Aunoa
Histoire entre SF et fantastique.
Auteurs italiens Hybrides Séries avec un unique avis
Après une catastrophe indéterminée, un type erre dans les ruines. Entre une première partie et un épilogue très SF, durant lesquels notre personnage rencontre des êtres trop parfaits pour être honnêtes, nous le suivons dans la traversée d'une société inquiétante, au sein de laquelle des savants bricolent des êtres hybrides, dans une ambiance noire et absurde.
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Date de parution | 1979 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
« Aunoa » est un album que Buzzelli a réalisé entre 1968 et 1970, une dizaine d’années avant sa publication chez les Humanos, et l’on comprend aisément ce qui a pu séduire des gars aussi différents et curieux que Moebius ou Druillet, dans le travail de cet auteur italien. En effet, si le début de l’histoire (vaguement post-apocalyptique, dans des décors détruits, au milieu de carcasses) semble partir vers la Science-Fiction, l’aspect fantastique prend peu à peu le pas – avant qu’on ne retourne vers la SF sur la fin, dans une société hygiéniste et perfectionniste, très froide : c’est donc inclassable de ce point de vue. En effet, rapidement, Buzzelli va faire dériver l’histoire vers quelque chose d’un peu loufoque, étrange, avec des personnages hybrides, au corps mi- humain, mi- animal, avec un arrière-plan qui m’a fait songer au roman de Wells « L’île du docteur Moreau ». On est embarqué dans cette intrigue sans toujours la comprendre, porté par une narration sans temps mort ni volonté de vraisemblance. Il faut accrocher à cet univers un peu glauque, très noir, avec des savants cherchant le plaisir dans la naissance de freaks absurdes ! Il faut aussi s’accrocher pour la narration, qui ne livre pas toutes les clés. En effet, le lecteur devra s’en remettre à son imagination, pour relier entre eux les différents passages, puisqu’aucune explication ne nous est donnée pour la catastrophe du début (guerre nucléaire ?), sur les turpitudes de cette société jouant avec les corps et les êtres (animaux et humains), sur cette société futuriste finalement à fuir, ni sur ce qui peut lier tous ces événements. Les lecteurs trop cartésiens auront beaucoup de mal à apprivoiser le travail de Buzzelli ! Si le titre de l’album est bien « Aunoa », le sous-titre, « Labyrinthes », peut donner une idée des méandres dans lesquels certains lecteurs peuvent se perdre – mais n’est-ce pas en partie voulu par l’auteur ? Y a-t-il réellement une sortie ? C’est d’ailleurs sous ce titre de « Le Labyrinthe » (le « s » a disparu) que cette histoire est reprise dans le tome 1 de ses œuvres aux éditions Les Cahiers Dessinés en 2018. Sinon, on ne peut présenter le travail de Buzzelli sans parler de son dessin. Il vient avant tout d’un milieu artistique, et son trait très heurté, baroque et relativement chargé, usant d’un Noir et Blanc à la fois classique et moderne (proche parfois de crayonnés améliorés, comme « jetés » sur le papier, mais avec rage) est franchement bon. Il faut y être réceptif (c’est sans doute un peu plus abordable que l’aspect narratif), mais j’aime beaucoup ce coup de crayon (je regrette juste une qualité très moyenne de la reproduction, en particulier de l’encrage, pas toujours assez net à mon goût). Les amateurs de l’auteur y trouveront leur compte, puisque cet album est dans la lignée d’autres publiés en France chez le même éditeur ou auparavant aux éditions du Square et aux éditions du Fromage (d’ailleurs souvent dans le même format assez grand, permettant au dessinateur de donner toute sa mesure), avant que Buzzelli ne travaille ensuite pratiquement que sur des séries « western » plus classiques (mais il est vrai seulement au dessin, et le plus souvent pour des œuvres de commande). Note réelle 3,5/5.
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