Agata

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)

Festival Polar de Cognac 2021 : Prix Polar de la meilleure série de BD Au cœur de la mafia des années 1930 sur la côte Est des Etats-Unis


1930 - 1938 : De la Grande Dépression aux prémisces de la Seconde Guerre Mondiale Ecole Emile Cohl Gangsters Les prix du Festival Polar de Cognac New York [USA] - Middle West [USA] - Nord Est

« Lucky Luciano avait tous les pouvoirs... Sauf celui de se faire aimer. » Ellis Island, 1931. Agata Lietewski, une jeune polonaise de 19 ans, en fuite après avoir avortée clandestinement, immigre aux États-Unis et trouve refuge chez son oncle américain, au cœur du quartier polonais de Jackowo, à Chicago. Prête à démarrer une nouvelle vie tranquille, sa vie bascule alors que les principales bandes rivales de la côte Est s’affrontent dans une guerre de territoire sans merci. Kidnappée, son chemin croisera, malgré elle, celui de Lucky Luciano, alors chef de la mafia italienne et le gangster le plus puissant du pays depuis l’arrestation d’Al Capone… Période d’immigration massive, de grand banditisme et de profondes transformations économiques et sociales, l’Amérique de la grande dépression est un moment intense de l’Histoire qui a toujours fasciné les créateurs, construisant au fil du temps une mythologie à la puissance iconique rare, du pont de Brooklin dans Il était une fois en Amérique aux photographies de Walker Evans, en passant par la naissance du swing et les règlements de comptes entre mafieux sur fond de prohibition. Olivier Berlion s’inscrit dans cette lignée à travers ce grand drame inspiré de faits réels, quelque part entre The Immigrant et Les Incorruptibles. (Site éditeur, et quatrième de couverture)

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 09 Janvier 2019
Statut histoire Série terminée 3 tomes parus

Couverture de la série Agata © Glénat 2019
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)
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18/07/2019 | Noirdésir
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L'avatar du posteur Mac Arthur

J’ai beaucoup aimé cette trilogie. Je trouve qu’Olivier Berlion parvient à garder un bel équilibre entre l’évocation historique rigoureuse et le volet romanesque et fictif par le biais duquel il nous raconte son histoire. D’ordinaire, le gros reproche que je fais lorsqu’une série mêle ainsi éléments historiques et récit fictif, c’est qu’il m’est difficile de distinguer le vrai du faux et, surtout, que j’ai du mal à accepter que des éléments imaginés par l’auteur viennent expliquer des faits historiques vérifiables. Or, dans le cas présent, Olivier Berlion m’a proposé un récit dans lequel réalité et fiction cohabitent sans que cette dernière ne vienne influencer les faits historiques. Ainsi, nous avons d’une part une évocation soignée et bien documentée d’une période débutant peu avant l’exécution de de Joe Masseria pour se terminer au moment où le procureur Dewey parvient à emprisonner Luciano grâce à ses lien avec le milieu de la prostitution. Le récit débute en 1929 pour se clôturer en 1936 et se déroule principalement entre Chicago et New-York. Outre Lucky Luciano et le procureur Thomas Edmund Dewey déjà évoqués, on croise dans ce récit tous les grand noms de la pègre de l’époque, tel Salvatore Maranzano, Bugsy Siegel, Dutch Schultz ou encore Stéphanie St. Clair (mieux connue sous son surnom de Queenie). J’ai trouvé cet aspect historique très bien rendu. Olivier Berlion nous plonge dans le monde de la pègre en col blanc et costumes de soie. Les différents événements qui vont mener Luciano à sa perte (relative lorsque l’on connait la suite de sa ‘carrière’) sont bien relatés, le personnage de Dutch Schultz est marquant, celui de Luciano fascinant. Les meurtres sont fréquents, la pègre est sans pitié et cet univers dans lequel se mêlent la violence la plus bestiale et l'élégance de salons cossus me semble des plus crédibles. Mais à côté de cet aspect historique, Olivier Berlion vient nous raconter l’histoire d’une jeune immigrée polonaise fraichement débarquée à New-York. Sa trajectoire va croiser celle de Luciano suite à un malheureux concours de circonstance. Les raisons de son départ de Pologne, ses craintes et ses espoirs, ses amours, ses amitiés rythment ce récit et lui apportent une dimension romanesque. Le grand talent de l’auteur réside dans le fait de faire se frôler ces deux destins (l’un réel, l’autre romanesque) sans falsifier le premier ni rendre peu crédible le deuxième. Les deux personnages vont faire plus que se croiser et si l'on peut dire que Lucky Luciano va influencer la vie d'Agata, l'inverse n'est pas vrai, c'est là toute l'intelligence de l'auteur. Certes, dans le troisième tome, Olivier Berlion met son héroïne quelque peu de côté, mais cela lui permet justement d’éviter de la mêler à des événements historiques bien précis. Résultat : l’histoire d’Agata est crédible de bout en bout tandis que la description historique est rigoureuse du début à la fin. Et là, moi je dis chapeau ! Mais outre la qualité d’écriture, Berlion, c’est aussi une patte graphique. Et je me suis régalé durant ces trois tomes tant son dessin et sa colorisation collent au sujet. La mise en page est classique, le dessin est lisible, les personnages féminins sont séduisants, les costumes, les robes, les décors, les vues d’ensemble nous plongent dans l’univers et dans l’époque avec un côté très cinématographique qui, lui aussi, m’a ravi. Pour l’ensemble de l’œuvre, pour le dessin, pour la rigueur historique, pour avoir su faire cohabiter réalité et fiction, je ne peux dire que franchement bien !

