Peau neuve

Le titre de l’album recouvre assez bien le sujet abordé, à savoir les bouleversements (intérieurs tout autant qu’extérieurs) liés à l’entrée dans l’adolescence, la mue plus ou moins difficile à accepter, mais nécessaire pour « aller de l’avant ». C’est ainsi que nous suivons Laura, une jeune fille de 12 ans. D’abord dans son entrée en classe de cinquième dans un nouveau collège (où elle ne connait personne) suite à un déménagement, puis, dans un long flash-back – qui occupe les deux tiers de l’album se déroulant l’été précédent, lors des vacances passées en famille comme chaque année dans un camping pour nudistes. L’ensemble est intéressant, mais franchement inégal. Les passages des vacances sont traités avec finesse, légèreté, et permettent de faire comprendre bien des changements dans les ressenties de Laura avec une économie de moyens et de dialogues. C’est plutôt bien vu. Et ce d’autant plus que je n’ai pas aimé l’entrée en matière (on commence par sa rentrée en cinquième). En effet, les passages au collège (où elle subit rapidement un harcèlement, dans une ambiance de bordel hallucinante) ne sont pas du tout crédibles. Je passe sur la prof de Français dépressive et carrément débile. Mais à part elle, aucun adulte n’est visible, alors même que les violences se multiplient dans les couloirs, et devant le collège. Ces passages ratés gâchent un peu la lecture, et contrastent malheureusement avec ceux plus justes et équilibrés, moins outranciers, des découvertes estivales.

18/02/2022 (modifier)

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Je trouve les deux thématiques développées dans cet album dignes d'intérêt et plutôt finement traitées... sauf que. Sauf que l'autrice n'a pas pris ou bénéficié de l'espace nécessaire pour aller jusqu'au bout de la démarche. Du coup, j'ai trouvé la fin très frustrante, avec un goût de trop peu (ce qui, j'en conviens, est préférable à une overdose indigeste). J'aurais aimé poursuivre l'aventure et comprendre le cheminement de Laura durant cette difficile année de transition. Mais de quoi parle-t-on ? De l'histoire d'une jeune fille qui quitte l'enfance pour entrer dans l'adolescence. On va la suivre sur deux époques. La première nous la montre durant ses vacances d'été passées dans un camps naturiste avec ses parents. La seconde nous narre son quotidien dans un nouveau collège où elle va devenir le souffre-douleur de ses "camarades" de classe. Dans les deux cas, on sent cette jeune fille en porte à faux dans cette période charnière, le portrait est sensible et sonne juste. Ce récit me fait penser aux oeuvres de Max De Radiguès dont je suis assez fan. Le sujet était pourtant casse-gueule car il pouvait facilement verser dans un voyeurisme malsain avec cette évocation de vacances naturistes vécue au travers du regard d'une très jeune adolescente mais Elise Griffon maîtrise brillamment la chose, n'élude aucun aspect mais ne tombe jamais dans l'excès ou l'exhibitionnisme gratuit. Et pour ça, moi, je dis chapeau ! Mais c'est vraiment con, cette longue ellipse finale qui ne m'aura pas permis de suivre Laura durant sa transformation. A lire tout de même et bravo pour la sensibilité qui se dégage de cet album !

16/09/2019 (modifier)

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