Aiôn
Voyage dans le temps, androïdes, expériences scientifiques, IA et huis clos sont au programme.
École européenne supérieure de l'image Robots Voyages dans le temps
Quand son vaisseau intercepte un message de détresse, Lexi Néel voyage déjà depuis plusieurs années à travers la galaxie, dans le système d'Alpha-Centaur, à une distance de 4,2 années-lumière de la Terre. Une procédure de réveil est enclenchée, réveillant Lexi. L'humanoïde chargé de veiller sur elle lui explique que le signal provient d'une colonie scientifique qui étudie certaines particularités de l'espace-temps. Ce centre de recherche est situé sur la petite planète d'AIÔN, proche du vaisseau : le protocole prévoit que le vaisseau doit porter secours à la colonie... Ce que Lexi croyait être une simple mission de sauvetageval'entraîner au coeur d'une expérience dont elle deviendra elle-même le cobaye ! "AIÔN" est un récit implacable qui repose sur une ambiance captivante. Un vrai récit de pure SF pour un auteur qui s'inscrit sur les pas de Leo, Mathieu Bablet ("Shangri-La") ou de Frederik Peeters ("Lupus", "Aâma"). (Texte de l'éditeur)
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Date de parution | 17 Mai 2019 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Malgré la pagination importante, l’album se lit assez vite. D’abord parce qu’il y a beaucoup de cases muettes, et finalement peu de dialogues en général. Ensuite parce que l’intrigue elle-même est relativement simple (même si certains détails me l’ont un peu compliqué vers la fin). Le dessin est simple et froid, que ce soit les vaisseaux, les robots, la station sur Aiôn ou même la faune et la flore sur cette planète, rien n’est très développé, ni même utilisé par le scénario, comme si le décor était réduit volontairement au minimum, pour que tout se concentre sur l’intrigue – et sur les débats auxquels elle peut mener, avec des scènes revues selon des points de vue différents. L’histoire donc, avec ses allers-retours temporels, comme si nous regardions « Une décennie sans fin », pour singer un film comique célèbre, se laisse lire. Mais il manque un peu d’aspérité à l’intrigue. Et sur la fin, je n’ai pas tout saisi, ou alors j’ai raté quelque chose. Comme si, en plus de failles temporelles, existait une faille scénaristique. Mais dans l’ensemble, c’est une lecture agréable.
Je suis un grand amateur de SF, cette BD était donc taillée pour moi. On y sent l'auteur lui-même fan des grands classiques. Cela commence exactement comme Alien, et je me demande si le nom de l'héroïne, Néel, n'est pas un anagramme clin d'oeil en à Ellen Ripley. Puis on y trouve des robots suivant les lois d'Asimov, incluant la loi Zéro qui englobe l'Humanité dans son ensemble. On y trouve un autre clin d'oeil manifeste à un Jour sans Fin "I got you babe". Une histoire en huis-clos dans une station scientifique sur une planète perdue. Et enfin et surtout toute une intrigue autour du voyage dans le temps. Ajouté à cela un dessin net et précis, avec une ligne bien claire, un scénario qui joue sur le mystère et la découverte progressive de la vérité et un petit retournement de situation en milieu d'album, autant dire qu'il y a là tous les éléments pour me plaire. Et effectivement, j'ai été bien pris par ma lecture. J'ai aimé son ambiance, la propreté de son graphisme et le respect apporté à sa fibre SF. C'est ça que me fait mettre une note tout à fait appréciable. Et pourtant, la fin m'a laissé une impression un peu déçue. D'abord parce que je n'ai pas aimé le petit passage hallucinatoire, je suis trop amateur de hard science pour me satisfaire de ce type de ficelle scénaristique. Ensuite parce que comme d'autres avant moi, je ne vois pas trop comment un simple caillou lancé peut mettre ainsi à bas tout risque de récidive et faire que tout est bien qui finit à peu près bien : c'est un peu trop abrupt et facile. Et puis surtout, ma logique n'arrive pas à se satisfaire du fonctionnement des voyages dans le temps et de la manière dont ils s'intègrent dans cette intrigue. Et pour expliquer ce qui ne colle pas pour moi, je suis obligé de me risquer à quelques spoilers que ceux qui n'ont pas lu l'album souhaiteront sans doute éviter. Concrètement, malgré une deuxième lecture attentive de l'album, il y a des questions qui restent pour moi sans réponse, ou au contraire dont la réponse m'indique que ça ne marche pas. Donc, attention ici, je risque de vous en dévoiler trop donc ne lisez pas si vous voulez vous éviter des spoilers. Premièrement, et c'est le point de base qui détruit complètement l'intrigue pour moi, quel intérêt de faire voyager la fille dans le temps alors que faire voyager le carnet suffirait ? Si les objets voyagent avec le sujet humain, alors j'imagine qu'ils peuvent voyager sans lui et donc tout le scénario tombe à plat puisqu'il n'y a plus besoin de ces manigances autour de la fille. Mais bon, admettons qu'une quelconque chose empêche le voyage des objets sans un être conscient avec eux... Admettons... Alors ensuite, je n'arrive pas à comprendre l’enchaînement des événements. Déjà la narration donne l'impression que l'itération 119 se passe juste avant le moment