Macbeth, roi d'Écosse
Écosse XI ème siècle, de retour dans leur fief après de longs combats en Norvège Macbeth et Banquo deux guerriers, rencontrent trois sorcières par une nuit d'orage, celles-ci leurs délivrent une prophétie.
987 - 1299 : Moyen-Âge et Capétiens Adaptations de pièces de théâtre Écosse Iles Britanniques Shakespeare
C'est donc une relecture assez flamboyante du mythe universel de William Shakespeare. De retour de Norvège Macbeth et Banquo deux guerriers reviennent dans leurs fiefs. En chemin ils s'arrêtent dans un cromlech au centre duquel trois sorcières leur délivrent une prophétie. Macbeth deviendra roi tandis que Banquo verra sa descendance le devenir. La suite de l'histoire est connue : meurtres, assassinats, trahisons font de ce récit le drame le plus connu des textes de W. Shakespeare.
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Date de parution | 18 Septembre 2019 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Perso je trouve cette série magnifique. Je triche car je suis un amoureux du théâtre de Shakespeare ( sauf Shylock) et particulièrement de la pièce de "Mac Beth". La pièce maudite du répertoire anglais "The scottish play". Tout d'abord, les auteurs s'affranchissent d'un suivi à la virgule de la pièce de Shakespeare. C'est bienvenue car cela leur laisse une marge de liberté et donne beaucoup de cohérence au récit. En outre cela amplifie la personnalité de la scottish Lady, Lady Mac Beth. Inutile de jouer au jeu des différences, elles sont nombreuses mais Shakespeare avait fait de même quand il s'était approprié la légende des époux Mac Beth. Pour moi le plus important est que l'esprit de la légende soit respecté de très belle façon. Je trouve le travail effectué par Thomas Day époustouflant. Prendre le texte de Shakespeare, le brasser de mille façons, le couper pour nous le restituer compréhensible dans cet espace si restreint est un exploit digne d'éloge. Thomas Day ne se contente pas de le restituer, il fait chanter le texte avec des tournures certes difficiles mais qui correspondent si bien à l'esprit de l'oeuvre originale. Un texte de théâtre s'écoute plus qu'il ne se lit, et c'est au lecteur de trouver le rythme du phrasé pour rentrer dans l'oeuvre . Evidemment le théâtre Elisabéthain n'a pas grand chose à voir avec notre théâtre classique. Chez Shakespeare ,et donc chez les auteurs de la série, pas de règles d'unités ni de bienséance. On tue, on écorche, on s'aime et on se bat. Les mystères, les sorcières ou les fantômes font parties de tout ce que l'on ne comprend pas. Je trouve même que Day magnifie le personnage puissant de Lady Mac Beth comme le duo Peña-Le Callet l'avait fait avec l'excellent Médée. Ces deux disciples d'Hécate me permettent de relier les deux oeuvres qui reprennent les deux grandes figures du mal chez une femme. Représentation véhiculée par des hommes qui n'hésitent pas à faire bien pire au nom de la raison d'Etat. Si je ne me suis pas ennuyé une seconde à découvrir ce magnifique texte ; j'en ai pris aussi plein les yeux. Sorel peint la lande écossaise, les brumes, les sorcières et leurs maléfices , les fêtes, les batailles d'une manière à couper le souffle. Mais surtout le paroxysme est atteint avec ces face-à-face entre les deux époux maudits unis dans ce tourbillon de vies et de morts. Pas forcément une oeuvre d'un abord facile mais elle mérite qu'on s'y accroche. J'ai une préférence pour le tome 1 mais le 2 est de très bonne facture.
Guillaume Sorel, le dessinateur de ce premier tome "Le livre des sorcières" avant une suite et fin dans "Le livre des fantômes", fait partie des auteurs que je place dans mon panthéon personnel des dessinateurs qui nous proposent à chaque fois des sortes de tueries graphiques. Dans ce "Macbeth roi d’Écosse" il ne déroge pas à sa règle et encore une fois son talent saute aux yeux. Le récit s'amorce par une mise en abyme au-dessus d'un abîme symbolisé ici par cet arbre qui pousse au dessus d'une faille dans le paysage. Une fois franchi il n'y a pas de retour possible et le destin se met en branle pour Macbeth et son compagnon Banquo qui en viendront à croiser le chemin de trois sorcières qui leurs annonceront la fatale prophétie. Macbeth sera roi et la descendance de l'autre le deviendra également. Dès lors ce ne seront que meurtres, assassinats et trahisons dans lesquels la terrible Lady Macbeth aura sa part. Celle-ci vient d'épouser Macbeth et lui a fait promettre d'en faire sa reine, n'étant pas caractérisée par la patience elle va tout faire pour accélérer les choses d'une manière plus que violente. Au scénario Thomas Day qui arrive dans cette œuvre à faire des coupes dans le texte original de Shakespeare tout en lui donnant de la fluidité mais en respectant le ton d'un théâtre élisabéthain. L'histoire est sombre, de même que la colorisation des planches mais il en ressort une atmosphère envoutante qui colle parfaitement au récit, les personnages sont croqués avec dans le regard toute la folie qui les anime. Ah ces planches où les sorcières dansent au milieu du cromlech. Pour ma part voilà la bande dessinée que j'aime, une histoire prenante avec des personnages torturés, un zeste de violence, de noirceur, un dessin à l'encan; cela en fait mon coup de coeur du moment et j'incite le plus grand nombre, les amateurs du bel ouvrage, à acheter et à lire ce premier opus.
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