Femme sauvage

Note: 3/5
(3/5 pour 6 avis)

2020 : Prix Tournesol Dans un futur proche, dans un monde en plein chaos, où le capitalisme sauvage et les dérèglements climatiques ont bouleversé l’ordre des choses, une jeune femme part seule rejoindre la rébellion. Pour cela elle va devoir faire un long voyage dans une nature hostile, un voyage qui l’amènera au bout d’elle-même.


Auteurs suisses Prix Tournesol

Dans un futur proche, aux États-Unis, les manifestations contre les outrances du capitalisme sauvage ont tourné aux émeutes et à la guerre civile. Alors que la planète elle-même se rebiffe suite aux dérèglements climatiques, les plus riches se sont retranchés dans des zones ultra sécurisées alors que les Rebels se sont réfugiés dans le Nord afin d’échapper à la répression. Après de nouveaux affrontements, une jeune femme décide de les rejoindre. Elle voyage seule. Très vite, elle va être confrontée à la nature, dans un périple qui la poussera dans ses ultimes retranchements. Elle qui voue à la nature un respect immense, elle découvre vite les difficultés de la survie en milieu sauvage… c’est pourtant au cœur de cette nature hostile qu’elle fera une rencontre qui va bouleverser sa vie. Texte: L'éditeur

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 08 Mai 2019
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Femme sauvage © Futuropolis 2019
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 6 avis)
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11/08/2019 | Gaston
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L'avatar du posteur Yannou D. Yannou

Etonné de certaines notes positives pour cet album. Je n'aime pas mettre de mauvaise notes aux bd que le lis, en général je m'abstient. Cependant la lecture de cette bd m'a agacé, d'ou ce commentaire négatif. Je mets de côté les dessins, dont je ne suis pas fan ici, même si j'aime bien ce dessinateur dans l'absolu. Cependant ils sont souvent trop raides et sans grande poésie quand la nature est dessinée (et pourtant c'est le centre de cette bd). et surtout cette histoire... Certes la narration est fluide. Elle peut l'être... vu qu'elle n'y a rien à dire. C'est creux, cliché, sans idée. Assez incohérent au passage. On dirait parfois que c'est écrit par un ado, Occidental, américain, donneur de leçon. La fin de l'histoire étant le pompon du ridicule. Une belle couverture, pour le reste passez votre chemin.

24/02/2024 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
L'avatar du posteur gruizzli

Je suis très client de Tom Tirabosco, auteur dont le trait me plait à chaque lecture et qui sait jouer de scénarios habiles. C'est moins le cas niveau scénario ici, mais qu'est-ce qu'on en prend dans les mirettes niveau dessin ! Ma note est un reflet du grand plaisir que j'ai eu à dévorer la BD, entre les pages de découverte dans la nature et le trait charbonneux toujours aussi reconnaissable et maitrisé. C'est un plaisir visuel, cet auteur m'intéresse énormément ! Pour le scénario, la BD étant sortie il y a 4 ans, on sent poindre dedans toutes les interrogations face au changement climatique qui commencent à émerger en masse (l'auteur étant par ailleurs très actif dans l'écologie de façon globale). On parle de plusieurs associations, mouvements ou faits qui sont ancrés dans l'époque (élection de Trump, Bernie Sanders, etc …). Maintenant, je reconnais que la jeune femme qui parle de problématiques qui semblent plus toucher les européens en vivant aux Etats-Unis, c'est assez étrange. Le tout est une sorte de fable, de conte avec une quête dans un monde en perdition progressive. Plusieurs sujets sont évoqués rapidement (violence policière par exemple) pour aboutir à cette quête dans la nature, puis une accélération un peu brusque du temps pour aboutir à cette fin qui reboucle sur le début, tout en étant quelque peu amère. Je comprends les propos de l'auteur, et j'aime bien la façon dont il représente tout ça dans une histoire qu'il ne faut pas voir comme plus importante qu'elle ne l'est. Une errance dans une nature subissant les conséquences de l'action humaine, une femme voulant fuir notre monde, des considérations sur la société occidentale, et un superbe dessin. Rien de plus, mais rien de moins !

