From black to white
Un danseur afro-américain met son destin sous la tutelle de la carrière de Michael Jackson, figure du noir devenu blanc. Un curieux focus sur l’émancipation raciale aux USA, mais vrai hommage au king of pop.
Les petits éditeurs indépendants Michael Jackson Musique Racisme, fascisme
Curtis naît dans une famille noire à Harlem en 1963, l’année du célèbre discours de Martin Luther King et de l’assassinat de JFK. Soit une année lourde de symboles politiques. A cette époque, la lutte pour les droits civiques des noirs américains bat son plein. James Meredith bénéficie d’une protection militaire pour pouvoir entrer à l’université ; les athlètes vainqueurs aux jeux olympiques montent sur le podium en levant le poing ganté des black panthers ; et Mohamed Ali réclame dans une tribune scandale la fin de la guerre au Vietnam. Curtis, lui, place son destin sous la bannière d’une autre figure montante de la communauté afro : Mickaël Jackson. Il est subjugué par cet autre enfant de son âge qui danse et chante comme nul autre. C’est décidé, plus tard, il deviendra Mickaël Jackson. Son talent éclate à l’église, pendant un gospel qui lui permet de danser dans l’allée et d’épater les fidèles. Le pasteur, qui n’est autre que son père, trouve en lui une grâce providentielle, qui assurera à terme, pour sûr, la subsistance de la famille. Pourtant, c’est plutôt en écoutant les 33 tours que son grand frère Tommy a chapardés, que Curtis va peaufiner son talent. Les disques des Jackson Five guideront désormais sa vie. Or à cette époque, leur père sombre définitivement dans la folie, et leur mère sombre dans la dépression. Tommy doit donc assumer un rôle de protecteur pour toute la famille… et il s’y emploie par le fruit de divers larcins. C’est grâce à cet argent malhonnêtement gagné qu’il paie en une seule fois plusieurs années de cours de danse à Curtis…
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Date de parution | 31 Octobre 2018 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je suis déçu de ma lecture de cette série. Pour une maison d'édition qui possède le label des musées nationaux-Grand Palais j'attends un peu plus d'un tel sujet. En fait la série s'appuie sur deux thématiques principales : une bio (très succincte) de Michael Jackson et la lutte pour les droits des Afro-Américains et contre les violences policières. Malheureusement j'ai trouvé ces deux sujets traités de façon très superficielle à l'aide d'une suite d'événements parfois présentés d'une façon si succincte et clichée que j'ai pensé le message abîmé. Les auteurs utilisent la fiction de la vie du jeune Curtis pour nous présenter sans réelle réflexion un déroulé sur 40 ans d'événements à charge contre la politique américaine à l'encontre de la communauté Afro-Américaine. C'est parfois assez brouillon dans la chronologie mélangeant des événements, tous à charge, qui n'ont pas forcément des liens les uns avec les autres. Le scénario est à mes yeux très manichéen laissant de côté des éléments importants de la progression et de l'organisation de la communauté Afro-Américaine. Pour conclure avec le fond, j'ai trois nouvelles remarques. Premièrement j'ai du mal avec le titre que j'interprète de plusieurs façons pas toujours positives. Ensuite j'ai l'impression que Michael Jackson sert d'appât, mais un public de fans ne trouvera rien qui permette de mieux connaître la star. Enfin j'ai trouvé que le scénario enfermait le destin des Afro-Américains dans des cases très stéréotypées : la violence (presque légitimée), l'église, le chant/la danse, il ne manque que le sport pour avoir un cliché plus établi. Pour les dizaines de milliers d'étudiants Afro-Américains qui font des études difficiles et prestigieuses dans toutes les universités américaines j'aurais préféré une présentation plus moderne. J'ai trouvé le graphisme de Baloup assez inégal. On passe de visages assez finement travaillés à des cases bien plus grossières dans les traits et les proportions. Les extérieurs sont assez rares et beaucoup de cases travaillent avec des fonds uniformes assez fades. Pour une série qui exploite le thème de la danse, les passages qui y renvoient sont trop faibles et trop isolés. Une lecture décevante pour une collection dont j'attends beaucoup plus.
C'est plutôt une bonne idée que d'avoir relié l'histoire d'une famille afro-américaine avec celle du prodigieux chanteur Mickaël Jackson. On sait qu'il est passé du black au white à cause soi-disant d'une rare maladie. Cela explique également le titre de cet ouvrage. Il faut dire que la condition de la population noire aux USA n'a pas été très facile. Ce récit commence avec l'assassinat du militant pour la paix qu'a été Martin Luther King pour faire progresser la cause. C'est une histoire assez communautaire comme on ne les aime pas trop dans notre pays laïc. L'actualité sera défilée jusqu'à la mort du King of the Pop en 2009 pour surdose de médicaments. On s'apercevra que progressivement la condition a été améliorée notamment avec en point d'orgue l’élection de Barrack Obama. Il faut dire que Colin Powell avec ses armes de dissuasion massive n'a pas vraiment aidé (c'est évoqué dans la bd). Notre héros va se lancer dans la danse jusqu'à ouvrir une école repérée par la star elle-même qui lui rendra visite pour recruter des danseurs pour sa toute dernière tournée « This is it ». Il y aura comme un doux parfum de nostalgie. Les chansons demeureront intemporelles.
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