Ada (Baldi)
2020 : Grand Prix Artémisia Au début du XXème siècle, quelque part près de Vienne Ada vit avec son père, un bucheron frustre et autoritaire. La jeune a une passion, la peinture qui lui permet de s'évader de ce milieu, mais cela sera t’il suffisant
1914 - 1918 : La Première Guerre Mondiale Auteurs italiens Europe centrale et orientale Grand Prix Artemisia La BD au féminin Les petits éditeurs indépendants
1917, quelque part en Autriche. La jeune Ada vit seule avec son père, un bûcheron aussi rustre qu’autoritaire. Le talent et la curiosité de la fillette pour la peinture ne font qu’attiser la colère et le mépris du père. Consciente que l’affrontement n’est pas une option, Ada fait mine de se soumettre à l’autorité paternelle, pour mieux, secrètement, s’adonner à sa passion. Pour autant, l’orage se prépare au loin et il sera difficile d’y échapper…
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Date de parution | 07 Février 2019 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Ada est un très beau livre avec du papier de belle qualité au toucher agréable et envahi par un nombre impressionnant de peintures sur lesquelles il est difficile de détacher les yeux. Le texte est très rare voire souvent absent comme sur une toile. Cela ne signifie pas que l'histoire est vide. Au-delà de la contemplation, Barbara Baldi nous invite à la réflexion sur la coexistence de deux mondes. Le père vit dans son monde "primaire". Celui de la terre, de l'effort physique et sans relâchement pour assurer sa subsistance mais aussi celle des gens de la ville qui mourraient de froid sans son travail. A une époque où l'autorité du père était incontestable le sort d'Ada ne devait pas être plus difficile que bon nombre. Ada s'évade grâce à l'art. Elle peut ainsi transformer la dure réalité qui l'entoure en profonde beauté. C'est le privilège de l'artiste de nous extraire de la pesanteur du quotidien pour la transformer en légèreté harmonieuse qui nous ouvre à un autre horizon. C'est la belle prouesse de cette série de Barbara Baldi.
Touchée. C'est l'état dans lequel je suis en refermant cet album. Pourtant c'est très court, il y a très peu de dialogues, l'histoire tient en une phrase . C'est le moment où une jeune fille devient adulte. Heureusement il y a des milliards de manière de devenir adulte, et celle-ci est dure, mais si belle... L'image est une énigme de beauté. C'est Baudelaire qui disait : " le beau est toujours bizarre", ici je ne saurais pas du tout décrire la technique employée, je pense que c'est on ne peut plus mixte, des pinceaux griffus, des touches d'ordinateur, beaucoup de talent et de sensibilité : c'est somptueux et décharné à la fois. Ça m'a laissée bouche bée. La lumière du petit matin au bord de la forêt, La nuit noire, où on va chercher du bois dans la lumière de la cuisine... Un conseil pour les pères incultes et malheureux : ne tuez pas les chiens, cela ne fait qu'accélérer les choses... Et pour vous, débrouillez-vous pour lire cette BD au moins une fois, l'édition est très soignée, c'est un plaisir à tenir dans les mains. Cela peut aussi faire un très beau cadeau pour une jeune fille qui dessine, où une jeune fille qui a un père bête ou abandonné ou les deux à la fois. L'adresse est à ceux qui résistent...
L'histoire de cet album n'est pas du type qui me séduit vraiment d'ordinaire. D'une part elle se lit assez vite puisque beaucoup de planches sont muettes et contemplatives. Et d'autre part son sujet est sombre et un peu désespéré. Mais j'ai su vraiment l'apprécier grâce à un graphisme superbe. Le dessin fait écho au thème secondaire du récit, à savoir la peinture. Chaque case est un beau tableau qui plonge le lecteur dans l'ambiance de l'histoire. Cela se passe en Autriche à la fin de la première guerre mondiale et nous sommes transportés dans les paysages enneigés de la campagne à proximité de Vienne. Atmosphère, silences, lumières, tout y est pour dépayser le lecteur. Je suis resté rêveur devant un grand nombre de ces cases silencieuses, admirant la lumière d'un soleil couchant sur les frondaisons d'arbres enneigés, ou la simple touffeur d'un champ silencieux sous la neige et sous un ciel plombé. C'est beau. Et les personnages ne sont pas en reste, en particulier l'héroïne que je trouve très expressive malgré sa retenue permanente. A noter aussi les quelques clins d'oeil aux oeuvres des contemporains d'Egon Schiele, celui-ci faisant partie prenante du récit. L'histoire est simple mais forte. Très vite, on ressent une vraie colère envers ce père haineux et la façon dont il maltraite sa fille. Et on ressent toute la frustration et l'envie de liberté de cette dernière. Je n'ai pas bien compris comment elle a su, malgré toutes les tâches quotidiennes que lui infligeait son père, développer son talent artistique, mais son échappatoire par la peinture a su me toucher. D'une certaine manière, il me rappelle l'échappatoire par la musique de l'héroïne du film La Leçon de Piano. La fin du récit est attendue et libératoire mais elle est aussi un peu abrupte car je doute que la suite puisse être aussi facile que le laissent penser les espoirs de la jeune héroïne. Mais cela n’entache en rien le plaisir que j'ai eu à parcourir les planches de cet album et à être plongé dans son univers graphique et émotionnel.
Ada est une jeune fille qui vit dans la forêt avec son père, un être frustre et autoritaire. Pour échapper à son quotidien Ada fait de la peinture au grand dam de son père qui ne comprend pas les aspirations artistiques de sa fille. Voilà le scénario minimaliste de cette histoire de B. Baldi qui précédemment avait enchanté le plus grand nombre avec La Partition de Flintham. Nous retrouvons ici les mêmes magnifiques paysages, les ciels calmes ou tourmentés déjà aperçus dans le premier opus de l'auteure. Je suis ici beaucoup moins fan de ces personnages qui ont tous de vilaines rougeurs sur le visage sans compter que ceux-ci sont anguleux, comme taillés à la serpe, personnellement je ne trouve pas cela joli. Et puis je sais que comparaison n'est pas raison mais à aucun moment je n'ai été en empathie avec cette pauvre jeune fille alors que sur La Partition de Flintham j'avais plus ressenti les affres dans lesquels se débattait l’héroïne. Ma note n'est pas fabuleuse mais j’enjoins tout de même les lecteurs à jeter un œil à cette histoire dont je le répète les illustrations sont fabuleuses.
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