Formica - Une tragédie en trois actes
C'est dimanche, c'est le jour du repas en famille, tout le monde est ravi de se retrouver ensemble autour de la table. Alors que tout est prévu pour faire de ce rendez-vous un moment d'amour et de partage surgit tout à coup la question à laquelle personne n'avait pensé : De quoi on pourrait parler ?
Absurde Fabcaro Les petits éditeurs indépendants
Formica, une tragédie en trois actes, le nouveau livre de Fabcaro (l'auteur de Zaï Zaï Zaï Zaï) est construit comme une pièce de théâtre, avec une unité de lieu et de temps, et découpé en trois actes. Formica rassemble, au delà de la famille protagoniste du récit, tout ce qu'on a jamais osé faire et dire lors de nos repas de famille.
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Date de parution | 19 Septembre 2019 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
c'est assez fascinant cette faculté qu'a Fabcaro de partir d'un sujet aussi négligeable que possible (ici, un repas du dimanche en famille) et d'en faire une comédie absurde émaillée d'instants de bravoure. Il y a d'abord ces huit personnes qui se retrouvent donc pour le poulet (aux hormones) du dimanche, et qui ne savent absolument pas de quoi parler. Une idée de départ qui va les amener à envisager des lieux communs, ou plutôt des sujets lambda. Avec forcément un trouble-fête qui casse la dynamique quand elle est enfin enclenchée. Et pour bien l'humilier, une remarque liée au sexe. Ensuite des didascalies (oui, j'utilise un terme grec) avec ce chœur forcément désaccordé, et pour finir des scènes hors repas dont on se demande ce qu'elles viennent faire là, mais trouvent leur justification de manière totalement inattendue et forcément pétrie de non-sens. J'ai eu un sourire quasiment tout au long de ma lecture, même s'il y a quelques longueurs. Et je me suis franchement marré lors du second acte de cette tragédie qui en compte trois. Pas forcément par son contenu mais par la façon dont il est mené. Pas forcément le meilleur Fabcaro (je trouve que lorsqu'il se met en scène il y a une dimension supplémentaire salutaire), mais dans une bonne moyenne.
Pas un indispensable de l’auteur, mais un album sur lequel on peut s’attarder pour peu qu’on soit amateur d’absurde. C’est juste plus inégal en terme d’humour que d’autres de sa bibliographie. Certains gags ou répliques valent vraiment leur pesant de cacahuètes (comme souligner par mes prédécesseurs, la plupart sont ceux en dehors de la conversation familiale). Cependant on ressent bien aussi quelques longueurs en cours de lecture, notamment dans le dernier acte. Reste que respect à l’auteur pour tenir son histoire avec une idée si « maigre », à savoir les sujets de discussion lors du repas dominical. Ce n’est pas aussi hilarant qu’espéré (nota : je pense qu’on met tous la barre très haute avec cet auteur maintenant) mais je me suis suffisamment marré pour recommander.
Je suis un peu étonné par les avis mitigés ci-dessous, j'ai trouvé que c'était peut-être encore meilleur que Zaï Zaï Zaï Zaï ! J'avais déjà beaucoup ri à cette aventure loufoque, mais je crois que j'ai encore plus ri dans Formica. Franchement, j'ai été bidonné du début à la fin ! En fait, je trouve que le style très statique de Fabcaro colle mieux à une histoire plus théâtrale comme celle-ci (quasi-unité de lieu et d'action) qu'à un road-trip comme Zaï Zaï Zaï Zaï. Le concept est hilarant : un repas de famille où les personnages ne réussissent absolument pas à trouver un sujet de conversation, traité sur le modèle d'une tragédie grecque (les quelques interventions du chœur et la méprise vestimentaire d'un de ses membres est juste à mourir de rire). Fabcaro ne dévie jamais de sa ligne de conduite, et même si une page ou deux peuvent se révéler parfois en-dessous de l'ensemble, la rapidité de lecteur permet de ne jamais ressentir aucune lenteur face à un récit conduit de main de maître ! J'aime beaucoup aussi la manière qu'a l'auteur de nous faire quitter le récit principal juste une ou deux pages avant d'y revenir, de manière à entretenir un rythme soutenu et une surprise qui, de fait, ne s'échappe jamais de cette savoureuse bande dessinée (voir aussi les ruptures du quatrième mur, craquantes). Cela renforce encore plus l'efficacité redoutable dont fait preuve le scénariste. Donc pour moi, on a clairement affaire au Fabcaro des grands jours : l'absurde est poussé à son paroxysme régulièrement, l'humour n'hésite pas à aller sur un terrain très noir et très léger à la fois, et cela crée une alchimie qui, à mon sens, frôle la perfection. A réserver évidemment aux aficionados de ce type d'humour, mais ces derniers devraient se délecter à fond !
