Les Sans-Visages

Note: 3.29/5
(3.29/5 pour 7 avis)

La guerre de Trente ans en Allemagne au 17 ème siècle et son cortège de malheurs.


1454 - 1643 : Du début de la Renaissance à Louis XIII Allemagne Signé

Allemagne, 17 ème siècle, guerre de Trente ans une compagnie de mercenaire fatiguée par la violence quotidienne est assaillit par une troupe ennemie. En fuyant ils découvrent un passage caché qui mène vers une vallée isolée et préservée des combats Malgré tous les efforts de hommes la guerre est partout et il faudra que la troupe de mercenaires paye le prix fort pour préserver cette contrée.

Scénario
Dessin
Kas
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 20 Septembre 2019
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Les Sans-Visages © Le Lombard 2019
Les notes
Note: 3.29/5
(3.29/5 pour 7 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

28/09/2019 | sloane
Modifier


L'avatar du posteur Noirdésir

L’intrigue se déroule durant la guerre de Trente ans, qui a ravagé l’Europe au début du XVIIème siècle. C’est une période très riche (contrairement à ce qui est écrit en début d’album c’est loin d’être seulement une guerre de religion), pas trop souvent traitée en BD, et rarement bien en tout cas. Un cadre historique et un sujet qui a priori m’attiraient. Mais je suis sorti quelque peu déçu de ma lecture. En fait, je ne sais pas trop où voulaient en venir les auteurs. Le récit alterne les passages fantastiques (finalement minoritaires) et réalistes, une vision dure, âpre de la guerre (proche de la réalité, il n’y a qu’à voir la série de gravures contemporaines « Les malheurs de la guerre » de Jacques Calot) et un paradis coupée des tumultes de l’Histoire. Bref, j’ai trouvé ça bancal et globalement décevant. La bande de mercenaires que nous suivons, avec ces masques, m’a décontenancé (pas assez fantastique ou pas assez réaliste et crédible). Comme m’est apparu totalement improbable ce jardin d’Eden préservé de la guerre (et de ses bruits - alors qu’elle se déroule à quelques kilomètres de l’autre côté de montagnes !), dans lequel semble régner une religion quasi antique et où apparaissent des fées. Il faut dire que Dubois au scénario, n’a pas pu s’en empêcher ! Le coup d’un territoire coupé du reste du monde par un étroit passage entre deux parois a déjà été vu et revu (dans un « Alix », dans un « Manos Kelly » et j’en passe, sans que cela ne me le rende plus crédible). Et puis, finalement, l’ensemble est trop linéaire, il y manque de la densité. Le dessin de Kas m’a lui aussi décontenancé. Très chargé, presque baroque par moments (voir les premières cases), il aurait pu convenir à une vison macabre et dantesque de la guerre de Trente ans, comme à une vision fantastique douce chère à l’elficologue Dubois. L’intrigue n’ayant pas franchement choisi son camp, je l’ai du coup souvent trouvé à contre-courant. Alors que ce dessin est vraiment plein de qualités. Bon, ça se laisse lire, mais je trouve qu’un angle d’attaque plus clair aurait aidé à mieux apprécier cette lecture. Note réelle 2,5/5.

08/12/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Tomdelapampa

Un album que je souhaitais lire depuis sa sortie, bien content de l’avoir trouvé à la bibliothèque. Une lecture pas mal mais je m’imaginais autre chose, j’en attendais plus. Le dessin de Kas m’a un peu rebuté au début, je lui trouve un coté un peu old school, mais au fil des pages on s’y fait bien, de même pour les couleurs. C’est l’histoire qui m’a surpris (mais dans le mauvais sens du terme). Je m’étais imaginé une fresque fantastique alors que l’on est dans un environnement historique bien particulier et assez méconnu, la guerre des trente ans en Allemagne courant 17eme siècle. On y suit une bande de mercenaires, fatiguée de la guerre, qui découvre une communauté isolée dans une vallée perdue, les affres de la guerre ayant épargné ce petit monde. Un scénario qui se laisse lire mais que j’ai trouvé vraiment sans surprises, cette idée ayant déjà était exploitée sur bien des supports mais avec un contexte différent je vous l’accorde. Bref finalement un récit cousu de fil blanc à mes yeux, du coup une petite déception mais l’album est plus qu’honnête.

