Fort Wheeling
XVIIIème siècle à la frontière aux US.
1643 - 1788 : Au temps de Versailles et des Lumières Auteurs italiens Hurons, Iroquois et autres Indiens des forêts de l'Est de l'Amérique du nord. Indiens d'amérique du nord Les Meilleurs Diptyques Nouveau Monde Phénix Pratt
Bien que leur histoire soit courte, les USA ont quand même leurs légendes, et moments fort. L'un d'eux est ce qui est appelé l'histoire de la frontière. Fronière entre la zone colonisée et la zone encore laissée aux indiens. La frontière était un endroit où les colons étaient plus livrés à eux mêmes que dans aucun autre endroits des Etats-Unis. La justice venait de la côte, et n'était pas très respectée. Cette frontière, instable sauvage, façonnait les Hommes qui la cotoyaient. Violence, et excès. Si en plus, on rajoute à ça la Guerre d'Indépendance. Dans laquelle tout le monde se perd... L'histoire commence en 1774. Au printemps. Des colons, ivres de folie, et de colère, vont tuer 3 indiens, pourtant, amis du blanc qui les hébergeaient. Les Shawnees, l'apprirent très rapidement. Et malgré les protestations des quelques blancs, dont le mari d'une des victimes, qui habitaient à leurs côtés, cette provocation fut prise comme un goutte d'eau, dans un vase trop rempli. Ce qui conduit la région sur la pente de la Guerre. Criss Kenton, virginien, dont la famille a été massacrée par les indiens, et Patrick Fitzgerald, aristocrate anglais, voulant faire carrière dans l'armée, tous deux de 17 ans, faisaient partie des Compagnies du Comté de Berkesley et de Frederick qui se rendaient vers le village de Wakatomica, village Shawnee à l'origine du drame, à travers le fleuve Ohio. C'est le début de l'aventure pour Criss, dont le frêre est déjà passablement célèbre, et recherché, mais aussi pour Pat, qui lui, ne pense qu'à rentrer en Vieille Angleterre. La victoire était pour ces hommes, cette fois. Ils vont "délivrer" Mohena, des indiens, sans vraiment combattre. Mohena fait partie de ces blancs qui, élevés par les indiens s'assimilent complètement, jusqu'à partager le mépris des indiens envers leurs parents. Pat et Criss vont être chargés de ramener la jeune fille à sa famille. Malheureusement, au cours de ce voyage, ils vont être capturés par les Shawnees. Pat semble avoir perdu l'esprit à cause des coups reçus. Mohena, va aider Criss à s'enfuir, l'ayant pris en affection. C'est le début d'une course à travers toute la région pour que Criss puisse retrouver librement celle dont il est tombé amoureux. Cette course prendra encore plus d'intensité, lorsque Pat, qui a été libéré, et était parti dans le but de rentrer chez lui, sera capturé par un indépendantiste, farouchement opposé aux Manteaux Rouges, Criss lui-même. A travers les impératifs qui lui font face, Criss continuera à chercher Mohena, grâce à ses amis, tant indiens, que yankee, ou même vestes rouges. Un western, dans le sens où nous avons là, une histoire de l'extrème américain avant la totale colonisation. Une tranche d'histoire vraie. Dans un environnement peu traité. Criss devra lutter contre la fatalité qui semble toujours vouloir éloigner de lui sa douce Mohena. Qui lui échapera finalement... pour toujours.
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Date de parution | Janvier 1976 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Avec Les Passagers du vent (dans un autre registre), « Fort Wheeling » a été pour moi l’une des portes d’entrée vers la Bande Dessinée adulte. C’est en tout cas une série qui m’avait beaucoup marqué lorsque je l’avais découverte en bibliothèque – il y a bien longtemps maintenant, au début des années 1980. Il faut dire que j’étais déjà intéressé, passionné par le monde indien, et que j’avais lu à la même époque le Cycle de Bas-de-Cuir de Fenimore Cooper : j’étais alors réellement passionné par ces coureurs des bois, à cheval sur plusieurs cultures et vivant une pleine mais sauvage liberté. J’ai depuis acheté l’intégrale. Les albums ont été colorisés (je ne sais que penser de ce changement). Mais de toute façon cette intégrale est bien fichue, puisqu’aux deux tomes elle ajoute un dossier final présentant les biographies des principaux protagonistes, des cartes, et plusieurs cahiers graphiques : de superbes dessins à l’aquarelle de Pratt, dans un style différent de Wheeling. Pratt s’est donc beaucoup documenté, pour nous narrer ces événements, qui se déroulent dans le dernier quart du XVIIIème siècle, au moment du début de la Guerre d’indépendance américaine. Au milieu de cet événement, pour lequel chacun doit choisir son camp, Pratt présente des protagonistes très divers, qu’ils soient Blancs ou Indiens. Ceux qui ont déjà lu Sergent Kirk savent que Pratt s’est depuis longtemps intéressé à cette région et ses sous-bois, ainsi qu’aux liens unissant/désunissant Blancs et Indiens, mais aussi les progrès de son dessin ! Pratt a d’ailleurs traité certains de ces aspects (avec moins d’amplitude il est vrai) dans plusieurs autres albums, que ce soit Ticonderoga ou Billy James (je n’ai toujours pas pu mettre la main sur ce dernier !). Et les amoureux du sujet pourront se référer à L'Homme de la Nouvelle Angleterre de Battaglia, ou aux très beaux mais plus récents albums de Prugne. Pour en revenir à « Fort Wheeling », si l’on fait abstraction du style graphique de Pratt (que je trouve ici très beau – mais qui semble faire débat), certains aspects de la narration peuvent dérouter. En particulier la volonté de Pratt de montrer « au plus près » les protagonistes, leurs relations, qu’elles soient amicales ou violentes, d’une manière dépassionnée. Il y a parfois un côté pointilliste, tout n’est pas expliqué ou développé : mais j’ai bien aimé cette narration. Certes, on aurait pu avoir quelques personnalités davantage développées, ou alors l’accent mis sur des types marquants de ces « frontaliers » (comme le tueur d’Indiens Lewis Wetzel, aussi intrigant que flippant). Mais ce n’était pas la volonté de Pratt. Mon seul réel bémol concerne essentiellement le second tome. Si celui-ci – réalisé quelques années après le premier est parfois plus « lisible » (cases plus grandes, avec un texte lui aussi moins dense et une police de caractères plus grande), j’ai trouvé qu’il était un chouia moins « enlevé » que le précédent. Plus linéaire, il prend moins les chemins de traverse, porte moins vers la rêverie je trouve. Par ailleurs le dessin a évolué – lorgnant parfois vers le trait de Tardi. Surtout, j’ai trouvé la fin un peu abrupte, comme si Pratt avait décidé brusquement de mettre fin à une intrigue sans avoir eu le temps de réellement la conclure (une suite était-elle envisagée par lui ?). Bon, sinon, le charme de ma première lecture n’est pas rompu, et je garde encore en tête le grand plaisir ressenti à découvrir cette série (d’où le coup de cœur). C’est probablement l’œuvre de Pratt qui m’a le plus marqué.
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