« Formica » est dans la veine inaugurée par le génial Zaï Zaï Zaï Zaï, puis plus ou moins poursuivie avec Et si l'amour c'était aimer ? ou Open Bar, avec un humour totalement absurde, et un dessin à la fois réaliste et impersonnel, très froid, avec des personnages statiques (et des images réutilisées plusieurs fois dans la même page) et des décors quasi absents. Il faut donc être réceptif à cet humour décalé parfois noir (lorsque les gamins sont dézingués par exemple), mais moi je suis très friand de ce genre de délire. Reste qu’ici – comme sur d’autres albums récents – Fabcaro peine à maintenir le niveau, c’est plus inégal et frustrant. Mais si l’on fait abstraction de ZZZZ, cet album se laisse quand même lire très agréablement, et certains gags sont très drôles, je ne regrette pas du tout mon achat. J’espère tout de même que Fabcaro va réussir à se renouveler pour ne pas perdre la main. Une petite pause d’absurde, pour revenir un peu à ses albums d’autobiographie douce amère chez La Cafetière ? A noter que sur un pitch de départ assez proche (un repas avec des participants gênés pour se parler, Fabcaro a réussi récemment un roman vraiment très drôle, « Le discours », sous son vrai nom de Fabrice Caro, roman que je vous recommande fortement !). Note réelle 3,5/5.
C'est bien la première fois que je suis un peu déçu par un titre de Fabcaro. Il utilise un humour encore plus corrosif que d'habitude, pour être dans la lignée du fameux succès Zaï Zaï Zaï Zaï mais sans vraiment l'égaler. On va suivre une tragi-comédie familiale en 3 actes, sachant que le second sera très court. C'est organisé en huis clos à la manière d'une pièce de théâtre. Je n'ai pas beaucoup souri par rapport aux meurtres des enfants comme si de rien n'était, en plein milieu d'un repas familial dont la tension est constituée par l'absence de sujets. Certes, c'est absurde mais ce n'est pas très marrant. Par contre, il y a encore quelques petites trouvailles qui m'ont bien fait rire. Les thèmes exploités sont intéressants, comme la vacuité de certaines existences, l'indifférence, la bienséance hypocrite... Certaines répliques sont inattendues, ce qui fait dans l'originalité de cet auteur remarquable.
Pol, je peux copier/coller ton avis ? Parce que mon sentiment est très similaire au tien. J’ai acheté cet album parce que Fabcaro m’avait convaincu lors de ses précédents albums et même si je trouvais « Open Bar » déjà un cran en dessous. Seulement, je n’ai été que peu charmé par ce nouvel opus. J’ai encore assez bien apprécié l’idée de départ et quelques répliques au début de l’album. J’ai beaucoup aimé le deuxième acte. Mais qu’est-ce que je me suis emmerdé durant le troisième ! Et j’ai le sentiment que même Fabcaro s’est ennuyé en l’écrivant. La planche que Pol mentionne m’a moi aussi marqué tant elle signe l’aveu même de l’auteur devant son manque d’inspiration. Bon ! Ca arrive… Et puis certaines répliques m’ont quand même bien amusé. Mais je vais y réfléchir à deux fois avant d’acheter son prochain album, en espérant que Fabcaro parviendra à trouver un nouveau filon à creuser (le gisement exploité depuis « "Et si l’amour c’était aimer ?" » me semble en effet tari).