06/06/2022 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

2.5 Bon je pense avoir de la difficulté avec Dubois, un scénariste dont je trouve souvent les bandes dessinées moyenne. C'est encore le cas ici alors qu'il y avait des éléments qui me plaisait bien dont le dessin que j'ai trouvé élégant. En faite, c'est la structure du scénario qui ne me plait pas. Cela prends presque la moitié de l'album pour que soit intégrer dans l'histoires des éléments qui ont enfin retenu mon attention et ensuite j'ai eu l'impression que de lire une suite de sous-intrigues misent ensemble. C'est trop décousu pour moi et de plus je n'ai pas ressenti d'émotions lorsqu'il y a des scénes dramatiques dont la fin qui m'a laissé totalement indifférent. Ça se laisse lire sans plus.

15/05/2021 (modifier)
Par doumé
Note: 3/5
L'avatar du posteur doumé

L'auteur établit son scénario à partir d'un évènement historique réel, l'action se déroule au 17ème siècle en Allemagne pendant une guerre de religion qui dura trente ans. La connaissance de cette période n'est pas nécessaire pour la compréhension de l'histoire. Au départ, une bande de mercenaires s'échappe d'une zone de guerre où tout est dévasté. Pour se sauver d'une mort certaine, ils s'enfuient par un défilé étroit dans la montagne et découvrent une vallée où la paix et l'opulence règnent. Les mercenaires passent de l'enfer au paradis, les loups vont-ils dévorer et saccager la bergerie? La tension liée à la cohabitation de ces 2 communautés que tout oppose est l'intérêt principal de cette bd. A partir de cette situation, l'auteur fait monter la tension crescendo. Quelques évènements tragiques émaillent l'histoire et l'auteur réussit à maintenir le suspens en attendant l'inévitable tragédie finale. Les deux points forts du dessin sont les détails essentiellement pour les scènes de guerre et les couleurs de cette vallée imaginaire idyllique qui créent une ambiance paradisiaque. La fin est pour moi le point faible de cette histoire, je ne dirai pas pourquoi pour ne rien dévoiler mais c'est un peu trop classique à mon goût.

14/04/2020 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Cet album constitue une très bonne surprise, le scénariste Dubois concocte une histoire passionnante qui démarre comme un récit historique mais qui dévie vers un récit à connotation un peu fantastique, voire féerique, dans un monde imaginaire des plus plaisants. En effet, la guerre de Trente Ans est assez mal connue car elle n'a pas eu d'incidence directe sur le royaume de France au XVIIème siècle, même en classe lorsque j'étais étudiant, je n'ai pas souvenir que les programmes l'évoquaient de façon nette, pas comme la guerre de Cent Ans qui voyait les 2 puissances de la France et de l'Angleterre s'opposer pour des conquêtes territoriales et une couronne. Malgré ça, cette guerre de Trente Ans a été sans doute aussi barbare et aussi sanglante que les guerres de Religion un siècle plus tôt en France. Pour le prouver, les premières pages montrent une vision quasi apocalyptique de ce conflit, et soudain, le récit bifurque vers un monde imaginaire puisque ces mercenaires poursuivis par l'ombre de la guerre et de la violence, se réfugient dans une vallée épargnée par ce chaos, l'apocalypse fait place à un eden merveilleux où une communauté vit dans la paix et la sérénité, préservée des ravages de la guerre. Cette histoire m'a fortement rappelé un très beau film de 1971, la Vallée perdue de James Clavell, avec Michael Caine et Omar Sharif, j'y ai retrouvé à peu près les mêmes éléments, c'est un film très méconnu que j'invite à découvrir. La cohabitation entre ces mercenaires fatigués d'avoir tant versé le sang et cette communauté aux relents druidiques, tient toutes ses promesses, on s'attend à ce que ça dérape évidemment, mais ces soldats cachent au final un fond d'humanité insoupçonné, à part un des leurs qui veut absolument en découdre, c'est un récit sur la rédemption et sur l'amour idéalisé, certaines figures deviennent attachantes, notamment celle du capitaine qui fait preuve à la fois d'une belle autorité et d'une noblesse d'âme. Le chaos guerrier finit cependant par arriver et ça donne lieu à de très belles scènes qui contrastent avec celles plus bucoliques entre le capitaine et la jeune Feya. J'ai adoré le dessin de Kas, très différent de ce que j'avais vu sur Halloween Blues au trait plus policé, ici ça se rapproche plus de Hans et de La Fille de Paname, on y sent la filiation de Rosinski, même si Kas a son propre style, son dessin est très fouillé, particulièrement dans les scènes de groupes et de batailles où le plaisir de détailler les cases est décuplé, j'aime beaucoup ce style un peu heurté, avec des colorisations bien choisies pour chaque ambiance. Est-ce l'influence de Dubois ? mais j'ai cru y déceler une certaine ressemblance physique entre le héros de Sykes scénarisé par Dubois, et la figure du capitaine. Je ressors donc de ce one-shot totalement séduit, avec un scénario remarquablement tourné et un dessin magnifique, que demander de plus à ce récit captivant ?

