Tabou
Thriller faustien
Auteurs argentins Auteurs espagnols
Soudain, la ville devient la scène d’une série d’assassinats : d’honnêtes citoyens tuent, sans motif apparent, d’autres honnêtes citoyens. Le Mal se promène-t-il dans la ville ? Le Mal sème-t-il des indices déconcertants pour dissimuler ses vraies raisons ? Le Mal sème-t-il des indices déconcertants pour dissimuler son absence de raisons ? L’inspecteur Rivière dirige l’enquête. C’est un bon policier, mais... Sera-t-il capable de dévoiler le mystère qui se cache derrière ces assassinats ? Suivons les pas de cette jeune femme, la serveuse du Tabou : elle ressemble tellement à la magicienne qui travaillait au Morocco ! Est-ce la même personne ? Aurait-elle perdu ses pouvoirs de magicienne ? Dans cette histoire, c’est au lecteur de répondre aux questions. Celui qui parviendra à répondre correctement recevra comme récompense, peut-être une belle cravate. Comme l’inspecteur Rivière, hélas.
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Date de parution | Juin 1999 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Voilà une histoire que j’ai appréciée. Pourtant j’ai eu du mal à entrer dedans. Non pas à cause du dessin, que j’ai trouvé très bon, avec une belle utilisation d’un Noir et Blanc relativement tranché, un trait un peu gras : en tout cas quelque chose de parfaitement adapté à ce type de récit assez noir sur plusieurs aspects. Mais le début de l’intrigue est assez obscur, avant que peu à peu cela s’éclaircisse, avec deux fils conducteurs qui se développent en parallèle, pour se rejoindre dans le dernier tiers. L’originalité de l’intrigue vient en partie du fait qu’au polar relativement classique vient s’ajouter une grosse couche de fantastique, avec un très classique pacte faustien : ces deux aspects sont je trouve équilibrés, cela ne tombe pas dans le n’importe quoi. Le personnage du policier qui mène l’enquête – et commente en off les événements – est lui aussi classique, avec des aventures sentimentales assez denses (et, une fois n’est pas coutume, on ne sait pas toujours qui mène la danse). Il y a une petite baisse de régime vers la fin, lorsque le « mystère » s’éclaircit quelque peu – du moins que la partie policière semble être mise en veilleuse. Mais j’ai apprécié que tout ne soit pas résolu et/ou expliqué. Et la dernière page laisse aussi le lecteur libre de prolonger l’aventure, au gré de son imagination.
Je ne m'attendais pas à ce que l'intrigue de cette BD soit autant orientée vers le fantastique. Je pensais qu'il s'agissait d'un polar noir assez classique, mais en réalité magie et manigances démoniaques sont au cœur de son intrigue. Pourtant, tout y joue pour refléter l'ambiance des polars noirs. Un décor urbain fictif des années 50, de grosses cylindrées américaines, des flics en imper et chapeaux, le monde de la nuit... et surtout un graphisme tout en noir, blanc et beaucoup d'ombres. J'aime le trait épais, propre et élégant de Pellejero. Il est encore meilleur quand il est en couleurs, mais il fonctionne bien ici aussi en noir et blanc. L'histoire m'a un peu déstabilisé. Cela tient en grande partie à son rythme étrange. Deux histoires se racontent en parallèle, alternant brusquement de l'une à l'autre après quelques pages, et leur rythme à toutes les deux est un peu bizarre, ni vraiment lent ni vraiment rapide, mais j'ai eu l'impression qu'il ne décollait jamais vraiment non plus. Ces sauts entre narrations ainsi qu'une poignée de flashbacks rendent un peu hermétique le début de l'album mais on finit par recoller les morceaux. Et comme indiqué plus haut, le fantastique est très présent, ce qui surprend dans une telle ambiance polar. Mais il n'est pas seul, il y a une enquête sur des meurtres évidemment mais aussi des histoires de couples et d'adultère, quelques relations complexes entre membres de la police et aussi une journaliste, et cette discussion Faustienne entre une serveuse, ancienne magicienne, et une mystérieuse femme. L'ensemble est un peu bigarré et pas complètement convaincant malgré sa relative originalité. Je n'ai pas trouvé cette lecture désagréable mais mon impression reste en demi-teinte.
Très beau dessin. Une histoire bien rythmée et une fin qui sonne très juste, bien que très simple. Un bon policier qui se construit autour de plusieurs histoires, ce qui amène un peu de complexité à la lecture. J'ai apprécié la vision dérisoire, absurde ou futile des choses (un chapeau, une cravate...) et la façon d'y chercher une logique même aberrante pour se rassurer, pour croire comprendre. Très bonne lecture.
D’abord rebutée par ce dessin noir et blanc et sans nuance aucune, j’ai fini par m'habituer à ce style assez spécial et même à le trouver plutôt agréable à regarder, et plus spécialement lorsqu'il est plus flou, plus en dégradé de gris-noir-blanc et "brumeux" comme le dit justement Erik. L’histoire commence plutôt pas mal : un meurtre inexpliqué, une rencontre inattendue, un peu de surnaturel et un inspecteur tourmenté qui mène l’enquête, on se doute bien que tout cela va prendre du sens sans tarder et c’est plutôt intéressant à lire, même si très vite on finit par deviner l’essentiel de ce que sera la conclusion. J’avoue que sur les trente premières pages j’ai trouvé ça plutôt bien et puis à un moment donné, entre ces liens de parenté malvenus, cette histoire de chapeaux ensorcelés et cette fin aussi rapide que prévisible, tout est retombé d’un coup. Dommage.