30/11/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Alors techniquement rien à redire. Le trait au fusain, avec ses contours gras, est d’autant plus agréable à lire que le découpage est très aéré. Les pages s’enfilent sans peine sans que l’on doive se forcer pour comprendre un dessin… et sans que l’on tombe en arrêt pour s’extasier devant une planche. Le récit est fluide et le rythme est plutôt bon. Par contre, j’ai trouvé l’héroïne chiante au possible, immature et improbable. Comme le dit Gaston, voir une jeune Américaine nous parler de ZAD ou du CAC40, c’est quand même difficile à avaler. Il est aussi étonnant de la voir aduler Thoreau juste après avoir critiqué la société patriarcale alors que Thoreau lui-même fût critiqué pour sa misogynie par divers mouvements féministes. Il y a là aussi une contradiction dans la construction du personnage qui me pousse à penser que l’auteur a voulu mettre divers éléments qui lui tiennent à cœur mais sans trop s’inquiéter de la cohérence de l’ensemble. Au-delà de ça, j’ai trouvé ce récit très vide et n’y ai jamais trouvé matière à réflexion (hormis le fait que Extinction Rebellion sera le dernier oasis d'humanité dans un monde pourri de toutes parts, je n’ai vu aucunes pistes pour l’avenir). Enfin, la dernière partie du récit voit les années défiler à grande vitesse sans qu’il ne s’y passe quoi que ce soit. Là, clairement, j’ai frrrrrtté les pages juste pour savoir comment l’auteur allait conclure son récit. Donc voilà, c’est pas que j’ai trouvé cette bande dessinée mauvaise, c’est que je n’y ai rien trouvé d’intéressant. Et puis, ce qui m’a achevé, c’est de voir un campement alimenté par des panneaux photovoltaïques situés… juste en dessous de la canopée (et donc privés de lumière). C’est le genre d’erreur qui passe très mal chez moi.

18/01/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Cet album m’a pas mal fait penser au très intéressant Dans la forêt (Sarbacane) de Lomig. On y retrouve en effet la même ambiance de lendemain d’apocalypse (effondrement brutal – dans tous les sens du terme – de la société), et une même recherche d’une échappée, d’une solution, dans le bonheur d’une communion avec la nature. Et un personnage féminin pour incarner cette recherche d’oxygène, ce struggle for life. Tom Tirabosco est un auteur dont je découvre peu à peu l’œuvre, et qui à chaque fois me procure un bon plaisir de lecture. Ici, avec un dessin assez simple, un trait gras, charbonneux, il développe un univers à la fois terrible et beau. J’ai eu du mal au départ à accrocher avec la légère touche de fantastique insufflée par la géante amérindienne. Mais après un temps d’adaptation, ce personnage à la force tranquille apporte la force de résister à la femme que nous suivons une grande partie de l’histoire, mais aussi quasiment le seul espace de respiration dans une intrigue de plus en plus oppressante – même si, après quelques péripéties suffocantes, le dénouement donne une touche d’optimisme aussi inespérée que bien vue (et boucle la boucle par rapport aux rêves de cette femme, réalisé finalement par son fils). A noter que l’histoire fait largement écho à certaines situations actuelles (la récente tension aux États-Unis, avec ces groupes survivalistes et complotistes, cette violence omniprésente, avec les inégalités qui entrainent le développement de violences à l’échelle mondiale par exemple). En tout cas, c’est un album dont je vous recommande la lecture, sa narration simple et efficace, son dessin ténébreux, sont des points forts qui font sortir cet album du lot.