où le scientifique se réjouit que sa tentative fonctionne enfin et amène à la 120e itération, pas dans le sens où on est revenu en arrière et où tout a été réinitialisé mais dans le sens où le scientifique a bien vécu et conservé la mémoire de ces deux suites d'événements comme le lecteur lui-même. Mais si on en est à la 120e itération, ça ne colle pas avec sa surprise de voir son expérience fonctionner pour la première fois. Alors je suis obligé de supposer que cette surprise a lieu lors d'une réinitialisation et donc qu'il n'a plus le souvenir de la 119e qu'on vient de lire juste avant. Ce qui me force à supposer que s'il est au courant pour l'existence de la fille de l"héroïne, c'est qu'il a lu l'information dans le carnet. Admettons... Mais du coup, concrètement, je ne comprends pas comment a eu lieu la toute première itération ! Car ce n'est qu'après qu'il ait connaissance de l'héroïne qu'il échafaude son plan. S'il ne sait pas qu'elle va venir et comment elle va réagir, il ne peut pas tout mettre en place avec le carnet, la pilule et le robot pour l'envoyer dans le temps. Mais lors de la première itération, s'il ne la connaissait pas et donc n'avait pas échafaudé son plan, comment a-t-elle été renvoyée dans le passé ? J'ai essayé de me dire que ça voulait dire que l'héroïne était en réalité avec lui sur la planète avant que tout commence et qu'il l'a envoyée dans l'espace avant de l'envoyer dans le temps, mais ça ne colle pas avec les souvenirs (qui n'ont pas pu être simulés ou altérés) de l’héroïne de ses 12 années de service dans les transports spatiaux ni la date à laquelle elle pense se trouver dans son présent. Il y a paradoxe : la première itération ne peut pas avoir eu lieu et donc la boucle n'a pas pu se créer. Et il faut ajouter à cela une incohérence sur le fonctionnement de cette boucle puisqu'elle a été arrêtée par un voyage qui n'a pas créé de réinitialisation alors que tous les autres en ont créé une ; forcément car sinon on aurait dans la réalité la même chose que dans l'hallucination du scientifique, à savoir des dizaines d'héroïnes et de carnets en même temps au même moment avec lui… Ça commence à faire trop pour moi. Comme j'aime vraiment ce type de récit, j'essaie d'aider à sa bonne cohérence en cherchant les indices qui vont en sa faveur dans les pages que je relis, mais là je n'ai pas trouvé comment expliquer ces incohérences : ça ne colle pas, et j'en reste chafouin. Du coup, j'aimerais bien que l'auteur ou un autre lecteur m'explique si je me suis trompé, si j'ai manqué quelque chose ou si effectivement il y a plusieurs incohérences dans l'intrigue.
Je suis assez partagé quant à ma notation sur ce titre. Enthousiasmé, sans être totalement pris par le graphisme, qui combine élégance et froideur, un style qui correspond bien, finalement, à l'atmosphère de SF qui baigne dans l'album. Le dessin de Ludovic Rio me fait penser à ceux de Frederik Peeters, de Sylvain Savoia ou encore Bruno Gazzotti, le dessinateur de Seuls. Une netteté du trait et de l'encrage au service d'ambiances un brin inquiétantes au sein d'une station isolée sur une planète lointaine, avec un peu de nature. Si le trait m'a plu, l'histoire, elle, me laisse plus partagé. En effet dès qu'on se lance dans le voyage et le paradoxe temporel, le risque est de se prendre les pieds dans les rayons et de se casser la figure. C'est ce que fait Rio en bout de course. J'avais décidé de ne pas trop me prendre la tête avec les implications du voyage dans le temps jusqu'à la dernière séquence. Car en effet, si Maxine demande à Lexi de faire un dernier "voyage" et si ce que voit Elliott est une illusion, alors à quoi sert donc ce dernier voyage ? Je ne tique pas forcément sur la même chose que mes camarades, mais je dois avouer avoir relu trois fois la séquence sans avoir trouvé la réponse... Et c'est là, quelque part, l'intérêt de ce type de récit : laisser le lecteur dans le questionnement, dans le doute. Peut-être ce questionnement aurait-il pu être plus fort, car la fin me semble tout de même un poil bâclée. Il reste toutefois un album bien agréable, qui fait passer un bon moment de lecture.
Me suis pas franchement éclaté avec cette histoire, d'abord il faut être très balèze pour manier des récits faisant intervenir la notion de voyage dans le temps et l'espace. L'un des posteurs note que l'intrigue est assez simple, certes mais personnellement je dois être trop con mais j'ai pas compris grand chose, oui il y a l'explication du trou avec le crayon dans la feuille mais en fait j'ai décidé dès le début de me laisser porter et de lire l'histoire à un petit niveau du genre tient: le robot fait ça, tient il se passe donc ça. De cette manière la pilule spatio-temporelle passe mieux, si, si je vous assure. Une fois ce postulat pris tout coule de source et l'on peut se concentrer sur le dessin et d'ailleurs c'est bizarre mais autant certaines planches d'entrée de chapitre m'ont bien fait tripper, autant les cases des dits chapitres m'ont parues froides et inhumaines. C'était le but du truc, décidément j'ai rien pané au truc et dans le genre voyages dans le temps préférez certains titres du même thème.
