Le Travail m'a tué

Note: 3.75/5
(3.75/5 pour 4 avis)

Partant d’une histoire authentique, le livre retrace le parcours d’une victime du monde du travail. Après une longue enquête, les auteurs racontent, dans une fiction, comment un système de harcèlement est mis en place, à tous les niveaux de la hiérarchie, afin de pousser les employés au maximum de leurs capacités… un système qui les poussent, parfois, à l’irréparable. Un grand récit-enquête sur le mal être au travail.


Académie des Beaux-Arts de Tournai Monde de l'entreprise

Jeune ingénieur, Carlos Pérez se fait embaucher en 1988 par une grande marque automobile. Son rêve d’enfant se réalise. Il monte peu à peu les échelons, se marie, attend un premier enfant… Sa vie se complique dès lors que la société emménage dans un nouveau lieu, à l’opposé de la banlieue où il vient d’emménager. Une nouvelle génération de cadres arrive avec la nouvelle direction et la machine à broyer se met en marche. On l’envoie suivre le travail d’une usine en Argentine, pour mieux confier la suite de sa mission à un autre cadre. Lui, devra aller en Roumanie, abandonnant provisoirement femme et enfants. Les réunions inutiles se chevauchent, sa hiérarchie devient humiliante, inhumaine. À bout, harcelé moralement, Carlos va commettre l’irréparable. Texte: L'éditeur

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 05 Juin 2019
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Travail m'a tué © Futuropolis 2019
Les notes
Note: 3.75/5
(3.75/5 pour 4 avis)
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19/10/2019 | Gaston
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Par Canarde
Note: 3/5
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Pas aussi enthousiaste que mes prédécesseurs... Effectivement, tout est décrit efficacement, les dessins sont sobres... On observe les petites marches que l'entreprise pousse le personnage principal à franchir, petit à petit, avec une sorte de bienveillance perverse... vers l'insoutenable. Mais malheureusement je n'ai pas appris grand chose. Cet exemple montre le travail des "cadres" dans une industrie capitaliste ( rentabilité, mère de tous les vices) Il me manque une reflexion plus large sur le travail . Cette bd aurait du s'appeler "Le capital m'a tué ". Et pourtant le propos reste en dehors de la politique, le choix du titre est en lui -même un refus de s'attaquer au gros poisson ... l'avocate sait bien qu' on ne pourra pas ouvrir le procès du capitalisme, elle reste sur "les conditions de travail que doit garantir l'employeur". Pourtant, c'est l'éléphant dans la pièce.

17/08/2024 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
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Très bonne BD qui fait vivre de l'intérieur l'enfer du travail dans ces entreprises qui changent du tout au tout leur façon de faire, pliant aux lois du management et de l'entreprenariat à l'américaine. Jusqu'au drame que l'on a désormais en tête avec les affaires Orange ou Renault. La BD s'ouvre par le procès d'une femme d'un des suicidés, ce qui ne laisse que peu de doute sur le déroulé de l'affaire. Mais la vue de l'intérieur est glaçante : pressurisation des équipes, cloisonnement, rentabilité affiché sur chaque action, changement des logiciels sans support de formation, déplacements surprises et intempestifs, sans reconnaissance, sans primes, sans retour. Une façon de diriger qui n'aboutit qu'a des départs ou des morts,une fois le personnel suffisamment essoré. Mais derrière cette façade de rentabilité et de marché concurrentiel où tout est axé sur le rendement, le profit et la viabilité des entreprises, c'est des familles déchirées, des dépressions et sans doute un nombre incalculable de divorce, dépressions et burn-out. La BD retranscrit ça, la famille qui se délite petit à petit et qui finit par imploser. Et la souffrance, sans cesse ... La BD est rude mais salutaire à lire, pour comprendre le monde du travail aujourd'hui, ce qu'il en ressort et surtout la souffrance des humains au contact. A lire et à faire lire !

02/08/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Directement inspirée de la vague de suicides ayant touché le centre de recherche de Renault il y a quelques années (mais, hélas, d’autres affaires, chez Orange ou ailleurs, sont venues confirmer ce triste phénomène), cet album, au travers de l’exemple de Carlos Perez, montre comment un jeune ingénieur, brillant et motivé, est exploité jusqu’à la trogne par sa hiérarchie (pour satisfaire les demandes de rentabilité des actionnaires). Il n’y a pas de basculement brutal, mais une longue suite de petites violences, de paliers, qui font perdre à cet homme le sens de son travail, ses valeurs, sa vie de famille, pour ne plus être qu’un citron pressé. Lorsqu’il n’y a plus de jus, on le placardise – ce qui entraine son suicide. Nous le savons dès le départ, puisque l’histoire est un flash-back expliquant comment sa veuve se retrouve au tribunal contre la multinationale après la mort de son mari. Je trouve que la démonstration est faite avec finesse – comme l’est le travail d’exploitation des dirigeants. Le renouvellement des cadres, qui multiplient les injonctions parfois contradictoires et irréalisables, le fait que de jeunes loups sortis d’écoles de commerce, uniquement gestionnaires comptables, décident de tout, sans tenir compte de la vie et de l’avis de ceux qui font réellement tourner l’entreprise, est assez inquiétant, mais au combien représentatif de ces « techniques de management », qui sont loin d’avoir cessé, et qui commencent à faire leur œuvre délétère dans le secteur public aussi, avec les mêmes conséquences sur la perte de sens du travail, le mal-être, etc. Sur un sujet d’actualité un peu désespérant, avec un traitement froid, presque clinique, je trouve cet album bien fichu, et d’une lecture très recommandée.

07/08/2022 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
L'avatar du posteur Gaston

Bienvenue dans le monde du travail moderne.... Le récit est semble-t-il basé sur une vraie histoire, ce qui explique pourquoi tout m'a semblé si réel même si mon travail est bien différent de celui du protagoniste. On suit donc Carlos qui commence son travail plein d'espoir et d'enthousiasme et qui au fil des années va perdre ses illusions face à une administration et un environnement de travail de plus en plus déshumanisés et qui ne pensent qu'au profit à tout prix. Il va finir par avoir trop de travail, on le laisse se débrouiller tout seul avec des logiciels qu'il ne comprend pas, on l'envoie en Roumanie où il assiste aux conditions misérables des employés...C'est une vraie charge contre les travers du monde du travail et aussi contre un sujet plus présent ces dernières années : le suicide au travail. C'est pas un spoiler, on sait dès les premières pages quel sera le funeste destin du pauvre Carlos, et les auteurs montrent bien comment une personne peut finir par commettre un geste irréparable après avoir été menée à bout par une entreprise inhumaine. Ceux qui ont aussi des problèmes au travail risquent de se reconnaître dans plusieurs situations et franchement ce n'est pas un ouvrage que je recommanderais à un dépressif. Le dessin est dans un style réaliste dynamique et expressif comme je les aime, bien loin des trucs figés et sans âme. Le texte qui termine l'album est intéressant, mais comme il ne parle que de la situation en France, du coup je suis curieux de ce qui se passe dans mon propre pays. Bref, un album à découvrir et qui pose des réflexions intéressantes sur les agissements de plusieurs entreprises sur leurs employés.

19/10/2019 (modifier)