24/10/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Olivier Berlion a déjà publié pas mal de séries policières, c’est une sorte de spécialiste du genre. Ici, il mélange – plutôt bien je dois dire – des faits et des acteurs réels et des créatures de son cru. L’intrigue a pour cadre le début des années 1930, aux États-Unis, lors de la grande dépression, alors que F. D. Roosevelt va accéder au pouvoir pour un certain temps. Nous naviguons pour le moment entre New-York et Chicago. Nous suivons l’arrivée d’une – très belle – jeune femme, qui a fui la Pologne (l’Agata qui donne son titre à la série et qui est donc promise à un premier rôle), mais aussi l’accession au « pouvoir » au sommet du syndicat des familles mafieuses de la côte Est de Lucky Luciano, la fin de ce premier tome semblant mettre indirectement en relation ces deux personnages (déjà réunis sur la couverture). C’est un tome d’exposition, plutôt bien fichu – même si c’est parfois un peu long (je ne sais pas en combien de tomes la série sera déclinée – je l’espère pas trop !). Rien d’extraordinaire ni de très original, mais les amateurs de cet univers mafieux des années 1930 y trouveront leur compte, c’est du bon travail. D’autant plus que le dessin d’olivier Berlion est plutôt bon (ce que confirme un carnet graphique placé en fin d'album). A voir ce que cela donnera pour la suite. ****************************** Le deuxième tome confirme les qualités du précédent, que ce soit au niveau du dessin (très bon, avec une colorisation qui éclaire les visages et les rend très beaux (celui d'Agata, mais pas que), ou de l'histoire, qui se développe toujours en alternant scènes (généralement en flash-back) en Pologne et récit américain. Les relations entre Luciano et Agata se développent lentement (au grand dam de Luciano !), et celle-ci prend de plus en plus de consistance. Je regrette juste une certaine lenteur, un petit engourdissement le l'intrigue, qui pourrait progresser plus vite. Je ne sais pas combien de tomes sont prévus, mais il faudrait que Berlion ne dilue pas trop son histoire. Mais, en l'état, elle reste intéressante à suivre, plutôt bien narrée et illustrée. Je m'étonne d'ailleurs d'être le seul à l'avoir aviser deux ans et demi après la sortie du premier tome. Note réelle 3,5/5.

18/07/2019 (MAJ le 05/09/2021) (modifier)