Dracula (Bess)
Une adaptation grandiose du chef d’œuvre de Bram Stoker où le dessinateur Georges Bess nous propose un magnifique album en noir et blanc qui transcende le mythe de l’extraordinaire personnage de Dracula.
Adaptations de romans en BD Georges Bess Glénat Les prix lecteurs BDTheque 2019 One-shots, le best-of Vampires
Jonathan Harker travaille dans une étude de notaire en Angleterre. Il est envoyé au fin fond de l’Europe dans les Carpates pour y rencontrer un futur acheteur de maison à Londres. Il laisse au pays sa fiancé Mina qui l'attend chez une amie Lucy. Celle-ci est en attente de se marier. Jonathan arrive au terme de son voyage non sans avoir été averti par la population du coin que l'endroit ou il se rend est maudit. Le comte Dracula qui y habite a très mauvaise réputation. Jonathan rencontre celui-ci mais s'aperçoit vite qu'il est piégé dans le château quasi en ruine. Pendant ce temps à Londres Lucy l'ami de Mina tombe malade sans que les médecins ne sachent trop ce qui provoque ce mal. De son côté le comte Dracula gardant prisonnier Jonathan dans son château part pour Londres afin d'y poursuivre ses méfaits.
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Date de parution | 16 Octobre 2019 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Apparemment l'auteur a suivi la trame du roman original, que je n'ai pas lu. Et bien il faut accepter que l'écriture des dialogues et la description des scènes en mode "voix off" sont vraiment trop datées pour un lecteur d'aujourd'hui. Comme tout cela est poussif, misogyne, peu crédible, avec des incohérences ou des raccourcis dans la narration ! Malheureusement, le beau coup de crayon de Bess ne peut pas tout sauver. Comparé à la profondeur et la beauté de son autre album Frankenstein, il n'y a pas photo.
Je ne suis pas friand des histoires gothiques et je n'ai pas lu le roman éponyme de Bram Stoker. Et bien que le dessin soit absolument époustouflant, je n'ai pas réussi à accrocher des masses à cause du récit, que je trouve un peu "plat". Le déroulé de l'intrigue va crescendo, mais je n'ai pas ressenti grand chose. Je voulais une atmosphère plus sombre et avec plus de tensions. Ca avait très bien commencé avec Jonathan qui entre dans le château de Dracula, mais par la suite ça part en enquête obscure avec Van Helsing, que je ne trouve pas très bien exploité. L'histoire d'amour entre Jonathan et Mina ne m'atteins pas vraiment non plus. Le dessin est vraiment fabuleux, très classique je trouve, mais vraiment maîtrisé à la perfection. Et puis la composition des planches ajoute toute la réussite au rendu graphique. Belle découverte, je continuerai de parcourir les histoires dessinées par Bess (j'avais adoré Juan Solo). On passe globalement un très bon moment. A découvrir et les amateurs du genre gothique vont adorer, sans doute.
Un chef d'œuvre ! Une très très belle adaptation du roman de Bram Stoker. Dracula est un roman épistolaire publié en 1897. Je vais faire court, je n'ai plus grand chose à ajouter aux posts ci-dessous. Bess a fait le choix d'y rester fidèle et cela est tout à son honneur. Comment captiver le lecteur quant on en connaît l'histoire ? Par une narration tout en finesse et par un dessin hypnotisant. Il retranscrit à merveille ce qui en fait l'âme : le désir de la vie éternelle, l'amour et les limites entre l'homme et la bête. Des thèmes qui le feront entrer dans la culture populaire. Le dessin mais peut-on encore parler de dessin ? Un noir et blanc majestueux. C'est tout bonnement une gifle visuelle que j'ai reçu dès la découverte des premières planches. Un trait précis, soigné avec un grain de folie. Du réalisme avec une touche de gothique. Époustouflant. Une mise en page innovante. Bess a ce don de pouvoir rendre beau le hideux, regardez le comte Dracula. Un sans faute, coup de cœur et 5 étoiles.
Coup de coeur, c'est magnifique! Une adaptation fidèle (en évitant par bonheur de sombrer dans le trop baroque tout en optant pour le noir et blanc), un graphisme qui ferait applaudir Toppi, une très belle édition grand format, tout est réuni pour devenir une référence de la haute littérature graphique (je viens de voir qu'une adaptation de Frankenstein vient d'être publiée, ce sera ma prochaine grande lecture à coup sûr.) Il se lit, il se contemple. Bien sûr, si vous avez lu le roman, le récit ne vous étonnera pas mais le comte saura vous hypnotiser. Et je vous envie de le ressentir à votre première lecture.
