pas indifférent, loin de là. De Crecy a un style d'illustrations tout à fait particulier ... On aime ou on n'aime pas ! Autant Leon la Came m'avait réellement séduite par son scénario et son traitement graphique autant le Bibendum Céleste m'a un peu décu. Cela partait pourtant bien, une idée originale et plutot rigolote, mais au final, j'ai trouvé cela très très laborieux, presque ennuyeux ...Mais le traitement graphique est magnifique ! Dérangeant mais Magnifique ! Peut-etre cela ne plaira pas forcement à tout le monde, mais je vous conseille d'y jeter un sérieux coup d'oeil :)
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