Je n'ai pas aimé le début où il y a deux histoires totalement distinctes. Petit à petit, ces histoires vont se combiner dans une énigme commune. A cela, va s'ajouter un découpage temporel comme pour compliquer l'ensemble. Les destins croisés des différents protagonistes vont se rejoindre dans un final révélateur. Le trait de Pellejero est toujours aussi agréable à contempler. Et c'est la première fois que je le vois sur un support en noir et blanc avec quelquefois une touche de gris qui donne un aspect brumeux aux décors. Cela lui confère une véritable qualité esthétique indéniable. Le scénario est malheureusement d'une regrettable banalité. L'explication de cette énigme policière est d'une rare fainéantise intellectuelle. On explique le crime par un serment avec le diable... oui, tout ça pour ça. Je n'ai pas ressenti pleinement la force de l'oeuvre alliant une ambiance sombre à la manière des polars noirs et de la part de surnaturel liée à l'existence d'esprits maléfiques. Après le chapeau, le coup de la cravate. Tabou ne me marquera point.
Pour le dessin, Pellejero est égal à lui-même, cette fois en noir et blanc. J’aime beaucoup son style généreux et sensuel, et je trouve qu’il donne très bien aussi en noir et blanc. Mon seul reproche sera pour les visages féminins que je trouve souvent un peu trop semblables l’un par rapport à l’autre. Côté scénario, on a affaire à un mélange de scènes qui n’ont apparemment aucun rapport entre elles, et dont on va découvrir toutes les interactions. Cette enquête policière est prenante et la BD se lit d’un coup. Malheureusement, la fin m’a déçue; je la trouve facile et sans originalité. En fin de compte, j’ai beaucoup apprécié la BD à la lecture, mais après je reste un peu sur ma fin, et j’ai tendance à me dire: "tout ça pour ça". Dommage. Je ne conseille donc pas cette BD à l'achat. Mais si vous avez l'occasion de la lire, sa construction particulière reste très intéressante et sa lecture prenante. :)
Mon avis suit une première lecture à chaud. Ce ne sont sans doute pas des conditions idéales pour rédiger une critique mais je ne peux y résister, tant cet album m’a littéralement captivé ! Le découpage et la narration donnent l’impression curieuse de vivre cette histoire à côté de l’inspecteur Rivière. Cela permet au lecteur d’être un observateur privilégié des événements étranges qui se produisent. Pourquoi d’honnêtes citoyens se mettent –il à tuer ? Zentner construit son récit autour de deux histoires distinctes en apparence : celle de l’inspecteur Rivière et celle d’une jeune magicienne aux pouvoirs éteints. Ces deux histoires sont suivies en parallèle avec un décalage dans le temps. Ces destinées finissent par se croiser dans un final très réussi malgré son manque d’originalité. Comme à l’accoutumée, Zentner s’est adjoint les bons services de son ami Pellejero. Son trait rond et épais si caractéristique se conjugue avec de larges aplats noirs, assurant aux planches un rendu sans pareil. Je ne sais si mon enthousiasme sera entamé lors d’une prochaine relecture, mais cette œuvre me paraît être un incontournable pour les amateurs du genre.
Le dessin de cet album comporte d’indéniables qualités : le trait de Pellejero, épais et rond, est très plaisant à contempler, malgré un aspect un peu bizarre lorsqu’il dessine des visages en gros plan. L’usage de trois couleurs (noir et blanc, mais aussi gris) est très estéthique et confère à cet album un cachet intéressant, permettant de surcroît de personnaliser chacun des fils narratifs. L’histoire quant à elle commence par intriguer énormément. Le début est en effet très peu explicite : on a l’impression de lire des histoires complètement distinctes. Mais les fils se rassemblent peu à peu, pour former un tout cohérent. Le découpage temporel me laisse rêveur, il mêle en effet allègrement passé et présent et ce n’est que vers la fin de l’album que l’on peut reconstituer précisément la chronologie. Soyons clairs : l’intérêt de «Tabou» réside en grande partie dans sa présentation atypique, car le scénario global n’est réellement pas original. De plus certains éléments semblent n’être exploités qu’en partie, ce qui donne une impression globale de «chapitre d’une histoire plus grande» -- ce qui n’est pas un défaut en soit ! La conclusion, à l’image du scénario, n’est pas du tout originale, mais néanmoins élégante. A découvrir si vous en avez l’occasion.
Rien à redire sur le dessin de Pellejero, même si je le préfère en couleurs, son noir et blanc est beau, intense, sensuel et généreux. Les ambiances nocturnes sont très réussies. Mais le scénario de cet album m’a franchement laissé sur ma faim. Sur cet album, Zentner a manqué un peu d’ambition je trouve. Son histoire de meurtres en série démarre sur les clichés du genre et se termine d’une manière assez peu passionnante. Tout au long de l’album, l’intrigue se perd dans des digressions assez peu intéressantes qui alourdissent l’histoire plutôt qu’elles ne l’enrichissent : la vie conjugale de l’inspecteur, par exemple. L’enquête se résout presque d’elle-même sans grand suspens. Le scénariste a visiblement voulu s’écarter de tous les schémas narratifs classiques. Pourquoi pas, je suis le premier à souhaiter la redécouverte d’autres styles narratifs, mais ici, je vois mal ce qu’on y gagne, cela manque un peu d’émotion et de propos, tout simplement. C'est bizarre, ma première lecture, il y a trois ans d'ici, avait été plus enthousiaste, comme en témoigne l'avis que j'avais posté sur Bd paradisio, mais aujourd'hui, à la relecture, je trouve l'album assez faible. P.S. : Un mauvais point pour l'éditeur, si la traduction s'avère à la hauteur, on ne peut pas en dire autant du lettrage, souvent mal centré dans les phylactères (de quoi défigurer les belles planches de Pellejero) et d'autres erreurs assez génantes : les paroles d'un personnage atribuées à un autre, par exemple.
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