J'ai vraiment passé un agréable moment en lisant cette bd. L'histoire traite de voyage dans le temps, mais l'aborde sous un nouvel aspect que je n'avais pas vu jusque-là : celui d'une expérience, et non celui d'aller explorer le passé ou le futur comme on le trouve souvent (je n'en dis pas plus pour ne pas spoiler). L'histoire est découpée en plusieurs chapitres et se lit assez facilement. Le scénario suit 4 personnages (2 humains et 2 androïdes) dans un lieu (une station de recherche), ce contenu minimaliste, tout comme le dessin, permet de bien suivre l'intrigue en se concentrant uniquement sur l'essentiel, et c'est super efficace, surtout sur des thèmes parfois tortueux comme le voyage dans le temps !
Pas indispensable mais sympathique dans le genre SF. Il faut dire que j’en attendais peut être un peu trop au vue du pitch (voyage temporel ...), mais cette bd n’a pas d’autre prétention que de divertir et même si je suis sorti un poil déçu (une fin trop abrupte en comparaison à la mise en place de l’intrigue), j’ai passé un agréable moment et je la relirai avec plaisir dans quelque temps. Un dessin très lisible et tout en rondeur, une narration et un format maîtrisé, une ambiance et un univers réussi , ça se lit bien (même trop vite malgré le nombre conséquent de pages), il manque peut être 1 ou 2 chapitres pour nous emmener vers la fin plus en douceur, et j’aurais aimé un peu plus de complexité dans le scénario mais l’ensemble est sans fausse note. Un huis clos spatial original et réussi, réalisé par un auteur complet (que je vais suivre dorénavant), une histoire très accessible malgré le thème, bref lecture conseillée pour les amateurs.
A titre personnel, je ne suis pas tombé sous le charme de ce récit qui joue avec les paradoxes temporels sans me convaincre. Et c’est vraiment au niveau de la conception de l’intrigue que ça coince chez moi, avec un twist final dans lequel j’ai du mal à trouver une logique. A côté de cela, j’ai vraiment bien aimé le dessin, très accessible. Sa netteté lui apporte une froideur qui cadre bien avec l’aspect technique et l’ambiance générale de l’album. La mise en page est soignée et le format réduit nous donne vraiment le sentiment de nous plonger dans un roman de science-fiction. Les personnages sont intéressants, le concept même de la série est intéressant… mais voilà, je n’ai pas compris la logique du récit et du coup tout est tombé à l’eau. Bof donc, mais c’est une appréciation, pour le coup, très personnelle (et si ça se trouve, c’est juste parce que je suis con que j’ai pas capté la subtilité du truc).
De par son format, son scénario et son dessin, « aiôn » sera sans doute sous-estimé par beaucoup. Il pourrait en résulter une lecture rapide et donc bâclée. Il est pourtant ici indispensable de prendre son temps pour être en mesure de découvrir la vraie richesse de cet album. Au niveau du graphisme, le trait est simple et se rapproche franchement de la ligne claire, mais il sert le scénario à la perfection par sa sobriété. Le tout est souligné par une mise en couleurs volontairement terne et sans chichi, mais efficace et qui nous offre quelques très belles planches. L’intrigue est relativement simple, ce qui est plutôt une bonne nouvelle lorsque que l’on aborde le voyage dans le temps. Contrairement à beaucoup de récit de ce type, l’auteur évite habilement le langage scientifique épineux et/ou les lignes scénaristiques floues, pour ne pas dire incompréhensibles. Le tout est direct, efficace et bien ficelé. Du solide en somme. Mais cette fausse simplicité est mise à mal lorsque l’on prend le temps de bien observer les planches et les détails. Peu à peu les éléments se mettent en place de manière naturelle. Tout cela nous amène au très gros point fort de cet album, soit son ambiance à la fois oppressante et mystérieuse. Si les conditions strictes du huis clos ne sont pas totalement réalisées, nous n’en sommes pas loin, à la manière du film de Tarantino « Les Huit Salopards ». Pour ma part, je retrouve certains codes et sensations d’« Alien : le huitième passager » ou encore de « Passengers ». L’héroïne semble à la fois perdue dans l’immensité et confinée… une vraie réussite. Avec « aiôn » Ludovic Rio livre une bonne bande dessinée de science-fiction sans tomber dans le piège trop répandu de la surenchère. Il me manque toutefois un petit quelque chose pour être totalement conquis. Le dénouement est pour moi un peu trop brutal et aurait pu être amené plus en douceur, sur le même rythme si réussi du début de l’album. Note réelle : 3,25
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