Grand amateur de l'humour décalé de Fabcaro, je pleure de rire à chacun de ses albums depuis Zaï Zaï Zaï Zaï. J'ai donc logiquement foncé chez mon libraire pour faire l'acquisition de ce Formica, avec grand hâte de découvrir cet interminable repas de famille dominical. Faire rire avec l'absurde est un exercice périlleux, et jusqu'ici Fabcaro m'a toujours régalé. Pas cette fois malheureusement, je suis un peu déçu par ma lecture. On retrouve par petite touche cet humour décalé délicieux, mais c'est par trop petite touche justement. Cette famille qui s'ennuie en essayant désespérément de trouver un sujet de conversation un dimanche midi, ennuie un peu le lecteur avec elle. Ils tournent en rond, leurs dialogues aussi. Les situations absurdes que glisse Fabcaro au milieu de leurs échanges tombent un peu à plat. Un peu trop décalé, pas toujours drôle. Finalement les meilleurs moments sont pour moi tous les à côté de cette trame principale : les dialogues dans l'avion, ou surtout les enfants qui jouent aux 7 familles 'décalées' (Dans la famille manif pour tous je veux le père avec le pull sur les épaules.... excellent), ou à Ken et Barbie qui se rencontrent sur tinder. A un moment le père de famille se retourne pour s'adresser au lecteur en lui disant : je sais que vous êtes en train de vous demander ce que c'est que cette histoire à la con. Moi j'avais un peu l'impression que c'était pas le père de famille mais Fabcaro qui s'excusait auprès du lecteur pour être moins drôle que d'habitude. Pas une lecture désagréable, quelques gags très marrants mais un ensemble moins bon que d'habitude.
Fabcaro revient et..... on ne sait pas s'il est pas content mais sa dernière production en date risque de vous faire sourire à plus d'un titre. La recette est donc à présent connue de tous depuis Zaï Zaï Zaï Zaï.... à savoir des situations banales et improbables et de l'humour absurde et complètement con à effet immédiat de zygomatiques. Après avoir épluché le road movie, le soap opéra et la thérapie de couples à deux balles, cette fois notre cher Fabrice s'attaque à un sacro saint sujet qui n'avait de mémoire pas encore été épluché : le fameux repas de famille du dimanche ! Vous savez, ce repas où on se sent obligé d'y aller par obligation familiale histoire de ne pas passer pour le paria de la fratrie, oui celui-là interminable où on frise l'indigestion entre les plats qui n'en finissent plus et où il faut apprendre à sourire des blagues pas drôles du beau-frère alors qu'on est sorti faire la java la veille et qu'on aurait aimé se taper un bouillon de poules en pyjama devant un programme banal sur TF1 !!!! C'est bon ? Vous avez l'image ? Ben cette fois Fabcaro saborde d'emblée le repas de famille en nous en présentant une belle et bien tordue comme à son habitude. Problème : à force de venir s'imposer cette corvée, plus personne ne sait quoi raconter et on s'y emmerde ferme. L'intégralité du bouquin va donc tenter de trouver un sujet de conversation pendant ce repas à haut risque pendant que les gosses jouent au jeu des 7 familles dysfonctionnelles (si, si). Et si on y ajoute que le Formica, cette sorte de stratifié estampillé seventies vintage, n'y trouvera pas sa place, gageons que le sous-titre "Une tragédie en trois actes" va avoir de l'importance étant donné que les 3 actes seront bien présents (insérer un rire pour les gags à venir) et que qui dit tragédie dit grec (en insérer un autre par ici). Bref Fabcaro n'a peut-être pas ce don immédiat pour faire rire à chaque page mais croyez l'auteur de ces lignes sur paroles, y repenser le fait franchement rigoler. D'autant plus que pas mal de facettes sont ainsi employées au premier degré : dialogues abscons et très cons aussi, quatrième mur brisé, situations "what the fuck" en veux-tu en voilà ! Rien de bien nouveau pour les amateurs du style Fabcaro depuis pas mal repris ici et là y compris dans le récent Faut pas prendre les cons pour des gens mais le bougre n'a pas encore dit son dernier mot. Il utilise ici très peu de cases figées et use d'un dessin un peu plus travaillé et, dessert suprême de quelques couleurs utilisées ici et là principalement pour distinguer les individus. Le pire dans tout cela c'est que ça marche du tonnerre puisque l'envie de relire de suite ce bouquin me traverse l'esprit..... Du très bon cru et pas de la piquette, n'hésitez pas, c'est Fabcaro qui régale ! Tournée générale !
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