Une version de Dracula par Georges Bess qui frappe d'abord par sa beauté graphique. Cela fait maintenant quelque années que je connais ce dessinateur et son trait est d'une finesse, on est impressionné par les heures de travail qui ont du être nécessaires pour toutes ces planches en noir et blanc. Ce gros album est fidèle à l'histoire originale de Bram Stoker. Jonathan Harker se rend en Transylvanie et finit dans les griffes du monstre allant jusqu'à perdre la notion du temps dans un château labyrinthique. Pendant ce temps sa fiancée l'attend à Londres. On ne sera pas trop surpris par l'histoire, mais on savoure près de 200 pages de claque visuelle.
C’est je crois la première fois que je lis une série dans laquelle Bess est seul aux commandes. Il accompagnait les scénarios/délires de Jodorowsky sur les trois séries que j’ai déjà lues de lui. Bon, commençons d’abord par ce qui saute aux yeux – et a déjà été salué par tous, à savoir le travail graphique de Bess, en tous points remarquable. Son utilisation d’un Noir et Blanc tranché donne un résultat très chouette. Le dessin lui-même, classique, est très bon. Le découpage des planches m’a fait penser à Druillet. On a en tout cas là quelque chose de réussi, la mise en page permettant d’éviter l’écueil de l’académisme. C’est ce qui m’a attiré vers cet album, alors que le sujet, c’est-à-dire l’histoire de Dracula, ne m’attirait pas plus que ça au départ (il faut dire que le sujet a déjà de multiples fois été traité). Et le fait est que Bess fait ici une adaptation sérieuse, presque trop sage, de ce roman. Je m’attendais à quelque chose de plus baroque, torturé (et, partant, de plus « personnel », plus surprenant) – comme aurait pu le faire Druillet justement. Et du coup, je reste un chouia sur ma faim pour cet aspect. Mais ça n’en reste pas moins un bel album (beau travail éditorial de toute façon), une histoire très lisible, et un dessin d’une grande pureté. Note réelle 3,5/5.
Signalons que cet avis se fait après plusieurs lectures sur le grand format de cet album dont la couverture or m'avait fortement tapé dans l'œil alors que je ne suis pas un grand fan de ces univers. Première lecture probablement un peu trop pressée, bof, déception même pourquoi ai-je craqué sur ce tirage au prix plus élevé ? le livre tombe dans l'oubli, comme il est grand format, il se range dans la partie tirage de tête de la collection. Une soirée prise au hasard quelques mois plus tard, l'envie de prendre un beau livre, il me revient dans les mains... Cette seconde lecture beaucoup plus attentive me fait rentrer dans le récit, je me souviens que j'enchaine ce soir là sur une seconde lecture cette fois-ci minutieuse des détails dialogues & cases et je me laisse submerger par l'environnement si étrange du livre. Car nous ne sommes pas dans une série B, dans un roman pour pubères aux hormones malicieuses. Ce Dracula n'est pas d'une légèreté finalement divertissante, nous vivons avec l'inconnu, nous découvrons petit à petit l'indicible et nous nous initions à quelque chose que l'on devine dangereux. Le dessin déroutant joue avec les traits, tantôt dans un noir et blanc implacable, tantôt dans les visions de fantasmes les traits se font moins sûrs et plus grossiers. Regardez cette planche du château de dracula (planche 33) quelle puissance dans l'arrivée dans ce lieu. Quelle alternance après les ambiances brumeuses du trajet que l'on devine mêlé d'appréhension et de songes (planche 28 & 29). Sur cette même planche 29 les deux cases de loups positives et négatives, cette case de chevaux accompagnée du texte "le cocher leur parla doucement, ils se calmèrent et s'immobilisèrent enfin" presque blanche au milieu des ces tourments noirs des autres cases de loups. Pour apprécier l'album, il faut s'imprégner totalement du texte pour vibrer au fil des prouesses graphiques faisant ressentir les émotions des personnages devant des lieux et des évènements hors du commun. Pourtant non, le scénario n'est pas extraordinaire, on sent une certaine rigidité probablement due à une adaptation délicate, en particulier au début du récit, peut être un peu long ou disons pas très clair. Voilà le problème de la première lecture, mais une fois passée si on prend le temps de se repencher sur chaque case avec une envie de vivre le texte, je vous promets un voyage très puissant dans des images de papier. on a peur, on s'inquiète, on vit chaque moment du récit avec une angoisse qui suit une question et de temps en temps des moments de répit où l'on ralentit pour reprendre ses sens. N'allons pas chercher un sens global, un message, ou une mystique pourtant chère à l'auteur dans d'autres séries (Le Lama Blanc) vivons l'aventure extra-ordinaire. Voilà la grande force de Bess dans cet opus, vous faire frémir devant des ectoplasmes de papier. Evidemment je pense que le format n'est pas étranger à l'immersion, je ne connais pas la version "normale", mais une chose est sûre : lorsque je touche cet album je ressens désormais une pointe dans les poumons bien réelle.