03/03/2020 (modifier)
Par Hervé
Note: 3/5
L'avatar du posteur Hervé

Il faut d'abord avouer que je suis allé à reculons dans la lecture de ce one shot, pourtant fortement conseillé par mon libraire, bien avant sa sortie. Le seul nom de Kas sur la couverture aurait dû m’enthousiasmer tant j'avais adoré son trait sur la série Halloween Blues scénarisée par Mythic. Et que dire d'une histoire signée par Pierre Dubois, qui m'a enchanté dans Sykes et Texas Jack. En feuilletant l'album à sa sortie, je l'ai pourtant reposé car le style adopté par Kas ne m'a pas du tout plu, un style trop éloigné d'Halloween Blues, avec peut-être trop de fioritures, de détails, qui pour un lecteur comme moi habitué à "la ligne claire" peut-être rédhibitoire. Mais il ne faut pas se limiter à ces a priori, et suite à un emprunt en médiathèque, je me suis enfin décidé à lire cet album. Je dois dire que seul Pierre Dubois aurait pu signer un tel scénario qui oscille entre l'histoire médiévale et une certaine poésie, avec ce havre de paix découvert par hasard par ces mercenaires. Et que dire de ce pseudo druide, dirigeant cette communauté pacifique, qui ne peut naître que dans l'imagination de Pierre Dubois. J'ai été subjugué par cette aventure, qui finalement s'avère très cinématographique. Certes le dessin ne m'a guère emballé mais l'histoire l'a emporté sur les réserves émises sur le graphisme

13/11/2019 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
L'avatar du posteur sloane

D'abord une couverture, très belle mais intrigante avec ce cavalier qui porte un masque inhabituel. Même le titre ne dit que peu de choses sur le contenu. Nous sommes en Allemagne au 17 ème siècle pendant la guerre de Trente ans, une période plus que troublée. A cette époque l'empereur catholique des Habsbourg mène bataille contre les princes protestants, s'y mêlent aussi quelques armées françaises et espagnoles. Seul quelques historiens chevronnés seraient capable de dire qui combat qui et surtout pourquoi ? Les bandes de mercenaires ravagent la contrée dans une boucherie sans nom. Au cœur de ces batailles on pille, on viole et on tue. De nombreux soldats désertent et se rassemblent en bandes. Les Sans-Visages sont de ceux-là, ils sont vendus au plus offrant, parmi eux quelques illuminés portés par une foi aveugle, quelques nobles désargentés, un capitaine autrefois plein d'honneur qui s'est peu à peu transformé en loup sanguinaire et les hommes de troupes, affamés, las de courir après des causes perdues d'avance. Depuis peu cette troupe a déserté, tous les hommes portent des masques pour cacher des blessures extérieures ou intérieures. Alors qu'ils sont poursuivis par un parti ennemi ils découvrent une faille dans une falaise qui les mènent non sans mal dans une vallée de conte de fées, isolée et préservée des batailles. Accueillis par les habitants les guerriers décident de s'y installer, de déposer les armes et tenter de vivre enfin normalement. Cette histoire est tout bonnement magistrale, elle parle de guerre, de violence, de vengeance mais aussi de pardon et de rédemption. Le scénario de Pierre Dubois que l'on a connu amoureux des petites bêtes est au final assez malin, il nous entraine sur un chemin que l'on pourrait croire balisé mais qui nous emmène là où il le veut. Il n'y a pas d'issue heureuse, pas de happy end comme quelques détails auraient pu nous le laisser croire. Au dessin Kas qui a officié sur Hans et Halloween Blues possède un coup de crayon qui ici vient en contrepoint d'une histoire finalement tragique. Ses paysages bucoliques ne font que renforcer les événements dramatiques. Un trait réaliste bref on s'y croirait. Lorsque l'histoire se clôt on en vient à éprouver un certain regret de quitter ces personnages forts et attachants même si l'on a affaire à des guerriers sanguinaires.

28/09/2019 (modifier)