Le Nouveau Président
Une BD sur Macron, un Président tout sauf « normal »
Politique
Pour le deuxième anniversaire de l’élection d’Emmanuel Macron, retrouvez un personnage principal en tout point semblable ou presque, dans cet ouvrage de référence, qui servira de guide pour toute personne souhaitant briguer le poste de président. Suite à la mystérieuse disparition du président de la République française, des élections sont organisées. Ce livre, au récit palpitant, guidera au mieux le lecteur dans des problématiques complexes que seul un président peut connaître, telles que : - Doit-on prendre un duvet et des draps quand on vient vivre à l’Élysée ? - Un ministère de la rhubarbe, pour quoi faire ? - Comment résister à la pression incessante du lobby du parmesan ?
Scénario | |
Dessin | |
Couleurs | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | 05 Juin 2019 |
Statut histoire | Histoires courtes 1 tome paru |
Les avis
Je me réjouissais de découvrir ce nouveau président qui va remettre en marche le pays. Cependant, cette bd se base sur un humour un peu spécial. Il y a un style à la Fabcaro mais sans véritablement l’égaler. C’est très caustique et parfois trop fantaisiste pour en rigoler (confer le lobby du parmesan). L’idée est qu’on prend les Français pour des imbéciles mais c’est bien eux qui votent et qui choisissent le dirigeant qui va appliquer les réformes indiquées dans un programme politique. Cependant, il ne faut pas venir pleurer après dans la rue car c’est bien cela la démocratie. Ce nouveau président semble diriger le pays comme s’il était un gamin. La critique est à peine voilée. C’est vrai que le niveau ne vole pas haut avec ces vannes puériles qui tombent à plat. Bref, une bd humoristique décalée qui ne m’a pas fait rire du tout.
Oulaaaa !!! N'est pas Fabcaro qui veut ! C'est en effet la première chose que je me suis dit au bout d'une dizaine de page. Entre le graphisme minimaliste à la Zaï Zaï Zaï Zaï ou Et si l'amour c'était aimer ? et une tentative d'humour absurde qui surferait sur la même veine tant maîtrisée de Fabacaro, on frôle ici la catastrophe et surtout le plagiat ! D'une part l'humour est ici plutôt lourdingue (je vous renvoie pour exemple à la couverture et le # du pupitre du président : #Viveleprout) et quant à l'humour absurde auquel je suis familiarisé et assez adepte, là franchement... on frôle le niveau zéro. Bref, pour ce qui est de l'humour, vous l'aurez compris, c'est pas vraiment ça ! Quant au sujet principal, à savoir Macron, je reste là aussi très circonspect. Que cherche à montrer Yann Rambaud ? A se moquer de Macron ? A dresser un portrait critique de notre président actuel ? On se tient bien loin de tout ça et on en est presque à le rendre sympathique par ce biais de l'absurde à la façon des Guignols de l'info avec Jacques Chirac et son "Mangez des pommes" pour ceux qui voient de quoi je parle. Alors oui, on a le droit d'aimer l'absurde, un trait minimaliste et vouloir traiter de sujets contemporains ; mais autant lire du Fabcaro dans ce cas.
S’il existe un certain nombre de bandes dessinées politiques, peu sortent vraiment du lot, a fortiori celles consacrées aux hommes qui ont dirigé la France. L’une des meilleures à ce jour – et aussi la plus cinglante – reste La Face karchée de Sarkozy. Après deux ans à la tête de l’Etat, Macron, notre petit Jupiter, y avait échappé, par le même « miracle » qui semble l’avoir porté si jeune, si rapidement, à de telles responsabilités, sans forcer, sans aucune expérience en tant qu’élu du peuple, avec juste un C.V. dans le monde des affaires, notamment en tant que conseiller à la Banque Rothschild. Si aujourd’hui, on prend enfin la mesure de son inexpérience à travers la crise des Gilets jaunes - toujours pas résolue malgré l’accalmie liée à la période estivale -, de sa capacité à diviser le pays comme jamais aucun président avant lui (y compris Sarkozy, c’est dire !), et de son vain entêtement à paraître démocrate, tout en phagocytant sans état d’âme l’exécutif à la manière d’un Poutine et en menant une politique répressive encore jamais vue sous la Cinquième République – même De Gaulle n’avait pas été aussi loin -, on pouvait espérer qu’un tel ouvrage vienne combler ce vide et nous venger – du moins ses opposants – de son arrogance invraisemblable doublée d’un narcissisme exacerbé. « Le Nouveau Président » aurait pu être un des brûlots marquants de son quinquennat, à l’instar de l’œuvre précitée. Hélas, il n’en est rien, et même si on croit lire une parodie, comme le Canada Dry on n’en voit que la couleur… Pourtant, il est clair que le personnage représenté ici est bien Macron, même si son nom n’est jamais cité. De la même façon, on reconnaît Marine Le Pen, sa principale opposante lors de la dernière élection. Malgré le fait assez troublant, voire inquiétant, que ces personnages n’ont pas d’yeux, comme tous ceux représentés dans le livre. Des personnages aveugles, pourquoi pas, l’idée aurait pu être pertinente si le fond avait suivi. Car après quelques gags et calembours plus que douteux, placés dans un contexte très décalé, inspiré pourrait-on croire de Goossens, Edika ou encore Pierre La Police, le soufflé s’affaisse rapidement en dégageant une odeur un peu fade. Ici, le fluide du rire n’est que tiède. N’est pas maître de l’humour absurde qui veut… A moins que ce ne soit de l’humour « génération Macron », où la parodie serait devenue aussi inoffensive que les débats prétendument démocratiques organisés en début d’année en réaction au mouvement des Gilets jaunes, par celui qui s’est improvisé en père de la Nation, comme un certain Pétain avant lui, donc en vérité ennemi de cette même nation. Car sous le vernis d’une pseudo-modernité, ce président est un faux jeune, tout vieux à l’intérieur, juste un avatar sinistre de Maggie Thatcher, dissimulant sa vacuité derrière un luxe d’apparences : en vrac, un beau costume bien coupé, une cérémonie d’intronisation grandiloquente, quelques couv’ de Paris Match, et à l’intention des télés une performance digne de l’Actors Studio. Et quand les apparences sont à ce point mises en avant, la tromperie n’est jamais loin, et sous la coquille, on ne trouve souvent que le néant. C’est ce que l’on pouvait redouter en ouvrant ce livre doté d’une couverture plutôt engageante, et c’est malheureusement ce qu’il en ressort. Pourtant, on comprend bien que Yann Rambaud tente par cette BD de parodier cette société du spectacle qu’est devenue la vie politique, ne faisant que se renforcer avec l’arrivée des réseaux sociaux. Si le trait, plutôt commun, convenait à ce genre d’exercice, ce n’est de fait pas le critère qui viendra sauver l’ensemble, qui fait l’effet d’un pétard mouillé. Après deux ans de macronisme sans partage, aux velléités totalitaires, a-t-on vraiment besoin de ce type d’ouvrage, à l’humour mi-pipi-caca, mi-32ème degré ? Il serait inutile de s’étendre davantage sur ce portrait bien anodin qui, en se voulant décalé, a si bien fait qu’il est tombé dans le ravin. Dommage. Dommage que la déception soit à ce point à la hauteur des attentes. Avec ça, notre Néron du XXIe siècle pourra au moins passer encore quelques nuits sur ses deux oreilles.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site