Une adaptation très fidèle du roman de Bram Stocker, peut-être même un peu trop parce qu'il n'y a aucune surprise dans le scénario, si comme moi on a lu le roman. La raison principale pour laquelle la série a autant de bonnes notes vient bien sûr du dessin de Bess. Il a un style bien maitrisé et on a droit à de belles planches. Bon, le problème est que si j'ai aimé le style, Bess ne fait pas partie de mes dessinateurs préférés, donc contrairement à d'autres je n'étais pas en admiration avec le dessin. Je n'ai rien contre Bess, c'est juste qu'il ne fait pas partie de mon panthéon personnel et que pour l'instant, le meilleur dessinateur d'une BD sur Dracula reste pour moi Gene Colan. Quant au scénario, il est bien quoique j'ai eu un peu de difficulté avec le premier chapitre, l'ordre étant parfois un peu confus. La seule partie qui m'a passionné est celle sur le voyage de Jonathan, ce qui lui arrive en Transylvanie. Il faut dire aussi que c'était ma partie préférée dans le roman, cela devient moins captivant lorsque l'action se déplace en Angleterre. Donc, pour moi ce n'est pas un chef d'œuvre, mais cela reste tout de même une bonne adaptation que je recommande à ceux qui n'ont pas lu l'œuvre originale et qui ne sont pas trop portés sur la lecture de romans.
Bram Stoker est probablement l'un des auteurs dont l'oeuvre principale aura subi le plus grand nombre d'adaptations sur tous les médias existants. À l'instar de Mary Shelley et de sa créature de Frankenstein, Dracula aura subi nombre de mutations comme tout personnage mythique et légendaire tombé bien souvent dans le collectif populaire. C'est ainsi que Georges Bess assez familier du genre avec Le Vampire de Bénarès décide à son tour de s'approprier la fameuse créature. S'il est décidé de respecter le matériau d'origine assez fidèlement, l'auteur va tenter de sublimer le récit classique par sa mise en scène et son talent graphique. Et le résultat est plutôt époustouflant... Loin de calquer sur l'école franco-belge classique, on dénote une folle imagination au point de ne jamais se douter de quelle manière seront agencées les pages suivantes... Bien plus proche de l'école comics US des Tales from the crypt ou autres Eerie et d'auteurs comme Bernie Wrightson ou Richard Corben, Georges Bess pose une ambiance gothique aussi macabre que sensuelle par des cadrages, des ambiances incroyables emplies de détail et sublimés par un noir et blanc hypnotique. Découpés en trois gros chapitres, chaque partie développe une ambiance qui lui est unique. Qu'il s'agisse de la visite du château de Dracula où le jeune clerc de notaire traverse un immense labyrinthe hanté et lugubre dans des encrages profonds, d'un Londres victorien et de ses paysages champêtres désincarnés (Aaah la résurrection de Lucy va marquer vos esprits) ou de la traque du comte rappelant les plus belles poursuites de western avec un décor blanc écrasant..... La surprise visuelle est donc totale et contribue grandement à rendre inédit un récit que tout le monde connait sur le bout des doigts. Les personnages sont habilement représentés mais la grande star reste le comte Dracula lui-même. Présent sous de multiples formes ou menaçant même hors champ, il n'est plus la forme romantique détournée de Francis Ford Coppola mais bien l'incarnation du mal.. Une goule tour à tour séduisante, menaçante ou effrayante dont l'aspect Nosferatu est grandement magnifié par le seul talent de Georges Bess. Amateurs de noir et blanc comme de récits horrifiques, ne passez pas à côté de cette pépite unique en son genre et à ranger non loin du merveilleux Dracula d'Hyppolyte.
Ce qui saute aux yeux ici, c’est évidemment la puissance du graphisme qui vient magnifier le roman de Bram Stocker. Georges Bess, décidément attiré par ces créatures de la nuit assoiffées de sang (Le Vampire de Bénarès), nous livre un hommage plus que respectueux au récit original, en prenant à peine quelques rares libertés par rapport au scénario. Et pour un hommage à ce chef d’œuvre gothique, quoi de mieux que le noir et blanc, même si ici c’est le noir qui l’emporte, avec un encrage tout en dentelles — parfois un rien surchargé —, pour un résultat virtuose à la beauté vénéneuse. S’inspirant des comics américains dans la forme, le vieux routier admirateur de Moebius a usé de tout son talent dans cette production, évitant l’académisme propre au genre en laissant son intuition décider d’une mise en page très libre qui se déploie telle les ailes d’une chauve souris lors d’une nuit sans lune… Ceux qui connaissent le roman ne seront pas surpris outre mesure par les divers rebondissements — ils pourront même ressentir une certaine frustration devant tant de loyauté de la part de Bess —, mais force est d’admettre que le neuvième art vient d’accoucher ici de sa meilleure adaptation, qui suscitera à n'en pas douter le plus grand ravissement chez les aficionados, à la fois du genre et de l’auteur.
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