20/02/2021 (modifier)
Par Blue boy
Note: 4/5
L'avatar du posteur Blue boy

L’originalité de ce récit d’anticipation est qu’il prend comme point de départ géographique les États-Unis sous la présidence Trump et nous fait basculer dans une réalité angoissante qui a vu le système s’écrouler, en proie aux catastrophes et au chaos social que le gouvernement tente de contenir par une répression féroce. Nous allons ainsi suivre l’échappée d’une jeune femme qui va tenter de rejoindre, avec sac à dos et couteau de survie, l’État du Yukon, où s’est établie une communauté rebelle. En traversant des étendues sauvages où elle devra se méfier autant des animaux que des rares humains, elle fera une rencontre extraordinaire qui transformera sa fuite en véritable quête initiatique… Avec cette fiction bien menée qui fleure bon les grands espaces d’Amérique du Nord, Tom Tirabosco nous plonge dans un univers intemporel, tel une oasis où le temps semble s’être arrêté aux origines de l’humanité. Semblant surgir de la nuit des temps, cette « femme sauvage » aux dimensions hors-normes, sorte de chamane dont l’apparence évoque un croisement entre le yéti et Big Foot, va apporter une belle dimension fantastique à l’histoire. Silencieuse ou muette, ne s’exprimant que par gestes ou par grognement, elle ne dévoilera rien de ses origines, se contentant d’entourer notre jeune héroïne de son aura protectrice, lui permettant de s’inventer une nouvelle vie où la technologie a totalement disparu. Dans l’immense grotte qui leur sert d’habitat, ces deux femmes solitaires vont nouer une amitié solide où les mots sont devenus inutiles et seule la tendresse prévaut, ce qui donnera lieu à des scènes magnifiques, en particulier celle de l’accouchement. Le dessin semi-réaliste au monotype de Tirabosco, tout à fait atypique, procure toujours autant de plaisir, par sa rondeur et cet aspect pictural et authentique. Le noir et blanc se suffit largement à lui-même, évacuant l’idée même d’une colorisation qui semblerait presque déplacée ici. Derrière ce retour aux sources romancé et radical, « Femme sauvage » traite en filigrane, par la voix de la jeune rebelle en révolte et pourtant non dénuée de lucidité, d’un sujet de plus en plus brûlant et de moins en moins « science-fictionnesque » : l’effondrement de notre système, dont on commence à voir les premiers signes après avoir assisté à ses causes depuis quelques décennies déjà. L’auteur fait clairement référence au magnifique film de Sean Penn, « Into the Wild », lui-même inspiré des écrits d’Henry David Thoreau, par ailleurs cité dans le récit. Ce très beau one-shot semble être passé quelque peu inaperçu à sa sortie l’an dernier et c’est tout à fait regrettable, car cet artiste à part qu’est Tim Tirabosco mériterait vraiment une plus grande visibilité.

18/01/2020 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

2.5 Un récit qui se laisse lire, mais sans plus. Je n'ai pas trouvé que le scénario était mauvais, c'est juste que je n'ai pas ressenti beaucoup d'émotions durant ma lecture. Le point fort est la narration qui est fluide et donc j'ai pu lire cet album sans difficulté même si j'étais un peu indifférent à ce que je lisais. Ça se passe dans un futur chaotique et les thèmes abordés (le futur dirigé par des fascistes, la nature c'est mieux, le personnage principal fait une rencontre qui change sa vie, etc) ne sont pas très originaux et j'ai l'impression d'avoir lu les commentaires que l’héroïne a sur les problèmes de société au moins dans une douzaine de BD différentes. On notera que l’héroïne est censée être américaine et qu'elle cite la ZAD et le CAC 40, vachement crédible ! En fait, je pense que le principal problème est que le traitement politique de l'album est trop naïf et manichéen pour moi. Je ne veux pas être méchant et insulter l'auteur, mais j'ai vraiment eu par moment l'impression de lire le travail d'une jeune ado qui vient de découvrir la politique. Le dessin est bien sympa et a permis que je lise cette BD sans problème. Pour les lecteurs qui ont besoin d'apprendre des vérités cachées du genre,que le racisme c'est mal et que le capitalisme engendre des inégalités.

11/08/2019 (modifier)