Les Maîtres des îles
Entre récit d’aventure féministe et saga familiale, Stéphane Piatzszek et Gilles Mezzomo nous racontent la fin de la plantation esclavagiste aux Antilles à travers les yeux d’une jeune femme éprise de liberté.
1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune Caraïbes Esclavage La France d'Outre-Mer
1846, Saint Pierre, Martinique. Eliza Huc quitte le couvent Sainte Agnès pour retourner au domaine familial, une plantation de békés tenue par sa famille depuis plusieurs générations. Alors que son père et son frère sont encore au continent, Eliza doit subir l’autorité martiale de son grand-père, un homme dur et ancré dans une vision ancienne du monde. Comme aux pires temps de la traite négrière, pourtant interdite depuis plus de vingt ans, celui-ci continue d’exploiter, persécuter, fouetter et violer les femmes et les hommes qui travaillent sur sa plantation. Mais le monde est en train de changer. À Paris comme partout en métropole, l’esclavage est vu comme une monstruosité anachronique. Huc a beau être l’un des planteurs les plus réactionnaires de l’île, il devra plier lui-aussi. Eliza sera celle qui lui montrera que personne ne va contre l’Histoire.
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Date de parution | 21 Août 2019 |
Statut histoire | Série terminée 3 tomes parus |
Les avis
Mouais. J’ai lu le premier album, mais sans qu’il m’ait suffisamment intéressé pour avoir envie de continuer. En effet, si ça se laisse lire sans problème, l’intrigue manque quand même d’originalité – si ce n’est la localisation dans les Antilles, peu avant l’abolition de l’esclavage. Pour le reste, rien de marquant je trouve. Quant au dessin, là aussi il possède des qualités, mais je l’ai trouvé un peu vieillot – affaire de goûts certainement. Bref, rien de catastrophique, et je pense que d’autres lecteurs vont y trouver leur compte. Mais ce n’est pas ma came, je suis resté sur ma faim, et j’ai déjà en grande partie oublié ma lecture pourtant pas si lointaine. Note réelle 2,5/5
Les Maîtres des îles, ce sont ces grandes familles de colons installées depuis des générations aux Antilles, ces riches planteurs spécialisés dans la culture de la canne à sucre, et qui doivent leur prospérité à leur main d’œuvre gratuite, leurs esclaves. L’histoire commence en 1846, aux toutes fins de l’esclavage, qui sera aboli en Martinique en 1848. A travers ce diptyque, on va suivre la vie et les prises de positions d’Eliza, en butte au patriarcat de sa famille, à son grand-père particulièrement réactionnaire et opposé à tout changement dans sa propriété. Sur cette trame très classique, la force de Piatzszek est de nous distiller des éléments propres à cette époque de transition. La situation complexe des noirs, par exemple, selon qu’ils sont esclaves, marrons (esclaves en fuite), affranchis et nouveau propriétaire d’une plantation, ou mêmes avocats. On assiste également aux bouleversements économiques à venir : la fin de l’esclavage ira de pair avec l’industrialisation de la canne à sucre. C’est aussi la fin d’un modèle économique où le sucre ne provient plus uniquement de la canne à sucre, mais aussi de la betterave sucrière, produite en métropole. Et le dessin ? Et bien c’est sûrement là que le bât blesse. Il est inégal, sûrement. Peut-être trop classique pour cette histoire qui ne l’est pas tant que ça. En conclusion : Avec une histoire qui tient la route, une envie irrépressible de se documenter plus avant sur la situation de la Martinique avant l'abolition de l'esclavage, c'est un album que je vous recommande (comme toutes les BD de Piatzszek, du reste).
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